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Israël : la wizo se bat pour les femmes battues (Guysen News)
Publie le lundi 7 septembre 2009 par Open-PublishingJe suis pas trop habitué à répercuter les papiers de Guysen que je considère comme un des tam-tams sionistes du coin, mais il m’a semblé que ce papier est un bon marqueur de l’état de délabrement des valeurs dans un pays et une société ou la règle de vie est fondée sur la violence.
Pas lu grand chose sur le sujet, (Rien), dans la presse française.
Israël : la wizo se bat pour les femmes battues (un article de Guysen International News)
http://www.guysen.com/articles.php?...
Par Caroll Azoulay pour Guysen International News
Mardi 15 janvier 2008 à 19:37
"Bat ta femme tous les jours, si toi tu ne sais pas pourquoi, elle, le sait". Inadmissible proverbe arabe qui véhicule un tel cynisme qu’il en ferait presque sourire.
(Je suis pas bien sûr que ça soit réellement un proverbe "arabe". J’ai pas trouvé les "sources").
Comme on est loin, pourrait-on penser, de ce temps où les femmes se comportaient en esclaves soumises à leur tout puissant mari. Ministres, présidentes, PDG, journalistes, les femmes, pourrait-on penser, en ont fini avec la violence et les humiliations. Oui, mais voila on pense mal.
Parce qu’en Israël, le proverbe arabe, lui fonctionne à plein pot. La preuve ? 15 femmes ont été tuées en 2007 par leur mari ou concubins. Un phénomène contre lequel la WIZO s’est engagée à lutter. Détails
C’est l’histoire d’une femme. Une vendeuse de supermarché, mère de deux enfants, noyée dans l’anonymat dune vie qui n’intéresse personne.
Tous les matins, elle se lève, se prépare sommairement, puis s’occupe, telle une somnambule, de ses enfants.
Après avoir machinalement souri aux centaines de clients qui se sont présentés à sa caisse, elle fait quelques emplettes et rentre chez elle.
Pour recevoir son lot de coup quotidien.
Il la frappe tous les jours. C’est comme ça. Et elle n’y peut rien changer.
Elle se frictionne pour atténuer les bleus de son corps, puis commence à préparer à manger pour ses gosses qui, scotchés devant la télé, ont fait semblant de ne rien entendre.
Après il se calme, et la vie continue.
Jusqu’au lendemain. Ou jusqu’à la mort.
18 femmes ont été battues à mort en 2006 et 15 autres en 2007. Pour avoir dit un mot de trop, mis du rouge à lèvre, regardé ce qu’il ne fallait pas, ou avoir raté un repas.
Au cours de la même année 5 000 appels téléphoniques ont été effectués sur la ligne nationale d’urgence de la WIZO pour la prévention de la violence dans la famille et la protection des enfants en péril.
Parmi les appels reçus par les bénévoles WIZO, 73 % concernaient la violence dans la famille et 11 % la violence contre des mineurs. 16 % concernaient d’autres types de violence.
85 % des appels provenaient de femmes, 8 % d’hommes et 7 % classés "inconnus".
40 % des appels évoquaient la violence physique, 38 % la violence verbale ou émotionnelle.
Dans 11 % des cas l’interlocuteur s’était réellement senti "menacé". 4 % des appels dénonçaient une ’violence financière’ et 2 % de la violence sexuelle.
48 % des appels provenaient de femmes juives (dont 1 % de femmes éthiopiennes), 11 % de femmes russes, et 9 % de femmes arabes. Les 31 % restant étant classés comme "inconnu" ou "divers".
Autant de chiffres mesurant l’ampleur d’un cauchemar silencieux et vécu au quotidien par des milliers de femmes en Israël.
"Quand je me suis intéressée de plus près à ce problème, j’ai eu du mal à croire qu’il avait lieu en Israël. Pourtant, il ne fait pas se contenter d’être horrifié ou surpris" explique Mariel Aflalo-Benhamou, présidente de la WIZO à Natanya et présidente Nationale des Sections Francophones WIZO Israël.
En Israël, où une femme sur sept vit dans la terreur, la WIZO a en effet décidé d’agir.
Cette institution, vielle de 88 ans, forte de 250 000 bénévoles à travers le monde (dont 90 000 en Israël), et dont l’engagement en faveur des femmes et des enfants s’illustre notamment par le financement de 800 institutions en Israël, a placé depuis 2007 la lutte contre la violence familiale au sommet de ses priorités.
"On s’est aperçu que très peu de choses étaient faites pour lutter contre ce fléau qui touche Israël exactement de la même manière que dans les autres pays. Des femmes de 22 à 80 ans, issues de toutes les couches sociales, en sont victimes".
Selon Mariel Aflalo-Benhamou, grâce à la médiatisation du phénomène les femmes osent plus qu’auparavant appeler les lignes d’appel gratuites qui sont mises à leur disposition.
"Si par le passé, avouer être victime de violence conjugale était complètement tabou, les femmes semblent aujourd’hui comprendre que la seule issue consiste à parler de leur souffrance. Mais parler ou porter plainte au commissariat ne résout malheureusement pas le problème.
Il n’existe pas encore de peines assez sévères pour les maris violents. Et les femmes qui ont le courage de les dénoncer n’ont dans la plupart des cas pas d’autre choix que de quitter le domicile pour échapper à leur tortionnaire. C’est un comble !"
C’est cette situation paradoxale qui a conduit la WIZO à ouvrir 3 abris pour femmes battues, lesquels " fonctionnent à plein régime".
"Lorsque les femmes et leurs enfants arrivent à nos abris WIZO, ils sont terrorisés, déconcertés et anéantis, parfois physiquement, toujours psychiquement, et souvent les deux
Il faut donc les aider à se reconstruire sur tous les plans. Cela prend beaucoup de temps, car il est nécessaire de les rendre autonomes en leur trouvant un travail par exemple.
Elles ne sortent de ces abris que lorsqu’elles sont en mesure de subvenir à leurs besoins. Entre-temps un avocat les aide à divorcer de leur mari".
Les femmes ne sont malheureusement pas les seules victimes de la violence des hommes.
350 000 enfants sont battus ou victimes de mauvais traitements et 600 000 sont témoins de violence au sein de leur famille.
"Les enfants vivant dans des foyers où la mère est en proie à la violence, deviennent non seulement les victimes mais souvent les acteurs dune violence qu’ils transmettront, à leur tour, à leurs enfants. La grande majorité de ces enfants vivent dans la peur.
Un enfant sur cinq est considéré comme étant ’un enfant en danger’. Ces enfants sont sensibles, se cachent dans des placards essayant déchapper au stress et au comportement disfonctionnel de sa famille.
Ce sont des enfants irrités, peu sûrs deux et désavantagés qui tournent mal quittent l’école très tôt et souvent se droguent par désespoir".
Grâce aux 32 centres thérapeutiques pour jeunes qui sont opérationnels à travers le pays, la WIZO sauve ainsi plus de 12 000 enfants à risque chaque année.
Mais la WIZO travaille également en amont. L’organisation tente en effet d’éveiller les futures femmes au risque potentiel que représente la violence familiale.
"Notre travail consiste à donner tout d’abord aux jeunes filles, par le biais de séminaires, l’autonomie et la confiance en soi, ainsi que les éléments pour appréhender le début dune relation qui pourrait conduire à la violence.
Car il est rare que la violence soit tout de suite physique, elle commence par être psychologique, dénigrant la femme, l’abaissant, la rendant docile, apeurée, culpabilisée, dans l’impossibilité de porter plainte ou de réagir.
Puis cette violence psychique devient physique, la femme est littéralement battue, mais souvent le mari le regrette, redevient gentil, promet de ne plus le faire, pour recommencer ensuite de plus en plus souvent".
Pour Mariel Aflalo-Benhamou, plus on parlera du fléau plus les femmes seront en mesure d’échapper à leur bourreau. "Par ailleurs, ce n’est qu’en créant des structures d’accueil et de soutien que celles-ci comprendront quil existe une solution à leur enfer quotidien.
Chacun d’entre nous doit se sentir concerné au premier degré par la douleur de celles qui pourrait être nos mères, nos soeurs, nos filles ou nos amies".
La WIZO Netanya mobilise la Communauté Francophone Israélienne, afin de soutenir son programme social : "Abris et assistance aux femmes et enfants victimes de violence familiale",etc, etc...
Pas beaucoup entendu aboyer les "Chiennes de Garde" sur ce problème précis.
G.L.