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Israël rejette l’appel du Conseil de sécurité de l’Onu
Publie le dimanche 14 septembre 2003 par Open-PublishingYasser Arafat montre le texte dans lequel le gouvernement israélien convient de le bannir. Invoquant le droit à la légitime défense, Israël a rejeté l’appel du Conseil de sécurité de l’Onu à s’abstenir de mettre à exécution sa décision de principe.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a recommandé à Israël de ne pas exiler Arafat.
"Les membres du Conseil ont fait part de leur point de vue selon lequel le départ de M. Arafat serait inutile et ne devrait pas être mis en oeuvre", a déclaré le représentant permanent de la Grande-Bretagne, Emyr Jones Parry.
Israël a rejeté ce point de vue.
"Aucun pays ne laisserait d’autres lui dicter la manière de protéger ses citoyens", a déclaré Raanan Gissin, porte-parole du Premier ministre israélien Ariel Sharon. "Si je peux permettre, Arafat est un chef terroriste. Nous ne faisons pas la guerre au peuple palestinien ni à ses aspirations."
L’Etat hébreu, soutenu en cela par les Etats-Unis, accuse Arafat d’encourager le soulèvement palestinien qui dure depuis trois ans en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ce que nie l’intéressé.
Washington ne souhaite pas l’exil du "raïs" de 74 ans, craignant que cela anéantisse toute chance de mettre en oeuvre la "feuille de route" vers la paix au Proche-Orient déjà freinée par la recrudescence de la violence.
Les forces spéciales israéliennes ont été entraînées dans la perspective d’un éventuel transfert vers l’étranger d’Arafat de ses bureaux de la Moukata’a où le président palestinien est confiné depuis 21 mois.
La décision du cabinet israélien pose également la question de l’élimination physique d’Arafat, une option envisagée, d’après la presse israélienne, par le ministre de la Défense israélien, Shaul Mofaz, mais rejetée par Ariel Sharon.
Manifestations de masse
Les Palestiniens des territoires ont manifesté en masse leur soutien à Arafat, qu’il ont promis de défendre au prix de leur vie. Des manifestations de réfugiés palestiniens ont également eu lieu en Liban et en Jordanie.
"Ce que la décision criminelle du cabinet israélien a provoqué dépasse toutes les prévisions. Il y a un soutien spontané des Palestiniens (envers Arafat)", a déclaré le ministre des Affaires étrangères palestinien, Nabil Shaath.
Le candidat désigné au poste de Premier ministre palestinien, Ahmed Koreï, a suspendu la formation du nouveau cabinet. Il doit succéder à Mahmoud Abbas, un modéré qui a quitté son poste la semaine dernière après avoir reproché à Arafat de lui mettre des bâtons dans les roues.
Israël veut se débarrasser de son interlocuteur palestinien et de l’Autorité palestinienne
Yasser Arafat a, de nouveau, rejeté cette menace samedi, accusant Israël de vouloir priver les Palestiniens de leur semi-autonomie obtenue il y a dix ans.
"Le danger ici, c’est la volonté d’Israël à se débarrasser de son interlocuteur palestinien et de l’Autorité palestinienne", a déclaré Arafat à des diplomates venus lui rendre visite dans son QG en ruines de Ramallah à l’occasion du 10e anniversaire de la signature des accords intérimaires d’Oslo. "Le peuple palestinien et les dirigeants palestiniens sont attachés au processus de paix et aux accords signés."
"Personne ne peut m’exiler de mon pays natal, le pays de mon père et de mes ancêtres", a-t-il poursuivi avant d’en appeler à la communauté internationale.
"Tout cela requiert une pression de la communauté internationale sur Israël pour qu’il cesse sa politique." Avec JERUSALEM (Reuters)