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Italie : A Naples, la fronde populaire anti-décharges défie Berlusconi

Publie le lundi 26 mai 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Berlusconi fait face à une fronde populaire emmenée par des maires qui refusent l’ouverture de décharges sans concertation.

Deux semaines après sa prestation de serment, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, partisan d’une ligne dure pour résoudre la crise des déchets à Naples (sud), fait face à une fronde populaire emmenée par des maires qui refusent l’ouverture de décharges sans concertation.

Depuis vendredi, jour et nuit, des centaines d’hommes, femmes et enfants de Chiaiano, un quartier du nord-ouest de Naples, bloquent l’accès à d’anciennes carrières que le gouvernement a réquisitionnées par décret, avec neuf autres sites, pour les transformer en décharges afin d’absorber les milliers de tonnes d’ordures en souffrance en Campanie, la région de Naples.

« L’Etat ne peut pas céder, le problème des déchets doit être résolu. Et pour cela, il ne faut pas reculer, pas d’un centimètre », a affirmé samedi M. Berlusconi qui vit sa première épreuve de force depuis son arrivée au pouvoir le 8 mai. Douze personnes ont été blessées vendredi et samedi dans des heurts parfois violents avec les forces de l’ordre. Trois manifestants accusés de violences envers les forces de sécurité ont été assignés à résidence et seront jugés début juin.

Ce « bras de fer entre l’Etat et un quartier », comme l’a souligné dimanche le quotidien La Repubblica (gauche), « met en péril le défi lancé par Berlusconi » de résoudre la crise des déchets et pourrait faire des habitants révoltés de Naples « des symboles nationaux de résistance à une classe politique autoritaire et qui a été incapable de trouver des solutions efficaces en 14 ans de crise ».

« Nous réclamons juste le droit de pouvoir gouverner nos territoires. Ces décisions ont été prises par-dessus nos têtes, nous n’avons pas été consultés, c’est ça le problème », a déclaré dimanche Massimo Nuvoletti, maire adjoint de Marano, une commune de gauche limitrophe de Chiaiano.

Plusieurs autres maires comme ceux de Serre ou Terzigno, dont les localités pâtissent depuis près de quinze ans de la crise chronique des déchets, refusent d’accueillir sur leur territoire des décharges importantes. Celle de Chiaiano par exemple devrait accueillir 700.000 tonnes d’ordures.

Les responsables des dix communes désignées par un décret gouvernemental pour abriter des décharges ont été longuement reçus dimanche en fin de journée à Naples par le tout nouveau secrétaire d’Etat chargé de résoudre la crise des ordures, Guido Bertolaso.

« Nous avons eu une discussion franche et avons exposé à M. Bertolaso notre perplexité quant au choix du site nous concernant. Nous nous sommes donné rendez-vous dans dix jours, il a promis de venir se rendre compte par lui-même de la situation », a déclaré le maire de Serre, Palmiro Cornetta, qui a dit avoir l’esprit « plus serein ». Concernant Chiaiano, les représentants de la commune et ceux de l’Etat sont tombés d’accord pour nommer chacun de leur côté des experts qui vont étudier parallèlement la faisabilité de la décharge, en procédant à des repérages et des analyses dès mardi, selon l’agence Ansa.

Le gouvernement de M. Berlusconi a adopté mercredi en conseil des ministres, symboliquement réuni à Naples, une série de mesures pour résoudre la crise des ordures, dont la « militarisation » des sites choisis pour être transformés en décharges et des sanctions pénales allant jusqu’à l’incarcération pour les personnes qui s’opposeraient à ces décisions.

Quelque 35.000 tonnes d’ordures sont encore accumulées dans les rues des villes de Campanie, dont 600 tonnes à Naples.

http://www.leparisien.fr/home/info/...

Messages

  • « Nous réclamons juste le droit de pouvoir gouverner nos territoires. Ces décisions ont été prises par-dessus nos têtes, nous n’avons pas été consultés, c’est ça le problème », a déclaré dimanche Massimo Nuvoletti, maire adjoint de Marano, une commune de gauche limitrophe de Chiaiano.

    Encore un autre qui passe par dessus les lois de façon autoritaire, sans aucune concertation. Courage mamie tu l’auras !

    • Moi je crois que cette histoire de tris de déchets est diablement compliquée.

      Agir en aval est insuffisant. Il faut agir en amont.

      Les fabricants peuvent essayer de régler le problème de manière concertée. Ils doivent avoir leur petite idée.

      Tout mettre sur le dos d’une seule personne est un peu facile.

    • A ne pas oublier :

       Le problème des décharges est surtout du aux industries du nord qui soustraitent le retraitement des déchets à la mafia (qui se contente de les balancer n’importe ou dans le sud...). Là encore on voit la nécéssité d’une autre organisation économique, plus planifiée, sociale.

       Pour "gérer" le problème berlusconi s’amuse aussi à détourner l’attention par des campagnes racistes contre les manouches, entre autres. (des mesures anti immigrés ont été prises pendant la réunion à Naples... )

  • pourrait faire des habitants révoltés de Naples « des symboles nationaux de résistance à une classe politique autoritaire et qui a été incapable de trouver des solutions efficaces en 14 ans de crise ».

    DES SYMBOLES INTERNATIONAUX

    Nous devons nous unir.

    LL

  • La décharge de ce que l’on consomme devient un problème quand elle est gérée par des sociétés qui désirent le profit, c’est le même problème avec l’eau le feu (pardon je veux dire l’énergie), les routes etc.

    Je rappelle que quand on crée une entreprise il est demandé par les états la raison de la création de l’entreprise c’est à dire ce qu’on a prévu de faire avec cette entité

    Si une entreprise n’a qu’un seul but de faire du profit, alors qu’est ce qui coule de nos robinets et est-ce vraiment viable