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Jack Lang : l’ouverture n’est pas un crime contre la démocratie

Publie le vendredi 19 octobre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

interview Elisabeth Chavelet (paru dans Paris Match nr 308 du 8 octobre 2007)

Paris Match. Vous vous présentez comme un homme libre... mais vous êtes aussi très convoité. Après la remise du rapport de la commission Balladur à Nicolas Sarkozy, quels sont vos projets ?

Jack Lang. Ma mission ne s’achève pas avec la remise du rapport la semaine prochaine, plus tôt que prévu, car nous avons carburé dur. Je vais me battre pour convaincre le chef de l’Etat et les partis politiques, notamment le P.s., d’accepter notre projet et de le voter au plus tard en janvier prochain. Je serai un porte-parole actif.

Est-ce votre participation à la commission sur la réforme de la Constitution qui explique votre entente de plus en plus cordiale avec Nicolas Sarkozy ?

Je connais Nicolas Sarkozy depuis quinze ans. J’ai réussi dans le passé à lui faire “bouger les lignes” là où un homme de droite classique aurait érigé un mur de bronze. Par exemple, en 2003, quand, ministre de l’Intérieur, il a fait abroger la double peine, qui était monstrueuse. Ou encore lorsque je l’ai convaincu de faire la paix avec les musiciens électroniques et les organisateurs de concerts techno que l’administration pourchassait.

Concernant la Constitution, il n’était pas contraint d’ouvrir ce chantier à haut risque. Je porte à son crédit d’être le premier à décider de changer assez profondément les institutions.

Vous qui avez été un proche de François Mitterrand, comment pouvez-vous vous sentir à l’aise avec Nicolas Sarkozy ?

Je n’ai jamais travaillé avec lui. Nos rapports sont aisés. Je n’aime pas toutes ses idées, loin de là. Mais il est un homme de droite sculpté d’une pâte particulière. Il m’intrigue ou me plaît. J’apprécie sa juvénilité et son intrépidité. Il prend des risques. Comme Victor Hugo le fait dire à Hernani, “c’est une force qui va”, un homme d’action, même s’il ne donne pas nécessairement le sentiment de savoir où il va. Et puis, je déteste les fumistes. Lui c’est un pro.

« L’idée même que j’accepte une ambassade pour m’y momifier vivant est grotesque. Je n’ai pas envie de devenir porte-valises de ministres »

Mais peut-on se dire de gauche et travailler main dans la main avec la droite, sans avoir le sentiment de trahir ?

J’appartiens à une autre famille de pensée que la majorité actuelle. Je suis très profondément à gauche, et je mourrai à gauche. Mais j’ai toujours pensé qu’entre les dirigeants en place et les députés d’opposition, dont je suis, il n’y a pas un mur de Berlin avec du fil de fer barbelé.

Vous êtes donc prêt à entrer au gouvernement ?

La question ne se pose pas en ces termes. Dans une telle éventualité, je n’engagerai pas seulement ma personne mais, à travers moi, une histoire, un combat, celui de François Mitterrand auquel me lient une reconnaissance, une admiration et une affection.

Face à la dégradation de notre patrimoine, vous auriez dit à Nicolas Sarkozy que le poste de ministre des Grands Travaux vous plairait.

Je n’ai jamais rien proposé. Ministre de la République, je l’ai été pendant douze ans. C’est un record. Je déteste être embrigadé. Je n’accepterai une fonction ou une mission que si je me sens légitime à l’exercer et en harmonie avec mes convictions.

Quel service rêvez-vous parfois de rendre ?

Pour le pays, je rêve que la priorité des priorités soit un investissement massif de l’Etat dans l’intelligence, la créativité, la culture, l’éducation et la recherche. Car c’est tout cela l’avenir. Si l’Allemagne nous dame le pion, c’est parce que depuis des années elle a accordé beaucoup plus d’argent à l’innovation.

Vous vous sentiriez donc bien mal dans un gouvernement qui, en priorité, a fait voter le paquet fiscal en faveur des riches ?

C’est exact. Je ne comprends toujours pas que le président de la République et sa majorité aient désarmé l’Etat aussi brutalement en le privant de 15 milliards d’euros.

Et les tests A.d.n. pour limiter l’immigration, dites-vous, comme Fadela Amara, que c’est “dégueulasse” ?

C’est une jeune ministre. Elle parle avec ses tripes. Mais c’est fondé.

Autres critiques sur le gouvernement Sarkozy ?

Je suis contre sa politique fiscale, sa politique sociale, les tests A.d.n., et j’estime qu’il entretient des relations trop cordiales avec George W. Bush. Je dis mille fois oui à Bill Clinton et Al Gore, mais j’ai la détestation de l’Amérique actuelle, celle de la guerre en Irak, de la pollution, des exécutions capitales au Texas, bref, de la réalité la plus horrible.

Votre collègue socialiste Bernard Kouchner a quand même accepté d’être ministre des Affaires étrangères.

Je ne veux jeter l’anathème sur personne, ni exonérer personne. J’ai ma boussole et ma conscience. Chacun agit selon son cœur et sa raison.

Qu’approuvez-vous dans la politique Sarkozy ?

Je dis oui à la révision constitutionnelle. Oui au traité européen simplifié. Oui au projet d’union méditerranéenne. François Mitterrand avait lancé l’idée, sans la réaliser, d’une organisation des Etats riverains de la Méditerranée. Aujourd’hui, Sarkozy défend avec force ce projet. Je ne veux pas de mission sur ce dossier mais j’organiserai au printemps un congrès méditerranéen avec les personnalités les plus marquantes de chaque pays, scientifiques, artistes, universitaires...

Que pensez-vous de l’ouverture ? Les ministres socialistes apportent-ils une valeur ajoutée ou sont-ils “de pâles figures”, comme les qualifie Benoît Hamon ?

J’étais un peu colère quand ils sont entrés au gouvernement, juste avant les législatives. Ils ne nous ont pas facilité la tâche. On a dû ramer. Pour le reste, dussé-je en scandaliser certains, je pense que l’ouverture n’est ni un sacrilège ni un crime contre l’esprit de la démocratie. Nous avons un système exagérément majoritaire, un système couperet, guillotine. Soit on est noir, soit on est blanc. C’est une anomalie.

D’aucuns vous disent preneur d’une ambassade à Rome.

L’idée même que j’accepte une ambassade pour m’y momifier vivant est grotesque, fût-elle à Rome. Je n’ai pas besoin d’être ambassadeur pour aller contempler sans m’en lasser la beauté du palais Farnèse. Je respecte le métier d’ambassadeur, mais ce n’est pas ma tasse de thé. Je n’ai pas du tout envie de devenir porte-valises de ministres.

« Je ne m’exonère pas de la responsabilité collective de la défaite de Ségolène Royal. nous n’avons pas été à la hauteur »

On vous dit aussi prêt à diriger une liste pro-Sarkozy pour les prochaines municipales à Paris.

Encore une fantasmagorie. Pourquoi irais-je me dresser contre Bertrand Delanoë, qui a accompli un premier mandat avec succès en apportant à la ville des changements ? Ce serait absurde.

Allez-vous reprendre du service au P.s., dont vous avez quitté le secrétariat en juillet ?

Pour l’heure, non. Pendant cinq ans j’ai bossé comme un fou pour le P.s., nuit et jour, y compris le samedi et le dimanche. J’ai ressenti douloureusement la campagne et ses suites.

Etes-vous un déçu de Ségolène Royal, que vous avez soutenue ?

Je ne m’exonère pas de la responsabilité collective. C’est tous ensemble que nous n’avons pas été à la hauteur.

Faut-il désigner en 2008 ou en 2010 le leader du P.s. pour la présidentielle de 2012 ?

Inutile de nous presser. On ne va pas le fabriquer artificiellement. La renaissance du P.s. ne se fera que si trois conditions sont remplies : un leader, une vision et une organisation modernes. Je ne vois pour l’instant aucun des trois.

http://www.parismatch.com/parismatc...

Messages

  • Accepter l’ambassade à Rome, serait effectivement de très mauvais goût : c’est là en effet que l’ex-socialiste Mussolini alla frapper à la porte, lorsqu’en octobre 1914 (et non au printemps 1915, quoi qu’en disent aujourd’hui de truqueurs biographes) il retourna sa veste...

    Luc Nemeth, Docteur en Histoire contemporaine

  • Salut et fraternité

    En apéritif, l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789...

    "Art. 16. -

    Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution."

    En lisant cette "interview", je suis scandalisée par tant de mauvaise foi.

    M. Lang nous prend-t-il à ce point pour des cons ?

    Le problème n’est évidemment pas celui d’une "ouverture" dans l’absolu... Mais bien celui d’une attraction de l’opposition dans le giron de M. Sarkozy par divers moyens.

    Je pense que M. Lang a été frappé d’une amnésie momentanée lors de son interview.

    Je pense que M. Lang se FOUT DU MONDE quand il exprime d’un air patelin cette opinion sur "l’ouverture".

    Je pense que M. Lang ne dit pas la vérité au peuple dans ses interviews "grand public".

    Peut être M. Lang n’a t il pas lu assez attentivement la lettre de mission du Président de la république à la "commission Balladur ?" Peut être n’a t il pas connaissance des "fiches techniques" actuellement présentées sur le site de la commission Balladur ?
    Dans ce cas, qu’il se rassure j’en place de bonnes "feuilles" ici nous allons pouvoir au moins les lire et ensuite en discuter pour essayer de comprendre.

    Essayer de comprendre COMMENT il peut participer à une telle entreprise dans de telles circonstances et continuer à se prétendre "homme de gauche" !

    Je n’en rajouterai pas une louche sur le silence ASSOURDISSANT de "la gauche " parlementaire devant de telles horreurs en préparation (je suis sans voix de la proposition de "statut de l’opposition" - ne me dites pas que nous allons tomber dans un tel panneau ?!!! Je ne parle pas non plus de la nécessité de refondre le CSM ,ni de mettre fin à la séparation entre législatif et réglementaire, etc etc chaque point de la lettre de mission est en soi un piège pour la démocratie réelle ) - quel contre-pouvoir va empêcher cette révision ultra-présidentielle ( qui ne fera d’ailleurs qu’entériner en droit ce que NS réalise déjà en fait sans que personne ne moufte ?)

    Alors voici quelques extraits de ladite lettre de Mission (je me permets au passage de rappeler à notre excellent président qui semble l’ignorer , que , contrairement à ses dires, depuis 1958, il y a eu des travaux sur les équilibres institutionnels et constitutionnels - il semble oublier un peu vite la Commission Vedel de 1993 - Pas moi - à l’époque j’étais en première année de droit à la fac et un de nos sujets de fin d’année portait exactement sur les travaux de cette fameuse commission...)

    Suivront quelques extraits des "fiches techniques" de la commission Balladur.

    Mes chers camarades, je vais faire hurler, mais nous sommes en train de nous faire avoir par le social - ce cher Sarkozy a parfaitement compris que, pendant que l’attention de "la gauche" est détournée , si facilement, par les questions sociales et municipales, notamment, il peut faire sa tambouille et fignoler son coup d’État constitutionnel dans son coin sans rencontrer la moindre opposition.

    Non pas qu’il ne faille pas s’en préoccuper, évidemment, mais je dirais qu’à la rigueur, sur ce coup là, il faut se répartir les tâches, y compris avec les syndicats - nous délaissons complètement le champ du politique et du juridique au profit exclusif du social et de l’économique.

    C’est une ERREUR face à un animal tel que Sarkozy.

    Le peuple va se faire BAISER parce que son "avant-garde éclairée" néglige un "détail" :

    On ne défend aucun droit social dans une "république" où les libertés publiques et le sens même de la démocratie ont été rognés jusqu’au trognon, et où un seul homme peut agir en tyran...

    Sur ce combat -là, celui de la Liberté, combat fondamental à la source de tous les autres, combat communiste PAR EXCELLENCE, comme doit nous le rappeler le 22 octobre, la commémoration de Guy Moquet et des 27, nous devrions pouvoir nous retrouver en ordre de bataille Y COMPRIS avec des membres de l’actuelle "majorité", y compris avec les "gaullistes", bref avec toutes les femmes t les hommes de bonne volonté qui voient venir le danger.

    Evidemment, la participation du PS à la riposte à ces violations annoncées de notre droit fondamental ne saurait souffrir la moindre discussion.

    Ce qui se passe est très grave. (Je veux dire que le silence politique et l’absence de Fronde Populaire sur ce sujet de la Constitution est très grave.)

    La Louve


    "(...)La première mission du comité, et à dire vrai la principale, sera de réfléchir à la nécessité de redéfinir les relations entre les différents membres de l’exécutif d’une part, aux moyens de rééquilibrer les rapports entre le Parlement et l’exécutif d’autre part. L’importance prise par l’élection présidentielle au suffrage universel direct, le passage au quinquennat et la réforme du calendrier électoral se sont en effet conjugués pour donner au Président de la République un pouvoir très large sur l’ensemble de nos institutions et de l’administration, et un rôle essentiel qui – à la différence de celui du Premier ministre – n’est pas assorti d’un régime de mise en cause de sa responsabilité.
    Il convient dès lors :
     en premier lieu, d’examiner dans quelle mesure les articles de la Constitution qui précisent l’articulation des pouvoirs du Président de la République et du Premier ministre devraient être clarifiés pour prendre acte de l’évolution qui a fait du Président de la République le chef de l’exécutif, étant observé toutefois que cette articulation n’est guère dissociable du régime de responsabilité actuellement en vigueur ; c’est pourquoi, quelles que soient les réponses apportées à cette question, il y aura lieu en tout état de cause de rééquilibrer l’architecture institutionnelle d’ensemble en encadrant certains pouvoirs du Président de la République ;
     en deuxième lieu, et par suite, de permettre au Président de la République d’exercer ses fonctions de manière transparente et naturelle. Vous préciserez à cet effet les conditions dans lesquelles le Président de la République pourrait venir exposer sa politique directement devant le Parlement. De même, je souhaite que le budget de la Présidence de la République ne soit plus un objet de polémique. La Présidence de la République doit se voir reconnaitre les moyens de fonctionner tout en soumettant son budget à des principes de contrôle et de transparence ;

    Cela pourrait passer notamment par une limitation du nombre de mandats qu’un même Président peut effectuer, et par un droit de regard du Parlement sur les nominations les plus importantes. Nos concitoyens souhaitent avoir la garantie que les nominations aux plus hautes responsabilités ne reposent que sur la compétence des intéressés ;
     enfin, il est indispensable de rééquilibrer les pouvoirs du Parlement par rapport à ceux de l’exécutif. A cette fin, vous pourriez étudier notamment les modifications qu’il convient d’apporter à la maîtrise de l’ordre du jour du Parlement, au nombre de commissions permanentes, aux pouvoirs et moyens de contrôle du Parlement sur l’administration et les comptes publics, ainsi que les modalités d’une association plus étroite des assemblées parlementaires à la détermination de la politique européenne, internationale et de défense de la France. Vous pourriez examiner l’opportunité de permettre au Parlement d’adopter des résolutions susceptibles d’influencer le travail gouvernemental. Vous me proposerez les moyens de rendre la fonction parlementaire plus valorisante, et le travail parlementaire d’élaboration des lois plus efficace, en contrepartie, le cas échéant, d’un encadrement des pouvoirs du gouvernement en matière d’adoption des lois (articles 44 alinea 3 et 49 alinea 3). Vous pourriez prévoir la possibilité pour les ministres et les secrétaires d’Etat issus du Parlement de retrouver leur siège lorsqu’ils cessent d’exercer leurs fonctions gouvernementales.
    Une démocratie exemplaire, c’est aussi une démocratie qui veille à ce que l’opposition ait les moyens d’exercer son rôle, qu’il s’agisse de moyens politiques, juridiques ou financiers. C’est pourquoi je souhaite que le comité me propose un statut de l’opposition, définissant cette dernière et lui reconnaissant un certain nombre de droits : notamment des droits d’information, des droits protocolaires, le droit d’assurer ès qualité certaines fonctions, le droit de créer une commission d’enquête au Parlement, le droit de bénéficier de moyens financiers lui permettant de fonctionner etc.(...)
    Tout en vous interrogeant sur l’opportunité de reconnaître dans la Constitution l’existence d’un véritable pouvoir judiciaire ou juridictionnel et d’en préciser les contours,vous me proposerez une nouvelle composition du Conseil supérieur de la magistrature dont la présidence
    ne sera plus assurée par le Président de la République et où les magistrats ne seront plus majoritaires.

    Bien que cela ne relève pas nécessairement de la Constitution, vous examinerez les moyens d’une
    meilleure conciliation entre l’exigence d’application homogène par les parquets de la politique pénale définie par le gouvernement, et la garantie due aux justiciables qu’aucune considération autre que judiciaire n’intervient dans le fonctionnement de la justice. La création d’une fonction de procureur général de la Nation, dont vous préciserez alors les conditions de nomination, de fonctionnement et de révocation, est une voie possible en ce sens
    .(...)
    la possibilité pour le Parlement de se substituer au pouvoir réglementaire lorsque celui-ci tarde à prendre les décrets d’application des loi ; ou encore la création, dans chaque ministère, sur le modèle du contrôleur financier, d’un contrôleur juridique chargé de veiller à la nécessité et à la solidité juridiques des textes proposés.(...)"

    http://www.comite-constitutionnel.f...

    "• L’objectif serait de permettre au Président d’intervenir devant le Parlement pour exposer sa politique ou adresser un message en cas de crise grave au niveau national ou international.
    • Le Président de la République est aujourd’hui la seule personne qui ne peut pénétrer dans les hémicycles de l’Assemblée nationale et du Sénat, pas même, selon l’usage, dans les tribunes. Est-ce légitime alors qu’il est le principal responsable de la politique nationale ?
    • Les chefs d’Etat étrangers peuvent s’exprimer dans les assemblées (voir listes en annexe pour l’Assemblée nationale d’une part et le Sénat d’autre part).
    • Bien que née des circonstances – puisqu’elle avait pour objet, en 1873, de soustraire l’Assemblée à l’influence du Président Thiers – l’interdiction faite au Président de la République de se rendre devant les assemblées est perçue comme l’un des symboles du régime parlementaire. Rétablir une telle possibilité, serait-ce rompre avec ce régime ?
    • Un tel dispositif contribuerait-il à donner au Parlement une place plus centrale ?
    • Peut-on considérer qu’il y aurait, du fait de la banalisation de l’expression présidentielle, un risque de dévalorisation de la fonction ?
    • Y aurait-il lieu de limiter le nombre d’interventions par an ? par session ?
    • Le Président serait-il libre de choisir le moment de son (ses) intervention(s) ?
    • Le Parlement devra-t-il être convoqué en session extraordinaire si le Président souhaite s’adresser à lui hors session ?
    • Cette intervention doit-elle être faite devant l’Assemblée nationale seule ? devant le Sénat aussi ? devant le Parlement réuni en Congrès ? devant l’une ou l’autre de ces enceintes, au choix du Président de la République ?
    • Le discours du Président de la République devrait-il faire l’objet d’un débat ? En sa présence ?
    • Cet éventuel débat devrait-il faire l’objet d’un vote ? Si tel était le cas, l’équilibre des institutions en serait-il modifié ? La responsabilité du Président de la République serait-elle politiquement mise en jeu ?
    • Quel sens aurait la déclaration de politique générale du Premier ministre (article 49, alinéa 1er) si le Président s’adressait directement au Parlement – il est vrai que le Premier ministre engage alors directement sa responsabilité."
    http://www.comite-constitutionnel.f...

    "• Faut-il prévoir dans la Constitution que le Président de la République détermine la politique de la nation ?
     Une telle modification de l’article 20 de la Constitution devrait-elle conduire à modifier également l’article 5, qui fait du Président de la République un arbitre ?
     Le Premier ministre aurait-il alors pour mission de conduire cette politique ? de la mettre en oeuvre ? ou seulement de coordonner l’action des ministres ?
     Ne faudrait-il pas modifier aussi l’article 21 de la Constitution, aux termes duquel le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement et est responsable de la défense nationale ?
    • Le Président de la République doit-il pouvoir mettre fin aux fonctions du Premier ministre sans que celui-ci lui présente formellement la démission de son gouvernement, comme le prévoit actuellement l’article 8 de la Constitution ?
    • Le Président de la République peut-il se passer de « l’écran » du Premier ministre face aux difficultés quotidiennes du gouvernement du pays ? Ne risque-t-il pas de mettre à mal son autorité ?
    • Que se passerait-il en cas de cohabitation ?
     En inscrivant dans la Constitution que le Président de la République détermine (et conduit ?) la politique de la nation, ne risque-t-on pas de rendre la cohabitation impossible, le Premier ministre issu d’une majorité parlementaire hostile au Président de la République n’ayant plus la charge de la politique de la nation ? Faut-il alors craindre une crise de régime ?
     Faut-il prendre des mesures pour rendre cette hypothèse moins probable qu’elle ne l’est aujourd’hui, notamment en cas de démission ou de décès du Président de la République avant le terme de son mandat ?
    • Le Président de la République peut-il déterminer la politique de la nation sans que soient introduites de nouvelles modalités de mise en jeu de la responsabilité politique du chef de l’Etat ?
     Si, en particulier, l’Assemblée nationale renversait le Gouvernement, quelles en seraient les conséquences pour le Président de la République dont le Gouvernement procéderait directement ?
     Faut-il le contraindre à se présenter à nouveau devant le suffrage universel pour restaurer sa légitimité ?
     Faut-il prévoir une dissolution automatique de l’Assemblée nationale pour que le peuple tranche la question ?

     En cas d’échec de la dissolution pour le chef de l’Etat, faut-il le contraindre à se retirer ?
     Un tel dispositif, qui introduirait un mécanisme de responsabilité directe devant lpeuple, n’aurait-il pas un caractère plébiscitaire ?"

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    • jack lang confond le General de Gau(che !)lle et le colonel SARKOZY, salut jf dieux (linke stuttgart)

    • En plus de çà madame Elisabeth Chavelet, de Paris-Match, nous prend pour des andouilles avec sa question coquine "Que pensez-vous de l’ouverture ?", sic. Car enfin :
       ou bien on estime que l’appartenance antérieure de tel ou telle ministre (ou son origine ethnique etc. etc.) modifie même d’un iota, la politique de ce régime ; et en ce cas : qu’on l’écrive.
       ou bien on estime que la réponse est non, et en ce cas, que l’on cesse donc de nous les brouter avec l’OUVERTURE, là où il n’y a que des RALLIEMENTS.