Jacques CHIRAC sera t’il jugé ?

Quand Jacques CHIRAC a été élu maire de Paris en 1977, il ne devait pensé qu’à la présidence de la République et pour cela il fallait deux choses. La première chose a changer c’était remodeler la capitale à sa pointure et virer les électeurs de gauche hors de Paris, et la seconde était de mettre en place une véritable machine de guerre. Un peu d’histoire.

Rappelons nous que Paris est composé de 20 arrondissements et qu’en 1977 sur ces 20 arrondissement 5 votaient majoritairement à gauche et principalement pour le Parti Communiste Français. Ces 5 arrondissements étaient le 11ème, le 13ème, le 18ème, le 19ème et le 20ème. Il se trouve que dans ces 5 arrondissements la population était plus importante que dans tout le reste de la capitale. Alors pour Jacques CHIRAC les choses ne pouvaient rester en l’état. La municipalité élue de justesse en 1977 fera démolir ou rénover beaucoup d’immeuble surtout dans ces 5 arrondissements et sa population d’origine ira vivre dans sa grande majorité en banlieue parisienne. L’objectif était de faire disparaitre la gauche de la capitale et pour réussir cela avec la modification de la population il fallait mettre ce rouleau compresseur qu’était le RPR.

N’oublions pas que si Jacques CHIRAC était maire de Paris il était également président du RPR. Alors le grand chef s’entoura d’une garde prétorienne qui s’appelait TIBERRI, DEVACQUET, TOUBON, JUPPE et quelques autres. Comme le regard du Maire de Paris se tournait vers la présidence de la république, il fallait que le RPR devienne une machine puissante pour réussir. Alors on inventa les emplois fictifs de la mairie de Paris au profit unique de ce parti politique. Aujourd’hui on nous parle de 22 emplois, mais il faut savoir que dans tous les services de la ville il y avait des chargés de missions qui en réalité étaient des permanents du RPR et par conséquent il y avait beaucoup plus de 22 emplois fictifs. Si l’adresse officielle du RPR était rue de Lille, ses décisions étaient bien prises à l’hôtel de ville de Paris. La chasse aux sorcières était belle et bien organisée dans les différents services de la ville Tous ceux qui étaient soupçonnés d’être de gauche à plus forte raison communistes ou militants de la CGT étaient très mal vu par l’administration chiracienne.

Hors mis Paul LAURENT élu communiste du 19ème arrondissement et quelques autres élus parisiens, il n’y avait pas grand monde pour défendre la démocratie à Paris. Aujourd’hui j’ai deux regrets. D’une part c’est que Jacques CHIRAC n’est pas déjà été jugé pour ces faits parce qu’il était président de la République bien que pourtant c’était un détournement d’argent public au profit du RPR. Et le sera t’il un jour ? Personnellement j’en doute car pour commencer on a joué sur sa santé et maintenant on parle de droit. Jacques CHIRAC ancien maire de Paris, ancien Président de la République Française et actuel membre du Conseil Constitutionnel serait t’il au dessus des lois de la République. Et d’autre part je regrette profondément que l’actuel maire de Paris Bertrand DELANOE ai fait procéder à un vote par le conseil de Paris pour que la mairie retire sa plainte contre l’ancien maire et ne se porte plus partie civile dans cet éventuel procès moyennant un chèque.

Ça me laisse un gout amer car je constate qu’avec de l’argent on peut tout oublier même les pires choses contre la démocratie. Pour que je continue à faire confiance à la justice de mon pays, Jacques CHIRAC doit être jugé comme n’importe quel citoyen.