Javier Solana quitte Israël après une visite orageuse

Au terme d’une visite orageuse en Israël, Javier Solana a prévenu vendredi que l’Union européenne ne se laisserait pas mettre à l’écart du processus de paix au Proche-Orient, que l’Etat hébreu le veuille ou non.

L’Union européenne est "une puissance internationale très importante et va jouer un rôle que cela vous plaise ou non", a déclaré le chef de la diplomatie européenne devant les médias israéliens.

Le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) a reçu un accueil glacé de la part des autorités israéliennes furieuses de voir Bruxelles appuyer la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies demandant à Israël de respecter l’avis de la Cour internationale de justice et démolir la "barrière de sécurité" actuellement en construction en Cisjordanie.

Même le chef du parti travailliste Shimon Peres, toujours bien accueilli dans les capitales européennes, a critiqué l’opposition de l’Europe au mur, qu’Israël présente comme capital pour empêcher les kamikazes palestiniens de pénétrer sur son territoire pour y lancer des attaques suicide.

"Je crois qu’un pays qui n’a pas connu le terrorisme ne peut pas juger un pays qui l’a connu", a estimé le chef du parti travailliste Shimon Peres qui a rencontré vendredi Javier Solana.

Le Premier ministre Ariel Sharon, qui a rencontré jeudi M. Solana, avait souligné que le vote des Européens rendait difficile pour Israël d’impliquer l’Union européenne dans le processus de paix israélo-palestinien.

A la demande du ministère israélien des Affaires étrangères, une rencontre prévue entre Javier Solana et le vice-Premier ministre israélien Ehoud Olmert avait été annulée. Les autres entretiens se sont déroulées "dans l’ombre du vote de l’Europe", selon le chef de la diplomatie israélienne Silvan Shalom. JERUSALEM (AP)