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"Je soutiens Wikileaks non pas parce que Julian est mon fils, mais parce que je pense que Wikileaks fait un bon travail, et c’est ce que les journalistes devraient faire."

par Christine Assange

Publie le jeudi 31 mai 2012 par Christine Assange - Open-Publishing
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Les révélations de Wikileaks ont eu plus d’impact que "simplement" la révélation de l’état de la politique nationale et internationale : elles ont aussi montré que les gouvernements-marionettes (aux mains d’intérêts privés puissants) ne reculeraient devant rien pour empêcher que de telles révélations se produisent à nouveau. Maheureusement ces gouvernements n’ont pas l’intention de changer leur politique vers plus de respect des fondamentaux de la démocracie ; ils préfèrent plutôt courir après Wikileaks et leurs supporters, à commencer par son éditeur Julian Assange et sa famille. Une façon d’attaquer Assange a été l’utilisation intensive de la diffamation et de la désinformation, facilitées par le contrôle de-facto des médias de masse par l’establishment (politique et corporate).

Nous publions ici notre interview avec la mère de Julian Assange, qui mène son propre combat, un combat contre cette même diffamation, en se basant sur la publications des faits des affaires complexes de Wikileaks et de son fils, en ligne et dans la rue.

Le combat d’Assange et de Wikileaks et son issue sont critiques pour l’avenir de la démocratie en France et dans le monde : nous vous invitons à (comme le dit Christine Assange) obtenir les faits, et ensuite à passer à l’action.

En vous souhaitant une bonne lecture,

– Interview par Mehdi
 Publiée en anglais le 12-03-2012
 Traduction française et publication le 20-03-2012


Pouvez-vous nous dire un mot sur vous Christine ?
Je suis la mère de Julian, j’ai 61 ans, je vis dans le Queensland [Australie] et je suis travailleuse indépendante dans le milieu du théâtre. Je gagne ma vie de manière créative et j’aime peindre et dessiner. J’aime aussi nager, et je vis d’une manière assez simple. Je n’aime pas beaucoup les ordinateurs (rires) mais j’apprends beaucoup de choses sur Internet sur l’état du monde puisque j’aide actuellement Julian à se battre contre son extradition. Je ne peux pas vous en dire plus sur moi car je suis actuellement dans la clandestinité dans un endroit secret pour des raisons de sécurité.

Comment était Julian lorsqu’il était enfant ? Quelque-chose laissait-il transparaitre qu’il ressentait un tel engagement envers la justice et la vérité ?
Non, pas dans ce sens-là, sauf qu’il était sensible et compatissant. Ce n’était pas un enfant qui valorisait les choses matérielles. Il aimait la nature, il avait un tendre rapport avec les animaux, et il était bon avec les gens. Il demandait toujours "pourquoi" et prenait plaisir à participer à des discussions théoriques ; et il lisait beaucoup.

Et il était peut-être un peu aventureux ?
Oui, très aventureux. Il aimait partir en exploration avec son chien Poss, et aimait participer à d’autres aventures comme la construction de radeaux sur la rivière avec ses copains. Il aimait aussi voyager.

Pensez-vous qu’une influence illégale, anti-démocratique et dangeureuse prend aujourd’hui place au niveau du gouvernement australien ?
Je pense que c’est bien pire. On peut dire de manière sûre que notre gouvernement est pratiquement la propriété des Etats-Unis en ce moment, et plus spécialement le Premier Ministre. Cela se voit par le fait qu’au parlement seulement les Verts se sont mobilisés pour Julian, même si le peuple australien le soutien fortement lui et Wikileaks, et même si les meilleurs penseurs, les juristes, les activistes des droits de l’homme, les intellectuels, les rédacteurs en chef se sont exprimés en sa faveur en public. Mais malgré cela le Premier Ministre fait ce que veulent les Etats-Unis, alors que tout le monde n’est pas d’accord (Julian a un taux de soutien de 87% en Australie) – et cela s’explique par le fait qu’elle travaillerait pour les Etats-Unis et non pas pour le peuple australien.

Après la publication de Cablegate par Wikileaks, le gouvernement australien a menacé d’annuler le passeport de Julian, ce qui a créé un dangereux précédent. A votre avis combien vaut un passeport australien aujourd’hui, et qu’est-ce que cela suggère quant à la préoccupation du gouvernement pour la sécurité de son peuple ?
Il ne semble pas valoir grand chose sous le gouvernement actuel, n’est-ce pas ? C’est ce que les e-mail de Stratfor disaient : un analyste de Stratfor précaunisait l’annulation du passeport de Julian approximativement au même moment où Robert McLelland [ancien Procureur Général d’Australie] s’est exprimé pour suggérer l’annulation du passeport de Julian. Donc à la base on revient à la même conclusion : l’Australie n’agit pas comme un état indépendant, mais plutôt comme une colonie des Etats-Unis.

Cela fait un certain temps qu’on suspecte l’existance d’un acte secret d’accusation contre Julian suite à la tenue d’un Grand Jury américain lui aussi secret mais maintenant, grâce à la publication des emails de Stratfor, tout le monde a confirmation de l’existance de cette accusation antidémocratique (car échappant à l’examen du public) depuis début 2011, soit déjà il y a plus d’un an…
Oui, il y a manifestement eu un Grand Jury. Ce qui m’inquiète c’est que ce Grand Jury est formé d’un jury provenant d’une région avec une forte présence de contractants militaires et de leurs familles, i.e. l’Alexandrie, en Virginie, avec quatre procureurs, pas de juge, et pas de défense permise, par conséquent ce Grand Jury ne peut être considéré par aucun standard démocratique comme un jury juste. Il s’agit d’un piège, d’une inquisition, et toute accusation provenant d’un tel Grand Jury devrait être considérée comme non valide par tout gouvernement, de même que toute demande américaine d’extradition qui en découlerait.

Aussi, dans un des emails de Stratfor un des analystes disait que le dossier suédois contre Julian ne consistait en “absolument rien d’autre sinon des procureurs cherchant à se faire un nom.”.
Les emails de Stratfor viennent confirmer ce que nous savions déjà, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun fondement pour une affaire en Suède… Ce que nous savions déjà sur la Suède c’est qu’une des femmes [ayant proféré des allégations contre Julian, NdT], SW [acronyme de son nom, NdT], avait expliqué qu’elle avait été manipulée, et qu’elle était bouleversée de savoir que Julian pouvait être accusé de viol, et a refusé de signer sa déposition. Nous savons aussi que sa déposition initiale disait qu’elle était endormie, alors que le mandat d’arrêt [contre Julian, NdT] suggérait qu’elle était à moitié endormie. De plus la femme AA avait soumis un préservatif douze jours après le soit-disant acte après avoir prétendu que Julian l’avait délibérément détruit, mais l’analyse médico-légale a montré qu’il n’y avait aucune trace d’ADN de la femme AA ou de Julian.
Donc les emails ne font que confirmer la suspicion qu’on avait, qu’une partie de l’affaire concerne une procureure ayant ses propres objectifs et qui voulait se faire un nom. Un autre fait intéressant à ce sujet : la femme AA, l’officer de police qui a intérrogé la femme SW, l’avocat des deux femmes, appartiennent tous au même parti politique, le Parti Démocratique Suédois. Il étaient tous candidats au même moment un mois après les allégations sexuelles contre Julian, et ils ont défendu la même plate-forme d’élargissement de la définition du viol pour inclure les relations sexuelles consentantes. La juge suédoise Brita Sundberg-Weitman [PDF], a donné la preuve à l’audition que la procureure Marianne Ny, l’avocat de AA et SW, son partenaire au cabinet d’avocat, et la femme AA avaient précédemment travaillé ensemble pour implémenter une législation sur l’offense sexuelle que la juge a qualifié de féministe radicale.
Puisque Julian était une personne célèbre, il semblerait qu’il ait été utilisé par la procureure Marianne Ny pour mettre le sujet en avant et se faire une réputation.

Quelle a été la réaction du gouvernement australien et de la classe politique depuis les révélations des emails de Stratfor ?
Rien. Le gouvernement australien n’a rien dit après la publication des emails de Stratfor qui confirment la mise en accusation [américaine, NdT] de Julian et la nature politique de l’affaire.
Bien avant les emails de Stratfor, le 2 mars 2011, il y a eu des séances d’information diplomatiques et légales au parlement australien par trois avocats, dont un diplomate, qui ont tous exposé les faits sur la manière avec laquelle Julian a été piégé en Suède. Le résumé de ces réunions peut être consulté sur wlcentral.org/node/1418
Même après ce meeting le gouvernement australien n’a rien fait.

Comment se fait-il que Stratfor, une société privée, ait pu se débrouiller pour obtenir l’information sur la mise en accusation secrête mais pas le gouvernement australien, qui au même moment se vante de relations exceptionnelles avec le gouvernement américain ?
Il n’y a rien dans ces emails qui montre une quelconque opposition [de la part du gouvernement australien, NdT] à l’extradition de Julian. Les emails confirment les récentes requêtes de liberté d’information (freedom of information requests) au Département des Affaires Etrangères par le Sydney Morning Herald qui montrent que le gouvernement australien ne s’oppose pas à l’extradition. Déjà en décembre 2010, les médias australiens avaient relayé Julia Gillard [Premier Ministre australien, NdT] qui disait qu’elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour coopérer avec les Etats-Unis au regard de Julian, et il n’y a aucune indication que cela n’ait pas été le cas. Le gouvernement australien n’a rien fait du tout pour Julian, à l’exception d’un bout d’assistance consulaire, qui n’est quasiment rien. Par contre le gouvernement a proposé une loi, surnommée "l’amendement Wikileaks" qui permet à ASIO [le service de renseignement australien, NdT] d’espionner les supporters de Wikileaks en Australie pour le gouvernement américain.
Le premier ministre ne s’est jamais excusée pour avoir criminalisé Julian dans la presse mondiale.

Elle a ignoré les conseils de sa propre police fédérale et d’ASIO. Elle a ignoré le tollé au sein des parlementaires de son propre parti disant que Julian doit être protégé parce qu’il est journaliste et éditeur d’une organisation qui publie dans le monde entier. Le gouvernement australien n’a ni offert de protection à Julian ni protesté auprès du gouvernement US quand des hommes politiques américains et des commentateurs ont appelé à son assassinat ou kidnapping, ni encore proposé une protection à moi et à ma famille après que les emails Stratfor aient montré que certaines personnes pouvaient s’en prendre à la famille de Julian et prendre tout ce qu’on possède.
Donc je pense que vous ne pouvez pas l’interpréter autrement : le gouvernement australien, à commencer par le premier ministre, ou en tout cas certaines de ses composantes semble complètement complice de la chasse aux sorcières du gouvernement américain.

Bob Carr, qui est le nouveau ministre australien des affaires étrangères, a été très critique envers la Suède sur la manière avec laquelle elle a géré le dossier de Julian. En tant que citoyenne australienne et mère d’un citoyen australien en difficulté à l’étranger, qu’attendez-vous de Bob Carr dans son nouveau rôle ?
J’espère qu’il restera fidèle à ses convictions exprimées il y a un mois, et qu’il gèrera la situation. C’est un politicien mûre et expérimenté, contrairement à Julia Gillard. J’espère qu’il négociera avec les Etats-Unis, et qu’il les aidera à voir que s’en prendre à la démocratie et à la liberté de la presse n’est pas le meiller moyen pour faire face aux publications de Wikileaks sur les méfaits de leur pays et l’embarras qui en a résulté.
Ce serait la meilleure issue... Il injecterait un peu de bon sens auprès du premier ministre ; que l’Australie peut résister contre l’extradition de Julian et en même temps maintenir le traité avec les Etats-Unis. J’espère qu’il défendra l’idée que de bons amis ne se suivent pas toujours l’un l’autre, que parfois il peuvent avoir des désaccords, et un bon ami peut très bien à l’autre qu’il s’apprête à emprunter un mauvais chemin.
J’espère qu’il ne sera pas muselé par le premier ministre, ou menacé par les Etats-Unis, qu’il saura trouver le courage de défendre un journaliste australien qui a remporté le Walkey Award [plus grande distinction journalistique australienne, qu’Assange a reçue l’année dernière, NdT], pour la justice, pour la liberté de la presse, et pour l’indépendance de l’Australie.
Bob Carr est bien connu comme étant un historien spécialiste et admirateur de la cultue américaine. Ce que je souhaiterais qu’il fasse c’est de rappeler l’Amérique que peut-être ce qui la mettait au-dessus des autres nations est sa sa protection constitutionnelle et du Cinquième Amendement [qui protège contre l’abus de l’autorité gouvernementale pendant une procédure légale, NdT]. Beaucoup de personnes ne semblent pas le savoir mais Julian est un grand admirateur de la constitution américaine pour la même raison.
De nombreux Américains soutiennent Julian et sont très inquiets de la manière avec laquelle leur gouvernement a réagi aux révélations de Wikileaks.

Quelles sont les dernières informations concernant la possible extradition de Julian vers la Suède ?
Dans les prochains jours il est attendu que la Cour Suprême britannique rendra sa décision sur son acceptation ou pas de l’appel de Julian [contre la décision de la Haute Cour, qui avait demandé son extradition, NdT]. Si elle accepte sa demande d’appel, alors il n’aura pas à aller en Suède ; si la demande en appel est infructueuse alors il aura une semaine pour faire appel à la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Si elle accepte son appel alors il pourra rester au Royaume Uni pendant la durée de l’appel. Si elle refuse alors il aura dix jours pour se rendre en Suède, où il sera immédiatement mis en prison en régime cellulaire [appelé aussi le cachot, NdT], pour une durée indéterminée, sans possibilité de communication avec le monde extérieur, à l’exception de son avocat, de temps à autre.
Une des inquiétudes que j’ai est que le premier ministre britannique David Cameron est en train de faire pression pour stopper les demandes d’appel à la Cour Européenne des Droits de l’Homme contre des procédures d’extradition au départ du Royaume Uni.
Je m’inquiète aussi du traité d’extradition entre le Royaume Uni et les Etats-Unis, car il est inégal, et est fortement critiqué par le peuple britannique. Alors qu’une cour britannique doit montrer une preuve avant de pouvoir extrader une personne des Etats Unis, mais si une cour américaine veut extrader quelqu’un du Royaule Uni, elle n’a pas à présenter de preuve !
L’autre préoccupation que j’ai c’est la possible extradition de Julian de la Suède vers les Etats Unis. Certaines personnes pensent que si Julian est extradé vers la Suède il aura droit à une sorte de protection grâce aux traités d’extradition européens, parce que le Royaume Uni devrait s’engager sur la non-extradition de Julian de Suède vers les Etats-Unis, or les Etats-Unis peuvent contourner cela en faisant appel à son traité bilatéral avec la Suède. Ce traité permet aux Etats-Unis d’extrader Julian (ou quiconque) sous le régime de remise temporaire (temporary surrender), une case à cocher qui ne comprend aucune des garanties d’une extradition formelle. La Suède n’a jamais refusé d’extrader une personne vers les Etats-Unis. Il pourrait simplement y être enlevé de nuit.

Si la Cour Suprême rejette la décision d’extradition de Julian, seratt-il capable de retourner en Australie ?
Pour autant que je sache, si cela arrive, en terme de modalités Julian devrait être capable de revenir en Australie... mais je ne suis pas spécialement au courant de ses projets au jour d’aujourd’hui.

La "non-affaire" de la Suède contre Julian est un exemple frappant d’bus et de fabrication à partir de rien. Elle semble être basée seulement sur de la diffamation et de la désinformation provenant de médias sous la coupe de gouvernements ou simplement autocensurés : uncune accusation contre Julian dans aucun pays, ; pas d’ADN sur le préservatif pourtant présenté comme "nouvelle preuve" et comme prétexte pour réouvrir son dossier qui avait pourtant été fermé pour manque d’éléments ; des supposées victimes qui sont invisibles et disparues, mais un avocat - qui est aussi un politique - avec un passé sal vocal dans ses attaques contre Julian ; un dossier initialement clos puis réouvert par une procureure [Marianne Ny] qui a clairement des objectifs personnels, et qui est aussi, bizarrement, la collègue [dans le même parti politique, NdT] de l’avocat susmentionné... Cette affaire aurait dû provoquer un tollé général en Suède.
Avez-vous reçu un quelconque soutien de citoyens, activistes, politiques suédois scandalisés ?
J’ai reçu des marques de soutien de citoyens et de journalistes suédois qui se sont informés en-dehors du flux médiatique de masse et qui sont conscients des faits.
Je pense que si les médias suédois avaient rapporté les faits cela aurait provoqué un tollé général en Suède.
Un des faits par exemple c’est que Thomas Bodström, un des avocats du cabinet [défendant les deux femmes SW et AA], lorsqu’il était ministre de la justice suédois en 2001-2002 il avait approuvé la remise de deux Egyptiens à la CIA qui les a ensuite torturés en Egypte, et qui ont reçu en 2003 une compensation. Voici un autre fait important : alors que Julian n’était accusé de rien par la procureure suédoise Mrianne Ny, elle a émis à son encontre un Mandat d’Arrêt Européen pour un simple interrogatoire, alors que Julian s’était rendu disponible pour être intérrogé lorsqu’il était encore en Suède, et qu’elle avait décliné ses offres, en lui donnant même la permission de quitter la Suède le 15 septembre 2010 pour qu’il participe à une réunion de Wikileaks [en Allemagne, NdT]. Julian a offert de retourner en Suède le 10 octobre 2010 mais elle a encore rejeté son offre. Depuis qu’il est assigné à résidence depuis quatorze mois, Julian a offert à travers son avocat d’être interrogé [à distance, NdT] sous le protocole habituel en accord avec les règles d’asistance mutuelle entre le Royaume Uni et la Suède. Ceci inclut l’interrogaoire par téléphone, par vidéo-conférence, par Skype, ou physiquement aux bureaux de la Scotland Yard ou de l’embassade de Suède à Londres. Marianne Ny a rejeté toutes ces offres. Elle a aussi menti aux médias lorsqu’elle a dit qu’elle n’avait pas la possibilité de l’intérroger à distance parce que la loi Suédoise l’interdit, alors que ce n’est pas vrai car la Suède est signataire du protocole d’assistance mutuelle.
Je pense qu’un des soucis c’est que le conseiller politique du premier ministee suédois est Karl Rove, qui conseillait l’administration Bush [Junior] dans le passé. Il a dû quitter l’amérique dans le déshonneur après avoir été impliqué dans un certain nombre de campagnes de diffamation contre des politiques et des avocats de l’opposition ; de très vicieuses campagnes de diffamation. C’est aussi un bon ami de Carl Bildt, le ministre suédois des affaires étrangères. Ce qui est considéré s’être passé c’est que that Karl Rove a orchestré une campagne de diffamation contre Julian à travers les médias suédois, pour le compte des Etats-Unis.

Avez-vous reçu un soutien de la part d’un homme ou d’une femme politique suédois ?
Non, je n’ai personnellement été contactée par aucun politique suédois.

Les révélations de Wikileaks se sont toujours révélées véridiques : malgré l’immense quantité de documents publiés, son parcours de publication reste intacte. Aussi, aucune victime n’a été mentionnée suite aux publications des War Logs irakiens et afghans, ou de Cablegate - ce qu’à même confirmé le Secrétaire d’Etat à la Défense américain de l’époque Robert Gates. A part mettre dans la sphère publique des documents d’un intéret général, ces publications n’ont créé que de l’embarras pour les gouvernements des Etats-Unis et d’autres pays, , du Pentagone et d’autres agences de renseignement. Malgré cela, la chasse aux sorcières américaine contre Assange reste vive. Pensez-vous qu’il s’agit de donner un exempl, d’une affaire de vengence, ou les deux ?
Je pense que c’est tout ce qu’ils peuvent y mettre... ils utilisent déjà Bradley Manning pour donner un exemple... en d’autres termes, si vous êtes un lanceur d’alerte vous serez emprisonné, torturé, et piègé durant votre procès, ce qui se passe précisément en ce moment…
Obama a maintenant le record du pire président dans la poursuite judiciaire des lanceurs d’alerte ; il a poursuivi plus de lanceurs d’alerte que tout les présidents précédents ensemble.
Son administration fait aussi un exemple de Julian en tant que journaliste. En d’autres termes, c’est un avertissement aux autres journalistes : si vous publiez la vraie vérité sur les crimes de guerre, la corruption, etc alors nous vous pourchasserons et vous encerclerons avec la législation adéquate ; nous allons intimider les médias et votre gouvernement. Pas un seul gouvernement n’a dit que documents de Wikileaks n’étaient pas authentiques Parce qu’ils ne peuvent pas montrer qu’ils ne sont pas authentiques le seul moyen qu’ils voient c’est la diffamation, et Julian est devenu une cible privilégiée pour cela. Une grande partie des commentaires sur julian dans les médias ne sont rien d’autre que de la diffamation. Les emails de Stratfor révèlent que à travers le monde entier des journalistes sont payés directement par Stratfor, et ça pose la question de combien de journalistes qui diffament Julian reçoivent eux aussi des paies non-officielles.
Les Etats-Unis ont aussi essayé de fermer Wikileaks via un embargo financier, tout en sachant parfaitement que ce que faisait Wikileaks n’était pas illégal.
En fait, même le Secrétaire d’Etat américain du Trésor avait dit qu’il n’y avait pas de raison de blacklister [financièrement] Wikileaks.
Si cette persécution de Julian et de Wikileaks avait lieu dans un pays du Tiers-Monde, le Premier Monde aurait protesté et aurait crié à propos des droits démocratiques.

Que diriez-vous aux personnes qui considèrent faire quelque-chose pour julian mais qui hésitent encore après avoir entendu des propos négatifs sur lui dans les médias de masse (TV et journaux) ?
Je pense que les gens devraient décider en ce basant sur des faits, pas des avis. Le meilleur moyen de vous faire votre propre opinion est d’aller chercher les faits par vous-même. On ne peut pas plonger dans la vie privée de journalistes, et on devrait se poser la question de pourquoi la vie de Julian est diffamée autant dans le smédias. Allez à www.wlcentral.org/node/1418 pour un récit clair des faits en Suède par une avocate, récit qui a été présenté au parlement australien l’année dernière. Allez aussi voir justice4assange.com, qui contient des faits et des sources vérifiables sur la vérité. Et aussi wikileaks.org pour consulter directement les publications de Wikileaks, et pour en savoir plus sur l’embargo financier. Si vous voulez vraiment savoir ce qui se passe regardez au-delà des médias de masse et explorez Internet.
Beaucoup pensent que les médias de masse diffament Julian parce qu’ils voient Wikileaks comme étant un compétiteur, et parce qu’ils sont sous la pression des gouvernements.
Les gens devraient obtenir plus d’informations en ligne, l’information y est beaucoup plus proche de la vérité, car les journalistes en ligne peuvent dire beaucoup plus que ceux des journaux papier ou de la télé.

Que peut faire un citoyen pour aider Julian dans son combat contre des intérets puissants, illégitimes et souvent criminels ?
Avant toute chise, allez récupérer les faits car il s’agit surtout d’une guerre médiatique et de diffamation ; donc allez sur les trois sites que je citais et récupérez les faits. Une fois que vous les avez, contactez votre représentant politique local et dites que vous souhaitez le voir pour discuter de sujets importants. Préparer une lettre avec les faits ; citez la liberté de la presse, le droit à l’information de speuples, et demandez-lui de soutenir Wikileaks et de défendre Julian contre une extradition. Dites que votre vote en dépendra. La liberté est la chose la plus importante que vous puissiez laissez à vos enfants.
Si vous ne parvenez pas à obtenir un rendez-vous, envoyez une lettre ou un email à votre représentant parlementaire.
Vous pouvez aussi soutenir Wikileaks en achetant leur marchandising et en le portant fièrement.
Vous pouvez aussi en parlez avec des gens, intervenir dans des émissions de radio, organiser des marches, distribuer des flyers… Laissez des commentaires sur les articles en ligne qui ne représentent pas correctement les faits. Ecrivez des emaisl aux gens, aux médias, parce que les médias aussi sont mal informés ; vous pouvez écrire une lettre à l’éditeur en chef de votre journal local... Vous pouvez lancer un groupe de soutien à Wikileaks (qui peut être aussi peti que simplement vous et votre meilleur(e) ami(e)). Vous pouvez organiser des rassemblments publics.
Vous pouvez faire des dons à Wikileaks pour les aidez contre l’embargo financier, et envoyer des dons au fond de défense de Julian pour l’aider à faire face aux coûts des procès.
Vous pouvez imprimer des flyers et les distribuer dans les boites-aux-lettres…

Voudriez-vous ajouter quelque-chose ?
La réaction des Etats-Unis aux publications de Wikileaks est très repressive vis-à-vis des droits fondamentaux à travers le monde, et les Etats-Unis font ainsi plus de dommage à leur crédibilité mondiale que les révélations elles-mêmes.
La raison pour laquelle je soutiens Wikileaks n’est pas parce que Julian est mon fils ; c’est parce que je pense que Wikileaks fait un bon boulot, et c’est ce que les jounalistes devraient faire.
Wikileaks permet aux peuples de savoir ce que les gouvernements font en leur nom, et avec leur argent ; de savoir qu’ils envoient vos enfants dans des guerres souvent injustifiées, sachant que l’argent récolté de ces guerres va à Big Business et aux politiques.
Les gens devraient connaitre le contenu d’au moins un cable diplomatique pour comprendre l’importance de Wikileaks… Pour illustrer mes propos, il y a ce cable sur comment les Etats-Unis ont utilisé la dévastation d’Haiti [après le tremblemnt de terre de 2010] pour avancer leur agenda économique local.
Par exemple, ils ont résisté contre une augmentation des salaires pour les travailleurs de l’industrie et des textiles (qui sont parmi les moins bien payés de l’héisphère ouest) parce que ça allait augmenter les coûts de production [des entreprises américaines locales, NdT]. Le cable révèle qu’après le tremblement de terre le président s’est vu dire qu’il ne recevrait pas d’aide d’urgence s’il continuait à essayer d’obtenir une augmentation des salaires.
Wikileaks a aussi révélé que lorsque le Vénézuela a tenté d’aider Haiti en réduisant de 40% le prix du pétrole qu’il lui vendait en remplaçant l’écart par un prêt à long terme et à un taux d’intérêt bas, ce qui aurait permis à Haiti de reconstruire ses écoles et hopitaux, les entreprises pétrolières américaines ont fait barrière.
Le cable US sur Haiti révèle aussi la déclaration “LA RUEE VERS L’OR COMMENCE !” envoyée de l’ambassade Us à Haiti à même contractants militaires américains qui ont profité de l’aide à la reconstruction après Katrina.

Ceci est le genre de chose que Wikileaks expose, c’est pourquoi Wikileaks est important, et pourquoi nous devons tous soutenir Wikileaks et son éditeur en chef Julian Assange.

FIN

http://liberte-info.net/interviews/christine_assange_fr.html

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