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"Je suis heureuse d’être à Cuba, un pays qui a tant fait pour l’Afrique", déclare Miriam Makeba
Publie le vendredi 7 octobre 2005 par Open-Publishing
Ambassadrice de Bonne volonté de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Miriam Makeba a l’intention de quitter définitivement la scène au terme de cette nouvelle tournée mondiale de 14 mois qu’elle vient d’entamer le 26 septembre.
Agée de 73 ans, Miriam Makeba s’est présentée à Cuba pour la première fois dans les années 70.
Les autorités lui avaient alors accordé la nationalité cubaine en réponse à l’attitude du régime raciste de Pretoria qui, en représailles pour les déclarations de l’artiste contre l’apartheid, l’avaient déchue de sa nationalité et lui avaient retiré son passeport, la condamnant ainsi à un exile qui a duré 31 ans.
Egalement actrice, Miriam Makeba s’était attirée les foudres des racistes sud-africains dès 1959, en raison de sa participation au tournage du film Come Back Africa.
En 1966, elle avait enregistré un disque avec le chanteur noir états-unien Harry Belafonte avant d’atteindre la célébrité internationale en 1967 en tant qu’interprète de Pata Pata, une chanson composée 11 ans plus tôt par sa compatriote Dorothy Masuka et devenue, dans la voix de Miriam Makeba, un symbole de la résistance des Noirs sud-africains au régime de l’apartheid.
Miriam Makeba préside aujourd’hui une fondation qui porte son nom et qui lutte contre la violence vis-à-vis des femmes et contre la propagation du sida, maladie qui ravage les populations du continent noir.
La célèbre chanteuse sud-africaine Miriam Makeba donnera deux concerts à La Havane dans le cadre de sa dernière tournée mondiale.
"Dans cette tournée internationale d’adieu à la scène, cette île qui m’a faite son enfant était une étape obligée", a déclaré celle que beaucoup d’Africains appellent depuis des années la "mère Afrique".
Au cours d’une conférence de presse dans la capitale cubaine, Miriam Makeba a évoqué sa première visite à Cuba, en 1972, la même année où le régime de l’apartheid lui avait interdit de rentrer en Afrique du Sud et avait annulé son passeport.
Elle a rappelé que Cuba l’avait alors accueillie et lui avait accordé la nationalité cubaine. "C’est un geste que je ne peux oublier", a-t-elle souligné.
"Même si j’ai la nationalité cubaine, je ne parle pas espagnol. Mais je chanterai pour vous avec tout mon cœur", a souligné Miriam Makeba qui a mis également l’accent sur le soutien que Cuba avait apportée au peuple sud-africain à l’époque de la lutte contre l’apartheid. "C’est aussi pour cela que je suis venue", a-t-elle ajouté.
Ayant rappelé aussi que des médecins, des enseignants et des techniciens cubains apportent leur aide à diverses nations africaines, dont l’Angola et le Mozambique, ainsi qu’à son propre pays, l’artiste sud-africaine a signalé que des pays beaucoup plus riches que Cuba n’ont jamais apporté à l’Afrique une aide similaire.
Miriam Makeba s’est référée, par ailleurs, au rôle de la musique africaine dans le monde. "Beaucoup d’autres musiques n’existeraient pas sans les sonorités africaines", a-t-elle précisé.
"Aux Etats-Unis, a-t-elle raconté, certains m’ont appelée ‘folkloriste’. Maintenant, on nous classé dans la catégorie World Music, comme si nous vivions dans une autre planète. Nous faisons tout simplement de la musique, comme le reste du monde."
Miriam Makeba a présenté l’ensemble musical qui l’accompagne comme une sorte de "petite organisation de l’unité africaine" puisqu’il est composé de musiciens sénégalais, sud-africains et camerounais. La Havane, (AIN)