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Jean-Claude Mailly (FO) juge qu’il sera temps d’appeler à « une grève de 24 heures

Publie le lundi 27 avril 2009 par Open-Publishing
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Les syndicats préparent un « grand 1er Mai » sur fond d’envol du chômage

[ 27/04/09 ]
Les syndicats se retrouvent aujourd’hui pour préparer les mobilisations unitaires de vendredi, qui s’annoncent massives. Alors que le chômage a poursuivi son envolée en mars, les centrales veulent arracher rapidement de nouveaux gestes au gouvernement.

Retour à l’échelle nationale. Après un mois d’avril placé sous le signe de la radicalisation des conflits d’entreprises au niveau local, la semaine qui s’ouvre sera marquée, vendredi, par les manifestations du 1er Mai, unitaires pour la première fois depuis 2003. L’intersyndicale, qui se réunit cet après-midi au siège de FO pour faire le point, veut s’appuyer sur la pression mise par le terrain pour arracher, dans la foulée, de nouveaux gestes à l’exécutif, alors que la violente remontée du chômage se poursuit.
S’appuyer sur ces statistiques

Dès vendredi, le président de l’Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), a affirmé que la flambée ne s’était pas atténuée en mars et serait « du même ordre » qu’au mois de février. Le nombre exact de nouveaux chômeurs sera dévoilé aujourd’hui et devrait donc avoisiner les 80.000. « Les chiffres du chômage seront mauvais au moins jusqu’à la fin de l’année », a prévenu de son côté le secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez, dans « Le Journal du dimanche ».

Les syndicats comptent s’appuyer sur ces statistiques exécrables pour à nouveau réclamer le conditionnement des aides versées aux entreprises par l’Etat à des contreparties sur l’emploi. Jeudi dernier, Bernard Thibault (CGT) a appelé à un « grand 1er Mai » et les remontées des structures locales augurent d’une mobilisation « massive » avec quelque 280 cortèges prévus, assurent les centrales. La CGT et Force ouvrière jugent même « possible » de faire mieux que le rassemblement du 19 mars (1,2 million de personnes selon la police, 3 millions selon la CGT). La CFDT tempère en rappelant que le caractère « à part » de la Fête du travail rend cette ambition « hors de propos. »

De fait, au-delà de la course au chiffre, les syndicats veulent profiter du rendez-vous du 1er Mai pour toucher de nouveaux publics. « Ceux pour qui il est plus dur ou impossible de défiler un jour ouvré, comme beaucoup de salariés de PME, vont cette fois-ci se joindre aux cortèges », explique Maryse Dumas (CGT). « Il y aura aussi un public plus familial. Le 1er mai va permettre de populariser le mouvement », poursuit Marcel Grignard (CFDT).

Les syndicats savent toutefois que, même très réussi, le 1er Mai ne devrait pas déboucher sur des résultats immédiats. Le gouvernement reste ferme et veut s’appuyer sur le déploiement actuel des mesures déjà annoncées, dont le plan sur l’emploi des jeunes présenté vendredi dernier (lire page 2), pour contenir la tension sociale. Le ministre du Travail, Brice Hortefeux, affirme qu’il sera « à l’écoute le 1er Mai » mais qu’il reste « totalement déterminé à poursuivre la mise en oeuvre des mesures [...] indispensables », comme une loi sur le travail du dimanche (lire ci-dessous).
S’entendre sur les modalités

Dans ce contexte, l’intersyndicale se penchera dès cet après-midi sur la question des suites à donner au mouvement. Pour accentuer la pression, certains sont même tentés d’annoncer dès ce soir la date d’une future journée de contestation. Encore faudrait-il s’entendre sur les modalités d’action. Dans un entretien accordé aux « Echos », Jean-Claude Mailly (FO) juge qu’il sera temps d’appeler à « une grève de 24 heures » (lire également l’Entretien du lundi page 15). Mais la CGT et la CFDT n’y sont pas favorables et penchent plus pour une nouvelle journée de manifestations nationales.
DEREK PERROTTE, Les Echos

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