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José Bové explique le succès du Larzac2003

Publie le lundi 11 août 2003 par Open-Publishing

porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové explique le succès du
Larzac 2003.

L’espace d’un week-end, êtes-vous devenu l’opposant numéro un au
gouvernement ?

Depuis 1973, je pense que le Larzac est un lieu symbole de résistance. Cette
année, il y a eu une catalyse, nous avons réuni la mobilisation contre
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les mouvements sociaux qui
luttent contre la politique néolibérale du gouvernement Raffarin.

A quoi attribuez-vous ce succès ?

On avait prévu entre 50 000 et 100 000 personnes. Plus de 250 000 sont
venues. Après ce printemps et en vue de la réunion de l’OMC à Cancun, à la
mi-septembre, je crois qu’il y a eu une vraie volonté, un besoin impérieux
de se retrouver.

Vous êtes sollicité pour prendre la tête d’une liste aux européennes de juin
prochain. Le ferez-vous, d’autant que vous venez d’annoncer que vous
quitterez vos fonctions de porte-parole de la Confédération en avril ?

Cela fait cinq ans que je suis porte-parole de la Confédération paysanne. Il
n’est pas question d’avoir une quelconque attitude carriériste. Je plaide
pour une logique d’autonomie du mouvement social par rapport aux formations
politiques. Ce qui n’empêche pas le dialogue. J’ai donc coupé court aux
rumeurs qui feraient de moi une tête de liste pour les élections européennes
dans le Sud-Ouest. Et ce, pour les mêmes raisons qu’il n’était pas question
que je sois un candidat-alibi, un candidat-protestataire à la présidentielle
de 2002.

Que dites-vous à la gauche partisane qui tente de vous séduire ?

Ce week-end, j’ai discuté avec les socialistes, conduits par Martin Malvy
(président de la région Midi-Pyrénées), avec les Verts et avec Marie-George
Buffet (secrétaire nationale du PCF). Les partis de gauche vont être obligés
de se situer par rapport à ce rassemblement du Larzac. Notamment sur la
question de la mondialisation, qui fait débat chez eux. Tant que ces partis
de gauche n’auront pas tranché, le dialogue avec le mouvement social sera
très difficile. J’espère qu’ils nous répondront dès leurs universités d’été.
Car, et ce n’est pas de la prétention chez nous, la rentrée sociale, elle,
s’est faite ce week-end, au Larzac.