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Juppé pas le bienvenue au Québec

Publie le dimanche 20 février 2005 par Open-Publishing
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Le quotidien Québécois Le Devoir a publié vendredi une lettre signée par 34 professeurs d’universités du Québec et d’Ottawa condamnant l’embauche par l’École nationale d’administration publique du politicien français Alain Juppé, à titre de professeur invité.

Alain Juppé, professeur invité à l’ENAP - Faites-nous l’honneur de n’être pas là...

Guy ROCHER
Professeur, département de sociologie et Centre de recherche en droit public, Université de Montréal

Édition du vendredi 18 février 2005

L’accueil fait à Alain Juppé par la direction de l’École nationale d’administration publique (ENAP), entériné par les professeurs, m’a amené à réfléchir, une fois de plus, à notre mission universitaire. Des collègues ont pris une décision qui me trouble profondément.

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(18.02.2005)

Je vous propose un certain scénario. Un homme politique québécois très en vue, ayant occupé des postes de premier plan dans le gouvernement du Québec, est formellement accusé au criminel de détournement de fonds publics et de malversation dans l’exercice de ses fonctions.

Il subit un procès très médiatisé à cause de son statut : les journaux et les médias québécois et canadiens en font grand état. Il est finalement reconnu coupable, condamné à n’exercer aucune fonction publique pour un certain temps et à une peine de prison pour un nombre de mois qui lui permet de purger sa peine sans être incarcéré. Il profite de cette « mise en congé » pour demander à l’université d’être invité à y enseigner l’administration publique, dont il est évidemment très familier. Que ferions-nous ?

Personnellement, je n’ai aucune hésitation : je m’opposerais fermement à ce qu’il soit admis à enseigner, encore moins invité à le faire. Il me semble que l’idée même de l’inviter ne nous serait pas venue à l’esprit. Et cela, même si — et surtout si — les pressions politiques et diplomatiques les plus fortes s’exerçaient sur l’université en sa faveur.

L’honneur d’enseigner

J’ai de prime abord un réflexe qui me fait dire ceci : une institution d’enseignement n’est pas le lieu où purger une peine d’emprisonnement. Je dirais que c’est le sens de l’honneur qui me fait ainsi réagir.

J’emploie ici un langage assez peu usité de nos jours : je considère comme un honneur d’être admis à enseigner à la jeune génération, aux personnes qui vont continuer à faire le pays et le monde de demain. Et cet honneur se mérite, de plusieurs façons. Par la compétence exigée pour occuper une chaire, cela va de soi. En deuxième lieu, par un respect éthique de cette chaire, en évitant d’en profiter pour endoctriner les étudiants : le professeur doit respecter leurs options spirituelles, intellectuelles, politiques. Enfin, par l’exemplarité de la vie publique, dans tous les engagements que prend le professeur dans la cité et dans toutes les fonctions publiques qu’il en vient à occuper.

Les étudiants et la société sont en droit de s’attendre à ce que le corps professoral réponde à cette triple exigence.

Ce n’est d’ailleurs pas qu’un droit pour les étudiants. Ils portent eux aussi la responsabilité de contribuer au climat de respect des exigences de la vie universitaire. Et il peut bien leur arriver d’avoir à les rappeler — comme j’en ai été plusieurs fois témoin — aux autorités d’une faculté ou d’une université, voire à des professeurs, individuellement ou collectivement.

De toute évidence, à cause de son inconduite dans les affaires publiques, Alain Juppé a besoin de s’éloigner de la France pour fuir le déshonneur qui pèse sur lui dans son pays. Et il semble bénéficier, pour y parvenir, de puissants appuis. Or ce n’est pas parce qu’il a été jugé et condamné en France plutôt qu’au Québec que le scénario présenté ci-dessus en est modifié.

Il faut bien le reconnaître, le déshonneur personnel de cet invité français éclaboussera l’institution universitaire québécoise qui l’accueillera. Cela ne diminue évidemment pas la compétence professionnelle à laquelle Alain Juppé peut prétendre pour enseigner. Mais la condamnation judiciaire qu’il porte ne nous permet pas de lui faire l’honneur de lui accorder une chaire d’enseignement.

Un privilège à vivre dans l’intégrité

Si on trouve suranné de parler d’honneur, parlons d’un privilège. Quand nous sélectionnons un nouveau collègue ou quand nous accueillons un professeur invité, nous lui faisons partager le privilège qui est le nôtre de participer à la vie intellectuelle d’une communauté universitaire. Nos universités québécoises sont des institutions publiques, par leur constitution, leur financement, leur statut et leur mission. Il en résulte des obligations de morale publique pour leurs dirigeants et pour chacun des membres du corps professoral.

Personnellement, plus de 50 ans après avoir été admis dans la carrière universitaire, je continue plus que jamais à croire qu’elle doit être vécue et pratiquée avec toute la probité qu’elle appelle. On ne placera jamais trop haut les exigences intellectuelles et morales de la carrière universitaire.

Voilà la réflexion personnelle qu’a provoquée chez moi l’annonce que l’ENAP faisait à Alain Juppé — à mes yeux inconsidérément — le trop grand honneur de lui offrir une chaire d’enseignement. Peut-être les fonctionnaires de l’immigration canadienne auront-ils la sagesse de refuser à Alain Juppé l’entrée au Canada à cause de son casier judiciaire. Mais pour l’heure, je considère que l’ensemble de l’université québécoise à laquelle j’ai le privilège d’appartenir a gravement mal à son honneur, et pour longtemps. [...]

Messages

  • Bonjour

    Je suis Français,de Paris et j’approuve entièrement la révolte des professeurs d’universités du
    Quebec et d’Ottawa sur l’embauche d’un repris de justice à ce poste honorifique au sein d’une
    administration comme l’ENAP.

    En tant que Français ,ce qui me scandalise le plus,c’est de savoir que ce repris de justice à
    créer un BLOG et qu’il se permet de porter des jugements de valeurs sur tout alors qu’il
    devrait se taire une bonne fois pour toute et d’avoir un peu de compassion pour le mal qu’il
    a fait.

    http://www.al1jup.com/

    Pour information est après avoir pris connaissance de la décision du conseil d’administration
    de l’ENAP d’embaucher Mr Juppé je rappelle ceci :

    Mr Juppé ,qui dans les années 80 et 90 à mis en place un systeme de détournement de fond
    public à la ville de Paris sous l’autorité de son chef : Mr CHIRAC

    C’est un modéle pour le conseil d’administration de l’ENAP ???

    Il devait savoir ce qu’il faisait puisqu’il a fait beaucoup d’etudes ce monsieur Juppé et en plus
    c’etait bien à des postes de responsabilités importantes.
    (voir le parcours élogieux que dresse le conseil d’administration de l’ENAP pour justifier son embauche)

    Ce messieur,à été nommé par son chef (Jacques CHIRAC) 1er ministre en 1995 et peut etre
    avez vous entendu à l’époque, les grandes gréves que sa politique économique et sociale avait
    généré,tant il s’attaquait à la structure même de nos institutions républicaines.

    En 1997,les français ont mis la gauche au pouvoir avec la dissolution de Mr Chirac ,qui pensait
    que Mr Juppé etait tellement populaire qu’il pouvait dissoudre l’assemblée nationale et provoquer
    des éléctions anticipés.

    Enfin,il a été jugé une première fois,devant les tribunaux d’interdiction de se présenter à une
    éléction mais grace à des nominations de courtisans de Mr Chirac au sein de l’administration judiciaire,il à bénéficié d’une compression de peine d’un facteur de 10 entre le 1er jugement et
    le 2eme jugement

    Connaissez vous le facteur de compression des données venant de la sonde CASSINI-HUYGENS autour de saturne ??

    Au QUEBEC vous pratiquez le même taux de compression de réduction de peine ???

    Je pense qu’il existe en France des hommes politiques qui auraient mérité d’avoir l’honneur
    de venir travailler à l’ENAP (JOSPIN est honnete et intégre et bien d’autres comme lui)

    Mais juppé ??? franchement,il va vous expliquer le mode d’emploi des fausses factures de
    l’ancien maire de Paris (Chirac) ?

    Il va vous expliquer le systeme de racket dans le cadre des appels d’offres ????

    Il va vous expliquer les emplois fictifs qu’il à créé à la ville de Paris ???

    ...et il va vous donner des "leçons" aux étudiants ?? (hi hi hi !!!!)

    Je vous donne une adresse d’un site extrèmement populaire en France sur la politique
    économique de Mr CHIRAC et de la différence entre le discours et la réalité.

    http://www.usurpateur.com

    IL serait dommage,d’avoir embauché un type comme JUPPE ,alors que les Français vont
    licencier son chef (Mr Chirac) à l’occasion d’un référendum que nous ,français nous aurons
    interprété un peu comme un message subliminale : SOUHAITONS NOUS LE DEPART DE MR
    CHIRAC le 29 mai 2005 ?

    Si vous aimez la France,je vous invite à venir faire la fête en France cette semaine de mai
    car c’est une page de l’histoire de France qui va se tourner : celle d’un homme,d’un clan,d’un
    système.

    Alors venez en France faire la fete avec vos amis français à la bastille le 29 mai 2005
    La France c’est la liberté,l’égalité,la fraternité
    c’est pas les fausses factures,l’économie parallèle et les réseaux islamistes à la sortie
    des bouches de métro sans aucuns papiers administratifs !

    Bref,le même système d’économie développer par JUPPE ALAIN à la ville de Paris sous
    l’autorité de son maitre de l’époque Mr CHIRAC

    michel.lerma@aemvs.com

    http://www.aemvs.com