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L’"ACTIONNARIAT ACTIVISTE" ET "LES FONDS ACTIVISTES"

Publie le mercredi 30 avril 2008 par Open-Publishing

Un sujet à suivre de près, de très près.

Fraternellement...
La Maman du Grand Méchant Loup


Actionnariat activiste (Pour plus de détails, voir le chapitre 45.)

Investisseur (le plus souvent un fond) qui prend une participation minoritaire dans le capital d’une société cotée avec pour objectif de modifier ou d’influencer sa stratégie et/ou sa direction sans en prendre le contrôle direct. La plupart du temps l’investisseur a pour but d’accroitre la rentabilité de son investissement et cherche donc à infléchir la politique de la société dans un sens qu’il estime propice à une plus grande création de valeur (réorientation de la stratégie du groupe, ventes de certains actifs non-stratégiques, etc…). Cependant les motivations peuvent aussi être d’ordre non-financières, ainsi certains fonds activistes ont pour objectif de faire évoluer la politique de la société en matière sociale ou environnementale ; c’est l’une des formes prise par l’investissement socialement responsable.

http://www.vernimmen.net/html/gloss...


"La crise financière relance l’activisme des fonds"
Claire Gatinois, le Monde
jeudi 27 décembre 2007, sélectionné par Spyworld

L’année 2007 n’aura pas été seulement perturbée, sur les marchés boursiers, par la crise des subprimes. Elle l’aura aussi été par le rôle croissant des fonds dits "activistes".

Ces financiers, qui appartiennent la plupart du temps à la catégorie des fonds spéculatifs (hedge funds) cherchent, en rachetant une part minime du capital d’une société cotée (souvent moins de 10 %), à en modifier la stratégie. Pour imposer leurs vues, ils n’hésitent pas à provoquer publiquement la direction du groupe (courrier, déclaration dans la presse...) afin de mobiliser derrière eux d’autres actionnaires. Leur objectif ? Doper rapidement les performances boursières de l’entreprise jugée "endormie", afin de revendre leur part avec une confortable plus-value.

Tout récemment, ces fonds se sont invités au capital des plus grands groupes cotés. En décembre, deux fonds spéculatifs américains, Jana Partners et DE Shaw Group, ont racheté 1,6 % du géant néerlandais de l’électronique Philips pour "discuter avec la direction", expliquent-ils dans un euphémisme.

Quelques jours plus tard, le suédois Cevian révélait qu’il avait pris près de 3 % du réassureur Munich Re et faisait pression sur la direction. Depuis octobre, le fonds britannique Algebris sème le désordre chez l’assureur italien Generali en attaquant directement son président, Antoine Bernheim, dénonçant à la fois sa rémunération et son âge (83 ans).

Plus tôt dans l’année, les fonds activistes s’étaient déjà manifestés. En mai, TCI (The Children’s Investment Fund) avait fait sensation en forçant la banque néerlandaise ABN Amro au démantèlement. Et ce fonds s’était illustré, deux ans plus tôt, accompagné d’un autre compère, Atticus, en déstabilisant l’opérateur de la Bourse allemande, la Deutsche Börse, au point de pousser à la démission son patron de l’époque, Werner Seifert.

S’il n’est pas nouveau, le recours à l’activisme s’est toutefois accru ces derniers mois. Pour les analystes, la crise financière qui sévit depuis cet été n’est pas étrangère au phénomène. A cause d’elle, "l’activisme devient un thème majeur", estime Alain Bokobza, à la Société générale. Ces fonds contribuent régulièrement à animer la cote.

L’annonce de l’arrivée d’un de ces trublions dans une entreprise suffit généralement à doper son cours de Bourse, à l’instar de ceux de Philips et de Munich Re en hausse tous deux de plus de 6 % depuis début décembre.

En outre, la crise oblige certains fonds jusqu’ici non activistes à repenser leur stratégie. En particulier, les spécialistes du rachat d’entreprises avec un fort recours à l’emprunt.

Pour eux, la crise a tout changé. Les montages financiers dits de "LBO" (Leverage Buy Out, rachat "par effet de levier") qu’ils utilisaient ont été très profitables tant que les taux d’intérêts étaient faibles. Le coût de remboursement de la dette contractée était alors minime et le rendement de leurs opérations maximal. Mais la crise a paralysé une partie du marché du crédit, et a renchéri le coût de l’emprunt.

Résultat, " ces fonds se redéfinissent, constate Yves Ayache, de la banque d’affaires Morgan Stanley, et certains optent pour des stratégies qui convergent avec celles des fonds activistes". Depuis octobre, la société d’investissements Wendel, pourtant peu habituée à faire "des coups" en Bourse, a ainsi surpris en prenant une part minoritaire de 17,8 % au capital du groupe de matériaux de construction Saint-Gobain et en cherchant à influer sur la stratégie. "Son attitude est très bizarre, Wendel se comporte comme un "hedge fund" !", s’étonne Patrick Artus, responsable de la recherche chez Natixis.

Mais Wendel n’est ni le seul ni le premier. Dès 2006, l’américain Blackstone a pris 4,5 % du capital du groupe allemand Deutsche Telekom ainsi qu’un siège au conseil d’administration. Son compatriote Pardus, lui, se fait entendre depuis mai chez l’équipementier Valeo, avec un peu plus de 16 % du capital.

A la frontière entre de traditionnels fonds d’investissements et des hedge funds activistes, ces acteurs s’avèrent toutefois moins agressifs ou revendicatifs. Wendel assure être en bonne entente avec Saint-Gobain et Pardus se dit "heureux" des choix de Thierry Morin, le PDG de Valeo.

Les patrons d’entreprise ont néanmoins des raisons de trembler. Pour M. Bokobza, les grandes capitalisations seront en 2008 les cibles privilégiées d’activistes. Et la France, jusqu’ici relativement épargnée, n’a, selon M. Ayache, "plus de raison d’être protégée". De fait, l’éventuelle parade réglementaire semble délicate. Si l’Autorité des marchés financiers (AMF) mène une réflexion pour éviter les abus, "ces fonds permettent parfois de secouer un management trop paisible", estime son président, Michel Prada. "Le régulateur encourage l’actionnaire à jouer son rôle. Cela fait partie de la démocratie actionnariale", ajoute-t-il.

L’activisme, s’il est trop conflictuel, peut toutefois pécher par son manque d’efficacité. Et selon M. Artus, à long terme, la rentabilité de ce "modèle d’arrogance" n’est pas démontrée.

URL de la source : http://www.lemonde.fr/web/article/0...


"Les fonds activistes s’attaquent aux fleurons de la finance italienne"

Après Generali et la banque BPM , le holding Italmobiliare contrôlant Ciments Français et Italcementi fait l’objet d’une vive critique de la part du fonds Hermes.

Un spectre hante les sociétés italiennes : les fonds activistes anglo-saxons. Plusieurs firmes de la péninsule sont en butte à de vives critiques de ces investisseurs institutionnels domiciliés à Londres ou aux États-Unis. Dernière cible en date : le holding industriel Italmobiliare qui contrôle le géant du ciment Italcementi et sa filiale française, Ciments Français, numéro deux du secteur dans l’Hexagone. Le fonds britannique Hermes a récemment envoyé une lettre d’une " vingtaine de pages " au conseil d’administration d’Italmobiliare pour se plaindre, " entre autres " , de la " transparence insuffisante de la gestion " , de ses investissements diversifiés dans la finance (Mediobanca, UniCredit, UBI, Banca Leonardo) et l’édition (RCS Rizzoli) ainsi que de la complexité de la chaîne de contrôle entre ses filiales.

Un courrier assorti d’un ultimatum intimant une réponse d’ici lundi prochain a été envoyé. Italmobiliare obtempère puisque son conseil d’administration réuni ce vendredi après-midi planchera sur les griefs d’Hermes, détenteur de 2,6 % du capital. Jusqu’ici l’Italie avait plutôt assisté en spectatrice aux agissements de ces fonds " agressifs ", comparés par un ministre allemand à des " nuées de sauterelles " s’abattant sur des firmes d’outre-Rhin quand les fonds TCI et Atticus chassèrent le patron de Deutsche Börse, Werner Seifert. Mais quand le petit hedge fund Algebris basé à Londres a pris la plume en octobre pour éreinter les dirigeants du troisième assureur européen, Generali, nombreux sont ceux qui se sont rappelés que le démantèlement de la banque néerlandaise ABN-Amro avait justement été initié par une lettre de TCI critiquant les choix stratégiques de ces banquiers hollandais.

UNE ALLIANCE DE FAIT

Après un vif débat initial sur la gouvernance et la rémunération des dirigeants de Generali, clos par une fin de non-recevoir de l’assureur, l’offensive des fonds a changé de cible : le fonds d’investissement américain Franklin Mutual Advisers LLC, propriétaire de seulement de 0,28 % du capital de Generali, a mis en cause début janvier la stratégie de développement de l’assureur. Une critique saluée publiquement par Algebris lundi dernier, accréditant la thèse d’une alliance de facto entre ces fonds " activistes ".

En laissant filtrer dans la presse leurs missives critiques, ces fonds espèrent rallier à leur cause d’autres investisseurs insatisfaits, et réussir, dans le cas de Generali, à rassembler assez d’actionnaires pour convoquer leur assemblée générale extraordinaire ou inscrire à l’ordre du jour de la prochaine leurs griefs. Amber, l’ex-fonds de la Société Générale très actif en Italie où il a investi près de 800 millions d’euros notamment dans Mediobanca, Pirelli ou des régies municipales d’énergie, a, lui, choisi de constituer une association pour fédérer les actionnaires de la Banca Popolare di Milano (BPM), mécontents comme lui de la complexe gouvernance de cette banque alors que Crédit Mutuel négocie actuellement une fusion avec BPM.

À MILAN, FRANK PAUL WEBER

http://www.latribune.fr/info/Les-fo...