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L’ANTINUCLEARISME OU L’EMERGENCE DU NOUVEAU PARTI DE LA DECROISSANCE ECONOMIQUE

Publie le vendredi 13 avril 2007 par Open-Publishing
39 commentaires

Ainsi, dans le sillage du révérend père Nicolas Hulot et de l’éminence grise de Ségolène Royal, Bruno Rebelle, les rabatteurs de voix antinucléaires ont-ils tranché : l’EPR doit être abandonné. Mais, auquel des préceptes du prestigieux producteur de télévision rattacher la sentence ? À la logique de durabilité… de durabilité de quoi ou de qui ? À l’urgence d’anticiper la raréfaction du pétrole et de diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre sous 50 ans ? À moins que ce ne soit à l’urgence d’attendre la quatrième génération de réacteurs nucléaires, dont, selon lui, la mise en œuvre industrielle peut aisément se passer de l’étape EPR ?

Un pan de sa transcendante érudition échappe probablement à notre magistère télévisuel. Comment expliquer autrement que sa logique de substitution progressive des énergies renouvelables à l’électronucléaire prive durablement les réacteurs de quatrième génération… de leur carburant ? Car, n’en déplaise à notre homme, les réacteurs de quatrième génération seront avant tout des SuperPhénix à peine améliorés, exigeant, pour leur fonctionnement, la production préalable de quantités considérables de plutonium. Des décennies de fonctionnement des réacteurs actuels - dont la fin de vie s’échelonnera entre 2015 et 2030 - sont incontournables pour les produire.

La construction de la filière EPR sert donc sans conteste les exigences essentielles de Nicolas Hulot. Aussi, son argumentation « anti » n’en apparaît-elle que plus spécieuse et plus impropre à dissimuler la promotion d’un nouveau dogme : un « environnementalisme », selon Vaclav Klauss , qui n’est pas sans rappeler les utopies et idéologies en « isme » du 20 ème siècle, dont l’Humanité ne parvient toujours pas à se guérir des terribles stigmates. Hélas, cette utopie-là paraît infiniment plus redoutable que ses devancières et « Décroissantisme » serait un terme plus approprié pour rendre compte de son projet. La décroissance, voilà, selon ses adeptes, la clé de la pérennité du développement harmonieux des règnes animal et végétal ! Non pas la décroissance démographique - la seule qui s’impose réellement et que le monde entier ignore pudiquement - mais rien moins que la décroissance économique.

Alors que les 2/3 naufragés de l’Humanité peinent à atteindre un stade de développement pré-industriel très loin d’assurer la subsistance des populations, voilà que, du fond de l’horizon, les enfants gâtés de la civilisation s’égosillent à leur prescrire de temporiser, d’attendre qu’ils retournent les rejoindre après avoir brûlé leurs vaisseaux ! On peut croire sur parole les prophètes de ce peuple élu, voyageurs de l’opulence : l’inaccessible eldorado, dont ils reviennent, ne serait, en fait, qu’un mirage, une impasse funeste pour le genre humain tout entier.

Automodération des consommations, voire ascèse, sous toutes ses formes, voilà désormais les maîtres-mots de l’ère du développement durable qui nous est promise.

Les progrès plus que souhaitables de l’efficacité énergique ne manqueront pas d’atteindre rapidement leurs limites et l’énergie conventionnelle ne tardera pas à devenir, elle aussi, un bien rare et précieux. Mais alors, sur quelles marges de richesses constamment décroissantes les nouveaux démiurges comptent-ils dégager les ressources nécessaires au déploiement d’une solidarité planétaire dont la défaillance apparaîtra de plus en plus comme le péril numéro un de l’Humanité ?

Nicolas Hulot prétend n’avoir pas à répondre à cette question. Il dit, à juste titre, n’être pas un politique. Il exige seulement de faire traverser régulièrement sa classe maternelle par le chemin jugé par lui le plus pertinent, celui des pistes de Roissy, et, à ce titre, d’interrompre, à chaque fois, la totalité du trafic de l’aéroport international !..
Le problème c’est qu’en France il est désormais le porte-parole quasi exclusif de la mouvance écologiste dont il a littéralement atomisé la représentation politique… et ce dont, au passage, on ne lui sera jamais assez reconnaissant ! Mais, lorsqu’on observe l’indigence des intentions de votes que les Voynet, Bové et autre Lepage concentrent sur leurs noms, on est en droit de se demander où sont passés les électeurs putatifs de Nicolas Hulot. À l’évidence, ils se précipitent en masse dans la bergerie d’un François Bayrou de moins en moins enthousiaste à reconnaître les vertus de l’électronucléaire… Désormais, chasse sans état d’âme au moindre suffrage semble faire loi. C’est consternant.

André PELLEN, ingénieur retraité d’EDF, animateur du collectif « Vérité Tchernobyl »

Messages

  • EPR... ITER... : plus fiables, plus sûr, moins polluant, une énergie presque inépuisable... aller, rappel sur les mensonges des nucléocrates pour lancer l’électronucléaire en France :

    Dès l’irruption de l’énergie nucléaire en 1945 le nucléaire civil a été présenté comme l’énergie de l’avenir, abondante à l’infini, parfaitement sûre, une énergie sans déchets.

    En France l’électronucléarisation prend une accélération spectaculaire en 1974 (alors qu’aux USA les industriels sont méfiants et prudents). Le dossier nucléaire qui est présenté aux élus et à la population est des plus rassurants. Des scientifiques réputés se portent garants, tous les problèmes sont ou seront résolus. Le corps médical quant à lui assure que les rayonnements ne présentent aucun danger.

    La précipitation du programme EDF de 1974 prenait prétexte de la crise pétrolière. En réalité la nucléarisation de la France se préparait depuis fort longtemps par la mise en place dès les années 50 d’une Commission gouvernementale pour la "Production d’Énergie d’Origine Nucléaire" (Commission PÉON) constituée de représentants de la technocratie de l’État et de l’industrie privée. Cette commission a défini le cadre et les responsabilités des différents partenaires nucléaires : l’État et les industriels.

    L’activité de cette commission n’a guère eu d’écho dans les médias ou dans les institutions représentatives de la nation.

    La technologie nucléaire était totalement maîtrisée, tel était le crédo de base du dossier de l’énergie nucléaire en 1974. Elle devait servir de référence de perfection technologique dont toutes les autres industries devaient s’inspirer. Il en découlait que :

    1- les accidents graves n’étaient pas possibles. Les réacteurs n’étaient finalement que des "cocottes-minute" (Interview accordée à Énerpresse le 25 janvier 1975 par André Giraud, administrateur général du CEA puis ministre de l’industrie, puis ministre des armées). A la même époque en URSS les responsables soviétiques de culture différente de la nôtre assimilaient les réacteurs à des "samovars".

    2 - EDF garantissait une sécurité absolue par la mise en place de sa "défense en profondeur". Une "triple barrière" entre le combustible et l’environnement devait assurer la protection de la population contre tout rejet intempestif.

    Cela revenait à reconnaître la possibilité d’accident sur les installations puisqu’il fallait des "barrières" de protection mais cela ne fut guère remarqué.

    3 - Les effets biologiqes du rayonnement étaient considérés comme négligeables, voire inexistants et même bénéfiques pour les faibles doses de rayonnement.

    L’existence d’un seuil de dose en dessous duquel il n’y avait aucun effet biologique était largement admise par la communauté scientifique. Les quelques chercheurs indépendants qui contestaient ce seuil n’eurent guère d’impact et furent mis sur des listes noires sans que leurs collègues protestent au nom de la liberté de discussion dans la communauté scientifique.

    4 - L’existence supposée de ce seuil [bien qu’il fût affirmé par ailleurs que par mesure de précaution on dirait qu’il n’y en avait pas] était à la base de tout le système de radioprotection et servit de justification à des pratiques qui eurent des conséquences désastreuses (cancers) dans bien des services de recherche et dans l’industrie.

    5 - Les déchets ne devaient pas poser de problème. Les rejets radioactifs des réacteurs nucléaires n’étaient pas évoqués et dans l’opinion publique ils n’existaient pas.

    En ce qui concernait les coeurs usés certains ont même affirmé qu’une bonne partie pourrait être utilisée comme médicaments (cela aurait transformé l’ensemble de la population en site de stockage ! ) Quant à ce qui n’était pas utilisable leur volume serait négligeable (l’équivalent en volume d’1/100ème de cachet d’aspirine par habitant au bout de dix ans d’après le Professeur Pellerin, le responsable de la santé). Des solutions seraient trouvées en laissant travailler tranquillement les chercheurs du CEA. Des scientifiques (Le Prince-Ringuet sur ce sujet était en pointe) avançaient la possibilité d’envoyer ces déchets dans le soleil, de les mettre sur la calotte glaciaire, de les introduire subrepticement entre les plaques continentales en glissement. Il serait assez curieux de ressortir cette littérature "scientifique" fantasmatique.

    Il faut tout de même préciser que parmi les décideurs il y avait des gens beaucoup plus réalistes, soit sur la gestion des déchets nucléaires, soit sur la possibilité des catastrophes nucléaires. Mais ils furent suffisamment discrets et les médias suffisamment peu curieux pour que cela ne perturbât pas le consensus populaire.

    Donnons-en deux exemples :

     Les déchets nucléaires.

    En 1974 la revue Science et Vie publiait une polémique entre le physicien Hannes Alfen (prix Nobel 1970) et Marcel Boiteux, directeur général d’EDF, considéré comme le père du nucléaire français.

    Ainsi, Alfen affirmait : " Le réacteur à fission produit à la fois de l’énergie et des déchets radioactifs : et nous voudrions nous servir maintenant de l’énergie et laisser nos enfants et nos petits-enfants se débrouiller avec les déchets. Mais cela va à l’encontre de l’impératif écologique "Tu ne lègueras pas un monde pollué et empoisonné aux générations futures" .

    A cette position morale, sans nier qu’il n’y avait pas de solution satisfaisante pour éliminer les déchets, le responsable du programme nucléaire français, Marcel Boiteux répliquait : " N’est-ce pas une évidente et dangereuse illusion que de vouloir extirper de notre héritage toutes difficultés, toutes responsabilités, que de vouloir transmettre à nos descendants un monde sans problèmes ". En somme, on pouvait considérer l’absence de solution pour éliminer les déchets nucléaires comme une bénédiction pour nos descendants, une garantie de santé mentale. Marcel Boiteux a dû se réjouir en 1986 car Tchernobyl allait laisser un héritage particulièrement difficile à gérer et pour longtemps...

     Les accidents nucléaires graves

    Avant de s’engager sérieusement dans des programmes électronucléaires importants, les industriels, gens prévoyants et prudents, exigèrent d’être assurés contre les effets d’accidents graves qu’ils estimaient possibles. Ils firent voter des lois limitant la responsabilité des exploitants nucléaires en cas d’accident. Dès 1957 le Congrès des États-Unis votait une loi (le Price-Anderson Act) qui limitait la responsabilité civile des exploitants en cas d’accident nucléaire ; une nouveauté dans le droit de la responsabilité civile.

    En Europe, le 29 juillet 1960 était signée la "Convention de Paris" par 16 pays européens définissant la "responsabilité objective et exclusive" mais "limitée" [souligné par nous] en cas d’accident grave nucléaire. Il s’agissait d’après les termes de la convention de prendre " les mesures nécessaires pour éviter d’entraver le développement de la production et des utilisations de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ".

    C’est en 1968 (loi du 30 octobre 1968) qu’ont été précisées en France les modalités de l’application de la convention de Paris.

    Il est intéressant de mentionner l’intervention au Sénat le 17 octobre 1968 de M. Pierre Mailhe, le rapporteur de la commission des lois :

    " Dès l’instant que les hommes, dans leur quête incessante du progrès, avaient libéré des forces d’énergie dépassant très largement les données de la science jusqu’alors connues ou à peine explorées, il tombait sous le sens que leurs nouvelles activités devaient être réglementées (...). Ce domaine des activités humaines étant, à beaucoup d’égards, exceptionnel, il n’est pas surprenant que la législation qui s’y attache soit elle-même exceptionnelle et, dans une large mesure, dérogatoire au droit commun de la responsabilité ". On s’attend à un ajustement du droit à ce nouveau risque pour une protection correcte de la population. " La notion de l’exceptionnel nous est donnée par la dimension que pourrait atteindre ce qu’on appelle "un accident nucléaire", à la vérité un désastre national, voire international " [souligné par nous] (J.O du 18 oct. 1968, p. 831).

    Cet élu de la nation avait la prémonition de Tchernobyl et d’une version française possible. Avec le droit sur la responsabilité civile admise habituellement, l’accident nucléaire pouvait se doubler d’un désastre financier pour l’industrie nucléaire. Il fallait à tout prix éviter un tel "désastre". Il est probable que la Commission PÉON n’a pas été étrangère à l’introduction de cette responsabilité "limitée" préalable au développement de l’industrie nucléaire en France.

    Lors de la discussion de cette loi le 2 avril 1968 à l’Assemblée Nationale, Maurice Schumann, ministre d’État chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales, précisait dans son exposé des motifs que " l’exploitant d’une installation nucléaire est seul responsable des accidents nucléaires survenus dans son installation ". Cela garantissait une immunité totale aux sous-traitants en cas de malfaçon grave non détectée lors de la construction. Il semble bien que ceux-ci ne se sentaient pas capables d’assumer une technologie totalement parfaite. Le Price-Anderson Act américain ne prévoyait pas une telle limitation et les fournisseurs de composants de réacteurs pouvaient être tenus pour responsables au même titre que les exploitants.

    Cette loi de 1968 fut modifiée le 16 juin 1990. Elle précisait dans son article 3 que " le montant maximum de la responsabilité de l’exploitant est fixé à 600 millions de francs pour un même accident nucléaire ".

    Fixons quelques grandeurs. L’incendie du siège du Crédit Lyonnais en 1996 a coûté 1,6 milliards de francs aux compagnies d’assurances. En clair, une catastrophe nucléaire devrait coûter moins cher à EDF pour indemniser les victimes qu’un demi-incendie du Crédit Lyonnais !

    On peut remarquer, tant en ce qui concerne les déchets nucléaires, que les accidents désastreux de l’industrie nucléaire, qu’il y avait une vision assez claire et réaliste de la situation chez les décideurs, que des mesures ont été mises en place pour permettre à l’industrie nucléaire de se développer à l’abri de toute responsabilité mais que cela n’a guère transpiré dans le débat nucléaire. Les textes existaient, aucune censure ne s’est exercée mais les instances représentatives de la démocratie française les ont ignorés, voire étouffés, afin d’obtenir un large consensus de l’opinion publique, garantie d’un développement sans problème de l’industrie nucléaire. Ceci est une des composantes majeures du bas coût du nucléaire français en comparaison avec ses concurrents étrangers. C’est ce qu’affirmait cyniquement Marcel Boiteux le patron d’EDF le 6 décembre 1984 dans l’Événement du Jeudi. A la question " Mais pourquoi les autres pays ont-ils réduit la fabrication des centrales nucléaires ? ", il répond " Parce que chez nous le nucléaire est bon marché, alors que les pays qui n’ont pas pu pour des raisons diverses résister aux attaques de la contestation, le nucléaire est devenu très cher ".

    La contestation fait monter le prix de l’électricité nucléaire, exigeant une réglementation pointilleuse, le respect de cette réglementation et des autorités de sûreté ayant un réel pouvoir sur les exploitants. L’absence de contestation permet une exploitation des installations avec de faibles contraintes. La France est devenue le rêve des promoteurs du nucléaire du monde entier. Pendant longtemps ce fut l’URSS qui eut ce privilège jusqu’à la survenue de Tchernobyl.

    Marcel Boiteux, en lançant le programme d’électronucléarisation massive de la France, n’excluait pas l’éventualité du "pire", il l’admettait. Dans la polémique évoquée plus haut, (datant de 1974) Hannes Alfen précisait : " Il n’est pas exact de prétendre que les réacteurs offrent une sécurité parfaite, parce qu’il n’existe pas de produit technologique qui soit sûr, ni de technicien infaillible. Il n’est pas loyal de prétendre que les accidents de réacteur doivent être acceptés de la même manière que les accidents de train ou d’avion, étant données les conséquences beaucoup plus graves d’un accident de réacteur ".

    Marcel Boiteux très au fait du dossier nucléaire ne réfutait pas les arguments de Alfen sur la possibilté d’un accident nucléaire catastrophique. Il répliquait : " Jamais la crainte du pire n’a retardé longtemps l’humanité ".

    Non seulement Marcel Boiteux ne craignait pas le pire mais il se voyait en représentant de l’humanité. C’est ce genre de personnage qui fit la loi nucléaire en France avec l’accord et même le respect des pouvoirs politiques et l’indulgence des médias.

    Enfin notre père du nucléaire français avait une vision assez lucide de l’impact que devait avoir son programme nucléaire sur l’organisation sociale par les contraintes inévitables sur la vie des citoyens. Marcel Boiteux, toujours dans l’article de Science et Vie de 1974, précisait : " Il est certes peu attrayant de s’acheminer vers un monde où un strict contrôle des activités dangereuses s’imposera de plus en plus aux nations et aux individus. Mais n’est-ce pas le sens constant de l’évolution d’aller vers une complexité et une organisation croissantes ? ". Et il ajoutait cyniquement " Et, si paradoxal soit-il, n’est-ce pas là la condition d’une plus grande liberté "intérieure" ".

    Ainsi pour lui les contraintes sociales qu’impose l’industrie nucléaire aux individus seraient la condition pour leur "liberté intérieure". Vive la liberté intérieure dans une société nucléaire policière. Ce représentant de l’establishment nucléaire avait parfaitement conscience du slogan jadis lancé "société nucléaire, société policière". Curieusement c’était pour lui la condition de notre liberté intérieure. Concernant notre liberté "extérieure" il ne donnait aucune précision...

    http://www.dissident-media.org/infonucleaire

    • Papy Pellen toujours au service du patronat nucléocrate ; Ben moi, à la lecture du crétinisme et des bobards déversés par les valets du malheur je préfère encore écouter le courage d’une Bayrouiste comme Corinne lepage :

      http://www.dailymotion.com/exeworld/video/x1go22_lepage-epr

    • C’est gentil de nous rabacher le passé... je ne prendrais d’ailleurs pas le temps de lire tout le post, mais l’auteur de l’article parle d’avenir !

      Jean-Claude

    • L’EPR INFAILLIBLE DE PAPY POLLEN
      http://www.dailymotion.com/video/x19vnp_epr-il-nest-pas-trop-tard-pour-arre

      Stop au crétinisme !

      Fermeture de 7 réacteurs au 1er janvier 2007 : le déclin inexorable du nucléaire est amorcé

      Ce 1er janvier 2007, sept réacteurs nucléaires ont cessé définitivement de fonctionner : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie)

      Il ne s’agit là que des prémices d’un déclin inexorable de l’industrie nucléaire mondiale, parfois présentée a tort comme faisant son "grand retour" alors qu’elle est en réalité menacée de disparition.

      Ainsi, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré : "la tâche principale de l’industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu’on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d’électricité." Or, la seule chose qui soit certaine est la fermeture, d’ici 2025, d’environ 250 réacteurs nucléaires sur les 435 en fonctionnement actuellement sur la planète. Et la fermeture des autres arrivera dans les deux décennies suivantes. Par contre, la plupart des nouveaux réacteurs annoncés restent pour le moment très virtuels.

      Illustration à travers quelques exemples :

       Grande-Bretagne

      22 des 23 réacteurs actuels seront fermés en 2023. Certes, M. Blair annonce des projets de nouvelles centrales, mais il est un des seuls à soutenir cette idée, face à une opinion publique qui y est très défavorable. Qui plus est, M. Blair a annoncé que les éventuelles nouvelles centrales devraient être construites par des entreprises privées... sans subventions de l’Etat. Or, le nucléaire ne s’est développé que lorsque des Etats lui ont consacré d’immenses sommes d’argent public (sans jamais demander leurs avis aux citoyens, mais cela est encore un autre débat). Il est vraisemblable que, vers 2020, le nucléaire représentera moins de 1% de l’énergie consommée en Grande-Bretagne.

       Russie

      Vladimir Poutine annonce de nombreux nouveaux réacteurs nucléaires, mais il est bien moins loquace concernant la fermeture prochaine des 31 réacteurs actuels : "Tous nos réacteurs (opérationnels) s’éteindront dans dix ans. Pour éviter le "gel" du secteur nucléaire civil, il nous aurait fallu construire 1,5 réacteur par an depuis longtemps" a expliqué un membre d’une délégation du Kremlin en visite aux USA (cf dépêche de l’agence RIA Novosti du 7 décembre 2006).

       Europe centrale

      Les quelques vingt réacteurs nucléaires de ces pays, pour la plupart anciens et de technologie soviétique, sont promis à une fermeture prochaine. Les pays Baltes et la Pologne se sont associés pour essayer de construire un réacteur nucléaire. Loin d’être un élément du supposé "grand retour" du nucléaire, ce projet vise seulement à essayer de compenser la fermeture avant 2009 du second réacteur d’Ignalina (Lituanie), le premier étant... déjà fermé.

       USA

      Aucune commande de réacteur n’a eu lieu depuis l’accident nucléaire de Three Mile Island (1979). Depuis, la durée de vie des 103 réacteurs en activité est régulièrement prolongée (jusqu’à 60 ans pour certains), augmentant considérablement le risque d’accident. Le Président Bush a certes signé en juin 2005 des dispositions pour attribuer de fortes sommes publiques aux compagnies privées qui construiraient des réacteurs nucléaires, mais aucun projet ne semble se concrétiser et le processus pourrait être remis en cause du fait de l’alternance du pouvoir avec les Démocrates. Et, même si certains projets se réalisaient , ils seraient très loin de compenser la véritable bérézina qui frappera l’industrie nucléaire des USA lorsque les vieux réacteurs fermeront enfin. (Il faut espérer que ce ne soit pas après une catastrophe nucléaire).

       Asie

      C’est dans cette région du monde que les projets semblent (hélas) les plus sérieux. Ainsi, la Chine est parfois annoncée comme "le nouvel eldorado" du nucléaire parce qu’elle entend construire 30, et peut-être 40 nouveaux réacteurs. Rien ne permet de penser qu’ils seront tous construits (tant les investissements financiers nécessaires sont immenses) mais, même si c’est le cas, la Chine produira alors "royalement" 4% de son électricité avec le nucléaire, soit 0,7% de sa consommation d’énergie. De même, les projets annoncés en Inde, une vingtaine de réacteurs, permettraient à peine à ce pays de couvrir environ 5% de son électricité (1% de sa consommation d’énergie).

      Le parc nucléaire japonais, le troisième au monde après les USA et la France, connait de graves problèmes de sûreté, 17 réacteurs ayant même été fermés d’un coup (pour plusieurs mois) en 2003 du fait de la falsification par les exploitants de rapports de sûreté alarmants. L’opinion publique a été très marquée par ce scandale mais aussi par l’accident de Tokaï-Mura en 1999, qui a causé la mort de trois travailleurs et irradié des centaines d’habitants.

       Amérique du Sud

      Le Brésil, où ne fonctionnent que deux réacteurs, en annonce 5 nouveaux, mais il est d’abord confronté au problème d’Angra3, réacteur resté en pièces détachées depuis... 20 ans. Idem pour l’Argentine (où fonctionnent aussi deux réacteurs) qui a annoncé en août 2006 un plan nucléaire dont le premier objectif est de terminer la construction du réacteur Atucha 2, commencée... en 1981.

        Dictatures

      Ici ou là, des dictateurs pensent se donner du prestige en annonçant la construction d’un réacteur nucléaire. C’est le cas de Kadhafi (Libye), Loukachenko (Biélorussie, pays toujours contaminé par la catastrophe de Tchernobyl) ou de l’Egypte où le fils de Moubarak a le soutien des USA pour la construction d’un réacteur. La Corée du Nord et l’Iran ont chacun un programme nucléaire pour lequel la production d’électricité reste virtuelle, l’objectif étant l’accès à l’arme atomique. En résumé, beaucoup d’annonces pour... fort peu d’électricité.

       Allemagne / Suède

      On peut lire ici où là que le plan de sortie du nucléaire en Allemagne serait remis en cause. Ce n’est pour le moment pas le cas mais, de toute façon, le pire qui soit envisagé est de ne pas fermer les réacteurs de façon anticipée. En aucun cas la construction de nouveaux réacteurs n’est envisagée : le nucléaire est de toute façon promis à la disparition en Allemagne. La situation est identique en Suède où la fermeture des 10 réacteurs actuels a été décidée en 1980. Ce plan traîne certes en longueur mais, là aussi, aucun nouveau réacteur n’est prévu et le nucléaire va de toute façon disparaitre. Notons aussi qu’un accident, potentiellement très grave, a été frôlé le 25 juiller dernier à la centrale de Forsmark.

        Finlande / France

      Ces deux pays portent les espoirs de l’industrie nucléaire en Europe : ils souhaitent construire chacun... un réacteur, l’EPR du français Areva. Une fois de plus, rien à voir avec un "grand retour" du nucléaire. D’autant que le chantier finlandais, le seul à être lancé, est un véritable calvaire : 18 mois de retard officiellement, au moins trois ans en réalité. Le constructeur Areva perdrait dans l’affaire près d’un milliard d’euros. Qui plus est, l’EPR a été refusé le 16 décembre dernier par les chinois à l’occasion ce qui était présenté comme le "contrat du siècle", la construction de quatre réacteurs. De fait, on ne saurait trop conseiller à la France de renoncer à construire l’EPR prévu à Flamanville (Manche), et d’en reverser le financement vers les économies d’énergie et les énergies renouvelables.

      Conclusion :

      Le rapport "Facteur 4", remis au gouvernement français en octobre dernier, explique que "l’énergie nucléaire représente 2 % de l’énergie finale dans le monde" et pointe "l’apport finalement marginal du nucléaire" dans la lutte contre l’effet de serre. On ne saurait mieux illustrer le fait que le nucléaire, même s’il impose un danger maximal, a en réalité une place très faible dans l’énergie mondiale. Et, nous venons de le décrire, cette faible part est en déclin inexorable. La fermeture de sept réacteurs, ce 1er janvier 2007, est donc le début d’un mouvement irréversible vers la disparition de l’énergie nucléaire. Il convient néanmoins de hâter cette disparition avant que ne survienne un nouveau Tchernobyl, mais aussi parce que chaque réacteur en fonctionnement produit des déchets radioactifs qui vont durer des millions d’années, et parce que la prolifération nucléaire vers l’arme atomique est un des pires dangers qui menacent la planète.

      L’EPR C’EST PAS DE L’ENERGIE POUR CERTAINS QUI SE RECLAMENT DE LA GAUCHE ANTI-LIBERALE

    • Puisque l’alternative au nucléaire réside dans une production d’ énergie décentralisée à base de photovoltaïque et d’ éoliennes, je propose que les écologistes, au lieu de demander une décision centralisée sur le type d’ énergie à utiliser, s’ organisent pour que leurs adhérents se dotent de moyens de production écologiques et décentralisés et qu’ ils résilient leur abonnement EdF. Au fur et à mesure que cette nouvelle forme d’énergie s’ implantera, la nécessité de construire des centrales nucléaires pour remplacer celles vieillissantes s’ estompera d’elle même....

      Comme disait Coluche, si on n’ achetait pas, cela ne se fabriquerait pas !

    • Liste chronologique des accidents et incidents graves survenus sur des réacteurs

      (Voir aussi : les accidents du travail, les pertes ou vols de sources radioactives...)

      21 décembre 1952 - Chalk River (Ontario, Canada). A la suite de fausses manoeuvres sur les barres de contrôle, excursion de puissance du petit réacteur NRX à eau lourde. La puissance double toutes les deux secondes ; le processus, non explosif, est arrêté par vidange de l’eau lourde. Irradiation de 31 employés à des taux allant de 4 à 17 rems.

      29 novembre 1955 - Centre national d’essais de réacteurs (Idaho, États Unis). Excursion de puissance du petit surgénérateur EBR-1 en raison de fausses manoeuvres sur les barres de contrôle. La puissance double tous les deux dixièmes de seconde. Le processus est arrêté par retrait de la couverture en uranium naturel. Fusion de 40 à 50 % du coeur. Pratiquement pas d’irradiation du personnel.

      Octobre 1956 - Marcoule (Gard, France). Alors que le réacteur graphitegaz militaire G1 atteint pour la première fois sa puissance maximale (40 MWth, 3 MWé), le combustible d’un canal (quelques kg d’uranium) s’oxyde et fond, probablement en raison d’une réduction accidentelle du débit. Forte contamination du canal accidenté et des canaux voisins. Les conséquences extérieures auraient été rendues négligeables par les filtres.

      8-12 octobre 1957 - Windscale (Cumberland, Angleterre). Incendie d’un réacteur plutonigène militaire. Contamination importante d’une partie du Cumberland, contamination plus faible d’une bonne partie de l’Angleterre. Probablement plusieurs dizaines de cancers mortels.

      24 mai 1958 - Chalk River (Ontario, Canada). Quelques barreaux de combustible du réacteur à eau lourde NRU (200 MWth) avaient été abimés la veille lors d’une montée en puissance. L’un d’eux prend feu lors de son déchargement. Contamination importante, limitée au bâtiment du réacteur. Quelques employés reçoivent 20 rem d’irradiation. (Voir la vidéo en anglais de 1958)

      15 octobre 1958 - Vinca (Yougoslavie). Excursion de puissance d’un réacteur de recherche à eau lourde, suite à un mauvais réglage du niveau d’eau lourde. Pas d’explosion, mais six personnes gravement irradiées (un mort). [Lors de la montée de l’eau dans le réacteur, la mesure de puissance étant défectueuse, celle-ci a continué au-delà de la surcriticité. Détection olfactive par un opérateur (dégagement d’ozone). Pas d’endommagement du coeur. 1 mort (433 rem) et 5 personnes irradiées (205 - 320 - 410 - 415 et 422 rem) ont été traitées à Paris par greffe de moelle osseuse.]

      18 novembre 1958 - Centre national d’essais de réacteurs (Idaho, ÉtatsUnis). Destruction du coeur du réacteur HTRE-3.

      14 décembre 1959 - Marcoule (Gard, France). A la fin de la deuxième montée en puissance du réacteur graphite-gaz militaire G2 (200 MWth, 36 MWé), échauffement brutal d’un canal, non détecté en raison d’une erreur de câblage de thermocouple, avec rupture violente des gaines dans ce canal et contamination importante de 100 canaux sur un total de 1200.
      Malgré les conditions météorologiques défavorables, le réacteur est vidé de son C02 pour réparations, ce qui entraîne une irradiation des habitants du voisinage, qui ne semblent pas avoir été avertis. Selon les autorités, cette irradiation est très faible*. Au cours des réparations, le personnel subira des irradiations sérieuses.

      * On peut se demander ce qu’il faut entendre par-là, alors que ces mêmes autorités ont jugé normal que les habitants du village de Codolet, de 1956 à 1968, reçoivent chaque année 52 millirem du fait des émissions d’argon-41 de G1.

      3 janvier 1961 - Centre national d’essais de réacteurs (Idaho, ÉtatsUnis). Excursion nucléaire du petit réacteur à eau SL-1. Trois morts, plusieurs irradiés à quelques dizaines de rem.

      20 mars 1965 - Chinon (Indre-et-Loire, France). Réacteur graphite-gaz militaire d’EDF Chinon 1 (300 MWth, 70 MWé). Malgré les signaux d’interdiction, un employé va chercher quelque chose qu’il a oublié dans une zone devenue active depuis. Il reçoit 50 rem.

      30 décembre 1965 - Mol (Belgique). Excursion limitée de puissance par déplacement intempestif de la barre de contrôle centrale d’un réacteur de recherche. Une personne gravement irradiée (amputation du pied).

      5 octobre 1966 - Lagoona Beach (près de Monroe, Michigan, États-Unis). "On a failli perdre Detroit", une pièce de métal ayant entravé la circulation du sodium, deux assemblages d’éléments combustibles du surgénérateur Enrico Fermi (300 MWth, 61 MWé) fondent. Pendant un mois les ingénieurs n’osent pas intervenir de peur de former une " masse critique " dans le coeur. La réparation durera quatre ans. [L’activité relâchée dans le sodium et le gaz de couverture a été estimée à environ 10 000 Curies.]

      7 novembre 1967 - Grenoble (Isère, France). Fusion d’un élément du combustible du réacteur de recherches Siloé (15 MWth, coeur en uranium enrichi à 90 % placé dans une " piscine " d’eau ordinaire). Dégagement de 55 000 curies dans l’eau de la piscine et de 2 000 curies dans l’atmosphère.

      21 janvier 1969 - Lucens (Suisse). Décompression brutale du circuit primaire de refroidissement d’un réacteur de 30 MWth et 6 MWé, modéré à l’eau lourde et refroidi au C02, situé dans une caverne. Forte contamination. Le réacteur est abandonné et la caverne murée.

      17 octobre 1969 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Fusion de 50 kg d’uranium lors d’une opération de chargement du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 1 (480 MWé). La contamination serait restée limitée au site. Plus d’un an de réparations.

      5 juin 1970 - Morris (Illinois, États-Unis). Lors de tests à 75 % de sa puissance maximum, le réacteur à eau bouillante Dresden 2 (794 MWé) s’arrête automatiquement à la suite de l’ouverture intempestive des vannes qui permettent à la vapeur de contourner la turbine. D’autres vannes interrompent alors l’émission de vapeur par le réacteur, ce qui est normal, mais sur un faux signal de bas niveau d’eau dans le réacteur, l’opérateur y envoie de l’eau. Une minute après il comprend que le signal était erronné, mais ne peut interrompre complètement l’arrivée d’eau et doit arrêter la montée en pression en ouvrant une vanne qui inonde partiellement le bâtiment réacteur. Contamination à l’intérieur de ce bâtiment, deux mois de réparations.

      Septembre 1973 - Chevtchenko (Kazakhstan, URSS). A cet endroit fonctionne le surgénérateur Shevchenko BN-350 de 1000 MWth et 150 MWé (une partie de la puissance est utilisée pour le dessalement de l’eau de la mer Caspienne). 400 kg d’eau passent dans le circuit secondaire de sodium (non radioactif), d’où explosion sodium-eau, rupture des membranes d’éclatement, rejet à l’atmosphère et inflammation spontanée de l’hydrogène produit. L’incendie a été détecté par les satellites américains. On ignore le nombre des victimes éventuelles.

      7 novembre 1973 - Vernon (Vermont, États-Unis). Au cours d’une vérification du coeur et des barres de contrôle du réacteur à eau bouillante Vermont Yankee (514 MWé), il se produit une criticité intempestive : on avait laissé une barre hors du coeur par inadvertance, et on montait une deuxième barre. Arrêt automatique immédiat de la réaction en chaîne par chute de barres de sécurité ; ni victimes, ni dégâts.

      2 mai 1974 - Savannah River (Caroline du Sud, États-Unis). Fuites dans un réacteur plutonigène militaire à eau lourde. Contamination du voisinage par du tritium.

      19 juillet 1974 - Grenoble (Isère, France). Fuite de 2 500 curies d’antimoine-124 radioactif dans la piscine du réacteur à haut flux de l’Institut Laue-Langevin (47 MWth, coeur en uranium très enrichi).
      En raison de déversements trop importants d’effluents radioactifs dans des égouts insuffisamment étanches, il y a contamination de la nappe phréatique. En certains endroits on y mesure neuf fois la concentration maximale admissible. Le SCPRI (Service central de protection contre les rayonnements ionisants) ne prévient pas la population grenobloise. [Lire : Grenoble 1974 : première fuite en ville (Pdf 1,6 Mo) Laurent Broomhead.]

      20 août 1974 - Beznau (Suisse). Un réacteur à eau pressurisée de 350 MWé subit le début de ce qui formera la séquence accidentelle de Three Mile Island, mais au bout de trois minutes l’opérateur comprend que la vanne de décharge du pressuriseur est restée ouverte, et l’incident est alors maîtrisé en neuf minutes. Il y a cependant rupture du ballon de décharge et légère contamination à l’intérieur de l’enceinte de confinement.

      Février 1975 - Chevtchenko (Kazakhstan, URSS). Introduction de 800 kg d’eau dans le circuit secondaire de sodium [du surgénérateur Shevchenko BN-350], détérioration d’un générateur de vapeur, feu de 300 kg de sodium.

      22 mars 1975 - Decatur (Alabama, États-Unis). Alors que les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Browns Ferry fonctionnent à pleine puissance (1065 MWé), un ouvrier travaillant sur le réacteur n°3 en construction veut vérifier avec une bougie la surpression de la salle des câbles. Il déclenche un incendie qui s’étend à tout le câblage, et met hors de service le système de refroidissement du coeur de Browns Ferry-1, ainsi que son circuit d’injection de sécurité et de nombreuses soupapes importantes. Les opérateurs réussissent à arrêter manuellement le réacteur et à le refroidir par le circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA). Il faut également arrêter Browns Ferry-2.

      5 janvier 1976 - Bohunice (près de Bratislava, Tchécoslovaquie). Lors d’une opération de chargement, dépressurisation accidentelle brutale d’un réacteur à eau lourde de 110 MWé, refroidi par du C02 à 60 atmosphères. Deux travailleurs sont asphyxiés par le gaz. Dégagement de radioactivité à l’extérieur, à un taux non révélé.

      1976 Greifswald - (RDA, Allemagne). Un électricien a enfreint les règles de sécurité en agissant de façon contraire au procédures sur l’installation de mise à la terre et un réseau de cables a pris feu dans cette centrale du type soviétique VVER 440 mW (à eau pressurisée). Les dispositifs de protection sont à plusieurs reprises tombés totalement hors service. Même les cables alimentant les pompes de refroidissement du réacteur ont brûlé. Seul le dispositif d’arrêt d’urgence a fonctionné. Mais il restait une puissance résiduelle de 80 mW qui menaçait de provoquer la fusion du coeur. Les six pompes du système de refroidissement étaient hors d’usage. Le système de secours possédait six autres pompes, dont cinq refusèrent de se mettre en marche. Par pur hasard, la sixième était connectée au réseau électrique du réacteur n°2 et a fonctionné.

      28 mars 1979 - Three Mile Island (Pennsylvanie, États-Unis). Fusion partielle du coeur du réacteur n°2 de Three Mile Island. Un milliard de dollars de dégâts.

      13 mars 1980 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Surchauffe du combustible et fusion totale de deux éléments (soit 20 kg d’uranium irradié) lors d’une montée en puissance trop rapide du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 2 (515 MWé). Contamination importante dans la zone d’intervention pour réparation (10 rem/h au contact). Selon le SCPRI, l’irradiation des habitants du voisinage reste en dessous du maximum admissible. [Cet incident a conduit à un arrêt de l’installation de près de quatre ans].

      23 septembre 1983 - Constituyentes (Argentine). Une modification de la configuration du coeur d’un réacteur de recherches, effectuée sans respecter les consignes de sécurité, provoque une excursion de puissance et la mort de l’opérateur par irradiation [les doses absorbées par l’opérateur ont été de l’ordre de 2100 rads en rayons gamma et de 2200 rads en neutron, il meurt 48 heures après l’accident].

      14 avril 1984 - Saint-Vulbas (Ain, France). Réacteur PWR Bugey-5 (900 MWé). Une diminution graduelle de la tension continue sur une des deux lignes de contrôle-commande entraîne la chute des barres et le déclenchement de la turbine. Le manque de tension conduit à alimenter le réacteur en électricité par les diésels de secours. Le premier, branché sur la ligne fautive, ne peut démarrer. Heureusement le second démarre et permet de commander le refroidissement du réacteur. Il n’y avait pas d’autre système de secours en réserve.

      1er juillet 1984 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Croyant agir sur le réacteur PWR Saint-Laurent B1 (880 MWé), à l’arrêt, l’opérateur ordonne l’ouverture de vannes de Saint-Laurent B2, en fonctionnement. Ces vannes séparent le circuit primaire (150 atmosphères en fonctionnement) du circuit de refroidissement à l’arrêt (30 atmosphères). L’irruption de l’eau primaire aurait rompu ce circuit et causé un important LOCA (Loss Of Coolant Accident). Heureusement les vannes ne fonctionnent pas, justement à cause de la différence de pression. Cette erreur vient d’une mesure d’économie qui a conduit à faire un seul bâtiment auxiliaire pour deux réacteurs.

      26 avril 1986 - Pripyat (Ukraine, URSS). Catastrophe de Tchernobyl.

      [Des accidents précurseurs de Tchernobyl avaient été tenus secrets d’après le livre de Grigori Medvedev sur l’accident de Tchernobyl.
      Ces accidents sont, d’après Nucleonics Week (E.U.), 31 mai 1990 :
      - 7 mai 1966 : excursion de puissance dans un prototype de réacteur à eau bouillante (62 MW). Un physicien de la santé et un contrôleur ont été irradiés. La réaction en chaîne a été stoppée avec le déversement de deux sacs borique sur le réacteur.
      - 1964-1979 : fréquentes destructions d’assemblages de combustibles dans le coeur du réacteur n°1 de la centrale de Biéloyarsk. Les équipes de travail ont été irradiées.
      - 7 janvier 1974 : explosion d’un réservoir de béton contenant des gaz radioactifs à Léningrad 1.
      - 6 février 1974 : explosion du circuit tertiaire à Léningrad 1 par suite de chocs hydrauliques dus à un violent phénomène d’ébullition. Trois personnes sont mortes. Relâchement dans l’environnement d’eau fortement radioactive contenant des déchets de filtres.
      - octobre 1975 : fusion partielle du coeur à Léningrad 1. Un jour plus tard, relâchement de 1,5 millions de curies.
      - 1977 : la moitié des assemblages de combustible fondent dans le réacteur n°2 de Biéloyarsk (200 MW), les équipes de réparateurs sont irradiées. Les travaux durent un an.
      - 31 décembre 1978 : Incendie du réacteur n°2 de Biéloyarsk. Le réacteur échappe à tout contrôle. Huit personnes sont irradiées en essayant d’injecter des substances de refroidissement.
      - septembre 1982 : fusion partielle du coeur à Tchernobyl 1, par suite d’une erreur de manipulation de l’équipe. Relâchement de radioactivité dans la zone industrielle et la ville de Pripiat (celle qui sera évacuée en 1986, NdR). L’équipe des réparateurs est irradiée.
      - octobre 1982 : explosion d’un générateur du réacteur n°1 de Medzamor (en Arménie) (modèle VVER 440). Le feu se propage au bâtiment des turbines. L’équipe parvient à refroidir le réacteur et reçoit l’aide d’une autre équipe envoyée de la centrale de Kola.
      - 27 juin 1985 : accident à Balakovo 1 (VVER 440) au cours d’une phase de démarrage. Les valves de pressuriseurs sont brusquement ouvertes et de la vapeur d’eau à 300°C est projetée dans la zone de travail. 14 personnes meurent. L’accident vient des erreurs commises par une équipe inexpérimentée et nerveuse.]

      12 janvier 1987 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Le gel de la Loire provoque l’arrêt du refroidissement du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 1, qui doit être arrêté d’urgence. Le refroidissement du réacteur à l’arrêt ne peut être assuré par les diésels, eux aussi en panne, et dépend pendant une heure du courant fourni par le réseau EDF. Quelques heures plus tard, ce réseau s’effondre dans l’ouest de la France, y compris à Saint-Laurent ; heureusement les diésels avaient pu être remis en route.

      19 octobre 1989 - Vandellos (Espagne). Une des deux turbines de la centrale a explosé et s’est enflammée. L’incendie alimenté par huile lourde des compartiments de la turbine s’est étendu et a mis en danger le système de refroidissement du réacteur. On n’a sans doute évité l’accident majeur que de justesse.

      11 octobre 1991 - Tchernobyl (Ukraine). Un incendies a totalement démoli la salle des machines du réacteur n°2 et réduit le toit du bâtiment à l’état de débris. Pour arriver à un tel résultat un incendie s’apparente plutôt à une explosion mais le terme est tabou. Le réacteur n°2 a été mis définitivement hors service.

      Décembre 1995 surgénérateur de Monju (Japon). L’incendie a été très violent, des structures métalliques ont fondu, ce qui indique une température de plus de 1500°C). Comme le système d’alarme n’était prévu pour fonctionner qu’en cas de baisse importante de sodium dans le réservoir, l’arrêt d’urgence n’a pas fonctionné. Après 90 minutes, un employé est allé voir dans la zone (enfumée) et le personnel a déclenché un arrêt manuel et progressif de la centrale.

      Cette liste n’est malheureusement pas close...

      http://www.dissident-media.org/infonucleaire

    • Des initiatives de ce type existent déjà : en particulier ENERCOP, émanation des magasins bio BIOCOOP, organisés sous forme coopérative, qui proposera à partir du 1er juillet, date officielle de l’ouverture du marché énergétique à la concurrence pour les particuliers, de fournir de l’électricité 100% verte ( solaire, éolien, biomasse ... ). La production est en partie assurée par les particuliers ( ou entreprises ) équipés en panneaux photo-voltaïque et qui vendent leur production à ENERCOP.
      Cependant, la concurrence reste tronquée, les tarifs d’EDF, tant à la vente au particulier ( tarif administré abusivement bas pour justifier le programme nucléaire et pousser à la consommation ) qu’à l’achat ( tarif élévé pour encourager à vendre à EDF ) étant relativement avantageux.
      Donc, quitter EDF pour ENERCOP relève à ce jour davantage d’un choix militant que d’une simple démarche économique. La généralisation n’est donc pas pour tout de suite car, évidemment, la majorité des consommateurs à ce jour conservent un raisonnement purement économique ( de court terme ) au détriment d’une attitude militante ( de plus long terme )

    • Là, on touche le fond... pour vous, le fait que les tarifs administrés (en fait on dit régulés) soient maintenus bas, c’est un problème ??? Je rêve ! Aller le dire aux gens qui n’arrivent pas à boucler les fin de mois... et vous vous dites antilibéral... mon oeil oui !

      En plus vous racontez n’importe quoi, si EDF voulais rentabiliser plus vite ses installations de production (nucléaire ou autre) ils demanderaient une augmentation du prix et pas une baisse. C’est d’ailleurs ce qu’ils font depuis des années, mais le gouvernement n’ose pas de peur d’une levée de bouclier.
      D’après vous on augmente la rentabilité en augmentant la consommation plutôt qu’en augmenant les prix... c’est une résonnement complètement absurde : pour produire de l’électricité, il faut (en général) un combustible (nucléaire, pétrole, gaz...), pour produire plus d’électricité, figurez vous qu’il faut consommer plus de combustible et ça coûte cher (surtout pour le pétrole et le gaz). Donc si on voulait augmenter la rentabilité d’EDF, le meilleur moyens serait d’augmenter le prix de l’électricité.

      Mais bon, faites vous plaisir en achetant votre électricité au prix fort.

      Jean-Claude

    • J’aime beaucoup Monsieur Pellen qui fait un effort pour que son experience de serviteur de l’etat et de son pays puisse servir a nos jeunes generations qui s’expriment de maniere souvent excessive et un peu ignorante dans ce site. Je voudrais donner quelques chiffres sur l’energie nucleaire dans le monde pour repondre a la tres longue diatribe ci-dessus.

      D’abord, comment estimer la contribution de l’energie nucleaire (EN) ? Elle represente a peu pres 17% de la production electrique mondiale,
      a peu pres autant que les renouvelables (essentiellement hydroelectrique), et le reste est essentiellement produit avec des carburants emettant du CO2. Cela veut dire que la contribution de l’energie nucleaire est a peu pres le quart des energies emettant du CO2 pour produire de l’electricite (En Europe, Japon et US, donc dans les pays developpes, l’EN est 30% de la production electrique plutot). Comme on estime que l’electricite emet 40% du CO2 fossile, ca veut dire que si on remplace le nucleaire par des emetteurs de CO2, on releve les emissions de CO2 de 10%.

      Contribution faible, mais susceptible d’evoluer. Si on quintuplait les EN, on n’emettrait plus de CO2 pour produire de l’electricite. Cela veut dire que l’on reduirait les emissions de CO2 de 40% ! Actuellement, aux US, en Chine ou en Inde, c’est le contraire qui se passe, on ouvre des mines de charbon pour produire de l’electricite et c’est une menace dramatique pour l’environnement (il y a aussi des programmmes EN en Chine et en Inde). Quand on veut estimer la contribution du nucleaire, on a besoin d’estimer la contribution de l’electricite. Ca est plus difficile, car plusieurs methodes ont cours. En effet, la tendance est de comparer l’energie electrique finale avec les autres formes : p.ex. chauffage, sous forme de chaleur...Je crois que l’electricite dans le monde fait alors autour de 20a 30%, ce qui donne des chiffres de 4-5% pour le nucleaire.

      Pour un Scientifique, cette derniere comparaison merite d’etre nuancee. En effet, les diverse formes d’energie ne sont pas vraiment equivalentes : la forme electrique est plus "concentree" et plus "souple" que toutes les autres. C’est notamment celle qui se developpe le plus vite quand les societes humaines progressent. Par exemple, on pense que dans les 30 ans, les besoins energetiques vont doubler, mais les besoins en electricite vont tripler ou quadrupler. Bien entendu, ca est des estimations.

      Donc "le tout electrique" avec l’EN, ca ne serait pas si mal pour le climat ! La realite est plus complexe, et elle ne tient pas a mon avis aux violents mouvements retrogrades que connaissent nos societes, mais au "sacro-saint marche"-capitaliste ! La contribution du nucleaire a la production d’electricite stagne depuis une dizaine d’annnes apres une rapide progression. Il me semble que l’explication est dans le "contre choc petrolier" et dans les espoirs qu’a fait naitre, en particulier en Allemagne et en Italie, le bas prix du gaz ! Ca, c’est fini, les producteurs savent ce qui est le moins cher (mais ils sont prets a vous vendre plus cher si vous payez, meme des eoliennes-ca se rajoute sur votre facture-, ce sont des financiers, et surement pas des "nucleocrates bornes" : les "nucleocrates" sont plutot "service public" : vos connaissez ce genre de personne qui ressemble au "soldat Pellen" ?).

      Le dernier point que je voudrais infliger a mes amis, c’est le probleme des ressources. A part le probleme actuel : on a cesse d’investir dans les mines de Uranium, et son cours flambe, on estime les reserves a 10-20 Millions de tonnes et les besoisn actuels a 80000t/an. Ca fait qu’on a de la reserve, mais si,comme cela me parait indispensable, on doit quintupler rapidement la production d’EN, ca fait 300000t de besoin annuel (en tenant compte du recyclage MOX), et on en a pour a peu pres 50 ans (si on ne trouve pas trop de Uranium). Donc il faut des surgenerateurs, et c’est le programme Generation IV, qui a de fortes chances de fonctionner, au moins dans un premier temps au Plutonium-Sodium.

      Je regrette d’etre long. Il me semble que notre avenir necessite une discussion serieuse et argumentee.Oserais-je ajouter : sereine ?

    • tschernobyl : s´arrete avant Strasbourg ! ? en allemagne, grande catastrophe en france ? rien , si , non , rien !!! ils ont du faire demi-tour a la frontiere , a la douane les rayons "on ete interdit de sejour " en france . Salut jean francois dieux VIVE LE SOLEIL LA MER ET LE VENT

    • Historiquement, Greenpeace et toute sa suite s’est constitué pour contrer l’indépendance énergétique de la France soutenu en cela par les USA, l’URSS (et leurs services ?) et les pétroliers. De là le crétinisme antinécléaire de base.

      Aujourd’hui, l’ancien directeur de GP, Bruno Rebelle, est conseiller de Ségolène qui vire antinucléaire. Le frère de Ségo est celui qui a transmis l’ordre et le canot pour dynamiter le Rainbow Warrior en contradiction des ordres donnés à l’origine mais un un soutien venu de l’Elysée dont Ségo était conseiller spécial. Corinne Lepage est une pro atlantique qui effectivement ne doit pas trop gêner une famille qui vienbt du MRP dont les attaches sont bien connues. Faut-il en dire plus ?

      Le nucléaire a bien des inconvénients dont on peut discuter sereinement. Certaines vérités sont cachées : par exemple, on sait transmuter les déchets mais l’industrie de l’enfouissage est préfrée avec la complicité des antinucléaires ! Bizarre. Le nucléaire va décliner, c’est vrai ! Tout comme les Energies Renouvelables ne cessent de déclinetr y compris en Allemagne (plus que 4%). Alors, faut-il pour autant mettre la France sous la coupe des lobbies pétroliers et gaziers US et russes ?

      Ou vous êtes de grands naïfs ou vous êtes des antiécolos ? Les deux peut-être. On peut parfaitement chercher des énergies propres lucidemment sans démolir l’industrie française. L’écologie a besoin de lucidité et de réalisme. Sinon, le combat contre le réchauffement sera perdu. Economies d’énergie, efficience, capatation du carbone, recherche de nouvelles énergies ainsi que Enr et Nucléaire...

    • Monsieur,
      Croyez-vous que votre enumeration-que j’imagine simplement "copiee-collee"- amene quelque chose au debat ?

      Imaginez que je lutte contre l’usage de la voiture et que je mette sur le web la liste des accidents de mon departement depuis la creation de ce moyen de deplacement ? Statistiquement, il y a eu 5000 morts, et les milliers d’accidents graves rempliraient des miliers de pages web. Qu’aurais-je demontre a mes concitoyenS ? Probablement qu’il faut conduire prudemment et que les recents progres en securite routiere sont une des rares choses ou l’actuel gouvernement a ete positif...Que dire si j’enumere les accidents de mie de charbon qui font probablement un bon dix mille morts par an ?

      Plus loin, pourquoi une telle enumeration dans un debat ? Probablement par impossibilite d’argumenter. J’ai par le passe ressenti les antinucleaires comme une secte partiquant une attitude religieuse. Comme un sectateur, quand notre foi est en danger, on recite des litanies, ca evite d’entendre les arguements opposes.

      Je ne pense pas que ca soit RAISONNABLE. Les activites humaines generent bien des dangers, mais, ainsi que je me suis battu contre les peurs orchestrees par l’extreme droite contre les immigres ou la delinquance, je combattrai les gens comme vous qui essaient d’utiliser les peurs de notre pays, et en particulier des couches populaires pour repandre des idees retrogrades anti-progres, que ce soit donc sur l’immigration, la delinquance, le nuclaire ou les OGM. 
      Ce n’est pas une maniere juste de debattre !

      Karva

    • Toute cette rhétorique "antinuc" est bien connue, c’est toujours le même disque.
      On se demande quelle mouche a piqué les "antinucléaires" (drôle de dénomination), pourquoi n’y a-t-il pas aussi des anti-charbon, anti-pétrole, etc.
      Le nucléaire civil a cependant causé bien moins de décès que ces autres énergies, sans compter l’éventuel effet de serre....
      Et l’accident de Tchernobyl sur un modèle de réacteur instable, est plus un accident "soviétique" qu’un accident d’origine nucléaire. Des modifications ont été apportées par les Russes et le personnel est désormais instruit et l’accident de Tchernobyl ne doit pas se reproduire. Même en comptant les décès et malades dûs à Tchernobyl, le nucléaire civil est pls sûr que les énergies fossiles. Ceci résulte aussi de l’étude ExternE de la Commission Européenne (1998).
      Michel

  • La contribution de M. PELLEN s’ajoute à la longue liste des dénégations et critiques plus ou moins sommaires à l’encontre du concept de décroissance.
    Je ne répondrai pas sur la question électro-nucléaire, d’autres plus qualifiés que moi l’ont fait ! Simplement, je tiens à souligner que l’absence de grand débat national sur cette question est une insulte à la démocratie. Depuis ces origines, la politique électro-nucléaire de notre pays s’est déroulée dans la plus grande opacité, sans véritable débat citoyen, cristallisant forcément des oppositions plus ou moins musclées et revendicatives qui ne peuvent s’exprimer que dans la rue. Aujourd’hui encore, qu’il s’agisse de l’EPR ou d’ITER, aucun débat, aucune réflexion, aucune participation des citoyens sur la question ô combien fondamentale de l’énergie dont notre société humaine souhaite disposer. Car au-delà de l’aspect purement technique de la question ( sécurité, déchets, approvisionnement en combustible, ... ), c’est une réflexion sur la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre qu’induit le débat énergétique : dis-moi quelle énergie tu souhaites produire ( et donc consommer ) et en quelle quantité et je te dirai dans quelle société tu vivras. Plus on va vers une production massive et fortement centralisée d’énergie nucléaire, plus on réduit le niveau démocratique général. Alors que les unités de faible production décentralisée et/ou locales favorisent l’émergence d’une vraie société démocratique, vivante et solidaire, fonctionnant à une échelle humaine.
    Je passe également sur la question de la prolifération, sur toutes les questions géo-politiques induites par un maintien de ce type d’énergie et sur la question sous-jacente de l’accès à l’énergie des pays les moins avancés.

    J’en reviens donc à la notion de décroissance et au tableau qui en est fait par M. PELLEN. Comme tous les pourfendeurs de la décroissance, les arguments s’appuient sur le postulat de la croissance économique. La décroissance est évidemment très facilement "démontable" dans une logique qui se fonde au départ sur la nécessité de la croissance. Ce crédo de la croissance, cette vénération du PIB ( et surtout de sa variation positive ... ) relève d’un axiome non démontré à partir duquel on justifie toutes les théories sociales et économiques, depuis l’ultra-libéralisme le plus forcené jusqu’au marxisme capitalisme d’Etat. A ce jour, la décroissance n’est pas une véritable alternative, n’est pas une "autre" politique économique, c’est plutôt une remise en cause de cet axiome et du mode de pensée dominant. C’est un mot construit par opposition au mot "croissance", pour insister sur le fait qu’il s’agit d’un autre mode de pensée, basé sur des concepts différents ( un mot obus, selon l’expression de P. ARIES). Certains proposent le mot acroissance au lieu de décroissance ( qui peut renvoyer à une inclination négative ) : l’acroissance serait à la croissance ce que l’athéisme est au théisme. Pour reprendre l’expression de S. LATOUCHE, il s’agit de "décoloniser notre imaginaire" et pour reprendre celle de N. HULOT (qui soit dit en passant, n’est pas véritablement reconnu comme un décroissant par les purs et durs ), il s’agit de "changer de logiciel". En aucun cas la décroissance ne peut ni ne doit être assimilée à une croissance négative, car rien n’est pire pour une société fondée sur la croissance que l’absence de croissance.
    Le concept de décroissance n’est pas nouveau, même si l’urgence écologique et énergétique ainsi que le développement des inégalités tout azimut ( entre pays riches et pays pauvres, au sein des pays pauvres, mais aussi et surtout au sein des pays dit riches ) l’ont fait émerger depuis le début des années 2000. Dans les années 70, un certain nombre de penseurs d’origines diverses ( philosophes, sociologues, scientifiques, ... ) ont jeté les bases de la critique fondamentale et radicale de notre société de croissance, où il faut produire pour consommer et consommer pour produire. Qu’il s’agisse d’I. ILLICH,de J. ELLUL ou de bien d’autres comme SCHUMACHER ( small is beautiful ), les vraies questions qu’ils nous soumettent sont :
     la quête première de l’homme n’était-elle pas celle du bonheur ?
     comment définir ce bonheur ? dans quel système de valeur vivons-nous ou voulons-nous vivre ?
     une société organisée autour du matérialisme permet-elle cet accès au bonheur ?
     est-ce que "plus" est nécessairement synonyme de "mieux" ?

    Aujourd’hui, la question écologique et la crise énergétique pose des questions supplémentaires :
     peut-on croître indéfiniment dans un monde fini ?
     a-t-on le droit moral, dans nos sociétés industrialisées, de consommer l’essentiel des ressources de ce monde fini au détriment des 80% de la population mondiale actuelle ou au détriment des générations à venir ( y compris nos enfants et petits-enfants ) ?
     est-ce que la question de notre responsabilité face au futur de l’humanité nous préoccupe suffisamment ( cf H. JONAS le principe responsabilité ) ?

    La décroissance est donc avant tout un cadre de réflexion et d’appréciation de ces questions. Elle induit bien sûr des comportements, des modes de vie différents fondés sur la sobriété ( énergétique entre autre ), la solidarité et la convivialité. Moins de biens, plus de liens, c’est un mot d’ordre assez significatif de ce que la décroissance souhaite véhiculer comme valeurs. Elle n’est pas exclusivement économique, elle est beaucoup plus large et la dimension démographique n’en est pas absente. C’est plutôt la société de marché actuelle qui impose une omnipotence de l’économie ( toujours avec une focalisation sur l’évolution du PIB ) au détriment du politique, du philosophique ou de l’éthique. Aller vers une société de décroissance, c’est également sortir de l’économisme dans lequel nous sommes englués actuellement.

    • Je me permets de faire le même type de réponse que celle que j’ ai faite vis à vis des choix énergétiques.

      Quand une alternative à une situation réside dans une somme de comportements individuels, la seule solution rationnelle que je voie est que ceux qui partagent ces idées s’ organisent et vivent selon les normes qu’ ils proffessent. Au fur et à mesure que les gens seront convaincus par ces modes de vie, les produits qui ne sont plus vendus ne seront plus fabriquée et l’ économie s’ adaptera d’ elle même à la décroissance.

      Comme disait Coluche, si on n’ achetait pas, cela ne se fabriquerait pas ! (bis)

    • Je fais également le même type de réponse que pour les choix énergétiques ...

      Des initiatives individuelles, ou collectives à petite ou moyenne échelle, existent en nombre relativement important, tout en restant marginal au niveau du système économique global.
      De nombreuses personnes adoptent aujourd’hui une attitude de refus de la consommation outrancière et s’inscrivent dans une démarche de simplicité volontaire : satisfaire ses besoins mais se dispenser du superflu ! Ils y trouvent et y développent un nouvel "art de vivre" et des satisfactions dégagées de la dictature du matérialisme. D’autres encore ont développé des systèmes coopératifs et solidaires, ou des systèmes d’échange non monétaire comme les SEL par exemple.
      Mais là encore, face à l’archi-domination de la société de consommation, il est difficile de convaincre et "faire tache d’huile" prendra du temps. Car notre société s’est développée avec un besoin impératif de transport, en particulier la voiture, un besoin en information, un besoin en confort, un besoin en loisirs de plus en plus élaborés, un besoin en voyages pour échapper au stress que tout ce qui précède génère. Ne pas avoir de voiture aujourd’hui relève d’un véritable militantisme, voire quasiment d’un acte de résistance et de désobéissance civile !!! Tant qu’on construira des routes et des autoroutes, tant qu’on organisera un espace urbain où les lieux d’habitation, d’approvisionnement et de travail sont relativement distants, tant qu’on ne fera rien pour développer un minimum de transport collectif efficace, tant qu’on maintient un prix de carburant anormalement et abusivement bas, les gens continueront à acheter des voitures, et donc, les pouvoirs publics à construire des routes et des autoroutes, etc ... C’est un cercle vicieux.
      Donc oui aux initiatives individuelles, elles existent déjà et se développeront certainement encore à l’avenir, mais ce sera insuffisant pour que l’économie s’adapte d’elle même à la décroissance. Des éléments extérieurs devront inévitablement être mis en oeuvre : soit délibérément par une volonté politique des pouvoirs publics et démocratiquement choisie, soit par des contraintes d’ordre environnementales qui dicteront, de manière imposées, de nouveaux modes de consommation ( et là, risque de sombrer dans un éco-totalitarisme anti-démocratique ).

    • Je ne comprends pas très bien qui est ce "ON" dont vous parlez tout le temps dans votre démonstration ? Peut être faudrait il le désigner concrètement ? D’autre part, je m’ inscris personnellement dans le courant philosophique matérialiste (Epicure, Lucrèce, Diderot ...etc...) et j’ affirme que je n’ ai pas l’ âme d’un dictateur

    • vous dites "c’est une réflexion sur la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre qu’induit le débat énergétique : dis-moi quelle énergie tu souhaites produire ( et donc consommer ) et en quelle quantité et je te dirai dans quelle société tu vivras".

      Moi je vous répond : faisons l’analyse des besoins de l’humanité en énergie et ensuite réfléchissont comment y répondre ! la démarche est diffrente car quand j’écris cela, j’affiche vouloir vivre dans une société dans laquelle tous les êtres humains ont droit à l’eau, l’énergie, la nourriture, le logement, la culture... est-ce votre choix de société ?

      Jean-Claude

      PS : Vous noterez que j’ai bien écrit besoins, ce qui implique que l’on supprime les gaspillages.

    • Entièrement d’accord : faisons l’analyse des besoins de l’humanité en énergie. Le résultat de cette analyse en surprendrait peut-être plus d’un, les "besoins" étant certainement inférieurs aux capacités de production actuelle. Mais je précise "besoin" au sens strict du terme. Car avons-nous réellement besoin d’énergie pour aller nous dorer la pillule outre-mer 2 semaines par an ou pour produire de la neige pour satisfaire nos envies de skier ? avons-nous réellement besoin de parcourir une moyenne de 15000 km par an en voiture ? avons-nous réellement besoin d’énergie pour consommer des fraises en hiver ou des bananes et autres fruits voyageurs ? avons-nous besoin d’énergie pour éclairer toutes ces routes, toutes ces devantures de magasins ? avons-nous besoin d’énergie pour chauffer ou climatiser là où isoler correctement ferait l’affaire ? La notion de besoin est par elle-même très subjective, les besoins des sociétés modernes industrialisées sont sans rapport avec les besoins vitaux des 4/5 de l’humanité.

      La décroissance n’est pas un concept applicable de manière uniforme à l’ensemble de l’humanité : une grande partie de cette humanité a une réelle légitimité à se développer car elle n’a pas encore atteint le point neutre de satisfaction des besoins fondamentaux ( eau, nourriture, logement, énergie de base ... ). La décroissance s’applique donc prioritairement ( voire exclusivement à l’heure actuelle ) aux "riches" sociétés occidentales qui doivent arrêter de promouvoir aux yeux du monde le leurre d’une société de consommation, car celle-ci conduit inexorablement à l’accroissement des inégalités, au maintien des pays pauvres dans leur marasme et à l’épuisement rapide et total des ressources de la planète.

    • Non, là vous êtes extrémiste : pour moi besoi signifie besoin pour chacun dans sa société et pas besoin dans un monde idéal.
      je suis désolé mais je crois que je suis matérialiste !

      En effet, il n’est pas indispensable de faire 15 000 km par an en voiture, je pourrais être d’accord... sauf que si vous travaillez à Limoges et votre femme à Caen (c’est un exemple pris au hasard), l’accès à un véhicule et à l’essence pour faire les km le week-end, c’est pour moi un besoin !
      Et puis, partir en vacances (pas forcément à l’autre bout du monde) fait partir de l’épanouissement humain : oui c’est un besoin !

      Par contre complètement d’accord (mais qui parmis les anticapitalistes ne l’est pas) il faut tout faire pour enrayer ce gaspillage généré par la société de consommation.

      Jean-Claude

    • Il m’est arrivé de vivre chez des gens qui n’utilisent pas d’énergie fabriquée, au point d’emporter des braises dans un pot de terre pour économiser une allumette.

      Ils mènent une vie très pénible mais, heureusement, leur espérance de vie très limitée (<40 ans) fait qu’ils ne souffrent pas trop longtemps.

      C’est un mode de vie que je refuse et dont je ne veux pas pour mes descendants.

      Au cours des millénaires, nous avons réussi à nous affranchir de ce que la vie à de plus sordide, lutter chaque jour pour la ration de survie qui permet, peut-être, d’atteindre le lendemain.

      En surmontant nos peurs et nos échecs, nous avons appris à domestiquer des énergies de plus en plus puissantes et concentrées.

      En retour, nous avons obtenu des conditions de vie sans cesse améliorées et une espérance de vie presque triplée.

      Il ne saurait être question de nous arrêter, et surtout pas de régresser.

      Nous vivons beaucoup mieux que nos aïeuls, et il faut que nos descendants vivent mieux que nous.

      C’est principalement une question d’énergie.

      Actuellement, la seule énergie qui nous permette de vivre dans de bonnes conditions, c’est l’énergie nucléaire.

      Les autres énergies ont, certes, leur utilité, mais elles sont, même mises toutes ensemble, incapables d’assurer la survie de notre civilisation, en tout cas avec les techniques que nous connaissons.

      Donc, en attendant mieux, ne boudons pas notre plaisir et profitons pleinement de cette vie confortable que nous garantit l’énergie nucléaire et qu’elle garantit aussi à nos générations futures.

      À ceux qui s’insurgent contre les « gaspillages », je ne peux que suggérer d’aller s’installer dans un des villages reculés d’Afrique noire. C’est tout à fait possible. Mais cela réclame bien plus de courage que pour envoyer quelques phrases fielleuses sur l’Internet.

      J.-C. O.

    • comme l´etre humain est "intelligent" il achete mac donald et coca cola ! alors je suis contre la violence mais pas contre la betise , car j´aurai trop a faire, oui c´est vrai c´est avec notre argent qu´on fait le poids, mais comme certains on peu , alors ils achetet chez LIDL alors qu´ils profitent des petits salut jean francois dieux

  • Je voudrais feliciter ce Monsieur Anre Pellen d’avoir la capacite a rentrer dans le lard a ces apotres de la decroissance qui infestent les organisations de gauche. Moi meme, Scientifique attache au combat contre le systeme capitaliste, je suis stupefie par le caractere reactionnaire des attitudes anti-progres de beaucoup de mes concitoyens qui se croient "de gauche" ou "d’extreme-gauche". J’en finis a regretter le temps ou une partie de la communaute scientifique se battait aux cotes du Parti Communiste au nom du progres. Il y avait alors une foi dans le progres qui animait aussi les couches populaires. Aujourd’hui, j’imagine que nos jeunes, souffrant de la durete des restructurations, de la precarisation et de l’inutilite de nombreuses anciennes qualification en arrivent a s’opposer a tout progres, s’imaginant que c’est le progres qui genere leurs difficultes. Je pense qu’ils doivent comprendre que les diverses communautes nationales doivent se moderniser, quel que soit le regime politique. Quant a mettre en place un regime qui ne soit pas dirige par le profit, je pense que ca n’est pas demain la veille. Si meme on estime cela necessaire, celui-ci sera-t-il un regime de la decroissance ? Au contraire, il faudra continuer a progresser et les nouvelles technologies, celles comme le nucleiare n’emettant pas de gaz a effet de serre seront bine necessaires : Reacteurs nucleaires, OGM, manipulations genetiques, utilisation des cellules souches, clonage therapeutiques.. tout cela fait partie du progres de l’humanite, qu’il faut bien entendu apprivoiser, surveiller, controler...Mais il est difficile a quelqu’un qui n’a guere de connaissance scinetifique d’intervenir dans le debat. Cela veut dire que la democratie sur les nouveautes technologiques ne peut etre pratiquee que dans une population ayant une bonne culture scientifique et un solide optimisme sur l’avenir. Cela manque en France, et je suis inquiet de voir que le nombre de nos etudiants en sciences diminue...
    Je trouve navrant que les simples verites de monsieur Pellen aboutissent a un tel dechainement. Ou va la Gauche ? Devrai-je comme beaucoup de mes amis voter avec mes pieds vis a vis des "decroissantistes" ?

    • Beaucoup de gens cherchent à se disculper de leur mode de vie "gaspilleur" en votant pour des candidats dits "écolos" ou en ayant un discours de ce type. Cela ressemble beaucoup au principe de la confession... on fait, puis on se confesse et on continue comme avant (ou presque). Bon, là , je sais, j’exagère un peu et je vais me faire rentrer dedans !

      Mais ce qui me choque les les Besancenot ou Bové, c’est de chercher à toucher les jeunes (ou les moins jeunes) avec des discours hyper écolos alors qu’ils savent très bien qu’à moyen therme on ne peut pas se passer du nucléaire... et peut-être même à long terme si on réussit à mettre au point un nucléaire durable (ressource infini qu’est l’hydrogène et pas ou peu de déchets). C’est facile d’attirer une mouche avec de la confiture, même si après on lui donnera à manger de la moutarde !

      Je suis persuadé que MGB, comme moi, préfèrerait pouvoir se passer du nucléaire et des risques associés, ainsi que des déchets... mais pour répondre aux besoins énergétique, elle fait comme moi, le constat que ce n’est pas possible sans agraver fortement nos rejets de gaz à effet de serre et notre consommation d’énergies fossiles.

      A tous les gens (dont beaucoup de jeunes) qui sont attirés par le programme de la gauche populaire et antilibérale mais qui ne voteront pas pour MGB à cause du nucléaire, je leur dit "attention ne vous faites pas envouter par des chimères ! Il est très facile d’écrire dans un programme que demain on fait plus que du renouvelable ! Mais est-ce réaliste ???".

      Alors, votez MGB !

      Jean-Claude

    • Tu vois Jean-Claude que quand tu veux tu sais *argumenter calmement et en toute intelligibilité* sans mouvement incontrôlé d’exaspération rageuse et —pour le coup— contre-productif.

      Je te le dis sincèrement, moi, profane sur cette question qui me semble terriblement ardue, je sais combien ’NOMBREUX sont dans mon cas et tentent de se faire une opinion INFORMÉE ET RATIONNELLE sur ce sujet de première urgence.(même s’il y a des milliers d’autres sujets à connaître et à réfléchir ! )

      JE n’imagine pas les lecteurs de BELLACIAO comme des "ennemis de classe" !

      BELLACIAO N’EST PAS UNE FORTERESSE ASSIÉGÉE ! SA PLUS GRANDE FORCE VIENT ET VIENDRA DE SA CAPACITÉ À ÉCOUTER "LES BATTEMENTS DU MONDE" ET À LEUR DONNER LE LIEU DE LEUR APPAISEMENT, DE LEUR COMPRÉHENSION ET DE LEUR RÉSOLUTION.

      NOS ENNEMIS DE CLASSE NE LISENT PAS BELLACIAO ET C’EST TANT PIS POUR EUX...

      ...ILS POURRAIENT APPRENDRE COMBIEN LEUR PROPRE EXISTENCE COMME CLASSE DOMINANTE -REPUE DE POUVOIR DE TOUTES SORTE - VOUE LE MONDE AUX PIRES ATROCITÉS HUMAINES !

      ILS POURRAIENT COMPRENDRE QUE LEUR FONCTION ET LEURS INTÊRETS SONT ANTAGONIQUES AU BIEN-ÊTRE DES VIVANTS DE CE MONDE.

      ET... QUI SAIT ? cela pourrait peut-être jouer *un rôle enfin positif* dans le SAUVETAGE DE LA PLANÈTE ET DES PLUS SOUFFRANTS.

      Je veux croire en l’immense pouvoir de nos cerveaux-pensants !

      R . B de http://wwwlavie.over-blog.com

    • Tu dois confondre avec un autre Jean-Claude, car je n’ai pas pour habitude de répondre de manière nerveuse et non argumenté... mais bon c’est pas grave.

      Du coup, je vais changer ma signature, comme ça ce sera plus simple !

      Jean-Claude 14

    • Cher Monsieur,
      Je ne retirerais pas une seule virgule à votre texte. Vous ne pouvez imaginer à quel point il fait du bien aux gens qui gardent les pieds sur terre en ces temps de salut ésotérique attendu de quelques démiurges à la BOVÉ. Merci infiniment. André PELLEN

  • Monsieur Pellen

    Vous avez bien du courage pour vous exposer ainsi aux remarques de personnes, soumises à une idéologie, sans véritables connaissances du sujet et qui, preuve de leur faiblesse, pratiquent l’attaque personnelle imbécile.

    Il est malheureusement assez général dans ce pays qu’il n’y ait plus aucun respect des anciens.

    Pourtant la France d’aujourd’hui vit encore sur les bienfaits du programme du CNR, avec notamment la création d’EDF.

    C’est l’EDF qui a commencé à developper le renouvelable, l’hydraulique essentiellement mais aussi les marée-motrices, puis, dans les années 50 a pris l’initiative de générer du courant à partir des réacteurs plutonigénes à fins militaires, G2 et G3 à Marcoule. En ce sens l’EDF était le prolongement industriel des découvertes théoriques de nos grands savants de l’Atome dont Joliot Curie, grande figure par ailleurs du mouvement de la paix. Un "papy" du nucléaire sans doute, comme Horowitz, Charpak et d’autres tel P Bacher....

    C’est l’EDF qui a financé, dès le début la radioécologie pour mesurer l’impact de ses sites nucléaires sur l’environnement (est ce que la Chimie a seulemet envisagé de faire pareil !). C’est aussi dans l’optique d’évaluer les effets des rayonnements sur l’homme que la Biologie moléculaire s’est développée.

    C’est l’EDF qui fin 70 a lancé des programmes d’études sur le solaire, avec notamment le four solaire d’Odeillo.

    Le rôle d’EDF dans la prospérité que la France a connue, dans son appartenance au haut niveau mondial technologique, est majeur. Sa future privatisation qui s’ajoute aux ventes de Thomson, Péchiney, des chantiers de l’atlantique, de l’acier européen... comme le futur abandon de l’EPR, est une étape décisive dans le déclin irrémédiable de notre pays sous l’action du néolibéralisme.

    L’effet de serre, les morts du charbon et de la Chimie, pas plus que la magistrale claque scientifique qu’ils prennent lorsqu’il se révèle que Super Phénix est le réacteur nucléaire nucléaire de la IV ème génération, ne font réfléchir nos idéologues de l’antinucléaire. Ils ne réclament le débat que pour imposer leurs idées.

    Salutations.

    Jean-Marie Berniolles

    • "Monsieur Pellen, Vous avez bien du courage pour vous exposer ainsi aux remarques de personnes, soumises à une idéologie, sans véritables connaissances du sujet et qui, preuve de leur faiblesse, pratiquent l’attaque personnelle imbécile"...PUTAIN ! Avec tous ces commentaires pro-patrons-nucléocrates et scientistes de cette petite Gôche dite anti-libérale, je crois que je vais réfléchie maintenant avant de voter pour MGB...et la clique du lobby de la mort !

    • Il m’est particulièrement réconfortant de constater que les seules réponses qui s’élèvent contre l’exposé, pourtant très clair et modéré, d’André Pellen soient ou totalement passéistes et sans objectivité ou tombées au niveau de l’insulte et du procès d’intention.

      Cela montre que, ici comme ailleurs, il n’existe pas d’arguments sérieux contre l’énergie nucléaire en général non plus que contre l’EPR en particulier.

      Évidemment, comme les gens favorables à l’énergie nucléaire répugnent à utiliser la violence, les actions illégales, le mensonge et les prophéties catastrophistes les médias s’intéressent peu à eux.

      Étonnant quand même que sur ce site il se trouve tant de gens pour suivre au pas cadencé les (faux) prophètes de malheur.

      J.-C. O.

    • Franchement, si vous pensez que le problème majeur de cette élection c’est de savoir si on est pour ou contre l’EPR, et si c’est ça qui fera votre vote... et bien les bras m’en tombent !

      du coup c’est mon voisin qui fini le message ;-)

      Sérieusement, essayer de comprendre que l’on peut défendre l’option nucléaire pour des raisons scientifiques et pas pour autant défendre les patrons !
      Si les communistes ont un attachament à EDF, c’est par ce que cette entreprise n’était pas une entreprise comme les autres !!!!!

      Jean-Claude

    • je vote MGB et je suis anti nucleaire, salut jean francois dieux je regarde toujours pour mes idees .

    • Je vous reponds pour essayer de vous faire comprendre des choses essentielles, parce que la question de l’énergie est totalement centrale aussi bien au niveau de la politique industrielle, que pour la défense de l’environnement, - vis à vis de l’effet de serre et de la pollution -, mais aussi pour une politique de gauche novatrice. Croyez vous que l’on puisse construire tous ces logements, largement plus de 100.000, et les alimenter en énergie sans une croissance énergétique ? et l’indispensable Ferroutage ?

      En fait cette question de l’énergie est un vrai révélateur de la capacité à gouverner. C’est apparemment ce que vos ressentez et vous avez raison sur ce plan.

      Les gens qui plaident pour le nucléaire sont en général des scientifiques. A ne pas confondre avec des scientistes qui sont liés à des sectes ( Raéliens, Scientologues ou même témoins de Jéhova, tels ceux qui dans cette congrégation s’efforcent d’infirmer la théorie de l’évolution de Darwin avec des arguments pseudo scientifiques). Il n’y a pas de symétrie pro/anti nucléaire. On reconnait simplement qu’à l’heure actuelle et particulièrement pour des questions d’approvisionnement et d’environnement, le nucléaire est incontournable.

      Il n’est pas question pour eux de nier la dangerosité potentielle du nucléaire, les accidents, mais ils ne supportent pas sa diabolisation, la falsification des données comme pour les décès réels que l’on peut attribuer scientifiquement à Tchernobyl.

      Avec un raisonnement type Greenpeace on attribuerait les problèmes thyroïdiens rencontrés chez les rugbymen, à Tchernobyl. Alors qu’ils proviennent du dopage, c’est à dire de la Chimie.

      Enfin là où vous vous trompez lourdement, c’est sur la position du système capitaliste actuel, soit le néolibéralisme pour nous européens, à propos du nucléaire. Il est clair qu’il n’en veut pas.
      Il y a par contre plein de projets de fermes éoliennes ou phovoltaïques (cela veut dire sur des terres cultivables) qui intéressent les fonds de pension. Grace à Yves Cochet notamment ! qui a concocté l’obligation de rachat du courant par EDF à des tarifs exorbitants que les abonnés épongeront.

      Jean-Marie Berniolles

    • Jean-Marie Berniolles, ils sont vraiment cons les communistes italiens et espagnols...ils sont contre le nucléaire ces nazes de cocos du sud !

    • l’Espagne est un pays très émetteur de CO2, l’Italie aussi.

      Lorsque nous importons du courant d’Espagne, il est produit avec du gaz.

      Quant à l’Italie, son moratoire sur le nucléaire l’amène à importer en permanence, de Suisse, près de 15% de sa consommation électrique.

      Sur le plan énergétique ce sont donc de très mauvais élèves de l’Europe.

      Je n’ai pas de commentaires à faire sur les PC de ces pays. On ne peut que constater que partant d’une position forte qui leur permettait de peser sur politique de leur pays, ils sont maintenant soit à la remorque de Prodi, homme du néolibéralisme, soit marginalisés.

      Je ne suis pas communiste, mais j’ai le sentiment qu’en France le PC est plus influent et est plus proche d’un parti qui possèderait une crédibilité pour assurer des responsabilités de gouvernement. Donc ses positions sont en général plus ancrées sur les réalités.

      Je pense que cela est du à l’effet positif de MGB sur le parti. Parce que je me souviens qu’en commission énergie présidée par Bataille (qui maintenant plaide pour l’EPR au sein du PS), dans la cession qui votait l’arrêt de Super Phénix, en 1998, les députés comunistes s’étaient abstenus. Plus caricaturale encore, était la position de R Honde, député Maire MRG de Manosque, qui votait l’arrêt sous la pression PS, tout en étant pour, parce que c’était un homme instruit et intelligent et qu’il savait que c’était l’avenir du nucléaire . C’est dire si ces questions de l’énergie sont mal comprises, y compris par des députés spécialisés et, finalement, extrêmement soumises à toutes les démagogies électoralistes.

      Jean-Marie Berniolles

    • JM Bergniolles nous dit : "ils sont maintenant soit à la remorque de Prodi, homme du néolibéralisme, soit marginalisés"....Pour ton info, Prodi est pour le nucléaire tête ! Bergniolles t’es bien une tête de noeud au sce du lobby de la mort !

  • Ingénieur retraité de la chimie et de l’industrie papetiere je suis un partisant convaincu du nucléaire ne serait ce parce qu’il ne contribue en rien à l’effet de serre.Je suis un chaud partisan des surgénérateurs

    Je pose les simples questions

     combien de mort en France dans les quarante dernieres années liés directement à l’elctronuclaire:0

     combien de morts pendant la même pèriode dans la chimie:au moins une centaine:de mémoire ;FEZIN(au moins trente) LAVERA, OXYSYNTHESE (EAU OXYGENEE 1 mort),AZF (trente morts des centaines de blessés)etc...Quand à BOHPAL en INDE(cyanure de méthyle entre 6 000 et 30 000 morts).
    Doit on arréter toute industrie chimique.

     LES ENERGIES RENOUVELLABLES.

     Le SOLAIRE.La nuit on fait comment ? quand il y a des nuages on fait comment ?

     les éoliennes:Quand il n’y à pas de vent on fait comment ?On arrete tout le trafic SNCF, Le METRO ?L’énergie électrique ne se stocke pas.

    Si demain on apelle à une manifestation en faveur de la construction de l’EPR,je suis pret à y participer. Il y aura les antinucléaires qui contre manifesterons.On fait quoi ?on sort les kalachnikovs ou on ouvre le débat.

    L. BOURSON militant PCF

    • Bourson nous dit : "Le SOLAIRE.La nuit on fait comment ? quand il y a des nuages on fait comment ?

      les éoliennes :Quand il n’y à pas de vent..." Putain et il se dit INGENIEUR !????????

      Hé mon pote demande aux énergiticiens compétents et à l’Adem pour te mettre à niveau, de plus il existe pas mal de sites qui abordent le sujet.

      Sacré ingénieur ! :-D

    • L’energie eolienne se developpe dans de nombreux pays à grande vitesse. Si les eoliennes sont rattachés à un reseau electique national la question du vent ne se pose plus : il y a toujours du vent quelque part. Plus il y aura d’eoliennes plus la production d’electricité sera stable.De plus avec les progres technologiques la puissance de vent necessaire pour faire tourner une eolienne a beaucoup baissé. EDF et les autre entreprises de production d’electricité l’ont bien compris qui se battent pour controler les entreprises de ce secteur en pleine expansion. La hargne et la mauvaise foie de certains contre l’eolien montre que celui ci est en train de gagner la baitaille contre les defenseurs inconditionnel du tout nucleaire.