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L’Affaire Molex

Publie le mercredi 27 octobre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Retour sur l’histoire de la fermeture de l’usine Molex de Villemur après l’annonce de la direction du groupe américain de bénéfices records entraînant les foudres du gouvernement.

23 octobre 2008 Le Groupe américain Molex, qui emploie quelque 30.000 personnes dans le monde, annonce sa décision de fermer son site de production de connecteurs automobiles de Villemur-sur-Tarn, qui emploie 283 salariés en juin 2009.

28 novembre 2008 Le conseil général et la commune assigne en référé Molex et demande la nomination d’un administrateur provisoire.

9 décembre 2008 Le tribunal de commerce de Toulouse refuse de nommer un administrateur provisoire pour 3 mois, comme le demandaient la ville de Villemur et le conseil général.

23 décembre 2008 Les 283 salariés de l’usine décident de "camper" devant leur lieu de travail pendant les fêtes pour prévenir toute tentative de déménagement de la direction. La direction a pour sa part dément avoir l’intention de procéder prochainement à un quelconque retrait de matériel de l’usine.

8 janvier 2009 Le Tribunal de Paris est saisi par la direction pour assigner le cabinet Syndex (cabinet qui aide nos partenaires sociaux dans l’expertise comptable).

20-21 avril 2009 Des salariés séquestrent deux cadres pendant deux jours, le cogérant de Molex SARL (la filiale française), Marcus Kerriou, et Coline Colboc.

24 avril 2009 La première secrétaire du Parti socialiste (PS), Martine Aubry estime vendredi 24 avril à Toulouse que "le dossier Molex concentre tous les désordres de l’économie libérale".

30 avril 2009 Les salariés obtienne à Toulouse un accord de principe sur le report de quatre mois de la fermeture, conclu avec la médiation du préfet de Haute-Garonne et le directeur départemental du Travail.

16 mai 2009 Selon le rapport du cabinet d’expertise comptable SYNDEX, dévoilé par le comité d’entreprise (CE) l’usine est économiquement viable.

19 mai 2009 La justice ordonne la suspension du plan de restructuration et des près de 300 licenciements prévus pour défaut d’information et de consultation du comité d’entreprise. Les dirigeants font appel.

7 juillet 2009 Les salariés déposent un préavis de grève illimitée.

24 juillet 2009 Deux dirigeants de l’équipementier automobile sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Toulouse, après une plainte pour délit d’entrave.

31 juillet 2009 Le ministre de l’Industrie Christian Estrosi reçoit les représentants des salariés. Le gouvernement s’engage à "contacter" les dirigeants en vue de parfaire une solution de reprise de l’usine deVillemur.

5 août 2009 Le directeur du développement de la firme américaine Molex est agressé à la sortie de l’usine.

6 août 2009 L’usine est désormais gérée depuis le siège de Molex aux Etats-Unis annonce Marcus Kerriou, qui a démissionné de son poste de co-gérant du site. Les salariés votent la fin de la grève.

7 août 2009 La ministre de l’Economie Christine Lagarde juge "impératif" la reprise du dialogue entre la direction de l’équipementier automobile Molex , les pouvoirs publics français et les salariés.

11 août 2009 Le juge des référés duTribunal de grande instance de Toulouse rejette la demande de Molex de fermeture provisoire et ordonne aux représentants du personnel de faire "cesser les entraves à la liberté du travail".

12 août 2009 Molex annonce travailler "étroitement" avec les pouvoirs publics français à la mise en place d’une médiation dans le conflit social à son usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).

13 août 2009 Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi nomme un médiateur, Francis Latarche dans le conflit entre la direction et les salariés sur demande de Nicolas Sarkozy.

25 août 2009 La direction annonce qu’elle reste déterminée à fermer, dès cet automne,, après une rencontre avec le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi qui a, lui, demandé un délai supplémentaire.

28 août 2009 La direction de Molex annonce avoir entamé à Paris des discussions avec une société susceptible de réindustrialiser son site de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).

2 septembre 2009 Le groupe américain Molex annonce "l’échec des discussions avec l’acheteur potentiel" de son usine présenté par le gouvernement français.

3 septembre 2009 Les partenaires sociaux rompent les négociations tripartites Etat -direction de Molex et salariés pour assigner une nouvelle fois la filiale américaine en référé. L’objet de la requête déposée par 97 salariés : le non paiement des salaires.

14 septembre 2009 Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, annonce la signature imminente d’un accord entre le fonds d’investissement américain HIG et la direction de Molex pour une reprise partielle de son site de Villemur-sur-Tarn (Haute Garonne). L’accord concernerait seulement 50 à 60 salariés sur les 283 qui travaillent sur le site.

16 septembre 2009 Réunis en assemblée générale, les salariés de l’usine entérinent le plan social qui prévoit le licenciement de 283 Molex de son côté va, elle, céder l’usine et ses machines pour un euro symbolique.

Octobre 2009 Fermeture de l’usine Molex.

6 avril 2010 Six mois de prison avec sursis sont requis contre deux anciens dirigeants pour entrave au bon fonctionnement du comité d’entreprise.

24 septembre 2010 Un an après la fermeture de leur usine, à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), une cinquantaine d’anciens salariés de Molex déposent 188 dossiers devant le Conseil de prud’hommes de Toulouse.

14 octobre 2010 Le groupe américain Molex annonce qu’il enclenche la liquidation judiciaire de sa filiale française Molex Automotive SARL, chargée du paiement des congés de reclassement et du Plan de sauvegarde de l’emploi et que de ce fait qu’il cesse de financer le plan social. Une attitude jugée "scandaleuse" et "criminelle" par la CGT.

18 octobre 2010 Molex refuse de revenir sur sa décision de ne plus financer le plan social des salariés de son usine française de Haute-Garonne si la plainte déposée aux prud’hommes n’est pas retirée indique la vice-présidente Anna Rodriguez de l’équipementier automobile américain.

27 octobre 2010 Le ministre de l’Industrie Christian Estrosia annonce avoir demandé à Renault et PSA de ne plus avoir "le moindre échange commercial" avec l’équipementier américain Molex, qui refuse de financer le plan social d’une usine fermée en 2009, mais affiche un résultat record.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/social/20101027.OBS1947/l-affaire-molex.html

Messages

  • La vice-présidente de Molex, Ana Rodriguez, a dénoncé hier une « approche très agressive » de la France contre l’équipementier américain, après sa décision de ne pas financer jusqu’au bout le plan social de son usine française fermée en 2009. « Le ministre (de l’Industrie Christian) Estrosi a une nouvelle fois adopté une approche très agressive concernant notre situation en France », a déclaré Mme Rodriguez dans un entretien téléphonique à l’AFP.
    « Nous sommes très surpris que le gouvernement français interfère dans nos relations commerciales », s’est-elle étonnée. M. Estrosi a demandé hier matin aux constructeurs français Renault et PSA Peugeot Citroën de ne plus avoir « le moindre échange commercial » avec Molex, suite à l’annonce par le groupe de résultats records au troisième trimestre. « Il y a eu beaucoup de confusion entre les résultats que nous avons publiés pour l’ensemble du groupe et ce qui se passe en France », a affirmé Ana Rodriguez.
    La situation financière du groupe Molex dans son ensemble s’améliore grâce à la reprise économique en Asie et grâce au plan d’économies qu’il a mis en place et qui s’est traduit par des fermetures d’usines, selon Mme Rodriguez. Concernant la situation de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), fermée en 2009, « elle n’était pas rentable », a fait valoir la dirigeante du groupe américain. Molex s’est attiré l’ire du gouvernement français en annonçant à la mi-octobre sa décision de ne pas financer jusqu’au bout le plan social mis en place pour les salariés, après la décision de certains d’entre eux d’engager une action aux prud’hommes. « Nous avons payé plus de 90 % de nos obligations », a-t-elle insisté, et « nous sommes toujours prêts à négocier (...) mais nous voulons parler avec des gens raisonnables qui respectent leurs engagements et ce n’est pas le cas des employés » de Villemur, a-t-elle encore affirmé.

    l’orient le jour à noter que la presse étrangère francophone informe mieux même "en non démocratie" que la presse française

  • c’est drôle que woerth n’apparait plus dans le dossier, le nouvel obs ne doit pas avoir le même patron que le canard, donc pas les mêmes infos...