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L’Etat se pourvoit en cassation après la relaxe du rappeur Hamé

Publie le vendredi 26 septembre 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

NOUVELOBS.COM | 26.09.2008 | 15:50

Le rappeur, poursuivi par le ministère de l’Intérieur pour des propos dénonçant des policiers "assassins", avait été relaxé mardi par la cour d’appel de Versailles qui avait considéré que ses propos n’étaient pas diffamatoires.

L’Etat a décidé de se pourvoir en cassation, a appris nouvelobs.com, vendredi 26 septembre, dans l’affaire qui l’oppose depuis cinq ans à Hamé, l’un des rappeurs du groupe "La Rumeur". Mardi, la cour d’appel de Versailles avait relaxé le rappeur, poursuivi par le ministère de l’Intérieur pour des propos dénonçant des policiers "assassins". La cour avait considéré que les propos de Hamé n’étaient pas diffamatoires.
Le tribunal de Versailles avait ainsi confirmé la relaxe, déjà prononcée en juin 2006 par la cour d’appel de Paris. Mais cette relaxe avait déjà été attaquée dans un pourvoi en cassation.

Hamé était poursuivi pour des propos publiés en avril 2002 dans un fanzine accompagnant la sortie d’un album de son groupe, à une époque où Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur.

"Des centaines de nos frères abattus par les forces de police"

"Les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété", avait notamment écrit Mohamed Bourokba, dit Hamé.

Le 3 juin dernier, l’avocat général de la cour d’appel de Versailles avait demandé qu’une peine "particulièrement significative" soit prononcée à l’encontre de Hamé.

"Il s’agit d’allégations outrancières qui portent atteinte à l’honneur et à la considération de la police nationale dont on affirme qu’elle agit criminellement sans jamais confondre ceux qui, en son sein, commettent de tels crimes", avait déclaré Me Daniel Renaut.

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Messages

  • Putain, mais quel acharnement, c’est incroyable !!

    "L’Etat" n’a pas d’autres combats a mener ?!?

  • Tant qu’on ne sera pas capables d’être tous ensemble dans la rue ce merdier continuera. Alors qu’attendons nous ? lul

  • Soutien inconditionnel à Hamé et au groupe La Rumeur. Achetez leurs disques, visitez leur site (http://www.la-rumeur.com), signez la pétition de soutien et rappelons sans relâche les exactions dont les socialistes et la droite sont responsables jusqu’aux années 70, causant plus d’un million de morts et de mutilés dans les colonies et ex-colonies françaises ainsi que dans les rangs des progressistes anticolonialistes du monde entier. Les donneurs de leçon ont le cul merdeux et les mains pleines de sang, aucun acharnement judiciaire ne pourra réécrire l’Histoire.

  • Le parquet se pourvoit en cassation après la relaxe du rappeur Hamé

    NOUVELOBS.COM | 28.09.2008 | 16:13

    Le rappeur, poursuivi par le ministère de l’Intérieur pour des propos dénonçant des policiers "assassins", avait été relaxé mardi par la cour d’appel de Versailles qui avait considéré que ses propos n’étaient pas diffamatoires.

    Le procureur général de la cour d’appel de Versailles a formulé, vendredi, un pourvoi en cassation après la relaxe, mardi, d’un des rappeurs du groupe "La Rumeur", poursuivi pour des propos diffamatoires envers la police, a-t-on appris dimanche 28 septembre de source judiciaire et auprès de l’avocat du rappeur.

    Cette affaire a comme origine une plainte de Nicolas Sarkozy en 2002 lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, contre des écrits du chanteur dans un magazine où il qualifiait des policiers d’"assassins". Après deux relaxes en appel, c’est la seconde fois que le parquet se pourvoit en cassation.

    Policiers "assassins"

    Mardi dernier, après une procédure de six ans, la cour d’appel de Versailles avait relaxé Mohamed Bourokba, dit "Hamé", 32 ans, membre du groupe "la Rumeur" poursuivi pour "diffamations publiques envers la police nationale" après la publication d’un pamphlet dans un fanzine.

    Dans son texte, le chanteur écrivait : "Les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun assassin n’ait été inquiété".

    La cour d’appel avait motivé la relaxe estimant que "le passage relevé apparaît particulièrement imprécis à la fois dans l’espace et dans le temps et ne saurait être rattaché, fût-ce indirectement, à des épisodes précis d’affrontement tels que des ratonnades".

    "En 2002, le contexte de la campagne des présidentielles était particulier et la banlieue apparaissait de plus en plus dans les discours comme un ennemi qu’il fallait combattre et nettoyer au Kärcher", a conclu Me Tricaud.

    Sarkozy en aurait fait une "affaire personnelle"

    "La particularité de cette affaire, c’est que la plainte a été déposée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy qui semble en faire une affaire personnelle", a estimé dimanche l’avocat du rappeur Me Dominique Tricaud.

    "C’est une affaire rarissime. En première instance, après une relaxe pourtant requise par le parquet, le procureur avait fait appel du jugement relaxant mon client", a expliqué Me Tricaud qui parle d’une affaire "hors norme".

    "En 2006, la relaxe était confirmée par la cour d’appel de Paris mais la Cour de cassation cassait, en juillet 2007, le jugement estimant les propos diffamatoires. Mardi la cour d’appel qui rejugeait l’affaire a prononcé un arrêt de résistance, selon moi qui a déclenché le pourvoi en cassation. C’est une première !", a déclaré l’avocat.

    "La Cour de cassation avait cassé une première fois une relaxe dans cette affaire, estimant que les propos tenus étaient bien diffamatoires, il s’agit d’un point de droit, attendons de savoir ce que la Cour va décider", a indiqué de son côté une source judiciaire.

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