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L’Iran pourrait-il couler un porte-avion américain ?
Publie le dimanche 11 novembre 2007 par Open-Publishing4 commentaires
L’Iran pourrait-il couler un porte-avion américain ?
10 novembre 2007
Par Tony Capaccio, Bloomberg, 23 mars 2007
La Marine américaine, après six ans d’avertissements lancés par les contrôleurs du Pentagone, n’a toujours pas de plan pour défendre ses porte-avions contre un missile russe supersonique, telle est la conclusion à laquelle parviennent les fonctionnaires du Département de la Défense.
Le missile, connu à l’Ouest sous le nom de code de « Sizzler, » a été déployé par la Chine et il est possible qu’il ait été acquis par l’Iran. Selon un document interne du Pentagone, Gordon England, adjoint au Secrétaire de Défense, a donné à la Marine jusqu’au 29 avril pour expliquer comment elle répondra à la menace posée par ce missile.
Le service d’évaluation des armements au Département de la Défense juge la menace si sérieuse que son directeur, Charles McQueary, a averti dans un mémorandum le responsable des achats du Pentagone qu’il pourrait interrompre les programmes de constructions de navires jusqu’à ce que le problème soit résolu.
« C’est une arme de destruction des porte-avions, » déclare Orville Hanson, qui évalue les systèmes d’armes depuis 38 ans pour la Marine. « C’est son but. »
« Otez les porte-avions et la Chine peut entrer à Taiwan, » avertit-il. La Chine a acheté ces missiles en 2002 avec huit sous-marins diesels conçus pour le lancer, indique le porte-parole des services de renseignement de la marine Robert Althage.
Un fonctionnaire du Pentagone, s’exprimant à condition de préserver son anonymat, déclare que la Russie a aussi proposé ce missile à l’Iran, bien qu’il n’y ait aucune preuve qu’une vente ait eu lieu. Dotés du Sizzler, les iraniens pourraient défier la capacité de la Marine américaine de garder ouvert le Détroit d’Ormuz, par lequel transite environ 25 pour cent du pétrole mondial.
Rapide et volant bas
« C’est un missile volant très bas, très rapide, » précise le Contre-amiral à la retraite Eric McVadon, un ancien attaché naval américain à Pékin. « Il n’est pas repérable avant d’être tout à fait proche. Entre le moment où vous le détectez et celui où il vous frappe, le délai est très court. Nous aimerions connaître nos capacités à faire face à ce type de missile. »
Le système Aegis qui équipe les bâtiments de la Navy, déployé sur les croiseurs et les destroyers depuis le début des années 1980, est conçu pour protéger les formations aéro-navales des attaques de missile. Mais les fonctionnaires en poste estiment que la Marine n’a aucune assurance que l’Aegis, construit par la Société de Lockheed Martin, soit capable de détecter, suivre et intercepter le Sizzler.
« C’était déjà un problème quand j’ai pris mes fonctions en 2001, » déclare Thomas Christie, qui fut responsable des programmes d’essais des armes au Département de la Défense de la mi-2001 jusqu’au début de l’année 2005.
Un problème grave
« La Navy a reconnu que c’était un problème grave et au cours des ans, j’ai eu des promesses continuelles qu’ils allaient mobiliser le financement du développement et la production » des missiles qui pourraient émuler le Sizzler afin d’aider à développer une défense contre cette arme, déclare Christie. « Ils ne ’ont pas fait. »
Le résultat c’est que dans un conflit, les Etats-Unis « enverraient une plate-forme d’un milliard de dollars avec tout son équipement et son équipage dans une situation délicate sans aucune certitude que nous pourrions vaincre ce qui apparaît comme une menace très proche, » avertit Christie.
La Navy a étudié le développement d’un programme de test contre le Sizzler, « mais n’a aucun plan dans l’avenir immédiat pour lancer un effort sur un tel programme, » écrit Rob Koon, le porte-parole du Naval Air Systems Command.
Le lieutenant Bashon Mann, un porte-parole de la Navy, déclare que la marine est consciente des capacités du Sizzler et « explore des alternatives convenables » de défense contre sa menace. « Les cuirassés d’escadre américains ont une capacité défensive à plusieurs niveaux qui leur permet de contrer les menaces des différents missiles, » affirme Mann.
Inquiétudes croissantes
McQueary, le responsable du bureau des essais au Pentagone, a fait état de ses inquiétudes en l’absence de plans de tests de la Navy pour ce missile dans un mémorandum adressé le 8 septembre 2006 à Ken Krieg, le sous-secrétaire d’État à la Défense pour les achats. Il a aussi exprimé ses inquiétudes à England, l’adjoint au Secrétaire à la Défense.
Dans ce mémorandum, McQuery écrit que tant que la menace du Sizzler n’aura été traitée, son bureau n’approuverait pas les tests requis pour autoriser la production de plusieurs autres projets, y compris le nouveau projet de porte-avions CVN-21 d’un coût de 35.8 milliards de dollars développé par Northrop Grumman et le projet de destroyer DDG-1000 de 36.5 milliards développé par Northrop et la société Général Dynamics ainsi que deux projets de Raytheon, le Missile-6 Standard de 6 milliards et le Système d’auto-défense des Navires de 1.1 milliards.
Les tableaux préparés par la Navy pour un briefing ayant eu lieu en février 2005 avec les entreprises du secteur de la défense indiquent que le Sizzler, également nommé SS-N-27B, commence par voler à la vitesse subsonique. Lorsqu’il arrive à 10 miles nautiques de sa cible, une ogive autopropulsée se sépare alors et accélère à trois fois la vitesse de son, en volant à moins de 10 mètres au-dessus de la mer.
Approche Finale
Durant la phase d’approche finale, le missile « a le potentiel d’ exécuter des manoeuvres défensives hautement efficaces » y compris des manœuvres d’évitement en effectuant des variations de cap très prononcées, écrit le Bureau du renseignement de la Navy dans un de ses manuels sur les menaces maritimes mondiales.
Le Conseil Scientifique de Défense, une agence indépendante dans le Pentagone qui fournit des évaluations sur les questions de défense importantes, a écrit dans un rapport d’octobre de 2005 que le Sizzler est « unique ». La plupart des missiles de croisière antinavires volent en-dessous de la vitesse de son et en route droite, ce qui les rend plus facile à suivre et à viser.
« Nous prenons la menace très au sérieux, » déclare l’Amiral Michael Mullen, le responsable des opérations navales américaines.
« Le Secrétaire à la Défense England nous a demandé de le rencontrer en avril et de lui communiquer notre approche, » a déclaré Mullen lors d’une interview avec Bloomberg TV. « Il ne peut y avoir une seule réponse. Ce sera probablement une réponse à multiples facettes. »
Le Sizzler « est très rapide et il a des caractéristiques manoeuvrantes qui nous inquiètent, » a déclaré Mullen. « Cela nous a mis dans une situation ou nous devons l’évaluer aussi rapidement et précisément que nous le pouvons. »
McQueary, dans sa déclaration transmise par e-mail le 16 mars, écrit que « pour ce que nous en savons, » la Navy n’a pas débuté de programme d’essai ni répondu aux recommandations du conseil. « La Marine peut rechigner à investir dans le développement d’un nouveau programme, étant donné ses autres factures," écrit-il.
Marketing Agressif
Le producteur russe du Sizzler, le Bureau de Design Novator, une entreprise d’Etat située à Yekaterinburg, « commercialise agressivement cette arme durant les salons d’armements internationaux, » déclare Steve Zaloga, un spécialiste des missiles au sein du Teal Group, un organisme de recherche sur les questions de défense basé à Fairfax en Virginie. Récemment ce le missile a été présenté à l’IDEX 2007, la plus grande exposition d’armes du Moyen-Orient.
Zaloga nous a fourni une page de la brochure commerciale de Novator présentant le missile.
Alexander Uzhanov, un porte-parole de l’agence russe Moscovite d’exportation d’armes Rosoboronexport, qui supervise Novator, a refusé de commenter.
Menace pressante
McVadon, qui a écrit au sujet de la marine chinoise [1], appelle le Sizzler « la menace la plus efficace et urgente à laquelle les américains auraient à faire face en cas d’un conflit à Taiwan. » Jane, le groupe basé à Londres spécialisé dans le renseignement et la défense, a annoncé en 2005 dans sa publication « les Missiles et les Fusées » que la Russie avait proposé ce missile à l’Iran à l’occasion de la vente de trois sous-marins de la classe « Kilo » au cours des années 1990.
Ce rapport a été confirmé par un fonctionnaire du Pentagone qui a demandé l’anonymat. L’ Agence de Renseignement de la Navy a suggéré la même chose dans un rapport en 2004, soulignant dans son évaluation des menaces maritimes l’acquisition possible par l’Iran de sous-marins diesel russes supplémentaires « avec des missiles de croisière antinavire avancés. »
Le Conseil Scientifique de Défense, dans son rapport de 2005, a recommandé que la Navy « mette en place immédiatement » un plan de production d’une émulation du Sizzler qui pourrait être utilisée pour la réalisation de tests.
« Le temps est ici le facteur essentiel, » juge le Conseil.
Lire : SS-N-27 sur Wikipedia , Federation of American Scientists
[1] Rear Admiral (U.S. Navy, Retired) Eric A. McVadon : Recent Trends in China’s Military Modernization
Messages
1. L’Iran pourrait-il couler un porte-avion américain ?, 11 novembre 2007, 15:50
Qui prétend que le capitalisme est en crise ? il a un marché infiniment solvable devant lui, avec des promoteurs hyper actifs comme Bush et Sarko à la tête des états-clients :
LA GUERRE !
Al1d’nant’
2. L’Iran pourrait-il couler un porte-avion américain ?, 11 novembre 2007, 15:51
il est interdit d’avoir ou d’utiliser des armes contre les usrael les invincibles et les rambo
se ne sera pas comme au cinéma.
1. L’Iran pourrait-il couler un porte-avion américain ?, 15 novembre 2007, 13:56
Bon ! A la question : L’Iran pourrait-il "couler" un porte-avion US, la réponse est définivement "Non".
Pas plus qu’un porte-avion moderne de dernière génération d’autres pays.
Mais la réponse est aussi valable, si la France voulait en faire de même ou l’inverse. Sauf avec l’arme atomique conventionnelle.
Un porte-avion, ça n’est pas seulement un navire mais un système environnemental sophistiqué qui comprend un nombre incalculable d’éléments extérieurs.
Et le missile russe en question est connu depuis for longtemps et a été expérimenté dans sa dernière version lors des manoeuvres conjointes Russo-irano-chinoises cette année.
Il pourrait infliger des dégâts majeurs, avec beaucoup de chance, mais pas "couler" le navire proprement dit. Sauf, évidemment s’il est équipé d’un charge nucléaire.
Mais faire croire que les Iraniens le peuvent est de la pure désinformation.
Quant à poser la question ça n’est pas innocent.
Ca permet de développer une phobie paranoïaque préparatrice à la guerre. Comme les ADM pour l’Irak. Par exemple.
Et c’est souvent bien plus destructeur que la "perte" d’un porte-avions.
G.L.
2. L’Iran pourrait-il couler un porte-avion américain ?, 19 septembre 2008, 01:37, par EXALIBURE
Le But n est pas de coulé le navire, mais de le rendre inapte au combat, et un missile suffit pour ca pour un porte avion ou autre bateau, un missile de cette taille surtout, c est pas un bete exiset avec sa charge de 100 kilo d explosif qui a une inercie bien plus basse vus qu il va a 700 km, et celui ci a +3000 , rien que la froce du choc sans l explosion, doit etre mechante, surtout qu il est plus gros qu un exoset
En ce qui conserne l Iran, c est claire qu il en a pas