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L’aile radicale prend la direction du principal parti de gauche mexicain (videos)
Publie le mercredi 19 mars 2008 par Open-Publishing
de Joëlle Stolz
L’aile radicale du Parti de la révolution démocratique (PRD, principale formation de gauche au Mexique), qui est la moins disposée à coopérer avec le président Felipe Calderon (droite), l’a emporté sur ses adversaires modérés, lors de l’élection de la nouvelle direction du parti. Quelque 6,7 millions de militants (sur 106 millions d’habitants) étaient appelés aux urnes, dimanche 16 mars, pour choisir le chef du PRD et les 25 000 responsables de l’appareil au niveau national.
Selon des sondages effectués à la sortie des bureaux de vote, puis le "décompte rapide", Alejandro Encinas, qui avait le soutien d’Andres Manuel Lopez Obrador, dit "AMLO", candidat malheureux de la gauche au scrutin présidentiel de 2006, était en tête. Il bénéficiait d’une avance de cinq à huit points sur son rival Jesus Ortega, d’orientation social-démocrate, plus favorable au dialogue avec le gouvernement de droite. M. Encinas, qui avait remplacé AMLO en 2005 à la mairie de Mexico, a assuré qu’il allait "rénover en profondeur" le parti. A ses yeux, le vote des militants en sa faveur plébiscite "une gauche ferme, qui ne se montre pas docile devant le pouvoir". Conciliant, il a cependant accepté un nouveau décompte des voix, dont le résultat devait être annoncé mercredi.
SCRUTIN ENTACHÉ D’IRRÉGULARITÉS
Cette consultation interne a été entachée d’irrégularités dignes des pires pratiques du vieux Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre), que le PRD a contribué à chasser du pouvoir en 2000, après sept décennies de règne : vols de bulletins, incendie d’urnes, achats de votes, affrontements physiques, voire exhibition d’armes à feu. Le vote s’est transformé en référendum sur la ligne que doit suivre le PRD, affaibli par ses dissensions et la défaite subie en 2006, qu’il a attribuée à une fraude au profit de la droite. L’aile radicale refuse toujours de reconnaître l’autorité de M. Calderon et considère M. Lopez Obrador comme le "président légitime" des Mexicains. Dans les bureaux de l’administration de Mexico, dont le nouveau maire, Marcelo Ebrard, s’est rangé au côté d’AMLO, c’est le portrait de ce dernier qui est accroché au mur, non celui de Felipe Calderon.
L’appui de M. Ebrard a été décisif pour M. Encinas, alors que M. Ortega et son courant de la Nouvelle Gauche contrôlaient l’appareil national du parti ainsi que le groupe parlementaire et avaient reçu la caution du fondateur historique du PRD, Cuauhtemoc Cardenas, très critique de l’attitude d’AMLO.
M. Lopez Obrador a réussi à reprendre la main, en lançant une campagne contre toute tentative du gouvernement d’ouvrir la Société nationale de pétrole, la Pemex, à une association avec des entreprises mexicaines ou étrangères. "Non à la privatisation de la Pemex !", tel est le mot d’ordre de toute la gauche, au moment où le Mexique célèbre, mardi, le 70e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures par le président Lazaro Cardenas - le père de Cuauhtemoc.
M. Lopez Obrador a marqué des points supplémentaires en produisant des documents qui prouvent que le ministre de l’intérieur, Juan Camilo Mouriño, a signé des contrats au bénéfice de son entreprise familiale quand il était à la tête de la commission de l’énergie du Congrès. M. Mouriño a admis les faits, mais assuré qu’il n’avait pas violé les règles éthiques.
La victoire du courant lié à M. Lopez Obrador au sein du PRD porte un coup au gouvernement et réduit sa marge de manoeuvre pour réformer en profondeur le secteur énergétique.
http://www.lemonde.fr/ameriques/art...
(ndlr de bellaciao)
– Alejandro Encinas 42,49 %
– Jesus Ortega 40,83 %
– Dina Navarro 2,29 %
http://www.novenet.com.mx/seccion.p...
ALEJANDRO ENCINAS-MONUMENTO A LA REVOLUCION
Alejandro Encinas da el grito en el Zócalo