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L’altermondialisme est un communisme de Pierre Chaillan

Publie le mercredi 8 novembre 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

Pierre Chaillan, rédacteur en chef du "Patriote" est l’auteur du livre "L’altermondialisme est un communisme" qui vient de paraître aux éditions Bérénice... Une présentation-débat est prévue lors d’un Forum-FNAC à Nice le 10 novembre prochain à 17h30.

"Au regard de ce que fait et propose le système libéral dominant, des politiques de régression menées dans la plupart des pays, au nom plus ou moins ouvertement de la "mondialisation", des résistances se développent. N’est-il pas temps de construire du positif, de refonder une nouvelle humanité ? Il manque pour cela un projet qui tienne compte des expériences passées, s’appuie sur les luttes actuelles et propose une cohérence alternative de dépassement de toutes les dominations."

Avec ce texte, l’auteur Pierre Chaillan souhaite « susciter un débat politique et interroger chacun-e sur son existence et sa responsabilité d’être, ce retour sur soi salvateur qui caractérise l’humanité, à condition de ne pas croire à cette nouvelle religion de la finitude de l’histoire ».
Adhérent au PCF depuis 1987, responsable aujourd’hui au sein de son parti,militant altermondialiste, Pierre Chaillan passe à l’offensive. Son propos, au titre provocateur en référence à Sartre, salue le « retour des idées ».

Il est fini, heureusement, le temps de la repentance et de la défensive pour les fautes... et parfois les crimes de ceux qui s’étaient proclamés communistes, comme nous, mais que le pouvoir, facilement obtenu en Europe de l’Est par les hasards de la guerre, trop difficilement conquis en Russie, à l’inverse des mêmes conditions économiques, sociales et matérielles inadéquates, avait légèrement perverti.

L’offensive pour P. Chaillan passe par l’altermondialisme, entendu simplement. Il donne une définition large, extensive des communistes : il a raison. Peu importe les étiquettes que les hommes se choisissent : aujourd’hui, il y a des communistes qui s’ignorent ou qui se qualifient autrement. Peu importe : l’essentiel, c’est qu’ils tirent dans le même sens, vers un projet de partage, comme le souligne Pierre Chaillan. L’avenir du monde réside dans la reconnaissance de bien communs (l’eau, par exemple) qu’il faut gérer ensemble et répartir équitablement, tout en les protégeant contre la pollution des sociétés « productivistes » et marchandes.

P. Chaillan insiste sur la nécessité d’un projet, malgré la diversité des militants de l’altermondialisme. Il ne suffit plus de dénoncer un système libéral destructeur, il faut ouvrir des voies à un monde neuf, grâce à une nouvelle « Internationale » en gestation, sans le pôle central qui était hier l’Etat soviétique qui se servait plus qu’il ne servait la Révolution. Lorsque P.Chaillan fait l’éloge de la complexité (assez de schéma simplistes dans nos analyses !) et fait appel à l’intelligence (il n’y a ni « modèle » ni « recettes » toutes faites), il demande à chaque citoyen d’assumer ses responsabilités.

Lorsqu’il dénonce les rapports de domination, et pas seulement l’exploitation, il amorce à la suite de Bourdieu, mais aussi de nombreux marxistes longtemps négligés par le marxisme « officiel », celui des Etats et des dirigeants de PC, la renaissance d’un marxisme vivant, en création continue dont Marx n’avait élaboré que les « fondamentaux » ! Le monolithisme est mort, les militants sont divers et le monde est pluriel et chacun doit accepter l’autre face à l’internationale des marchands qui a de l’avance...

Pierre Chaillan nous appelle à travailler, plus et surtout mieux. Son livre est plein d’espoir, d’allant et d’intelligence.

« L’altermondialisme est un communisme » de Pierre Chaillan. Editions Bérénice. Collection Cétacé. 130 pages 5 euros.

http://www.pcahebdo.com/

http://www.droledecoco.com

Messages

  • Identifier l’altermondialisme au communisme (ou au marxisme, apparemment les deux termes sont traités de manière équivalente dans cette présentation), si c’est bien le projet du livre, est un peu court. Il y a sans doute des communistes qui se déclarent altermondialistes sans aucun problème, et vice-versa, mais il y a sans doute aussi encore quelques communistes nationaux à l’ancienne qui ne sont pas très à l’aise avec certains courants de l’altermondialisme, et il y a certainement des altermondialistes qui ne se sentent pas du tout communistes, ni marxistes. Il serait temps que les marxistes intègrent le fait qu’ils ne sont pas les seuls dépositaires d’une vision progressiste du monde. Marx n’est pas la Saint-Père du progrès. Il a de formidables analyses sur l’aliénation capitaliste, il a aussi écrit de formidables conneries, tout comme ses héritiers d’ailleurs. Ce qui tue une partie de l’extrême-gauche en France, ce n’est pas son manque de combativité, de ce côté-là on est verni. Non, ce qui tue une partie de l’extrême-gauche aujourd’hui (je précise bien : une partie...), c’est son sectarisme idéologique, c’est-à-dire la pauvreté de ses références (au-delà de Marx, Lénine, Trotsky, Bourdieu et quelques autres, point de salut pour la pensée). De l’air, de l’air ! Il y a des penseurs d’hier et d’aujourd’hui qui ne sont ni communistes, ni marxistes, et dont la pensée en tout cas ne peut se résumer à être définie comme marxiste, et qui sont tout à la fois généreux, lucides, progressistes, intelligents, tout ce que vous voudrez. Finissons-en avec ces histoires de -ismes et avançons, par pitié.

    • Le rassemblement des progressistes est un passage obligé, pour sortir de l’impasse actuelle du progrès de nos sociétés. Les seules réactions politiques, au développement de nos économies, creusent un fossé entre les classes laborieuses et possédantes, un fossé social qui ne peut qu’imploser.

      Croire que L’alter mondialisme est un communisme, comme le veut Pierre Chaillan, fait partie des conceptions réactionnaires, tout comme le « sectarisme idéologique » de l’extrême gauche. L’un se réfère au progrès pour s’y accrocher, c’est de l’opportunisme de droite ou bourgeois ; l’autre se réfère au passé pour se montrer en progrès, c’est de l’opportunisme de gauche ou infantile.

      Si tous les hommes de progrès ne sont pas des communistes, c’est dans ce devoir de rassemblement et d’unité de tous les progressistes, qu’ils se rencontreront !

      Stelios

  • Je ne connais pas l’auteur, toutefois la thématique de cet ouvrage me paraît des plus intéressante.
    Pierre Chaillan est un tantinet provocateur et c’est bien dans cette période de caramels mous. Je préfère de loin ce type de provocation utile à la réflection au machouillage des "ismes" des petits poètes, le mètre à la main.
    Tzigane