Accueil > L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ?
L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ?
Publie le mercredi 2 mars 2011 par Open-Publishing11 commentaires
Edgar Morin : 60 ans au service de l’idéologie dominante, 1er invité de l’université « populaire » de l’Humanité !
par edt pour vivelepcf - http://vivelepcf.over-blog.fr/
Faut-il que notre parti le PCF soit à ce point dépourvu de penseurs, sinon de pensée propre, pour qu’il déroule le tapis « rouge » à l’un des parangons de l’idéologie dominante, en l’occurrence le « sociologue, philosophe, historien », Edgar Morin, présenté, vu son grand âge, comme un puits de sagesse ?
Maintenant avec le Front de gauche, il semble que certains dirigeants du PCF souhaitent s’intégrer dans le monde intellectuel de cette « gauche non communiste » qui a montré combien elle était anticommuniste.
Edgar Morin est ce 2 mars 2011 le 1er invité de la nouvelle « Université populaire de l’Humanité ». Deux pages d’interview lui ont été offertes hier dans le quotidien. Comme Stéphane Hessel, Edgar Morin ne doit plus savoir gérer son agenda tant il est sollicité par tous les médias, les clubs politiques, les associations culturelles…
La place de l’Huma n’est-elle pas de se situer à contre-courant ?
Edgar Morin n’est pas invité en tant que spécialiste d’un domaine scientifique. Il vient présenter son dernier livre « La voie » qui suit les précédents dont « Ma gauche » (2010) et expose son discours politique de propagandiste conséquent.
Allons tout de suite au plus significatif pour les camarades !
Depuis le départ, Edgar Morin met son image d’intellectuel entièrement au service de la cause de l’UE du capital. Dommage qu’aucune question ne lui ait été posée sur cet engagement fondamental dans l’interview de l’Huma.
En 1992, il est membre éminent du « Comité national pour le oui à Maastricht » présidé par Hélène Carrère d’Encausse.
En 2005, il multiplie les articles pour le Oui à la constitution européenne, se référant aux « pères fondateurs », regrettant la « distribution à profusion du texte qui ne va qu’accroître la confusion et la perplexité » (A quand une Europe visionnaire - Le Monde du 11 mai 2005).
Edgar Morin a en effet sa conception de la démocratie.
Il est un des développeurs du concept de « démocratie participative », dont il se félicite qu’il ait été repris notamment par Ségolène Royal (Rue 89 – 23/01/11).
Comme il le dit à l’Huma, « sans une part spontanée, il ne se passe rien ». « Mutuelles, coopératives, commerce équitable, rapports directs entre producteurs et consommateurs » seraient de nature à refouler le « capitalisme classique ».
Mais tout cela va pour lui de pair à une intervention active pour la disparition des acquis démocratiques nationaux, rapidement associés à du nationalisme, et à la promotion des instruments, constitution, traités, de la toute puissance de l’UE du capital.
Morin est bien l’un des meilleurs marchands hypocrites de l’UE à « gauche ». « Aller au-delà de l’euro » est son slogan (La Tribune – 02/05/10).
La « démocratie participative » pour mieux laisser la domination du capital supranational : cette idéologie a pour fondement chez Morin l’anticommunisme, résumé quand il le faut par l’antisoviétisme. Morin ne doit pas en revenir de pouvoir faire la leçon aujourd’hui à l’invitation de dirigeants du PCF !
Dans les 25 dernières années, l’écrasement de l’URSS est l’un des événements positifs qu’il voit, de même qu’il revendique la raison première de la création de l’UE du capital : l’opposition « nécessaire » à l’Union soviétique.
Les mots ont un sens. Morin le sait. L’histoire lui fait accepter ou refuser certains d’entre eux selon sa propre visée.
« Révolution » ? « J’ai abandonné ce terme parce qu’il est trop connoté à l’idée de violence… » répond-il à l’Huma. « Réforme » ? « J’emploie le mot réforme dans l’idée d’un chemin progressif qui transforme ».
« Socialisme » : « ce terme souffre de l’aplatissement et de la souillure et n’est plus tellement adéquat parce qu’il renvoie à des expériences qui, les unes et les autres, ont abouti à un relatif échec ».
« Communisme » : le converti repenti Morin, qui s’est fait exclure du PCF en 1951, répète combien le communisme aurait été une religion qui a failli à apporter l’idée du salut de l’Humanité.
L’idée que l’étiquette d’ex-communiste soit un gage de fiabilité politique est décidemment irrecevable.
Depuis les années 60, et notamment 1968, Morin, ami de Touraine et de Rocard, est à la pointe de toutes les perspectives alternatives à la lutte des classes et à l’organisation en parti de classe, lui pour qui Marx n’est qu’un penseur parmi d’autres. Aujourd’hui elles se nomment « commerce équitable, entreprises citoyennes, environnementales, développements associatifs, décroissance » (Le Monde 26/05/05) : l’idéologue Morin est évidemment toujours précurseur de ses idées de diversion. Bon pied, mauvais œil ! Mais pour lui, il s’agit bien de conférer à l’Europe un « rôle mondial », nécessairement impérialiste.
L’admirateur invétéré de Lula et d’Obama (malgré tout), s’inscrit dans un projet de refonte de la « gauche », entre un PS « stérile », le « côté fermé et sectaire » des petits partis de gauche… et en prenant compte de « l’intérêt de l’écologie politique » (Cohn-Bendit est logiquement sa tasse de thé).
Pourquoi inviter Morin à la première université populaire de l’Humanité ? Pour confirmer que le projet partagé du Front de gauche se fait dans le rejet de ce que représente le PCF, dans l’acceptation du langage actuel de la « gauche » de collaboration de classe ?
C’est malheureusement ce l’on peut penser.
L’avenir de la Pensée communiste est ailleurs.
Messages
1. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 2 mars 2011, 15:56, par Claude Deloume
Pour se faire une idée, il est peut-être pas inintéressant de lire cette interview d’E. Morin, parue hier dans l’Huma.
2. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 2 mars 2011, 16:28, par nanard
entièrement d’accord avec l’article. ayant du lire ’ma gauche’ (cadeau de ma femme que je ne voulais pas décevoir) je me suis vite rendu compte que sa gauche anti marxiste n ’ètait pas la mienne.
3. Oui l’HUMA des débats, 2 mars 2011, 22:18, par gb26100
OUI à l’HUMA des débats !
Le lecteur de l’HUMA a beaucoup apprécié la démarche suggérée, mais cela ne veut pas dire l’acceptation béate des positions, encore moins l’acceptation du petit procès en dérive réformiste que suggère ce texte publié sur BC.
Il faut que les révolutionnaires admettent que les schémas préétablis ne collent pas à la complexité du processus. Ou est le drame ? La pire des choses est de devenir dogmatique....
Le site BELLACIAO a une place à prendre pour animer la réflexion de ceux et celles qui veulent révolutionner le monde. A nos plumes pour plumer la volaille bourgeoise.
1. Oui l’HUMA des débats, 2 mars 2011, 23:58, par Cop
L’huma accepte-t-elle que les révolutionnaires débattent aussi ?
ou cela est réservé à tout ce qui est à la droite du PC ?
Il y a un souhait apparemment à essayer de créer une université populaire qui fasse contre-poids à celle qu’organise le NPA chaque année.
C’est une bonne chose à chaque fois que des lieux de débats s’instaurent permettant d’aller plus au fond des choses, ça permet de ré-armer le camp des travailleurs.
Toutefois, il ne semble pas y avoir grande utilité d’ouvrir à ceux qui disposent déjà des énormes moyens du système. Autrement dit, ce n’est pas tant là le cas particulier de Morin, mais d’un point de vue général, l’inutilité d’avoir des gens qui sont dans le camp de la bourgeoisie invités à des débats.
Les débats sont déjà assez importants comme ça à avoir à l’intérieur du mouvement des travailleurs, et c’est ceux-là qu’il faut favoriser.
L’ouverture sur les penseurs qui ont naufragé sur les côtes du système ne me semble pas d’une urgence particulière dans une situation où des tensions colossales nationales et internationales s’accumulent entre les deux classes principales.
Il nous faut d’abord débattre entre nous, au sein de notre camp, et tous les moyens doivent être mis de la libre expression en ce sens, de réels débats en ce sens.
4. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 2 mars 2011, 23:52, par jaja
vous dites : " l’écrasement de l’URSS est l’un des événements positifs qu’il voit, "
faut-il en déduire que pour vous la disparition de l’urss est une catastrophe pour l’émancipation sociale ?
1. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 3 mars 2011, 00:28
Faut-il se réjouir de la disparition de l’URSS en regardant ce qui se passe depuis 20 ans en Russie ? La fin de la "Guerre Froide" a-t-elle entraîné la disparition de l’OTAN ? Qui mène la guerre aujourd’hui en Afghanistan ?
Etes-vous bien sûr que votre ennemie était l’URSS ? Pourquoi croyez-vous que nos acquis sociaux se soient effondrés aussi vite ces dernières années ?
L’URSS se résume-t-elle à Staline ? Quel est le maire d’une ville de Sibérie qui a déclaré qu’il fallait exterminer les SDF ?
Quant à E. Morin, il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes, les mouvements sociaux n’ont pas attendu l’expression de sa pensée pour vivre et se manifester.
L’Huma n’est plus aux Communistes et donc il ne faut pas s’étonner qu’elle ouvre ses colonnes à l’UMP dans ses débats du samedi et fasse la nécrologie du Père Lagardère.
2. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 3 mars 2011, 01:05, par jaja
parce que les attaques brutales contre les salariés ont commencé avec la fin de l’urss ?
tatcher et reagan ont attendu la chute du mur ?
non sérieusement ! ce qui fait actuellement une certaine apathie des salariés c’est le fait que l’aventure stalinienne a tué l’idée qu’un autre monde est possible.
ce n’est ni la faute des capitalistes ni celles des socialistes de gouvernement, si notre idéal d’émanciaption sociale a été foulé aux pieds par les staliniens !
alors oui je me suis réjouis de la disparition de l’urss stalinienne ; même si je regrette que rien n’est pu sortir de bon pour la sociale.
quant à edgar Morin, je n’ai encore rien lu de lui et l’on vient juste de m’offrir son bouquin "la voie"
sur son parcour le peu que j’en sache me laisse augurer un intéllectuel "mou"
j’excecre tous les ex qui partent vers la "droite" et qui n’ont rien fait pour dépasser le stalinisme et son demi-frère le trotskisme pour redonner un souffle à la sociale !
le socialisme n’est rien sans la liberté ET l’égalité
socialisme ou barbarie
3. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 3 mars 2011, 09:00
Le trotskisme demi-frère du stalinisme ?
Je ne suis ni trotskiste ni historien du mouvement ouvrier, mais ça me semble aussi gros que dire :
Socialisme, demi-frère de la barbarie...
Chico
4. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 3 mars 2011, 12:37, par jaja
Trotsky n’est qu’un Staline manqué ; ce n’est pas parce qu’il a été assassiné par les stalinien que cela doit faire oublier tout ce qu’il a fait avant de se faire virer du PCUS
il y a bien longtemps que je considère que le fin ne justifiera jamais les moyens en ce qui concerne l’émancipation sociale.
si pour le prise de pouvoir ET surtout pour le garder, tous les moyens sont bons et bien je préfère rester l’éternel perdant.
trotsky a trop de sang sur les mains ................
5. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 3 mars 2011, 18:33, par Alain Chancogne
C’est un élément...
LE PCF y tient beaucoup ..
Ce qui fait SURTOUT défaut c’est que ceux qui se disent communistes ne soient pas en situation de CREER un Parti révolutionnaire.
Ce n’est pas Béria ou Totsky, ni Mercader qui en sont les responsables.
C’est qu’à force de parler le "citoyennement correc"t, d’’"ouvrir le Capital" au lieu d’ouvrir sa gueule, de jouer à celui qui a la plus longue dans des tractations de frontisme et/ ou des affrontements de sous chapelles de petites églises, en laissant au Capital la lecture de Marx redevenu d’actualité pour raison de crise Systémique , en confondant l’apport INDISPENSABLE d’un Parti de classe avec le souci premier de tenir les manettes de la locomotive de gôche de Gôche..on roule pour le Bipartisme à la française.., on émascule la classe.
On s’étonne qu’elle fasse des doigts d’honneur aux urnes et qu’elle ne "voit pas" les contradictions !
C’est trop facile d’aller voir si le goulag, voire l’implication personnelle du"vieux" dans la normalisation des Soviets de Kronstadt, n’est pas ce qui bloque la perspective..
Selon moi .
Tant qu’on ne voudra pas arrêter de chercher les poux ailleurs que sur nos têtes, Morin et autres pourront publiier n’importe quoi dans l’ex journal de Jaurès.
Ce sera tout bon pour Lagardère.
AC
5. L’anticommuniste Edgar Morin à la 1ère université popu de l’Huma ? , 3 mars 2011, 11:06, par Jérôme Skalski
"Les mots ont un sens. Morin le sait. L’histoire lui fait accepter ou refuser certains d’entre eux selon sa propre visée.
« Révolution » ? « J’ai abandonné ce terme parce qu’il est trop connoté à l’idée de violence… » répond-il à l’Huma. « Réforme » ? « J’emploie le mot réforme dans l’idée d’un chemin progressif qui transforme ».
« Socialisme » : « ce terme souffre de l’aplatissement et de la souillure et n’est plus tellement adéquat parce qu’il renvoie à des expériences qui, les unes et les autres, ont abouti à un relatif échec ». « Communisme » : le converti repenti Morin, qui s’est fait exclure du PCF en 1951, répète combien le communisme aurait été une religion qui a failli à apporter l’idée du salut de l’Humanité."
C’est donc que les questions sont bien posées.
"Depuis le départ, Edgar Morin met son image d’intellectuel entièrement au service de la cause de l’UE du capital. Dommage qu’aucune question ne lui ait été posée sur cet engagement fondamental dans l’interview de l’Huma.
En 1992, il est membre éminent du « Comité national pour le oui à Maastricht » présidé par Hélène Carrère d’Encausse."
Question posée : " Vous établissez dans votre livre « un diagnostic sur le cours actuel de notre devenir » et vous vous attachez à « définir les réformes vitalement nécessaires pour changer de voie », j’ai noté cette expression p. 148. Votre diagnostic est sombre, je viens de l’évoquer : vous montrez combien le processus-monde actuel est suspendu à l’épee de Damoclès, non seulement de la destruction immédiate par l’usage de l’arme nucléaire mais encore, tendantiellement, du fait du processus de dégradation profond de la biosphère engagé actuellement vers sa limite ultime.
Dans ce cadre cependant, j’ai eu de la peine à reconnaître « mon » monde. Je m’explique : si j’ai bien reconnu son désordre, j’ai eu de la peine à reconnaître ce qui me semble devoir être identifié comme l’une de ses causes essentielle. Voilà : vous évoquez ses désordres : environnementaux, économiques, sociaux, culturels... mais, en même temps, vous semblez ommettre un certains nombres de facteurs essentiels à ce désordre, sinon, à la marge , quand vous parlez de la recherche effrénée du « profit » comme moteur, ou bien, négativement, comme puissance de « déreglementation ». Je veux dire : l’action positive, réfléchie, identifiable des institutions du capitalisme : Banque centrales, FMI, OMC, multi- et trans-nationales etc. et en particulier, des Etats-Unis... L’action conséquente et calculée de ce que Noam Chomsky, dans un livre récent, appelle l’ « ivresse de la force ». N’est-ce pas là une lacune essentielle ?"
et question reposée au cours de la conférence de St Denis. Réponse archive en ligne.
Bonne lecture camarade :
Lenine -Contre Le Dogmatisme,Et Le Sectarisme Dans Le Mouvement Ouvrier(Articles Et Discours) N. Sevriouguina,
JS