Accueil > L’art de la tergiversation

L’usage que les autorités de Rabat font de la question sécuritaire et territoriale est inscrit à la rubrique des instruments de la propagande et de la guerre de désinformation. Il ne relève ni des principes de la légalité ni de l’éthique les plus fondamentaux, mais d’un état de désespoir dans sa phase finale.
Ststématiquement, quand il s’agit du Sahara Occidental, pour le gouvernement marocain, tout est prétexte valable pour brandir, comme un moyen de pression, de chantage et comme arme de guerre, le thème de l’intégrité territoriale, et la sécurité publique.
Les accusationa mensongères de Rabat traversent les frontières nationales et internationales pour tomber sur des pays qui se trouvent à des milliers de kilomètres, comme la Guinée Bissau. Sa décision de reprendre la reconnaissance officielle de la RASD a provoqué une telle confusion au palais royal que le lendemain, Le Matin, organe officiel du roi, n’a trouvé d’autre chose à dire sauf que la Guinée Bissau est gouverné pas des trafiquants de drogue. Bref, tout celui dont l’opinion diverge de l’opinion Sa Majesté est, soit un criminel, soit un trafiquant de drogue, un mercenaire ou un corrompu. Cette façon de voir va au-delà de l’obsession pour devenir une maladie chronique chez les responsables marocains.
A leur entendre parler de l’Algérie, on dirait que dans le royaume chérifien les citoyens jouissent de la plus moderne des démocraties qui soit, alors que la réalité est connue de tous et chaque jour confirme encore plus cette réalité. Le roi représente l’unique source du pouvoir et l’unique acteur de l’Etat. L’Etat c’est lui. Le débat politique n’existe pas, la vie parlementaire est symbolique. La scène protocolaire continue à être l’une des plus rigides du monde et le culte à la personnalité est affiché et entièrement assumé. Le tout allant à l’encontre de l’image de modernité que veut donner le pays au monde.
Ils osent même apporter de nouvelles interprétations du droit international. Après avoir fait avorter le processus référendaire, refusé la solution du Plan Baker, violé les droits de l’homme systématiquement, les voilà en train de prêcher une nouvelle doctrine appelée l’autodétermination appliquée sans aucune consultation populaire. Il faut reconnaître que la créativité ne manque pas au royaume enchanté de Mohamed VI. Mais de là à croire que cette tergiversation va créer la confusion et l’amalgame dans les instances internationales relève carrément du domaine des rêves. Mais… on a tous le droit de rêver.
L’impunité du Maroc pour ses violations des droits de l’homme contre les sahraouis est finie. Toutes les organisations internationales l’ont pointé du doigt : "La Maroc ne respecte pas les droits humains au Sahara Occidental", "Le Maroc importe la torture pour collaborer avec la CIA", "Le Maroc exporte la torture en Mauritanie pour interroger les présumés éléments intégristes mauritaniens", etc. De la même façon, le Maroc sera bientôt épinglé par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour ses obstructions à la paix dans la région.
Le roi manque de courage pour prendre une décision qui ne peut que contribuer au bien-être et à la stabilité du Maroc. Ce manque de courage est dû à la faillite des institutions de l’Etat, et la monarchie à leur tête. Pour encore approfondir cette faillite morale, le roi vient de jouer un nouveau tour magique dénommé PAM, Parti d’Authenticité et Modernité, et et à sa tête un sahraoui appelé à être le prochain chef du gouvernement de Sa Majesté. Après tout ce qu’ils ont subi à cause du conflit du Sahara, les marocains ont droit maintenant à un sahraoui pour gérer leurs affaires. C’est dire que le Sahara restera à jamais une malédiction pour le peuple marocain.