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L’assemblée, un budget conforme à l’incompétence de ce gouvernement.

Publie le samedi 1er novembre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

de Michel MENGNEAU

Comme il fallait s‘y attendre, le gouvernement englué dans une idéologie surannée persiste et signe à ne pas vouloir donner un coup de pouce au pouvoir d’achat. Donc des discutions remettant en cause ce budget ont fait flores cette semaine. Naturellement je ne vais pas vous donner à lire tout le bien qu’en pense les godillots de la majorité. Surtout, pour la plupart, qu’il s’agit d’inconditionnels ne voyant pas plus loin que le bout de leurs nez, je laisserai donc ces chiffes molles à leur rêves américains !

Pour changer, je ne relaterai pas les propos des députés communistes, je réserve des commentaires pour la fin des travaux sur le budget. Donc pour une fois, je vais citer l’intervention d’un socialiste lors de la séance du 31 octobre concernant particulièrement la branche vieillesse de plus en plus menacée. La dernière attaque étant l’âge de la retraite des personnels navigants d’air France.

D’abord il faut avouer que l’on a eu de la chance car Sarkozy n’a pas encore eu le temps de généraliser les fonds de pensions qui seraient mis en place pour supprimer peu à peu le principe par répartition. De la chance aussi que Royal n’a été élu puisque elle aussi préconisait les fonds de pension collectifs comme palliatifs aux problèmes récurrents de nos retraites. Dans les circonstances actuelles, si ces deux inconscients avaient mis leurs projets à exécution on aurait été dans une belle « panade ». C’est pourquoi je me suis attardé sur les dires de Roy pour savoir s’il est sur la même ligne de pensée que l’égérie du Poitou.

"Monsieur le ministre, l’article 51 est le premier d’une série d’articles qui vont concerner toute la branche vieillesse, et vous me permettrez donc d’élargir, comme mes collègues, mon propos à l’ensemble des problèmes qui touchent cette branche.

Je voudrais d’abord commencer en vous félicitant parce que vous avez un talent certain d’illusionniste.

Cela a visiblement échappé aux députés de la majorité, mais vous donnez toujours l’impression d’accomplir de vraies avancées sociales alors qu’en fait, quand on y regarde de près, on s’aperçoit qu’il n’y a que de timides progrès, sur de petits sujets. Tout cela masque évidemment des régressions beaucoup plus importantes.

L’article 51 en est une preuve puisqu’il ne vous a pas échappé que les droits que vous allez donner ne concerneront que les personnes âgées isolées, ce qui permettra de ne pas évoquer l’ensemble des retraités, lesquels, vous le savez, ont vu leur pouvoir d’achat diminuer en 2008.

J’insiste là-dessus parce que ça me met dans une grande colère quand le Gouvernement nie cette réalité. Certes, si le pouvoir d’achat diminue pour les retraités touchant 5 000 euros ou plus par mois, cela ne concerne que des dépenses à la marge, non indispensables. Mais, à chaque repas d’aînés auquel je participe – une trentaine depuis un mois –, je demande aux convives qui gagnent plus de 5 000 euros : je ne vois pas un seul bras se lever ! En fait, tous les retraités que je rencontre ont des pensions qui, pour certaines, sont au niveau du minimum vieillesse, et, pour d’autres, dans les 1 000 euros. Cela veut dire que la baisse du pouvoir d’achat, pour eux, affecte d’abord les dépenses élémentaires, obligatoires, c’est-à-dire les dépenses de nourriture, d’énergie, de chauffage, et que c’est leur vie quotidienne qui est mise à mal. Tout cela par la faute du Gouvernement, qui a fait le choix de continuer à privilégier les gens les plus riches. Pour preuve, votre timidité à taxer les parachutes dorés ou les stock-options.

Ce mensonge du Gouvernement sur le pouvoir d’achat des retraites est insupportable. Je peux vous dire que je le clamerai partout où j’irai, y compris dans cet hémicycle durant les heures qui viennent. Vous essaierez sans doute de me faire taire en me renvoyant à Zola ou à Germinal. Mais telle est bien la réalité, aujourd’hui, en France.

Puis, monsieur le ministre, vous allez nous parler de l’emploi des seniors, thème abordé avec grand talent par M. Mallot. Je m’inquiète : votre vision de l’avenir s’inspire-t-elle des États-Unis ou du Japon, pays où les retraités perçoivent de si maigres pensions qu’ils sont obligés de continuer à travailler ? L’an dernier, lors d’un séjour aux USA, j’ai été stupéfait de voir des gens de soixante-dix ou soixante-quinze ans faire des travaux souvent manuels pour arrondir leurs fins de mois et vivre dignement. Est-ce cela que vous préparez pour la France ? Je le crains.

Dans ma circonscription, qui n’est ni Chantilly ni Neuilly mais une ville sinistrée, les gens me demandent : « Qu’est-ce qu’ils vous disent à Paris ? » Je réponds : « Ils me disent que tout va bien, que c’est formidable et que je suis un menteur ». Je vous garantis que ça produit un effet bœuf, qu’ils sont extrêmement en colère et que je m’associe à leur colère."

D’accord, rien à redire, en souhaitant que cette intervention soit sur le fond et non sur la forme. J’attends qu’il dénonce les vilénies du capitalisme, et que soit promu sans arrière pensée le régime par répartition qui, qu’on le veuille ou non, est encore le plus égalitaire.

D’ailleurs, les américains en rêve !!!

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