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L’école fermée, les expulsions lancées (cf libre belgique)

Publie le jeudi 6 juillet 2006 par Open-Publishing

L’école fermée, les expulsions lancées

Au lendemain de la fin du bac, de premiers sans-papiers scolarisés en voie d’expulsion.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps. A peine l’oral de rattrapage du bac achevé et les portes des écoles fermées, mardi soir, les premières expulsions de sans-papiers scolarisés et/ou de leurs parents ont été mises en branle mercredi matin.

Le début de la semaine, pourtant, avait été marqué par de gros flottements politiques, qui rendaient incertain le sort des milliers de jeunes sans-papiers menacés d’expulsion à la fin de l’année scolaire. Ainsi, lundi, le médiateur national nommé par Nicolas Sarkozy pour gérer ce dossier délicat, le jeune et médiatique avocat Arno Klarsfeld, avait assuré que pas une chaise d’écolier ne serait vide dans les salles de cours à la rentrée de septembre. Ce qui lui avait valu, le soir même, un rappel à l’ordre implicite du ministre de l’Intérieur, qui avait précisé que « tout le monde ne sera pas régularisé ». Le lendemain, le même médiateur précisait que des expulsions resteraient possibles mais a priori pas avant la mi-août, le temps que les dossiers de régularisation soient rentrés et examinés.

Dès mercredi, pourtant, des messages d’alerte tombaient dans les boîtes électroniques des milliers de membres du réseau de solidarité qui s’est formé dans toute la France pour s’opposer à ces expulsions. A Lyon, une famille tchétchène comptant quatre enfants dont deux sont scolarisés et nés en France ont été enfermés en centre de rétention et sont en partance pour la Biélorussie. En banlieue parisienne, un père de famille angolais de deux enfants scolarisés va être renvoyé au pays alors qu’il s’apprêtait à déposer une demande de titre de séjour. A Paris, un jeune Algérien scolarisé sera fixé sur son sort jeudi. En Moselle, une lycéenne malienne de 19 ans qui vient de réussir son bac a été arrêtée sur le chemin de la préfecture où elle allait introduire son dossier. En Bretagne, un demandeur d’asile et sa femme enceinte, ayant trois enfants scolarisés, ont été interpellés à la mairie juste avant leur cérémonie de mariage.

Alors que, dans tout le pays, des cohortes de sans-papiers font la queue devant les préfectures pour s’inscrire, les associations -qualifiées de « démagogues » par Arno Klarsfeld- dénoncent une « chasse à l’enfant ». Et ont harcelé mercredi les préfectures, le bureau du médiateur voire le cabinet Sarkozy d’innombrables fax, courriels et appels téléphoniques de protestation.