L’économie française a perdu plus d’emplois salariés en 2003 qu’elle n’en a créé, selon l’Unedic

Pour la première fois en dix ans, l’économie française a perdu plus d’emplois l’an dernier qu’elle n’en a créé : l’emploi salarié a perdu 45.665 postes en 2003, soit un recul de 0,3%, selon les chiffres définitifs publiés jeudi par l’Unedic et confirmant des données parues en mars.

L’Unedic lie cette évolution à la "faible hausse" du PIB (+0,5% en moyenne) et à une croissance insuffisante pour "générer des créations nettes de postes". Cette baisse ramène à 15.816.948 le nombre de salariés des secteurs concurrentiels au 31 décembre 2003.

Le nombre d’établissements affiliés à l’assurance-chômage a légèrement reculé de 0,2% (-2.519 sur un an), une première depuis 1968. C’est dans les établissements de 10 à 99 salariés que le taux d’évolution de l’emploi est le plus élevé (+0,4 %).

Le recul est le plus marqué dans l’industrie. Sur un an, elle a perdu 2,7% de ses effectifs, soit 103.152 salariés de moins. En revanche, le secteur de la construction a poursuivi sa progression : les effectifs ont augmenté de 0,7% par rapport à décembre 2002 (+8.616 salariés). L’Unedic observe par ailleurs une "faible croissance" dans le tertiaire, "en net retrait par rapport aux années précédentes" : +0,4% l’an dernier (+47.979 salariés), contre +3,4% en moyenne entre 1997 et 2002.

Enfin, la moitié des régions françaises sont restées créatrices d’emplois. Elles "se situent principalement sur un grand arc Atlantique-Méditerranée qui, globalement, voit son emploi croître de 0,8%, soit 1,1 point de plus que l’évolution globale de l’emploi salarié en France".

En tête des régions, figurent la Corse (+3,9%), le Languedoc-Roussillon (+2,4%), Midi-Pyrénées (+1,3%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (+0,9%), la Bretagne et Poitou-Charentes (+0,6% chacun). A l’opposé, se situent les régions Champagne-Ardenne (-1,3%), Ile-de-France (-1,3%), Franche-Comté (-1,0%) et Picardie (-0,9%). PARIS (AP)