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L’incroyable enlèvement du chef de la police palestinienne
Publie le dimanche 18 juillet 2004 par Open-PublishingAl Quds Al Arabi, 17 juillet 2004, traduction de l’arabe
Opinion d’Al Quds Al Arabi
L’incroyable enlèvement du chef de la police palestinienne
Qu’un simple citoyen soit enlevé par des groupes armés hors-la-loi est une chose compréhensible. Mais que le chef de la police subisse un rapt, en plein jour, c’est inimaginable. C’est même un signe de la fin des temps. Dans les territoires de l’Autorité palestinienne, et surtout dans le bande de Gaza, rien n’est impossible. Le pays est dans un état de chaos inédit. Et il n’y a rien à l’horizon qui indique qu’on y mettra fin. Du moins, pas dans l’immédiat.
Hier, des hommes armés ont attaqué le cortège du général Ghazi Jabali après lui avoir tendu une embuscade sur la route principale pas loin du camp de réfugiés du Boureij. Ils l’ont gardé pendant trois heures et il ne fut libéré qu’après que les hommes armés (qui appartiennent au Fatah ; le parti au pouvoir) aient reçu des assurances du président palestinien, Yasser Arafat, de satisfaire leurs revendications : la lutte contre la corruption, le limogeage et le jugement des officiers des appareils de sécurité corrompus - et, à leur tête, le général Ghazi Jabali -.
Quelques heures après la libération de Jabali, une embuscade semblable a été tendue, à Khan Younès. Un colonel de police, Khaled Abou Ala, responsable du secteur sud dans le haut Comité de coordination israélo-palestinien, a été enlevé.
Ces enlèvements veulent tout simplement dire que tout ce que Terje Roed-Larsen, l’envoyé spécial su Secrétaire général des Nations unies, a dit concernant le chaos de l’Autorité palestinienne et la propagation de la corruption au sein de ses services sécuritaires et politique est totalement vrai. Et que la campagne orchestrée contre lui par des proches du président Arafat, était totalement injuste. Son but étant de cacher la situation catastrophique, de justifier la corruption et d’en protéger les symboles.
L’Autorité palestinienne est effectivement en situation de chaos. Elle n’existe plus que sur le papier. Si elle avait encore existé, la situation n’aurait pas atteint ce degré d’anarchie et de tergiversation dans son organe le plus sensible : la sécurité.
Le général Ghazi Jabali - et un grand nombre de chefs de la police - occupent de hautes fonctions dans le classement de la corruption. Et malgré les fortes pressions faites par les jeunes leaders propres du Fatah pour obtenir leur limogeage et pour les présenter à un tribunal en vue de les juger (et de récupérer ainsi l’argent public qu’ils ont volé), le président Arafat insiste pour qu’ils gardent leurs fonctions.
Il est tout à fait regrettable que le président palestinien soit obligé de plier, tel qu’on l’a vu et entendu, devant les revendications des auteurs des enlèvements. Il aurait été plus honorable pour lui de les limoger avant que la situation n’atteigne de ce degré honteux de chaos.
Bref, comment un chef de police, qui ne peut même pas se protéger, pourrait-il protéger les autres ?
Que le bon dieu vienne en aide au peuple palestinien.
Traduit par : Taïeb Moalla, tmoalla@yahoo.com
Taïeb Moalla
Coalition Québec/Palestine
tmoalla@yahoo.com