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L’usine Continental de Clairoix fixée sur son sort (a 15h.30)
Publie le mardi 21 avril 2009 par Open-Publishing1 commentaire
L’usine Continental de Clairoix fixée sur son sort (a 15h.30)
Le tribunal de grande instance de Sarreguemines se prononce sur une suspension de la fermeture annoncée de l’usine, qui emploie 1.120 personnes.
Le tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) se prononce, mardi 21 avril à 15h30, sur une suspension de la fermeture annoncée de l’usine Continental de Clairoix (Oise).
Cinq syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC et CGC) ont introduit un référé pour faire interdire cette fermeture, au motif selon eux que le groupe allemand de pneumatiques n’a pas respecté les règles d’information au comité d’entreprise. Jugeant la procédure suivie "problématique", le ministère public a demandé fin mars de la suspendre sous certaines conditions.
Présentée comme "acquise et irréversible"
L’avocat des syndicats, Me Ralph Blindauer, estime que la direction a présenté la fermeture de Clairoix "comme acquise et irréversible, alors que le processus d’information n’avait pas débuté". De plus, le comité d’entreprise européen aurait dû être avisé puisque le site allemand de Stöcken est également concerné par une fermeture.
Les conseils de Continental France, eux, jugent qu’"une entreprise a encore le droit de se réorganiser dès lors qu’elle le fait dans le respect du code du Travail".
15 millions de pneus de surcapacité
Faisant valoir les difficultés actuellement traversées par l’industrie automobile, Continental a annoncé le 11 mars qu’il fermerait d’ici fin mars 2010 son usine de Clairoix, qui emploie 1.120 salariés.
Racheté l’année dernière par son compatriote Schaeffler, l’équipementier allemand explique que sa surcapacité dépasse les 15 millions de pneus. Or, le site de Clairoix en produit 7,5 à 8 millions par an.
Messages
1. L’usine Continental de Clairoix fixée sur son sort (a 15h.30), 21 avril 2009, 11:40
« La crise sert à tester jusqu’où on peut aller dans la flexibilité »
Par Rédaction (16 avril 2009)
La crise, c’est aussi celle de l’organisation du travail qui prévaut depuis les années 70 et le déferlement de l’offensive libérale. Une organisation basée sur des ratios, des tableaux, des indicateurs tous plus fictifs les uns que les autres et un discours managérial lénifiant déconnecté de la réalité des ateliers, des bureaux, des universités ou des hôpitaux.
François Daniellou, professeur en ergonomie (la prise en compte des propriétés de l’humain et de son travail dans la conception des systèmes) propose de repenser totalement la notion de « performance » dans l’entreprise : une performance qui serait basée sur l’écoute, le dialogue et la capacité créative des travailleurs et des collectifs. Une remise en cause du sens même du travail alors que stress et souffrances psychiques s’accentuent.
Ce texte reprend des extraits, sélectionnés par la rédaction de Basta !, de l’introduction de François Daniellou [1] prononcée le 19 mars 2009 lors des 16e Journées de Bordeaux sur la Pratique de l’Ergonomie. Vous pouvez le lire dans son intégralité sur le site de la Société d’ergonomie de langue française.
Aujourd’hui, il y a dans l’industrie automobile des femmes et des hommes qui appellent un numéro vert pour savoir s’ils travailleront la semaine prochaine – ils ont travaillé 6 jours en février.
Si la réponse est positive, ils vont être affectés sur un poste qu’ils ne connaissent pas, sur une chaîne qu’ils ne connaissent pas, dans une équipe qui n’est pas la leur. Ils monteront des parties de voiture, soit à une cadence augmentée par rapport à la situation antérieure, soit à une cadence diminuée, mais en tenant trois postes au lieu d’un.
Si l’on n’a pas besoin d’eux la semaine qui vient, peut-être les appellera-t-on d’urgence un samedi. Ou peut-être verront-ils augmenter le nombre de jours de travail en négatif sur leur compteur individuel, c’est-à-dire le nombre de jours qu’ils doivent à l’entreprise, les jours qu’ils devraient rembourser à leur patron s’ils venaient à être licenciés. 88 jours, dans une usine de l’automobile.
La crise sert de laboratoire social à l’envers, la crise sert à tester jusqu’où on peut aller dans la flexibilité.
Le chômage partiel n’est pas un temps de repos, c’est un temps mort, un temps de rupture des solidarités et des ressources collectives, un temps de repli sur soi, où pour tenir le coup face à la peur du lendemain, la cognition humaine peut s’arrêter et concentrer la haine sur le collègue, le voisin de chaîne, qui a eu la chance de travailler deux jours de plus pendant la dernière quinzaine........
http://www.bastamag.net/spip.php?article543