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LBDH : L’Etat Français orchestre la mort de la langue bretonne.

Publie le mercredi 13 février 2008 par Open-Publishing
10 commentaires

Dès la prochaine rentrée, le recteur de l’académie de Rennes veut supprimer l’enseignement du breton dans plusieurs collèges et lycées. Et il l’a fait savoir lors du dernier Conseil Académique des Langues régionales le 15 janvier dernier.

L’UGB (Union des Enseignants de Breton) nous a appris quelques jours plus tard que le Conseil avait voté une motion demandant la réécriture des programmes de langues régionales à l’école primaire. La remise en cause de l’enseignement bilingue ne s’arrête pas aux programmes : dès la prochaine rentrée, le rectorat veut supprimer l’enseignement du breton dans plusieurs collèges et lycées.

Selon la Fédération Syndicale Unitaire : le constat a été fait par tous les acteurs de l’enseignement d’une évaporation inquiétante d’élèves entre le CM2 et la classe de 6ème. Près d’un élève sur 2 ne poursuit pas en 6ème. C’est dramatique à deux points de vue : la langue n’est pas définitivement acquise à cet âge, et c’est un monumental gâchis financier. La cause essentielle de ces abandons est due à la politique des pôles mise en place par le rectorat. Les familles souhaitent une poursuite de la scolarité dans le collège du secteur que le Recteur leur refuse systématiquement. Pour autant, les ouvertures prévues dans les collèges pôles ne se font pas non plus ! Au brevet pour la session de juin 2008, les élèves doivent valider le niveau A1 du cadre commun européen de référence dans l’une des deux langues étudiées au collège (LV1 ou LV2). L’arrêté du 16 mai 2007 précise qu’il s’agit obligatoirement d’une Langue Vivante étrangère. De ce fait, les élèves qui ont choisi le breton comme LV2 n’ont pas le choix.

Il faut rajouter à ce constat sur l’enseignement secondaire l’obstination maladive de l’Education nationale de refuser de manière récurrente l’ouverture de nouvelles classes dans le primaire et cela malgré la demande constante des parents d’élèves. Cette année les exemples sont déjà nombreux : Lorient, Banaleg...

La situation de la langue bretonne est déjà critique : il suffit maintenant au gouvernement et à l’Education Nationale d’arriver à un point de non retour. C’est ce qu’ils nous préparent aujourd’hui.

En 1992, dans le cadre de la ratification du traité de Maastricht, l’article 2 de la constitution française est modifié ; dorénavant, « La langue française est la langue de la république ».

Ce changement est officiellement justifié par l’envahissement progressif de la langue anglaise, mais en pratique, cet article 2 sera et est toujours utilisé par l’administration française pour entraver le développement de l’enseignement des langues minoritaires (volontairement minorisées en fait).

La France, se réfugiant derrière sa constitution, n’a à ce jour toujours pas ratifié la Charte européenne des langues minoritaires, alors que cette ratification est maintenant exigée pour les Etats souhaitant intégrer l’Union Européenne. De même, la France n’a pas signé l’article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’ONU en 1966, ainsi que l’article 30 de la Convention internationale des droits de l’enfant. Ces articles font référence aux minorités nationales et au respect qui leur est dû, dont le respect de la langue. Notre langue, toujours sans statut officiel, reste soumise aux diktats de représentants de l’Etat dont la charge semble davantage de veiller au grain que d’assurer un service public de qualité d’enseignement en Bretagne, se devant au regard des Droits fondamentaux de respecter notre identité.

Le fondement du problème relève d’une « idéologie d’Etat », d’un Etat Français qui nous refuse obstinément le droit de sauver notre langue. Tous les jours, une trentaine de locuteurs de breton disparaissent et l’Etat continue de saborder les initiatives pour les renouveler par l’enseignement de la langue.

La LBDH affirme clairement que la politique linguistique de la France ne changera pas. Le cadre normatif français ne peut admettre de peuples différents ou de minorités nationales au sein de la république et par conséquent ne peut tolérer l’expression de signes incontestables de l’existence de ces « minorités », tels les langues. L’Etat français refuse donc de s’engager à leur promotion quand un accompagnement de leur agonie programmée lui convient bien mieux.

http://www.lbdh.org/

Pour la LBDH M. Herjean

Messages

  • Le breton, c’est comme le catholicisme. Ce n’est pas à l’Etat de les financer.
    Si vous n’arrivez pas à leur parler breton, à vos gosses, et bien le breton va disparaître... Et alors ?

    Un alsacien, athée de surcroît ! Et je dénonce facilement l’application du Concordat, un scandale, tout en défendant le régime particulier de la sécu (on cotise plus et on est remboursé plus, la sécu est même bénéficiaire) ! Quant à l’alsacien, il se porte comme il peut, et tant qu’on le parle, il survivra.

    • Eh ben alors, que l’Etat lâche la Bretagne.

      N’oublie pas que si l’Alsace n’est pas allemande, c’est notamment parce que des bretons ont laissé leur peau pour ça.

      Que vient faire le Concordat là-dedans ?

    • Le breton et le gallo reconnus comme "langues de la Bretagne"
      RENNES (AFP - 23:09) - Le conseil régional de Bretagne a officiellement reconnu vendredi à l’unanimité le breton et le gallo comme "langues de la Bretagne", "au côté de la langue française", dans le cadre d’un plan en faveur du bilinguisme en Bretagne pour sauver les langues régionales.
      Présenté jeudi en session plénière par Jean-Pierre Thomin, président de la commission culture, ce plan fait suite à la volonté affichée par la nouvelle assemblée, à majorité de gauche (PS, PCF, PRG, Verts et autonomistes), de défendre et renforcer la langue bretonne.

    • BREIZ NEVEZActualités ouvrières - 1938 - Noir et Blanc - sonore - 11 min -
      Réalisateur(s) : Anonyme -
      Elément : Film monté - Langue : VF - Pays : France -
      Formats disponibles : 35mm restauré, Vidéo
      Lieux de consultation : Archives Françaises du Film, BNF, Forum des images
      La fête organisée par le P.C.F., à Pont-Labbé, le 7 août 1938.
      Après une rapide évocation de la préhistoire et de l’histoire de la Bretagne illustrée d’images de menhirs et de dolmens, d’églises et de paysages Bretons, Marcel Cachin, en voix off, commente la préparation et le déroulement de la fête du parti communiste dans la capitale du pays bigouden : passage d’une camionnette de l’Humanité sur le port de Lesconil, manifestation et défilé folklorique dans les rues de Pont-Labbé, démonstration de danses et de chants et, in fine, allocutions politiques.
      Après la brève intervention du secrétaire de la région Bretagne du parti communiste (Alain Signor), Marcel Cachin, président des Bretons émancipés, appelle au renforcement des acquis du Front populaire et conclut par une défense de la culture et de la langue bretonne.

    • Le breton, c’est comme le catholicisme. Ce n’est pas à l’Etat de les financer. Si vous n’arrivez pas à leur parler breton, à vos gosses, et bien le breton va disparaître... Et alors ?

      cela n’à rien a voir !!!!

      Le comparez au catholicisme est carrément ridicule.

      Kenavo

      LOLITA

    • Eh ben alors, que l’Etat lâche la Bretagne.

      Voilà une idée qu’elle est bonne ! Vu que la Bretagne n’a aucune centrale électrique sur son territoire, elle serait dans des beaux draps...

      N’oublie pas que si l’Alsace n’est pas allemande, c’est notamment parce que des bretons ont laissé leur peau pour ça.

      Oui... mais faudrait pas oublier que si la Bretagne n’est pas allemande, c’est aussi parce que quelques autres français se sont battus aussi... et il faudrait pas oublier non plus qu’un certain nombre de bretons se battaient de l’autre côté. T’as pas lu "Waffen SS d’Occident", d’Ollier Mordrel ? Non ? Tu devrais, pourtant... on y apprend des choses passionantes...

    • "Entre le 19 et le 26 juin 1940, 114 îliens non mobilisés en raison de leur âge ou de leurs charges de famille rejoignent l’Angleterre. 10 autres les rejoindront un peu plus tard.

      Ces 124 hommes âgés de 14 à 54 ans sont passés en revue le mois suivant par le général de Gaulle à Londres en même temps que les autres engagés de la France Libre : surpris de la proportion de Sénans dans l’assistance de ces premiers volontaires, dont ils représentaient 25 % à eux seuls, il aurait dit alors « L’île de Sein, c’est le quart de la France ».

      Le 1er janvier 1946, le général de Gaulle attribue la Croix de la Libération à l’île de Sein qui, pour ses hauts faits pendant cette Seconde guerre mondiale, recevra également la Croix de Guerre et la médaille de la résistance."

      http://courrierdeslecteurs.blogs.letelegramme.com/tag/Ile+de+Sein

    • Les faits d’armes des sénans sont trop connus pour nécessiter des commentaires, et il n’était pas pour moi question de contester que la Bretagne ait contribué, au même titre que toutes les autres régions, au combat contre le nazisme.

      Ce qui m’interroge, c’est qu’à l’heure de donner un nom à un collège bretonnant, l’association Diwan n’ait pas choisi de l’appeller "Ile de Sein", et lui ait préféré la figure de Roparz Hemon, dont les écrits antisémites (pendant la guerre) et les positions négationnistes (après) sont bien connues. C’est ça que j’aimerais comprendre...

    • Bien envoyé Lolita. Les conseils régionaux et généraux en majorité de gauche, grâce au pouvoir qu’ils ont, devraient instaurer dès la prochaine rentrée scolaire, l’apprentissage à côté du français des langues locales et ce dès le CP, par le biais du jeu, tiens !

      Par contre, j’ai appris cette semaine que l’Etat français octroie de l’argent à l’église en Alsace et Lorraine, spécificité accordée depuis le retour dans le giron français !

      Je suis un peu écoeurée qu’il y ait deux poids deux mesures dans le pays. Si on devait faire pareil dans l’éducation de nos enfants, mais c’est qu’on serait en guerre permanente !

    • PRIMO DIRE QUE LES BRETONS SONT CATHOLIQUE C’EST SE FOUTRE DE LA GUEULE DES CELTES PUISQUE C’EST L’ESSENCE MÊME DE CETTE RÉGION .
      N’OUBLIONS PAS QUE CE SONT LES CHRÉTIENS QUI ONT EXTERMINE ET ASSOUVIS LA BRETAGNE LES CELTES SONT LES VRAIS BRETONS PAS CES PARVENUS SE RÉCLAMANT D’UNE EXTRÊME DROITE GRENOUILLANTE ET PUTRIDE
      LA LANGUE BRETONNE AU MÊME TITRE QUE LE FRANÇAIS ET AUTRES LANGUES (D’OC , BASQUE ETC A UN DROIT SUR CETTE FRANCE QUI A PILLÉE SES VALEURS SES TRADITIONS ALORS OUI LA FRANCE DOIT ASSUMER SES CRIMES LINGUISTIQUES
      QUAND A LA BRETAGNE ELLE NOURRIE LA FRANCE DE PORCS ET AUTRES PAR CES CULTURES AGRICOLES ET D’ÉLEVAGE PORCINS ALORS QUAND VOUS ÉCRIVEZ REGARDER UN PEU LE PARISIANISME ET AUTRE NOMBRILISME EST NAUSÉABOND