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LDH, RESF, ASSOCS ... PERSONNE NE CROIT ARNOSARKO

Publie le samedi 1er juillet 2006 par Open-Publishing
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TOULOUSE (Reuters) - Il n’y aura ni "chasse aux enfants", ni expulsions au cours de l’été, a affirmé Arno Klarsfeld, médiateur national dans l’affaire des sans-papiers dont les enfants sont scolarisés en France.

La Ligue des droits de l’homme (LDH) a toutefois jugé cette annonce "fantaisiste" de la part d’un avocat qui n’a, selon elle, aucun pouvoir ni expérience en la matière, et a maintenu son appel à manifester samedi, en particulier à Paris.

"L’ultimatum du 30 juin n’a jamais tenu. Les familles ont jusqu’au 13 août pour déposer un dossier", a déclaré Arno Klarsfeld à Sud Radio.

"Il n’y aura pas de chasse aux enfants, il n’y aura pas d’expulsions qui seront effectuées cet été", a-t-il ajouté, précisant que de nombreuses familles pourraient bénéficier des dérogations prévues par le ministre de l’Intérieur.

Arno Klarsfeld, dont le rôle est notamment "d’harmoniser" les interprétations des préfectures, a assuré que la circulaire de Nicolas Sarkozy était "généreuse".

Pour la LDH, Nicolas Sarkozy n’a pas voulu assumer la responsabilité de la mise en oeuvre de mesures qui suscitent une vague d’indignation et a chargé l’avocat d’une "petite opération médiatique".

"Les enfants et les familles ne sont protégés ni par la circulaire de M. Sarkozy, ni par les plaisanteries douteuses de M. Arno Klarsfeld", déclare-t-elle par allusion à des propos prêtés à l’avocat sur l’attitude de certaines familles.

"Leur seule protection, c’est la solidarité, la mobilisation des parents, des amis, des voisins, des enseignants, de tous ceux qui prennent au sérieux l’égalité des droits, la justice et l’humanité", ajoute-t-elle.

"UNE GOUTTE D’EAU"

Le Réseau éducation sans frontières (RESF), à l’origine d’un vaste mouvement en faveur des sans-papiers scolarisés, a estimé que le geste du ministre ne représentait qu’une "goutte d’eau", 2.000 personnes étant au départ concernées sur plusieurs dizaines de milliers.

A la veille du début des vacances scolaires, marquant théoriquement la fin du sursis accordé en octobre dernier aux familles expulsables du territoire, la fronde contre le gouvernement s’est amplifiée.

Jeudi, trois dirigeants syndicaux ont appelé Jacques Chirac à oeuvrer en faveur de la régularisation des écoliers sans papiers. Parallèlement, une centaine de personnalités ont signé un texte dénonçant une "chasse aux enfants".

Tant que la loi "ne sera pas changée, nous nous opposerons aux mesures d’expulsion et nous offrirons aide et protection à ces familles", proclament-elles.

Le gouvernement a exclu toute régularisation massive à l’approche des vacances scolaires, insistant sur sa volonté de traiter ces dossiers au cas par cas.

Pour tenter d’apaiser la fronde, Nicolas Sarkozy a cependant nommé Arno Klarsfeld médiateur national avec pour mission d’étudier "les cas les plus difficiles" lors des procédures de régularisation.

Le ministre délégué à l’Aménagement du territoire, Christian Estrosi, un proche de Nicolas Sarkozy, a dénoncé pour sa part "les postures et impostures" des élus de l’opposition qui parrainent des enfants scolarisés d’immigrés illégaux.

"C’est doublement extravagant", a-t-il dit devant les députés après avoir dénoncé les personnalités de gauche qui, a-t-il dit, "appellent les Français à ’violer la loi’".

"Loin des polémiques, des postures et des impostures, le gouvernement agit, lui, dans un esprit de responsabilité et d’humanité", a-t-il lancé.

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