Accueil > LE 29 MAI NOUS AVONS DIT NON... DU 13 AU 18 DECEMBRE ILS DIRONT OUI !

LE 29 MAI NOUS AVONS DIT NON... DU 13 AU 18 DECEMBRE ILS DIRONT OUI !

Publie le dimanche 13 novembre 2005 par Open-Publishing
9 commentaires

de AILBERT Gaétan membre d’Attac Montpellier et de Sud Intérieur Solidaires

"Ils", ce sont les gouvernements des pays riches, dont l’Union Européenne, et les lobbies industriels et financiers qui y sont attachés. Du 13 au 18 décembre 2005 aura lieu la 6ème conférence de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à Hong Kong. A cette occasion, les 148 pays membres vont négocier âprement nos avenirs et nos vies. Le but de l’OMC, des pays riches et des multinationales : ouvrir toujours plus de marchés, accroître les profits des entreprises, enrichir encore plus les riches, appauvrir encore plus les pauvres, contrôler et marchandiser toute chose sur Terre, y compris le vivant et le patrimoine de l’Humanité.

Lors de cette conférence qui terminera un cycle de négociations, entamé en 2001, seront discutés plusieurs accords sur l’agriculture, les biens manufacturés, le droit de propriété intellectuelle et les services. Ce dernier point fait l’objet d’un accord particulièrement dangereux appelé Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS). Il a pour but d’arriver à la libéralisation (et à la privatisation) de tous les secteurs de services qu’ils soient marchands ou non marchands, comme les services publics. Il faut également cité l’accord sur les Aspects sur les Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce (ADPIC) qui permet le brevetage d’une grande partie du patrimoine de l’Humanité, y compris le vivant, par des multinationales et qui pourrait déboucher un jour sur le brevetage du génome humain par des firmes privées.

En fait, le Traité Constitutionnel Européen (TCE) avait anticipé sur plusieurs points les accords de l’OMC, en particulier l’AGCS, et montrait à quel point les visées de l’OMC et de l’UE étaient identiques. Une logique qui fit naître parallèlement la directive Bolkestein.

UNE MEME LOGIQUE : LE TRIOMPHE DU TOUT LIBERAL

Dans ses articles III-314 et III-315, le TCE avait parfaitement résumé la logique de l’OMC et l’avait intégré à son projet constitutionnel « l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres. » (III-314), « La politique commerciale commune est fondée sur des principes uniformes, notamment en ce qui concerne les modifications tarifaires, la conclusion d’accords tarifaires et commerciaux relatifs aux échanges de marchandises et de services, et les aspects commerciaux de la propriété intellectuelle, les investissements étrangers directs, l’uniformisation des mesures de libéralisation, la politique d’exportation, ainsi que les mesures de défense commerciale, dont celles à prendre en cas de dumping et de subventions. » (III-315).

A travers ces lignes, on retrouve le jargon néo-libéral de l’OMC mais aussi les accords qui y sont signés et négociés : AGCS, ADPIC, GATT (sur les tarifs douaniers), MIC (sur les investissements), etc. On y retrouve aussi l’empreinte de l’OCDE qui avait tenté de mettre en place l’Accord Multilatéral sur l’Investissement (AMI- abandonné en 1998 par la France suite aux pressions de l’opinion publique) et dont les mesures dangereuses se retrouvent dans les textes de l’OMC et du TCE. Quand une porte se ferme, les libéraux rentrent par une autre... au mépris du choix des peuples.

UN MEPRIS DE LA DEMOCRATIE

L’OMC cumule les trois pouvoirs - exécutif, législatif, judiciaire - alors qu’elle forme une seule et même organisation. La plupart des négociations se font dans le secret, ignorées par les parlementaires eux-mêmes, sans consultation ou information de l’opinion publique. Elles sont menées par le QUAD, le groupe des pays les plus puissants (UE, Etats-Unis, Canada, Japon), et s’affranchissent des règles de la démocratie mais parfois même de celles de l’OMC convoquant des réunions non statutaires et invitant des pays soigneusement choisis. Et après pressions sur les pays invités, les accords qui y sont signés ont force de loi. Et dans l’ombre, se sont les lobbies industriels et financiers qui établissent les dossiers de négociations des pays riches.

Or, ce fonctionnement anti-démocratique est celui que nous avons refusé le 29 mai. C’est celui de l’UE, de la Commission Européenne, du comité 133 où des hauts fonctionnaires travaillent sur les recommandations, sinon les ordres, des lobbies industriels et financiers et dont les travaux sont cachés aux parlementaires européens. C’est celui que constitutionnalisait le TCE et qui continue d’exister de fait aujourd’hui. Dans le dos des citoyens, se trament à tous les niveaux les politiques qui affecteront nos vies et celles des générations qui nous succèderont, sans que les citoyens ne soient écoutés ni consultés.

BOLKESTEIN PUISSANCE 10

La directive sur les services dite « Bolkestein » est remise sur le tapis européen. Son but : libéraliser les services y compris non marchands, permettre la dérégulation des pratiques fiscales et sociales par la mise en concurrence des pays, des législations et des travailleurs avec à terme une concurrence totale entre les entreprises et la fin des législations sociales (impôts et taxes des entrprises, droit du travail). Le principe : employer des travailleurs étrangers à la législation des pays d’origine. Gérer une entreprise par rapport à la législation du pays d’origine. Et tout cela, contrôler par le pays d’origine et non pas l’Etat accueillant l’entreprise. Mais, dans l’état actuel des travaux et des mobilisations, la directive peine à passer et se limite à certains secteurs. L’Accord Général sur le Commerce des Services en est une version améliorée parce que :

 elle étend la logique de marchandisation des services et des biens communs à l’ensemble des secteurs, y compris l’éducation, la santé et la culture. Seules exceptions, les services dits régaliens comme la police, la justice et l’armée.
 Elle étend les mesures de libéralisation aux 148 membres de l’OMC, et non plus seulement aux 25 Etats de l’Union. Or, l’OMC compte parmi ses membres des pays où les législations (fiscalité, droit du travail, etc.) sont plus avantageuses pour les entreprises, en quête de profits toujours plus importants, que celles des Etats d’Europe de l’Est membres de l’UE. Ainsi, la concurrence fiscale et le dumping social en sont décuplés.
 Le mode 4 de l’AGCS sur la fourniture de services par le mouvement des personnes physiques (les travailleurs) est réglementé de sorte qu’il n’existe quasiment plus de restrictions à l’emploi de travailleurs étrangers dans un pays si ce n’est à s’exposer à des poursuites de la part des entreprises pour obstacles à la concurrence.

L’originalité de la directive Bolkestein est le Principe du Pays d’Origine (PPO). Mais, de fait, l’AGCS conduira à ce principe, soit par la voie des négociations puisque l’AGCS est un traité en perpétuelle négociation, soit par les tribunaux quand les entreprises attaqueront les Etats pour obtenir toujours moins de restrictions à la concurrence comme le maintien par exemple du droit du travail ou du SMIC.

Cette logique était présente dans le TCE, à travers notamment les articles III-134/138/144 et 203 qui prévoyaient la fin des restrictions à libre prestation de services dans l’Union, l’élimination progressive des législations et autres pratiques administratives à l’emploi et au mouvement des travailleurs ainsi qu’à la liberté d’établissement. Des articles qui étaient pour la plupart des copiés collés de ceux de la directive Bolkestein.

LE TRAITEMENT NATIONAL : LA FIN DES SERVICES PUBLICS

Article III-143 du TCE : « Les États membres accordent le traitement national en ce qui concerne la participation financière des ressortissants des autres États membres au capital des sociétés ». Voici une application limitée mais néanmoins dangereuse que proposait le TCE du traitement national. L’AGCS lui en propose une application encore plus menaçante et décisive pour la fin des services publics. L’article XVII de l’AGCS sur le traitement national déclare : « chaque Membre accordera aux services et fournisseurs de services de tout autre Membre, en ce qui concerne toutes les mesures affectant la fourniture de services, un traitement non moins favorable que celui qu’il accorde à ses propres services similaires et à ses propres fournisseurs de services similaires. ».

Pour illustrer le bien fondé du rejet du TCE et l’impérieuse nécessité de mettre fin à l’AGCS, un exemple de ce qu’implique le traitement national. La France dispose d’un service public de l’enseignement supérieur. Il existe également un service privé de l’enseignement supérieur. Selon l’article I de l’AGCS, c’est un secteur libéralisable et qui tombe sous le coup de l’accord de l’OMC. L’Etat français dote de budgets et de subventions ses universités. Si on applique le traitement national. Les concurrents des universités françaises pourront réclamer un traitement égal de la part de l’Etat français sous peine de poursuivre la France pour concurrence déloyale. Or, selon les termes de l’AGCS, la France sera dans son tort. Deux solutions. La première, donner l’équivalent des subventions et budgets des universités françaises aux universités privées concurrentes : financièrement impossible. Deuxième solution : privatiser.

Ce cas doit bien sûr s’appliquer à l’ensemble des services publics et entreprises publiques ou semi-publiques. Verser des sommes équivalentes dans tous ces secteurs aux concurrents privées est tout simplement impossible. C’est donc tout simplement la fin des services publics.

LA TOUTE PUISSANCE DE LA SPHERE FINANCIERE

Le TCE confirmait la puissance et l’indépendance de tout pouvoir politique de la sphère financière à travers notamment l’indépendance de la Banque Centrale Européenne (I-30), la notion d’investissements étrangers directes (III-314, qui permet à des capitaux étrangers de prendre le contrôle de sociétés des autres pays). L’article III-156 parle de lui-même et illustre cette toute puissance : « Les restrictions tant aux mouvements de capitaux qu’aux paiements entre les États membres et entre les États membres et le pays tiers sont interdites. ». Cette mesure empêchait toute taxe de type « taxe Tobin » ou taxes globales qui auraient permis de taxer les capitaux à une hauteur infime et qui auraient pourtant permis de régler les problèmes d’accès aux soins, à l’eau et à l’éducation dans les pays pauvres. Cela confirmait aussi l’impunité des paradis fiscaux qui permettent la perte d’au moins 100 milliards d’euros par an en fraudes et évasions fiscales en France.

L’AGCS confirme la puissance et l’indépendance de tout pouvoir politique de la sphère financière à travers notamment son article XVI sur l’accès aux marchés en cassant les législations restrictives et régulatrices : « Dans les secteurs où des engagements en matière d’accès aux marchés seront contractés, les mesures qu’un Membre ne maintiendra pas, ni n’adoptera [...] se définissent comme suit :

b) limitations concernant la valeur totale des transactions ou avoirs en rapport avec les services, sous forme de contingents numériques ou de l’exigence d’un examen des besoins économiques ;

f) limitations concernant la participation de capital étranger, exprimées sous forme d’une limite maximale en pourcentage de la détention d’actions par des étrangers, ou concernant la valeur totale d’investissements étrangers particuliers ou des investissements étrangers globaux. ».
On note aussi un air de famille entre l’article III-156 du TCE et l’article XI de l’AGCS sur les paiements et transferts : « un Membre n’appliquera pas de restrictions aux transferts et paiements internationaux concernant les transactions courantes ayant un rapport avec ses engagements spécifiques ». L’idée de l’AGCS, comme de l’ensemble des accords libéraux, est de donner une totale indépendance à la sphère financière. Indépendance qui permet aux multinationales de s’affranchir de plus en plus aux législations fiscales et sociales des pays, aux choix des peuples et de déconnecter le politique du monde économique, lui enlevant toute possibilité d’agir dessus.

LA FIN DE LA DEMOCRATIE ?

Si le TCE n’avait pas été rejeté ? Le libéralisme aurait été gravé dans le marbre. La loi de la concurrence et des profits auraient eu plus de valeur que les Droits de l’Homme et du Citoyen. Le pouvoir aurait été confisqué aux peuples et le politique aurait abandonné lui-même son pouvoir à la main invisible du marché (voir l’article III-209). La Constitution européenne aurait eu cours pendant 50 ans, laissant le temps au patronat de fixer les règles nécessaires pour assurer le maintien total et durable du libéralisme. Le « marché » au sens libéral aurait été si omnipotent et incontournable que la possibilité légale de se retirer de l’Union Européenne aurait été irréalisable. Le choix démocratique, le vote n’aurait eu plus aucun sens car une seule politique aurait été constitutionnellement légale : la politique libérale. Une condamnation à perpétuité pour chaque citoyen.

Et bien, il en est de même avec l’AGCS et l’ensemble des accords de l’OMC. Si, légalement, on peut revenir sur une partie des accords de l’AGCS, le pays devra néanmoins payer des compensations aux Etats et entreprises lésées, ce qui est économiquement et financièrement impossible. C’est ce qui fait dire au directeur AGCS de l’OMC, « cet accord est irréversible ». Or, le principe de la démocratie, c’est la réversibilité des choix. Qu’un peuple puisse à chaque élection changer de politiques. Qu’il puisse se déterminer tout seul en ayant comme seule contrainte le respect des droits simples et incontestables de l’Homme et du Citoyen qui sont la liberté, la dignité, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

En s’insinuant dans tous les aspects de la vie, en violant les principes vitaux de la démocratie, des biens communs et du patrimoine de l’Humanité, l’OMC nous condamne à vie ainsi que les générations futures. Et ce, aux profits des multinationales et des grandes fortunes. N’était-ce pas David Rockfeller qui déclarait « Quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire ».

Le 29 mai 2005, nous avons refusé ce monde là. Nous avons exigé la dignité et la démocratie. Mais nous devons encore exiger le respect de nos choix. Du 13 au 18 décembre 2005 à Hong Kong, ils vont dire OUI ce à quoi nous avons déjà dit NON.

ALORS ENCORE UNE FOIS DISONS NON...

NON A LA FIN DES SERVICES PUBLICS !

NON A LA FIN DU DROIT DU TRAVAIL !

NON AUX SALAIRES DE MISERE !

NON A UN MONDE OU LE CITOYEN N’EST QU’UNE
RESSOURCE HUMAINE NON RECYCLABLE !

OUI A UN AUTRE MONDE PLUS JUSTE !

LE 29 MAI NOUS AVONS DIT NON

Messages

  • Dans la nuit du 16 au 17 juin, lors d’une conférence de presse commune avec M. José Manuel Barroso, président de la Commission, et M. Josep Borrel, président du Parlement européen, le président en exercice du Conseil européen, le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a ainsi pu tenir ces propos surréalistes : « Je veux croire obstinément que ni les Français ni les Néerlandais n’ont rejeté la Constitution. » Le report de l’échéance des ratifications, du 1er novembre 2006 à la mi-2007, et le rendez-vous convenu en juin 2006 pour faire le point sur les débats nationaux à leur sujet ont déjà conduit à l’ajournement pur et simple des référendums prévus au Danemark, au Portugal, en République tchèque, en Pologne et au Royaume-Uni. Qu’à cela ne tienne, a poursuivi M. Juncker, « le processus de ratification doit continuer » ! Pourquoi ? « Parce que les électeurs – et c’est pourquoi nous avons besoin de cette période d’explication et de débat – n’ont pas compris que le texte du traité constitutionnel, la nature du traité constitutionnel visaient à répondre à leurs préoccupations. »

    Puisque les votes « non » étaient seulement des votes « oui » qui s’ignoraient, un peu de « pédagogie » devrait remettre les choses en ordre… On aurait cru entendre ou lire ces éditorialistes français, littéralement assommés par le refus des électeurs de se plier à leurs injonctions, et qui continuent, « obstinément » eux aussi, à faire campagne pour le « oui » plusieurs semaines après le vote du 29 mai

    Bernard Cassen


    ILS SONT TOUS SOURDS !!!!!

    Comment faire pour que rententissent nos voix ?

    Mêmes les médias refusent de s’en faire l’écho, eux pourtant si attachés à l’audimat !!
    C’est dire si nos revendications représentent un danger colossal pour les privilèges de quelques uns et leur volonté inconditionnelle de nous bourrer le crâne.

    Isabelle

    • je vous rejoins Isabelle et lorsque M.Giscard d’Estaing affirme que le problème de la constitution européene sera réglèe lors des présidentielles de 2007, il part du principe que si les Français élisent un président partisant du oui cela signifiera pour lui que le électeurs ont enfin compris et que le réferendum du 29 mai remis en cause
      Alors ne nous trompons pas les présidentielles 2007 seront bien un choix à faire pour la France et pour l’Europe mais j’ai la frousse que les électeurs ne le comprennent pas
      Nicole

    • l’élection de 2007 (ou peut-être avant, vu l’état de délabrement de l’appareil d’Etat) est certainement une fenêtre de tir politique, même étroite, pour le "mouvement social", mais ce moment politique doit se construire chaque jour et je constate que les journées qui passent sont (pour moi) proprement illisibles !
      le 4 octobre : belle mobilisation des salariés sur fond d’unité syndicale...
      le 8 novembre : faible mobilisation à l’appel(?) de la CGT et des partis de la gauche radicale (l’autre gauche est-elle de gauche ?) contre la privatisation d’EDF
      vote des militants socialistes : ils n’ont rien appris des faits et de l’histoire, ils reconduisent les socio-libéraux !
      allemagne : il n’y a plus de gauche ! le SPD se dissout pour...dix sous !
      banlieues : le FN se frotte les mains, de villiers tremble de joie, sarkozy salit tout ce qu’il dit, chirac et villepin jouent la stratégie de la peur, les socialistes se taisent...

      bon, je continue quand même à penser que la désespérance qui habite trop de gens modestes, humbles et humiliés doit trouver une expression politique radicale, mais il faudrait que chacune et chacun comprenne (bobos, intellos, bourgeois, fonctionnaires et assimilés, cadres d’entreprise, retraités avec le sous, étudiants-pouvant-se-payer-leurs-études, etc...) qu’il est responsable moralement de tout ce qu’il peut changer (à hauteur de ses possibles).

    • Le vieux gredin (Giscard) maneuvre toujours et indique la marche à suivre pour les présidentiables estampillés antidemocratiquement corrects...

      C’est vrai que la crainte nous saisit de voire une droite de droite et une gauche de droite d’accord sur l’essentiel , le recul de la démocratie et la destruction des conquêtes sociales en Europe.

      Cette crainte est partagée probablement par la majorité de la population européenne, et bien + qu’une crainte la logique précursive au TCE est à l’oeuvre depuis longtemps en Europe avec les effets destructeurs qu’on connaît...

      Le problème vient de la recherche d’une expression politique de cette résistance, de cette défiance qui s’est exprimée lors des referendums neerlandais et français, lors des élections allemandes (majorité de gauche, poussée du Linkspartei et crise dans le SPD), lors des elections polonaises, dans les secousses enregistrées en Grande-Bretagne, dans les bouffées de colère des mouvements sociaux en Europe, et en Norvege (où une Union de la gauche a été portée au gouvernement )...

      Réunir en Europe et dans chaque état les forces disponibles à une politique claire, de gauche, en faveur des travailleurs, des travailleurs sans emploi , des travailleurs âgés, c’est possible et à portée de main, une force qui repasse le contrôle de l’économie dans le champ de la démocratie, qui met sous contrôle démocratique les comissaires européens, les représentants de l’UE dans les instances internationales , c’est possible...

      En France les choses devraient être simples :

      * Une partie des revendications à avancer, une partie de l’orientation à propulser est l’inverse du projet TCE. L’orientation est apparue en filigramme dans la campagne du NON de gauche de façon relativement précise, sans que ce soit un programme révolutionnaire ou réformiste mais une orientation de combat.

      * Aucune des positions à defendre ne doit faire rougir ailleurs en Europe... Si une avancée est proposée ici elle doit l’être également ailleurs en Europe (Retraite, durée du travail, défense des travailleurs sans emplois, SMIG, minimas sociaux, libertés, poussées démocratiques, referendums d’initiative populaire, ecologie, etc)...

      La gauche du PS, le PC, la LCR, la gauche des Verts, une partie des altermondialistes, de LO, des anars doivent s’y mettre, pour une bataille du concret afin de répondre au vide politique actuel.

      Copas

  • ILS SONT FORCEMENT SOURDS !

    Ils ne peuvent pas entendre ce que disent les peuples de France, des Pays Bas, ou d’ailleurs en Europe. Comme disait quelqu’un sur une autre partie du sîte, ils n’habitent pas dans l’un des 25 pays, ils habitent le CAC 40 et autre NASDAQ... etc.
    Mais nous ont a été adultes le 29 mai et le 1er juin... Et on a été adultes le 4 octobre... Alors on va continuer à être adultes et on va travailler à une autre Europe, celle des peuples solidaires et non pas concurrents !

    Tous ceux qui nous prêchent le social-CAC40 ou le libéral CAC40 ou le démocrate CAC40 on doit les empêcher de nuire : leur retirer toute confiance.
    Il faut travailler à un projet alternatif, en définir les contours et ensuite on trouvera des personnalités porteuses de ce projet.

    Oui c’est la course aujourd’hui pour nous museler ou pour que nous en sortions.

    Alors ne perdons pas de temps et occupons le terrain, large, large !

    NOSE

  • vous dites Copas : ...Le problème vient de la recherche d’une expressions politique de cette résistanc.. ; c’est possible et à porteé de main...
    puis , .. En France les choses devraient etre simple :... sans que ce soit un programme révolutionnaire ou réformartiste mais une orientaion de combat.. et vous dites que les "gauches suivantes devraient s’entendre : Bon je veux bien et pour moi cela serait un idéal mais voyez vous très lointain car :

    1) LA GAUCHE DU PS : le programme pour certain c’est d’établir une 6EME république comment
    on ne sait pas .. veulent-ils nous rétablir un clone de la 3EME OU 4EME république ? Les autres, je n’arrive pas à savoir leur projet pour une république qui est formée de différents composants, OK Je suis une béotienne. Jpendant tous ces événements ils sont restés en hibernation bien au chaud dans leur motion et on les a vu se réveiller pour comptabiliser leus score respectif sans réagir que ce n’était pas les électeurs Français qui avaient votés mais que 120 000 adhérents. vous avez raison COPAS JE DOIS LEUR FAIRE CONFIANCE ;

    2° LE PC Ils m’ont fait rever quand ils se trouvaient HORS du gouvernement mais lorsque ils se sont trouvés DANS je suis redesscendue sur terre

    3°-LCR : Révolutionnaires, ils sont contre tout et se refusent à amener une proposition équitable pour la République

    4°- LA GAUCHE DES VERTS ; ce parti est tellement brouillon que l’on arrive pas à déterminer qui est qui ou qui fait quoi

    5°- LES ALTERMONDIALISTES : OK mais veulent-ils construire ou garder leur retrait (que je ne critique pas au contraire) pour garder une sorte de contre pouvoir

    6°- LO : alors là escusez-moi cela fait 37ANS que j’entends le meme discour ce n’est plus une idéologie politique c’est une religion avec ces dogmes

    Ce constat, vous pouvez comprendre me fait quand meme flipper
    Et lorsque je lis NOSE qui écrit que l4on doit travailler à un projet alternatif et trouver des personnalités porteuses de ce projet ..

    jE CONTINUE a flipper Nous sommes fin 2005 et vous Copas et Nose vous allez me faire croire que d’un coup de baguette magique il va arriver "des personnalités porteuses d’un projet" oui c’est vrai à 53ANS je crois toujours au Pére Noel.. et ce soir j’ai le bourdon.

    Nicole

    • Les partis politiques ne sont que l’expression de courants dans la société, de mouvement et d’experiences diverses.

      C’est bien la toile de fond et l’arrière plan de ce qui se passe dans le pays, les évolutions des gens qui font que la gauche du PS a mené campagne pour le non au referendum contre la volonté de la direction du PS.

      Qui ont fait que le PC semble se détacher d’une logique gouvernementale qui a été à l’inverse des interets du monde du travil

      Qui ont fait que la LCR tend maintenant la main aux autres (un petit détail sur les gens qui sont contre tout et qui ont été, qu’on le veuille ou non, très militants et engagés dans des transformations sociétales, dont chacun bénéficie vous et moi).

      LO est dans les entreprises, et on discours est moins esotérique que bien des discours pour les populations. Insuffisant pour moi, trop sectaire également surement.

      On fait avec ce qu’on a , il n’y a que ça en stock. Je n’ignore pas les limites des uns et des autres, mais je crois que nous pouvons maitriser et améliorer celà...Il ne faut pas tout voir en noir.

      On trouve dans les verts nombre de gens qu’on trouve dans des combats de société.
      On trouve au PC nombre de gens qu’on retrouve dans les entreprises et essayent de faire avancer les choses
      On trouve dans la LCR des gens qui se sont toujours trouvés aux côtés de ceux qui étaient opprimés et exploités, quelqu’en soit le prix
      On trouve dans LO des gens aux petits matins blèmes qu’on voit vendre le journal à la porte de certaines entreprises.
      On trouve des alter-mondialistes qui effectuent un très grand travail pour comprendre le monde et lutter contre des orientations inhumaines à l’echelle planétaire...

      Pour l’instant, comme partis nous avons le PC et la LCR qui sont prèts à aller de l’avant. Ce n’est peut-être pas la pureté la plus absolue.
      Mais ça vaut le coup d’être soutenu. Non pas comme alliance tête à tête, association de malfaiteurs, mais sous regard et sous controle de tous.

      C’est possible,

      Copas

    • Nicole,

      Je partage vos vues sur certains des partis d’extrême gauche qui restent englués dans des représentations passéistes ou des bagarres de chapelles (ou plutôt de cellules).

      Je suis moins d’accord avec vous quand vous semblez appeler le mouvement altermondialiste (j’ai surtout traduit par ATTAC) à franchir la barrière pour entrer dans l’arène électoraliste. Je suis de ceux qui pensent que ce serait une erreur fondamentale. Ce mouvement, qui est très jeune, a réussi le tour de force de véritablement rassembler des dizaines de milliers de personnes qui avaient délaissé la politique devant des spectacles aussi pitoyables que celui que donne le PS à l’heure actuelle.

      Le mouvement altermondialiste veut faire de la pédagogie et travailler sur l’opinion qui a été soumise à un pillonage sans trêve de la part des lobbies libéraux de toute sorte (à commencer pa celui de la presse française). C’est dans ce rôle qu’il a déjà enregistré des victoires, et qu’il doit à mon sens continuer à oeuvrer (essayons d’imaginer le résultat au référendum pour le TCE sans la dynamique altermondialiste...). Les partis politiques suivront, ils sont par nature purement opportunistes.

      Quant au projet de 6ème république, j’ose vous signaler qu’il est très clairement exposé dans le dernier ouvrage d’Arnaud Montebourg. Je vous invite à vous y reporter, c’est un projet qui est tout sauf fantaisiste.

      Theoven

    • DE NOSE À NICOLE...

      Bien sûr qu’il y en aura des personnalités porteuses, not’ Nicole...
      Y a 63 millions de françaises et de français... en France (sans compter ceux qui sont ailleurs).
      Si, comme moi, vous croyez en la démocratie, au lieu de ne voir que les éléphants ou les zapatéristes qui cachent la démocratie, au lieu d’attendre le "sauveur suprême", vous ferez confiance à celle ou celui ou ceux que nous aurons été capables de mandater à travers les forums et les luttes d’ici 2007.
      C’est pas plus compliqué que çà.
      Rappelez vous Brecht qui disait à l’ouvrier et à la ménagère "apprends pour pouvoir diriger"...
      Il faut que çà soit comme çà parce que c’est la seule chose qui soit juste.
      Ceux qui tentent de faire croire que tout est très compliqué c’est pour nous dire dans la foulée que seuls ceux qui "savent" peuvent faire, et bien sûr ceux qui savent c’est eux et nous on est des cloportes...
      Ils veulent garder le pouvoir pour eux : y cliquent à droite, y cliquent à gauche, y cliquent tout droit et y zy sont !
      Nous on veut que ce soit le peuple qui l’exerce !!!
      C’est-y pas çà la démocratie ?
      C’est-y trop subversif pour qu’on l’accepte ?

      NOSE