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LE NUCLEAIRE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ?
Publie le vendredi 12 janvier 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations - www.sortirdunucleaire.fr
Communiqué du jeudi 11 janvier 2007
Samedi 13 janvier 2006
Nucléaire : contre la construction du
réacteur EPR, des chèques géants de
3,3 milliards dans 45 villes de France
Samedi 13 janvier 2007, dans 45 villes de France, le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif Stop-EPR transporteront, par exemple dun centre des impôts à une agence EDF, des chèques géants de 3,3 milliards d’euros : il s’agit du prix du réacteur nucléaire "EPR" que le gouvernement et les multinationales EDF et Areva entendent construire à Flamanville (Manche), contre l’avis de la majorité de la population française et européenne.
Une étude commandée par le Réseau "Sortir du nucléaire" (*) montre que, investie dans des plans d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables, cette même somme permettrait de dégager au total (en cumulant les économies ainsi réalisées et les productions) deux fois plus d’électricité tout en créant quinze fois plus d’emplois (**).
Par ailleurs, la construction d’un premier EPR, en Finlande, a officiellement 18 mois de retard, officieusement 2 ou 3 ans voire plus du fait des déboires techniques qui s’accumulent. Faut-il vraiment renouveler en France ce désastre industriel ?
Le 17 mars 2007, à un mois du premier tour de l’élection présidentielle, le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif Stop-EPR organisent 5 manifestations simultanées (à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon, et Toulouse), pour marquer les esprits et obtenir des candidats l’annulation de la construction de l’EPR à Flamanville en Normandie ou ailleurs. Dautre part, dans le cadre dune campagne nationale du collectif Stop EPR, les citoyens sont invités à ne pas voter pour un candidat qui ne se prononcerait pas clairement pour labandon de lEPR.
Contacts :
– Mobilisation nationale : Stéphane Lhomme (Réseau "Sortir du nucléaire") : 06.64.100.333
– Contacts locaux : voir liste des actions ci-dessous
(*) http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/brochures/courant-alternatif/etude-complete.pdf
(**) Officiellement, l’EPR ne créera que 300 emplois pérennes. L’investissement dans l’EPR ne créerait donc qu’un emploi pour 11 millions d’euros !
Toulouse
15h Place du Capitole
Frédéric Boutet 06 71 50 01 40
fred.boutet@wanadoo.fr
Saint-Girons (09)
10h-13h place du Marché
Christine Manoudian
0561901729
cmanoudian@free.fr
Millau
10h devant le Trésor Public
place des Consuls
Philippe Tellier 05 65 60 23 28
philippe.matet@wanadoo.fr
Cahors
10h préfecture
place Chapou
Jean-Luc Vialard
06 09 71 64 03
sdnlot@free.fr
Figeac
10h centre EDF
Jérôme Sales
05 65 40 73 85
jeromes46@yahoo.fr
Agen
14h place Wilson
A.Crouzet 06 53 95 82 31
monique.guittenit@free.fr
Bordeaux
11h30 - devant la Mairie
Stéphane Lhomme
06.64.100.333
tchernoblaye@free.fr
Saintes
11h devant la sous-préfecture
ACDN contact@acdn.net
06 73 50 76 61
Angoulème
11h EDF, 9 route de Bordeaux
06 30 68 96 87
lesverts16@wanadoo.fr
Cognac
14h30 - EDF
rue Henri Vorpsal
06 72 89 00 25
lesverts16@wanadoo.fr
Nantes
10h15 Trésorerie Générale
4 quai de Versailles
Karine Plantier 06.26.96.17.67
karineplantier@free.fr
Ancenis
10h30 devant la Trésorerie
Générale (Quartier Rohan)
Luc Leconte - 06 84 93 94 99
luc-leconte@club-internet.fr
Rennes
10h30 agence EDF, rue d’Orléans
Jocelyn Peyret02 23 46 10 13
jocelyn@stop-epr.org
Vannes
10h30 devant la mairie
Place Maurice Marchais
Alain Rivat 06 67 67 27 74
alain.rivat@sortirdunucleaire.fr
Brest
14h30 Hôtel des impôts
rue Duquesne
Christian Bucher 06 18 85 13 16
les.verts.brestois@infini.fr
Saint Lô
10 h 30 devant l’office de Tourisme
sur le marché de St Lô
Jacky Hebert 06 77 82 33 55
hebjack@wanadoo.fr
Vitré
11h - Agence EDF
Route de guerche
Jacques Le Letty 02 99 75 22 04
jacques.leletty@irpa-bretagne.org
Le Mans
De 9h00 jusqu’à 17h00
Rond Point parking de l’Arche de la Nature
Denis Lefranc 06.70.25.57.51
Denis.lefranc72@wanadoo.fr
Angers
15H place du Ralliement
sortirdunucleaire49@wanadoo.fr
06 73 02 73 03
Cholet
15h Place Travot
Pascal Varin 02 41 55 41 39
pascal.varin@neuf.fr
Laval
11h - Place du Marché
Jean-Yves Rossignol 06.18.40.89.22
jean-yves.rossignol@club-internet.fr
La Flèche
10h devant la Trésorerie (près de la poste)
Martial Château 02 43 94 72 88
martial.chateau@wanadoo.fr
Flers de l’Orne
11h pl Ch de Gaulles
(rond point des cinq becs)
Liliane Quetron 02 33 35 83 13
lilianequetron@aol.com
Fougères
10h devant le Tribunal
Places Aristide Briand/Place d’Armes
Pierre Bérhault 06 74 47 52 10
berhault.pm@gmail.com
Alençon
10 heures place Lamadeleine
Alain Bertin 02.33.26.76.32
alain.bertin@voila.fr
Cherbourg
11 h - EDF, croisement boulevards
Mendès-France et Schuman
Didier Anger 06.80.23.39.45
paulette.anger@wanadoo.fr
Caen
15h de la Trésorerie générale
7 Bd Bertrand
Alain Gruénais 06 14 34 78 91
Châteauroux
11h30 place de la mairie
Alice Creskens 02 54 07 61 33
alicecreskens@voila.fr
Rosny-Gagny-Villemomble
15h RER Le Raincy-Villemomble
Eric Beal 06 82 36 15 15
vertsrosny@laposte.net
Cergy Pontoise
15h, parvis de la péfecture
devant la tour EDF
Henri leblanc 06 81 26 12 64
leblanchenri@aol.com
Paris
14h à 17h - devant l’agence EDF
70 boulevard Barbès 75018 Paris
Métro Château Rouge
Nicolas Depret 06.71.31.60.48
Soissons / Château-Thierry
MJ Potin 06 08 88 46 19
potin-ym@wanadoo.fr
Amiens
14h/17h, agence EDF, rue des 3 cailloux
Françoise Maréchal 03.22.52.12.49
marechal.francoise@cegetel.net
Lille
14h15 - café citoyen, place
du vieux marché aux chevaux
Sophie Vergne 06.19.96.69.99
sophievergne@yahoo.fr
Strasbourg
14h place Kléber
Rémi Verdet 03 88 97 98 84
resamine@wanadoo.fr
Jean-Marie Brom 06 08 98 79 40
jean-marie.brom@wanadoo.fr
Guebwiller
14h30 Place de lHôtel de Ville
Pierre PHILIPPE 06 71 02 10 00
Pierre.Philippe@rotex.fr
Lauterbourg
11h devant la trésorerie
26, Rue du Général Mittelhauser
Arnaud Schwartz 03 88 05 08 26
schwartz_a@yahoo.com
Turckheim (près de Colmar)
14h30 agence EDF
8 route des trois-épis
Christian Zerr 03.89.77.46.64
zerr.c@wanadoo.fr
Nancy
14h00 centre des impots
45 rue Sainte-Catherine
steph165@gmail.com
06 72 55 56 96
i.guillaume@free.fr
06.33.79.05.91
Bar-le-Duc
14 H 30 devant EDF
(près du lycée Poincaré)
Contact : CDR 55
03 29 45 11 99
michel.marie8@wanadoo.fr
Joinville
14 H 30 devant la mairie
Contact : Cedra 52
03 25 04 91 41
michel.marie8@wanadoo.fr
Chalon sur Sâone
15h rdv Maison des syndicats
Guy Lereuil
lereuilsivignon@wanadoo.fr
Lyon
11h, Banque de France et Agence EDF voisine
14 rue de la République Lyon 2°
Patrick Monnet04 72 35 97 23
monnet.patrick2@wanadoo.fr
Aubagne
10h cours Foch puis EDF
Carmen Heumann 04 42 03 84 41
ecoreseau@club-internet.fr
Document
Fermeture de 7 réacteurs au 1er janvier 2007 :
le déclin inexorable du nucléaire est amorcé
Ce 1er janvier 2007, sept réacteurs nucléaires ont cessé définitivement de fonctionner : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie)
Il ne s’agit là que des prémices d’un déclin inexorable de l’industrie nucléaire mondiale, parfois présentée a tort comme faisant son "grand retour" alors qu’elle est en réalité menacée de disparition.
Ainsi, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré : "la tâche principale de l’industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu’on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d’électricité." Or, la seule chose qui soit certaine est la fermeture, d’ici 2025, d’environ 250 réacteurs nucléaires sur les 435 en fonctionnement actuellement sur la planète. Et la fermeture des autres arrivera dans les deux décennies suivantes. Par contre, la plupart des nouveaux réacteurs annoncés restent pour le moment très virtuels.
Illustration à travers quelques exemples :
– Grande-Bretagne
22 des 23 réacteurs actuels seront fermés en 2023. Certes, M. Blair annonce des projets de nouvelles centrales, mais il est un des seuls à soutenir cette idée, face à une opinion publique qui y est très défavorable. Qui plus est, M. Blair a annoncé que les éventuelles nouvelles centrales devraient être construites par des entreprises privées... sans subventions de l’Etat. Or, le nucléaire ne s’est développé que lorsque des Etats lui ont consacré d’immenses sommes d’argent public (sans jamais demander leurs avis aux citoyens, mais cela est encore un autre débat). Il est vraisemblable que, vers 2020, le nucléaire représentera moins de 1% de l’énergie consommée en Grande-Bretagne.
– Russie
Vladimir Poutine annonce de nombreux nouveaux réacteurs nucléaires, mais il est bien moins loquace concernant la fermeture prochaine des 31 réacteurs actuels : "Tous nos réacteurs (opérationnels) s’éteindront dans dix ans. Pour éviter le "gel" du secteur nucléaire civil, il nous aurait fallu construire 1,5 réacteur par an depuis longtemps" a expliqué un membre d’une délégation du Kremlin en visite aux USA (cf dépêche de l’agence RIA Novosti du 7 décembre 2006).
– Europe centrale
Les quelques vingt réacteurs nucléaires de ces pays, pour la plupart anciens et de technologie soviétique, sont promis à une fermeture prochaine. Les pays Baltes et la Pologne se sont associés pour essayer de construire un réacteur nucléaire. Loin d’être un élément du supposé "grand retour" du nucléaire, ce projet vise seulement à essayer de compenser la fermeture avant 2009 du second réacteur d’Ignalina (Lituanie), le premier étant... déjà fermé.
– USA
Aucune commande de réacteur n’a eu lieu depuis l’accident nucléaire de Three Mile Island (1979). Depuis, la durée de vie des 103 réacteurs en activité est régulièrement prolongée (jusqu’à 60 ans pour certains), augmentant considérablement le risque d’accident. Le Président Bush a certes signé en juin 2005 des dispositions pour attribuer de fortes sommes publiques aux compagnies privées qui construiraient des réacteurs nucléaires, mais aucun projet ne semble se concrétiser et le processus pourrait être remis en cause du fait de l’alternance du pouvoir avec les Démocrates. Et, même si certains projets se réalisaient , ils seraient très loin de compenser la véritable bérézina qui frappera l’industrie nucléaire des USA lorsque les vieux réacteurs fermeront enfin. (Il faut espérer que ce ne soit pas après une catastrophe nucléaire).
– Asie
C’est dans cette région du monde que les projets semblent (hélas) les plus sérieux. Ainsi, la Chine est parfois annoncée comme "le nouvel eldorado" du nucléaire parce qu’elle entend construire 30, et peut-être 40 nouveaux réacteurs. Rien ne permet de penser qu’ils seront tous construits (tant les investissements financiers nécessaires sont immenses) mais, même si c’est le cas, la Chine produira alors "royalement" 4% de son électricité avec le nucléaire, soit 0,7% de sa consommation d’énergie. De même, les projets annoncés en Inde, une vingtaine de réacteurs, permettraient à peine à ce pays de couvrir environ 5% de son électricité (1% de sa consommation d’énergie).
Le parc nucléaire japonais, le troisième au monde après les USA et la France, connait de graves problèmes de sûreté, 17 réacteurs ayant même été fermés d’un coup (pour plusieurs mois) en 2003 du fait de la falsification par les exploitants de rapports de sûreté alarmants. L’opinion publique a été très marquée par ce scandale mais aussi par l’accident de Tokaï-Mura en 1999, qui a causé la mort de trois travailleurs et irradié des centaines d’habitants.
– Amérique du Sud
Le Brésil, où ne fonctionnent que deux réacteurs, en annonce 5 nouveaux, mais il est d’abord confronté au problème d’Angra3, réacteur resté en pièces détachées depuis... 20 ans. Idem pour l’Argentine (où fonctionnent aussi deux réacteurs) qui a annoncé en août 2006 un plan nucléaire dont le premier objectif est de terminer la construction du réacteur Atucha 2, commencée... en 1981.
– Dictatures
Ici ou là, des dictateurs pensent se donner du prestige en annonçant la construction d’un réacteur nucléaire. C’est le cas de Kadhafi (Libye), Loukachenko (Biélorussie, pays toujours contaminé par la catastrophe de Tchernobyl) ou de l’Egypte où le fils de Moubarak a le soutien des USA pour la construction d’un réacteur. La Corée du Nord et l’Iran ont chacun un programme nucléaire pour lequel la production d’électricité reste virtuelle, l’objectif étant l’accès à l’arme atomique. En résumé, beaucoup d’annonces pour... fort peu d’électricité.
– Allemagne / Suède
On peut lire ici où là que le plan de sortie du nucléaire en Allemagne serait remis en cause. Ce n’est pour le moment pas le cas mais, de toute façon, le pire qui soit envisagé est de ne pas fermer les réacteurs de façon anticipée. En aucun cas la construction de nouveaux réacteurs n’est envisagée : le nucléaire est de toute façon promis à la disparition en Allemagne. La situation est identique en Suède où la fermeture des 10 réacteurs actuels a été décidée en 1980. Ce plan traîne certes en longueur mais, là aussi, aucun nouveau réacteur n’est prévu et le nucléaire va de toute façon disparaitre. Notons aussi qu’un accident, potentiellement très grave, a été frôlé le 25 juiller dernier à la centrale de Forsmark.
– Finlande / France
Ces deux pays portent les espoirs de l’industrie nucléaire en Europe : ils souhaitent construire chacun... un réacteur, l’EPR du français Areva. Une fois de plus, rien à voir avec un "grand retour" du nucléaire. D’autant que le chantier finlandais, le seul à être lancé, est un véritable calvaire : 18 mois de retard officiellement, au moins trois ans en réalité. Le constructeur Areva perdrait dans l’affaire près d’un milliard d’euros. Qui plus est, l’EPR a été refusé le 16 décembre dernier par les chinois à l’occasion ce qui était présenté comme le "contrat du siècle", la construction de quatre réacteurs. De fait, on ne saurait trop conseiller à la France de renoncer à construire l’EPR prévu à Flamanville (Manche), et d’en reverser le financement vers les économies d’énergie et les énergies renouvelables.
Conclusion :
Le rapport "Facteur 4", remis au gouvernement français en octobre dernier, explique que "l’énergie nucléaire représente 2 % de l’énergie finale dans le monde" et pointe "l’apport finalement marginal du nucléaire" dans la lutte contre l’effet de serre. On ne saurait mieux illustrer le fait que le nucléaire, même s’il impose un danger maximal, a en réalité une place très faible dans l’énergie mondiale. Et, nous venons de le décrire, cette faible part est en déclin inexorable.
La fermeture de sept réacteurs, ce 1er janvier 2007, est donc le début d’un mouvement irréversible vers la disparition de l’énergie nucléaire. Il convient néanmoins de hâter cette disparition avant que ne survienne un nouveau Tchernobyl, mais aussi parce que chaque réacteur en fonctionnement produit des déchets radioactifs qui vont durer des millions d’années, et parce que la prolifération nucléaire vers l’arme atomique est un des pires dangers qui menacent la planète.
Réseau "Sortir du nucléaire"
Messages
1. LE NUCLEAIRE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ?, 12 janvier 2007, 11:39
SORTIR DE L’EFFET DE SERRE & DU DANGEREUX RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE !
Dire que le nucléaire ne concourt pas à la lutte contre le réchauffement climatique en utilisant le fait du pourcentage "limité" de cette production dans le grand concert mondial des émissions de CO2 c’est une malhonnêteté de plus de la part de ceux qui n’en manquent pas pour laisser les choses péricliter.
Il n’est qu’à faire la comparaison entre les émissions en France et en Allemagne (sortie du nucléaire à peu près complètement) "grace" à ses "verts".
Le problème du nucléaire est celui de la sécurité qui n’existe pas dans un système de "concurrence libre et non faussée", avec des producteurs privés. Il est donc posé ici l’exigence d’une maîtrise publique, à l’échelle nationale et internationale.
Parmi les problèmes de sécurité posés, il y a celui des déchets et de la responsabilités de ceux-ci.
D’où nécessité de poursuivre les recherches nucléaires pour une réduction qui approche le plus possible la solution définitive qui paraît être l’énergie de fusion.
En attendant, le surgénérateur était une possibilité que nous avons abandonnée aux japonais alors que nous avions plusieurs dizaines d’années d’avance !
C’est une lourde faute contre l’écologie et contre nos intérêts, commise par les écologistes autoproclamés et autobrevetés.
Mais l’Humanité ne se pose que les problèmes qu’elle peut résoudre. Et elle ne peut résoudre que les problèmes qu’elle se pose... Je suis certain que l’urgence nous conduira (avec quel retard ?) aux passages obligés des vrais défis écologiques : freiner puis inverser les changements climatiques. Mais c’est une tâche pour plusieurs dizaines d’années si ce n’est quelques centaines, maintenant.
NOSE DE CHAMPAGNE
1. LE NUCLEAIRE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ?, 13 janvier 2007, 12:16
Nose, le problème de la sécurité du nucléaire n’est pas seulement lié à des questions de libéralisation ou de privatisation. Faut arrêter de dire n’importe quoi ! Tchernobyl, que je sache, ça s’est passé où et dans quel cadre ? Quand ça a pété, c’est parce que cette centrale russe avait été privatisée ?
Oui, effectivement, quand la privatisation et la libéralisation s’immiscent dans le processus nucléaire, le danger est encore plus grand, nous sommes d’accord là dessus. Mais notre désaccord fondamental est que le nucléaire est de toute manière fondamentalement dangereux, et que le problème des déchets nucléaires est un problème insoluble. Pour la première fois, cette génération est en train de "léguer" aux centaines de générations suivantes des "bombes à retardement" et des déchets indestructibles. Belle avancée humaine !
En fait, Nose, je crois que tu pointe là du doigt l’un des seuls véritables points d’achoppement entre communistes et écolos/alters : le PC (mais peut-être me trompé-je, n’hésite pas à me le dire dans ce cas) me paraît encore être sur une école de pensée favorable au nucléaire, et productiviste, tandis que les écolos/alters luttent contre le nucléaire (et pour les énergies renouvelables) et remettent en question le schéma productiviste classique. En fait, j’ai l’impression (je n’ai pas dit la certitude, note bien) que les écolos ont compris que l’homme devait vraiment repenser sa place dans le système global planétaire, tandis que les communistes pensent encore que l’homme peut dominer et maîtriser sans problème et sans limites son environnement et que le salut ne réside que dans une incessante amélioration des savoirs et des techniques.
Soyons clairs : ne me ressortez pas le classique couplet "halte à l’anticommunisme" (je ne suis pas anti-coco, une partie de ma famille est communiste), tentons juste de définir ce qui, au delà des 95% de choses qui nous rassemblent, constitue les 5% qui paraissent nous diviser. (Et est ce qu’au fond, ce ne sont pas ces petits détails qui font que toi, Nose, tu es à fond derrière MGB - c’est ton droit, et d’ailleurs je ne trouve pas MGB nulle- alors que pour ma part Bové me paraît davantage intéressant et mobilisateur).
Max.
2. LE NUCLEAIRE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ?, 13 janvier 2007, 16:40
CHER MAX, MERCI DE TON TON (=/= TONTON !) MODÉRÉ ET SYMPATHIQUE, COMME POUR TES QUESTIONS OUVERTES...
... J’ai été responsable régional du MNLE (Mouvement National de Lutte pour l’Environnement) et c’est une question que je connais bien que celle des déchets.
J’ai toujours été, comme Marx et Engels l’étaient déjà de leur temps, et comme Jean Jaurès l’était également sensible à la beauté et à la fragilité de notre Terre et des ses équilibres...
Je suis devenu un peu plus tard Secrétaire général national de cette association qui figure parmi les plus importants mouvements écoligistes de notre pays.
Cela me permets de fixer un peu le cadre de notre discussion.
Je te remercie de bien vouloir accepter que tous ceux qui ne disent pas comme toi ne soient pas accusés de "dire n’importe quoi"... ce qui mettrait un terme immédiat au débat, alors qu’au contraire, notre pays a besoin d’un grand débat public, sérieux et approfondi sur cette question de l’énergie.
1. Progrès et productivisme :
La question de l’énergie et de l’environnement a été posée dès le XIX° par Marx et Engels, de même que par Jean Jaurès (dans sa grande "Histoire Socialiste de la Révolution Française" en 6 tomes brochés, parus aux Éditions Sociales)...
Je ne suis pas chargé d’illustrer et défendre point par point le projet politique du PCF. Si je m’y reconnais pour l’essentiel, j’ai aussi ma propre opinion sur un certain nombre de questions. Heureusement d’ailleurs, car il fut un temps où les militants écologistes du parti qui dénonçaient le "productivisme" n’étaient pas compris (et c’est un euphémisme). Le virage est à peu près contemporain du rapport de la CMED/ONU intitulé "Notre avenir à tous", sur la base du rapport de Gro Harlem Brundtland, première ministre norvégienne, paru en français en 1988 dans une édition canadienne ( 454 pages !) et qui fut débattu à Rio de Janeiro.
En 1992, au 1er Sommet de la Terre, il en sortit un document d’orientation intitulé "Un programme d’action : l’agenda 21" (comme 21° siècle), dont le MNLE a été le plus efficace diffuseur dans notre pays...
Il y aurait beaucoup à dire sur le fait qu’il reste 15 ans après, un document d’orientation essentiel pour ceux qui sont conscients des problèmes de ressources et d’équilibres de la planète et de ses habitants.
Donc, pour faire vite, je te dirai que le productivisme a été mis en cause et condamné par le MNLE bien avant de l’être par le PCF qui commençait la critique de l’expérience soviétique...
Toute production effectuée sans souci du devenir des déchets était la cible de notre mouvement. C’est ainsi que la question des déchets ménagers, hospitaliers, industriels, etc. fut une grande bataille pour les militants du MNLE.
2. Les déchets :
Cette grande bataille a donné lieu à un épisode que tu as peut-être oublié, de ton côté : celui de "l’incroyable affaire des déchets allemands" (sous titre d’un chapître écrit par moi-même en 18 pages du livre "Ecolgie et Civilisation" paru aux Éditions de Naturellement, sous la direction de mon ami ingénieur Alain PELOSATO en juillet 1998). J’y relatais l’affaire de la découverte d’un trafic de déchets allemands parmi lesquels des déchets hospitaliers, mis en décharge clandestinement à Fagnières près de Châlons sur Marne en août 1992. L’affaire dura jusqu’à sa conclusion au procès de Dijon en mars 1996. Alors, nous découvrîmes à travers toute la France des filières et des lieux d’enfouissement de déchets si efficacement combattus et "évacués" par les écologistes allemands.
3. Toute industrie moderne est dangereuse :
On pourrait oublier la catastrophe de Feyzin (raffinerie), ou celle de Bophal (en Inde) qui continue de faire des morts autant qu’à Tchernobyl...
La question posée n’est pas de condamner l’industrie mais de prendre les dispositions nécessaires pour limiter voire supprimer les risques.
Alors, Tchernobyl, public et privé...
Faut-il aborder la question avec l’oeil de 1986 ou alors avec celui d’aujourd’hui ?
Bien sûr que Tchernobyl n’était pas une centrale privée. Mais pourrait-on dire aujourd’hui que c’était une centrale publique ?
Les critères d’un véritables service public d’aujourd’hui impliquent un contrôle avec la participation des usagers, ce qui n’était pas le cas en l’occurence. Dans les centrales française il existe des comités de surveillance avec participation des riverains. C’est une instance à développer et à améliorer, certes, mais on est loin chez nous (il faut tout faire pour que le contrôle demeure possible) des pratiques qu’on trouvait en URSS ou aux USA (Tree Miles Island).
4. L’avenir de notre planète est conditionné par la réponse que nous apporterons avec suffisemment de célérité à la question des émissions de CO2 et du réchauffement.
Qu’on le veuille ou non, c’est cela la priorité ! Et aucun moyen de parvenir à la limitation des émissions de CO2 tout en permettant aux pays en développement de sortir de la misère d’utiliser une part des énergies à leur dispositions pour y parvenir.
L’avenir de la planète et celui de l’humanité, de la faune et de la flore, sont indissociables.
"La Charte pour l’Action" adoptée par le 4° Congrès du MNLE en 1991 indique ceci :
"La vie est apparue sur notre planète voici quelques 3 milliards d’années, dans un contexte physico-chimique que nous ne connaissons pour l’instant nulle part ailleurs.
Ce minuscule domaine - dix mètres d’épaisseur de sol nourricier, vingt kilomètres de hauteur atmosphérique, dix kilomètres de profondeur marine - constitue la maison commune de l’immense diversité des vivants.
Elle contient toute la beauté du monde.
Or cette mince pellicule présente des signes accablants de mauvaise santé.
Recherche du profit, productivisme poursuivi au mépris du long terme, course à la puissance d’Etat et au surarmement, inconscience et igorance se conjuguent pour mettre à mal...".
Cela reste mon crédo et une de mes raisons de lutter et de considérer le nucléaire civil sous régime de propriété publique et contrôlé par les représentants du peuple et ceux des usagers comme un moyen transitoire de sortir notre planète du danger qui la guette.
Le nucléaire ce n’est pas que l’EPR, même si ce l’est pour quelques dizaines d’années, mais c’est aussi le surgénérateur (qui consomme les déchets), et plus tard l’inépuisable énergie de fusion.
NOSE DE CHAMPAGNE