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LE PRINCIPE DE PETER

Publie le mardi 6 décembre 2005 par Open-Publishing
20 commentaires

de Le Yéti

RÉPONSE À MICHEL ONFRAY (Philosopher au Karcher)

« Je suis stupéfait : aucune analyse politique, pas de considération sur ce nouveau lumpenprolétariat survivant dans les cités, nulle part les mots qui fâchent et qui expliquent », dites-vous.

Selon le principe de Peter qui veut que chacun tende à s’élever à son niveau d’incompétence, je crains que la société humaine elle-même soit actuellement atteinte de ce syndrome. Je veux dire qu’elle n’est pas du tout au niveau auquel elle pense pouvoir prétendre. C’est ainsi de façon cyclique depuis la nuit des temps. Soudain, les choses nous échappent, s’emballent. Plus personne, nulle analyse, nulle considération, ne sauraient arrêter cette folle cavalcade vers on ne sait quel gouffre. Les commentaires, les explications ne font qu’illustrer l’engrenage qui nous aspire. Elle l’accompagnent, mais ne l’enrayent pas. Pas tout de suite.

Vous parlez des banlieues, de chômage, de misère, de paupérisation... Vous auriez pu évoquer le précipice du Moyen Orient, le retour frénétique des extrémismes religieux, la dissolution des sociétés occidentales... Prenons un exemple près de nous. Je navigue quotidiennement au sein d’une de ces grandes multinationales libérales toutes puissantes. J’assiste jour après jour à l’implosion de ceux qui la composent : les employés et les techniciens accrochés aux dernières bouées qui les sauvent de la précarisation, les cadres qui enfoncent la tête dans une charge de travail stakhanoviste pour noyer leur stress ; et les dirigeants - mais oui, eux aussi - happés par leur "logique de marché" comme des savants fous par leurs créatures infernales. On les croit hautains, cyniques, méprisants. C’est un leurre. Je les croise souvent. Contrairement à ce qu’ils voudraient faire penser, ils ne s’appartiennent plus. Derrière le carcan de leurs costumes sombres, leurs teints blafards, la crispation de leurs traits, ils débitent leurs credos avec le débit saccadé de robots lobotomisés. Ils s’accrochent à leurs richesses comme Harpagon à sa "chère cassette". Tout aussi terrifiés, car sans leurs "cassettes", ils ne sont rien de rien, le vide, le néant.

Je crains qu’il soit vain d’attendre les explications, encore moins les solutions, des intellectuels que vous citez. Eux aussi sont emportés dans le tourbillon. Et j’avoue humblement que je ne me sens pas beaucoup plus brillant. Je m’accroche avec toute l’énergie qui me reste à quelques lambeaux d’espoirs. Figurez-vous que j’en suis à espérer un nouveau Front populaire pour 2007 ! Quand tout montre qu’on n’en a jamais été aussi loin. Et le pire, c’est que je vais continuer à batailler comme un chiffonnier pour cette chimère !

Mais que faire, quelle attitude adopter face à ces déferlements fous furieux ? Expliquer ? Mais tous ceux qui doivent savoir savent et les autres, pris de panique, n’entendent plus ! Observer en restant à distance, avec ce cynisme libertaire dont vous parliez dans votre Politique du rebelle (Le Livre de poche Biblio) ? Mais à distance, on est épouvantablement seul.

Je sens qu’il me faut conclure mon propos, et je n’ai toujours pas trouvé les bonnes réponses à mes questions, aux vôtres et à celles de ceux qui écument sur des sites comme Bellaciao. Ne nous reste, je crois, qu’à vivre du mieux que nous pouvons avec la meute des volatiles de notre espèce. En essayant de nous emparer des trains qui mènent quelques part (même si ce n’est pas longtemps) ; et en usant des deux seules qualités qui en vaillent la peine : l’élégance, qui est l’art de faire savoir aux autres l’importance qu’ils ont ; et l’humour, qui est l’art d’admettre nos limites humaines sans nous apitoyer sur notre sort.

J’oubliais : ne pas perdre non plus l’occasion de botter le cul à la connerie humaine et à toutes ses manifestations. En n’oubliant pas nos propres fesses le cas échéant...

http://www.yetiblog.org

Messages

  • Yéti,

    Nos lambeaux d’espoir c’est notre héritage et nous le porterons jusqu’au bout pour nos enfants, l’avenir de l’humanité.

    Soyons chiffonnier-es en plus de facteur-es humain-es. Rassemblons nos lambeaux encore beaux pour en faire de bonnes couettes chaudes pour l’hiver.

    Liberté, égalité, fraternité, voilà le fil. Le filon.

    On n’est pas obligés de se bagarrer contre ses rêves. Ce ne sera peut-être pas un front, et peut-être pas en 2007. Mobilisation des énergies, mutualisation des compétences et des rêves...

    Pour pouvoir se mobiliser, il faut d’abord tenter d’échapper à la playmobilisation générale en cours (et qui se fait MANU MILITARI, en particulier sur le front du chômage).

    On pourrait y faire quelque chose dans ton bistrot, bien au chaud devant un chocolat : une sorte de lettre pour le facteur humain... i faudrait prendre des notes... t’as un stylo ?

    Au fait, ou en est la Lettre proposée par Isabelle ici-même autour du 11 novembre ?

    Rose

  • Ce monde détruit , décervelle , démoralise et immoralise ses propres dirigeants.

    Plus il inégalise et plus il en demande, son principe de fonctionement est basé sur la course à l’abime.

    Il broie les bourgeois (appelons-les par leur nom) comme le reste de la société.

    Pourtant, le monde actuel n’est pas plus immoral que le précedent. Je sais qu’il y a des adorateurs du passé... Car avant c’était mieux, toujours mieux, surtout quand on avait 20 ans.... (ceux qui ont 30, 40, 50, 60, 70 ans, etc, trouveront toujours que quand ils avaient 20 ans c’était mieux...).

    Nous sommes simplement sur une course à l’abime, où les problèmes s’entassent, les inégalités explosent, les instabilités croissent, le niveau de connaissances augmente, les desordres environementaux deviennent explosifs, ....sans que montre le bout du nez d’une maitrise humaine du cours des choses...

    La sévérité qu’on peut avoir vis à vis des victimes de leur propre système que sont les bourgeois c’est que face aux obstacles rencontrés par nos sociétés ils soient d’un égoïsme monstrueux et réclament, hurlent, exigent qu’on appuie à fond sur l’accélérateur...

    Par ailleurs, la position des intellectuels là dedans n’est plus celle qui existait avant il y a une quarantaine d’années. La hausse fulgurante du niveau de connaissances des populations (contrairement à ce qui se dit ici ou là), de leurs capacités à s’immicer dans des débats qui avant leur étaient inaccessibles relativise completement l’existence d’une couche sociale particulière d’intellectuels.
    Ils n’ont plus l’autorité morale qu’ils avaient auparavant . Le naufrage d’une série d’intellectuels français dans l’aristocratisme, la haine des couches populaires, des discours ethnicistes et racistes, un désir autoritariste (surtout contre les "autres"), montre les derniers soubresauts sordides d’une couche sociale qui fut autrefois flamboyante et finalement facteur de progrès.

    Reconstruire, restabiliser les destins des uns et des autres, de tous et toutes, c’est effectivement se positionner dans une volonté populaire de réappropriation démocratique de la société.

    On parle ici ou là de front populaire ou sous d’autres terminologies, mais comment ne pas noter que dans "Front Populaire" il y a "populaire" et que, dans l’état actuel, il existe des partis qui sont structurés pour n’être sensibles qu’aux interets dominants, le PS en faisant partie, sans que puisse s’exprimer et peser une volonté populaire quelconque.

    Il faut donc avancer avce ceux qui le désirent réellement. Le pas peut être minimal, mais au moins exsitera-t-il, du moment qu’il soit independant et en défense résolue des interets de la majorité sociale.

    Cop.

  • Yéti, vous lire me fait toujours un bien ! mais un bien !

    Ce que vous révélez sur les dirigeants n’est pas un lambeau d’espoir, c’est un flambeau d’espoir ! Ils sont faibles ! Ils ne "dirigent" rien ! Ils s’accrochent à leur cassette ! Ils crèvent de peur !

    Et nous ? La peur, la misère, la tentation du désespoir, aussi, oui. Mais ce n’est pas à notre (maigre) cassette que nous nous accrochons. Lâchons-là ! Lâchons ces faux espoirs de boulot, d’allocations, de miettes tombées de la table des riches. Nous nous accrochons, comme nous l’avons toujours fait, aux mains de nos amis, de nos parents, de nos enfants. Et c’est de ces mains-là que l’espoir va venir. Des mains habituées à la solidarité, au travail, au partage.

    Reprenons-nous en main. Reprenons notre survie, notre vie en mains. Ils n’ont plus de travail à nous "offrir" (déjà, quelle conception horrible !) ? Créons-le, pour nous, entre nous : les besoins sont là : besoin de manger, besoin de soins, besoin d’éducation, besoin d’un toit. Les mains sont là : les nôtres, celles de chômeurs, des exclus du chômage, des gens compétents, professionnels, éduqués, jriches de savoir et de savoir-faire, éjectés parce que "pas rentables" !

    Créons de nos mains notre propre économie, non plus basée sur l’accumulation de richesse, mais sur le partage, la solidarité, chacun selon ses compétences, à chacun suivant ses besoins. Et si la loi ne nous le permet pas, alors fuck cette loi-là ! Ils enverront les flics ? La belle affaire ! Ils nous les envoyent déjà, pour nous forcer à nous terrer dans nos trous. Sortons de ces trous ! Unissons-nous face à eux. Nouveau Front populaire, je ne sais pas, mais front uni, de toute façon. Leur monde, le monde des dirigeants, celui qu’ils ont bâti sur leur cupidité, leur aveuglement leur avarice s’écroule. Laissons-le s’écrouler. Nous n’avons pas besoin d’eux. Nous n’avons pas besoin qu’on nous "donne" un travail : nous pouvons faire le nôtre, celui que chacun de nous sait faire. Nous pouvons en partager les résultats avec tous ceux qui en ont besoin.

    Voilà le flambeau d’espoir auquel moi, je m’accroche !

    Absinthe

    • Chère Absinthe, ça c’est vraiment bien écrit.

      Il en faudra pour porter les flambeaux et il en faudra pour réhabiliter les lambeaux.

      Il y a de la place pour tout le monde, dans le bistrot du Yéti !

      Rose

    • Mr Yeti je vous propose aussi à Sarko avec M. Onfray
      pour représenter l’intelligence ,
      pour ma part je n’ai rien à proposer que affirmer chaque jour
      là ou je travaille et vis :
      que vouloir changer le monde est une utopie magnifique à mettre
      en chantier par tout un chacun
      dire et redire et montrer comment on peut réfléchir autrement
      nos paroles d’espoir et de lutte sont trop souvent salies par ceux
      qui ne sont que dans l’avoir et jamais dans l’ Être !
      Parler haut et clair porter l’espoir tous ensemble,
      Convaincre enfin !

    • Chère Rose, ce serait un honneur. :-)

      Absinthe

  • Dès 1973 le PCF analysait la crise de la société comme "profonde, globale, durable", j’étais à l’époque cadre supérieur dans une banque et j’ai assisté - comme au zoo - à l’accélération de la course du troupeau d’éléphants, dès 1981 "bénéficiaire" d’une nationalisation-bidon qui n’a permis que de restructurer plus rapidement le secteur bancaire avec d’énormes dédommagements aux banquiers Privés, les "copains et les coquins" ont été placés aux postes clefs....et l’emballement a commencé, de plus en plus vite....
    Comme l’avait prévu Marx la concentration après destruction du capital devient capitalisme financier, "çà" absorbe, "çà" fusionne, "çà" tue...de nombreux salariés, ouvriers d’abord, cadres ensuite et dirigeants d’entreprises filiales ou concurrentes...
    la conscience de classe des "hauts-dirigeants" existent bel et bien, ils sont près à se méler à tout se qui rapporte du fric toujours plus vite toujours plus gros...
    près à s’allier avec les mafias aux "mains propres" aux trafics en tous genre...en deuxième main.
    MAIS, MAIS...si nous éloignons notre regard : nous nous apercevons que le Monde bouge aussi dans le bon sens : voir en Amérique Latine !
    Il n’y a aucune raison de désespérer même si nous sommes sur la corde raide.

    Brinquebaler, comme Yeti, il nous faut lutter -quelquefois à contre courant- mais qui aurait pu dire en 1788 que l’avenir allait ouvrir des possibles !!

    "ceux qui luttent ce sont ceux qui vivent" Victor Hugo

    ARLEQUIN

  • Oui il faut espérer une révolution et recommencer à zéro mais hélas je suis bien pessimiste sur l’arrivée d’un tel phénomène, pourquoi ? qu’est-ce qui est le mieux partagé par les êtres humains ? c’est l’envie, la convoitise, la jalousie et l’égoisme : c’est pourquoi à tous les niveaux nous constatons qu’il y a des dominants/ des dominés, des affamants/ des affamés, etc, etc... Regardez-vous dans votre miroir : êtes-vous prêt à inviter un inconnu pauvre à partager votre repas, à offrir une chambre au mal logés ? Vous êtes bien timide et vous ne faites pas grand-chose car vous considérez que c’est à l’état de pallier à ces difficultés sociales...Et vous qui faites partie de la classe moyenne, vous continuez à placer vos économies en actions, ou encore dans l’immobilier, et forcément comme il faut que ce soit rentable vous contribuez indirectement aux licenciements boursiers et aux loyers prohibitifs donc à la misère....
    Commençons donc par tourner le dos à ces attitudes capitalistes qui touchent de plus en plus de petits français moyens...

  • Nous avons tous en commun de regarder ce monde extérieur
    Mais le voit-on vraiment tel qu’il est
    ou bien avec des filtres fabriqués par notre propre histoire ?
    Dans ce monde ou cette société, plusieurs choses nous heurtent.
    Heurtent l’idée (al) que nous avons de la vie, des rapports sociaux, etc.

    Doit-on changer ce monde (et comment)
    ou doit-on changer le regard que nous portons sur lui ?

    Chacun fait ce dont pour quoi il a été programmé

    On réfléchit ou on agit, et parfois on disjoncte ... et on est mal.
    Le karcher, le crasher, je ne sais plus sur qui cracher.

    Karim B.

  • "Je crains qu’il soit vain d’attendre les explications, encore moins les solutions, des intellectuels que vous citez. Eux aussi sont emportés dans le tourbillon. "
    Parfaitement vain, en effet. Quelle misère que d’aller chercher on ne sait quelle clarté parmi ces soi-disant philosophes. Ces gloseurs professionnels occupent le terrain, prospérant sur le manque de mise à jour et de talent des partis politiques...
    Pendant ce printemps de l’action politique et citoyenne qu’a été la campagne du tce, ces gloseurs stipendiés étaient passés sous la table, laissant la place à d’authentiques tribuns politiques, à d’authentiques débats politiques. Nous revoilà revenus aux passions tristes, à la contemplation et la dénonciation de ces astres morts depuis si longtemps que sont Finkielkraut, BHL, Glucksmann...
    Que mille réseaux internet refleurissent comme au temps de la campagne du tce ! Que mille texte précis et affutés déconstruisent et minent l’ethnicisme et le Sarkozysme !
    Vivla Sociale !

    • D’accord ,

      Alors voilà du bien concret de chez "ceux qui feraient mieux de bosser que d’écrire sur les forum".
      Bref voilà encore du texte de moi. Pour essayer de montrer que la situation est grave mais pas desespérée.
      Quoique pas trop confiant, j’ai l’impression que cela va aller mieux. Lire la suite.

      Les entreprises ne fusionnent pas n’importe comment.
      Elles ont une stratégie. Leurs dirigeants sont intelligents mais ils sont devenus trop sûrs d’eux.

      Quelle stratégie ?

      Simple. Efficace. Sans pitié.

      Elle consiste à supprimer tout ce qui ne génère pas de profit, et à le sous-traiter à de petites entreprises.
      C’est cela la métaphore du darwinisme social.
      Les gros bouffent en premier, et laissent gentiment les miettes aux rats qui viendront ensuite essayer de survivre en se battant pour ces miettes.

      La concurrence , c’est ça.

      Les sous-traitants meurent à force de se battre comme de bons capitalistes libéraux.
      Les généraux d’entreprises leurs disent : Bravo soldat !

      C’est la mise en concurrence forcée des moins à même de se débrouiller.

      La fusion des entreprises ne poseraient pas un très gros problème si elle ne s’accompagnait pas de ce qu’on a apprit à appeller "degraissage", comme si c’était pas la grosse bête qui était trop grosse, mais plutôt la grosse bête qui trouvait qu’il y a trop de rat autours de lui.

      Sa stratégie, à la bête : Demander aux rats de l’aider . Leur expliquer que c’est dans leur intérêt d’être de plus en plus travailleur, motivé, nombreux, à se partager les miettes.

      Et pendant ce temps la bête grossit. Et demande aux rats de maigrir, de faire des efforts supplémentaires.

      Des propositions ? D’accord.

      Primo, si vous avez parmi vous des gens qui disent partout qu’il faut bosser à mort pour survivre face à la guerre économique mondiale actuelle, toujours rétorquer que :
      Premièrement, les "guerriers" à la tête des plus grosses firmes qui fusionnent ne meurent que rarement d’autre chose que de vieillesse. C’est une chose qui peut paraitre dérisoire, mais cela donne le ton du débat.

      Secondo, bien affirmer que tout dirigeant, tout responsable qui ne dit pas clairement que la précarité est plus organisée que soit-disant subie par une menace de l’étranger, est un gros menteur. ça vexe.

      Voir les preuves ci-dessous.

      Exemple de mensonge énorme et pourtant pas trop démenti : La chine nous aurait envahi avec son industrie et ses textiles.
      Nuance : des importateurs français on gagné un pognon fou en important des produits à bas prix, sans espoir de concurrence puisqu’il n’y a pas de comparaison entre les couts et la force de production chinoise et celle de la france, pas plus que le sort des travailleurs chinois n’est très enviable.

      Carrefour , c’est français.
      Total , c’est français.
      Les chinois qui travaillent en france sont la plupart pauvre.
      Je renonce à énumérer d’autres exemples.

      La france est un pays riche qui exploite le monde.

      Par conséquent, l’étape 1 , c’est de ne plus accepter sans réagir , en rabachant, en répétant, le discours qui consiste à dire que la france n’a plus d’argent en caisse.
      Faux .

      D’abord, je vous le dit au premier degré, sans humour, l’argent cela n’existe plus au sens physique du terme.
      Avant, il y a longtemps, c’était des réserves d’or qui représentait la valeur de l’argent.
      Un tas de métal. De l’or parce qu’il y en avait peu.

      Le discours des riches était le même que maintenant : pauvres, l’heure est grave. Car l’or manque !

      Aujourd’hui l’argent, ce sont des octets qui circulent. Du rien. Des chiffres comme sur une calculatrice.
      Ce qui compte, c’est le pouvoir de dire "il y a tant d’argent disponible".

      Par conséquent : la gratuité généralisée de certains services publiques pourraient très bien être une politique à mettre en oeuvre, pas une utopie si c’était dans cette direction que les dirigeants VOULAIENT aller.

      Après avoir lu ça, essayez de discuter trente secondes avec un libéral, avec un pro-sarkosy, pro-villepin.
      Il va manquer d’arguments.

      mais discutez surtout avec des élus de gauche. Ils vont être d’accord. Demandez-leurs des garanties.

      Cela s’appelle de la politique.

      Et ça marche.

      jyd

  • Aprés le Front Populaire, y a eu Vichy.
    AA

    • Peut-être qu’après le Front Populaire, il y a eu Vichy ! Mais avant Vichy, il y a eu le Front Populaire !
      Ah, ça commence sérieusement à m’escargasser ce genre de remarques suintant l’aigreur défaitiste. Je ne vous connais pas, vous qui avez fait cette formidable observation, mais pouvez-vous nous dire en quoi elle fait avancer les choses ? Et ce que vous proposez pour sortir de cette flaque d’eau saumâtre ?
      Le yéti remonté

    • « Après le front populaire il y a eu vichy »

      Mais ce brave homme va nous exposer son analyse fine, historique, politique, sociologique et économique, de la filiation directe entre le front populaire et Vichy... J’ai l’intime conviction que ce commentaire ne sera guère brilant, une tartufferie supplémentaire à mettre au compte des serviteurs dociles de l’idiotie du binaire. Mais le fera-t-il ? Évidemment non car derrière cette simple petite phrase mesquine, dénuée de fondement et de raison, au-delà de ce petit trait sournois, ce sophisme imbécile et suffisant, se cache un crétin de la première heure qui doit certainement pousser des hurlements ne serait-ce qu’à la vue d’un « gauchiste », un médiocre qui vitupère contre tout le mythe qu’il a construit, en bon paranoïaque ulcéré et réactionnaire qu’il est, autour de cette notion... Un vil, un veule peut-être, qui vient se gargariser devant ce qu’il estime une menace à ses propres intérêts de mercenaire invertébré des flux financiers et qui agite l’épouvantail de la dictature pour dissimuler au mieux celle qu’il sert et qu’il prétend certainement admirable. L’argument classique des prêtres du néolibéralisme pour qui le socialisme (ou tout projet de société qui ne soit pas basé sur les principes qu’ils défendent) ne peuvent ammener qu’au totalitarisme - oubliant bien entendu, dans leur compte rendu, cette forme particulière d’emprise TOTALE qu’est le néolibéralisme qui entend TOUT réduire à son petit jeu en imprimant sans vergognes dans les fondations de notre société un darwinisme social supposé acceptable CAR « naturel » et prétendument moins dommageable qu’une vraie guerre avec des vraies nations, la violence y étant moins visible et, comble du cynisme, ne brisant finalement que les plus faibles forces exploitables, épargnant les forces vives nécessaire au productivisme le plus délirant (sans compter la déprédation agravée de la biosphère - car pour ces chiens de garde, la guerre est inévitable, la guerre c’est la réalité, autant choisir celle dont on ne verra guère que quelques effets du moment que l’on reste du bon côté de l’ordre dominant). Bel horizon en effet, voilà de quoi nourrir l’affect de révolution...