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LÉGISLATIVES ITALIENNES : la victoire de Niki Vendola dans les Pouilles

Publie le mercredi 6 avril 2005 par Open-Publishing

Berlusconi laisse des plumes

Romano Prodi en embuscade. La débâcle de la coalition de Silvio Berlusconi aux élections régionales italiennes, avec la perte de six des huit régions qu’elle dirigeait, constitue une défaite personnelle pour le chef du gouvernement. Ses alliés n’ont pas ménagé leurs critiques.

Sur les treize régions en jeu, le centre-droit en détenait huit, mais il ne lui en reste plus que deux, la Lombardie et la Vénétie.

Pire encore pour le chef du gouvernement, sa majorité et son propre parti, Forza Italia, ont enregistré une chute de consensus au niveau national, l’opposition de centre-gauche ayant recueilli 52,9 % des voix au total contre 45,1% à la coalition de M. Berlusconi.

Romani Prodi, l’ancien président de la Commission européenne, se pose d’ores et déja comme candidat à la succession de Silvio Berlusconi au poste de président du Conseil. « A travers ce scrutin, les Italiens nous ont demandé de nous préparer à gouverner, à faire avancer le pays », a-t-il déclaré.

« Le résultat des régionales est un signal d’alarme et un message clair et sans équivoque envoyé par les électeurs. Le gouvernement est politiquement plus faible. Pour la majorité, le moment est venu d’être réaliste, humble et sérieux », a reconnu le chef de la diplomatie Gianfranco Fini, également vice-premier ministre et patron de l’Alliance nationale (AN, droite conservatrice), second parti de la coalition de M. Berlusconi.

M. Fini, qui s’exprimait à la télévision publique, a ensuite critiqué ouvertement M. Berlusconi qui avait fait de la lutte contre le communisme un des principaux arguments de sa campagne électorale.

« Je crois que l’on peut battre le centre-gauche dans un an », lors des législatives prévues en mai 2006, « mais pas en disant qu’il y a un danger communiste », a-t-il jugé.

« La victoire de Niki Vendola dans les Pouilles démontre que l’on peut être communiste avec orgueil, de tendence sexuelle diverse de celle de la majorité des Italiens (M. Vendola ne cache pas son homosexualité) et vaincre », a assuré le chef d’AN.

M. Fini avait des raisons d’être particulièrement amer, son parti ayant perdu la présidence du Latium, la région de Rome, qui a un poids très important sur l’échiquier national. Le président sortant du Latium, Francesco Storace, a d’ailleurs qualifié le scrutin d’« hécatombe ».

« Berlusconi est le chef du gouvernement et le patron de la coalition. Si la coalition perd, lui aussi perd », a tranché le numéro deux d’AN, Ignazio La Russa. L’autre vice-premier ministre, Marco Follini, patron des démocrates-chrétiens de l’UDC, a lui aussi ouvertement évoqué une « défaite sans équivoque » sur laquelle la majorité doit réfléchir.

L’AN et l’UDC reprochent en outre à M. Berlusconi d’avoir favorisé les intérêts du parti populiste et xénophobe de la Ligue du Nord d’Umberto Bossi, s’aliénant ainsi de nombreux votes dans le centre et le sud du pays. (reuter)

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