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LES DERIVES DU "MECENAT" POUR LA POLITIQUE CULTURELLE

Publie le mardi 3 janvier 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Dans le livre de l’exposition Vienne 1900, le mégalo PDG de LVMH s’offre une pleine page de publicité : c’est particulièrement grotesque :

"Les valeurs d’excellence et de créativité qui animaient les artistes à Vienne au tournant du 19eme siècle sont celles sur lesquelles est fondé, à l’aube du 21eme siècle le succès de LVHM".

Autrement dit, le millionaire Arnauld et les artistes partageraient les memes valeurs ! Et des gentils clients vont payer 45 euros pour lire ca !

Il s’git d’ un nouvel exemple des dérives du "mécenat" -terme impropre ici- dans la politique culturelle de l’Etat.

Le collectif pour la gratuité pour tous aux musées nationaux revendique :

 la gratuité pour TOUS à tous les musées relevant du service public
 le financement 100% public de la politique culturelle

gratuitemuseesnationaux@yahoo.fr

Messages

  • Nous sommes d’accord sur le principe de la gratuité mais on voudrait connaître la méthode qu’envisage le collectif pour financer les musées qui, beaucoup trop nombreux, engendrent d’énorme frais d’investissement et de fonctionnement. Avec un budget qui n’atteint toujours pas 1% de celui de l’Etat, le ministère de la culture serait bien en peine de faire face aux impératifs, d’autant que, de régulation en régulation, son budget courant s’amenuise au point de faire de cette administration une structure exsangue, frappée de paralysie, sans la moindre capacité d’initiative. La situation est particulièrement grave et les fonctionnaires de ce ministère sont complètement démotivés.
    Alors... financement ???

  • Réponse sur le financement de la politique culturelle :

    Préalable :

    1) Le postulat selon lequel les musées sont beaucoup "trop nombreux" est singulier ..
    2) Le postulat selon lequel les fonctionnaires du Ministère de la Culture seraient "démotivés" est contestable.
    Tant qu’il existera des structures de résistance à l’ordre marchand dans la fonction publique, il n’y aura aucune raison de se résigner à la défaite.

    La question de la lutte est à deux niveaux :
     Au niveau de la politique culturelle, comment les directions syndicales peuvent-elles se satisfaire de la privatisation en cours, dissumulée sous le terme -impropre- de "mécénat" ? Comment la CGT Culture, par exemple, peut-elle soutenir le "mécénat" ?
     Au niveau interprofessionnel, pourquoi les confédérations "échouent"-elle à organiser une résistance plus efficace que la succession de "journées d’action à laquelle on an assisté depuis 2003 ? Que signifie ce refus d’envisager la grève interprofessionnelle et reconductible,par les directions des confédérations ?

    SUR LA QUESTION DU FINANCEMENT :

    Le financement des services publics est une question politique globale.
    La politique culturelle n’échappe pas aux questions budgétaires, qui en dernière analyse, sont d’une simplicité confondante :

    Préférons -nous allouer des crédits à l’Etat pénal (flics, soldats, juges, matons) ou à l’Etat social (école publique , santé publique, service public de la culture, ...) ?
    Il existe des arbitrages à opérer. Si le budget de la culture a toujours été inférieur à 1%, c’est parce que le budget de l’armée est le deuxième poste de dépense de l’Etat. Et quelle est l’utilité sociale de nos interventions au Ruanda, ou en Côte d’Ivoire ?

    Enfin, il existe en France des instruments de poltique fiscale, qui pourraient prendre aux riches pour redistribuer (impôt progressif, impôt sur les sociétés, impôts sur les patrimoines) mais, qu’elle soit labellisée de "gauche" comme de droite, la politique fiscale préfère taxer le travail que le capital.... ce qui produit un manque de recettes fiscales structurel.

  • Je comptais justement envoyer une petite lettre au "Président" Arnaud, tel que le nomme son pote le ministre (Donne à Dieu) dans la page précédente pour m’inquiéter de sa mégalomanie et lui rappeler que Schiele rique de rester beaucoup plus longtemps dans la postérité que LVMH. Entre une belle toile et un sac avec des initiales qui ne sont même pas les miennes, il n’y a aucun doute... ce qui est amusant c’est que l’ego sudimensionné de Bernard n’a aucun scrupule à (se faire) écrire un texte plus long que celui de son pote le ministre...