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LES SANS PAPIERS DU CSP59 ADRESSENT UN GRANDE MERCI A SERGE PORTELLI,

Publie le vendredi 6 juillet 2007 par Open-Publishing
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Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800-
tél:06.80.57.50.61.- fax : 03.20.74.16.68 – e-mail : csp59@wanadoo.fr

LES SANS PAPIERS DU CSP59 ADRESSENT UN GRANDE MERCI A SERGE PORTELLI,

AUX SIGNATAIRES DE L’APPEL ET AUX CENTAINES DE PRESENTS A LA CONFERENCE !

Ce samedi 30 juin 07 avec le magistrat Serge PORTELLI rappelle de grands
moments qui ont jalonné les années de lutte du CSP59 depuis 1996. Un
mouvement qui lutte pour les papiers et pour des lois dignes de la
REPUBLIQUE et des ses valeurs sacrées de liberté, d’égalité et de
fraternité. Avant l’auteur courageux du livre intitulé « Nicolas Sarkozy :
la République sous haute surveillance », ont ainsi défilé à Lille feu
l’amiral Sanghinetti, feu le professeur Léon Schwarzenberg, etc.
Devant une salle de plus de 350 places assises pleine à craquer et plusieurs
dizaines de participants debouts, le magistrat a livré ses réflexions sur le
thème : « politique, citoyenneté et République ».

Comment ne pas noter l’incroyable silence des médias sur la conférence ?
Beaucoup se sont étonnés de ce fait singulier précisant qu’un grand journal
de la place a le jour même publié une interview de Serge PORTELLI en
omettant d’annoncer sa venue à Lille.

« Avec l’obsession du terrain, la culture du résultat fut la seconde règle
que je vous fixais en prenant la responsabilité du ministère de l’intérieur.
J’exigeai d’avoir chaque soir un récapitulatif des statistiques de la
délinquance et de l’immigration. Je décidais de les publier chaque mois,
afin que nos résultats soient vérifiables et connus de tous. Je créais les
réunions « 3+3 » : chaque mois, je recevais les trois préfets dont les
résultats étaient les meilleurs et les trois préfets dont les résultats
étaient les plus mauvais ; les premiers pour les féliciter, les second pour
comprendre et les aider à progresser » (Nicolas SARKOZY). Tel fut en guise
d’introduction à la conférence le résumé de la philosophie qui anime
l’actuel locataire de l’Élysée.

La traduction concrète d’une telle orientation politique sur le terrain est
ainsi formulée par un chef de la gendarmerie de Haute Savoie : « objectif :
lutte contre l’immigration irrégulière. Afin de tenir l’objectif, le rythme
de 2 interpellations par semaine pour le groupement doit être respecté.
Sachant qu’une opération de masse risquerait d’être contre-productive en
raison des problèmes d’encombrement du CRA, les objectifs de petites tailles
mais contrôlés à raison de 1 objectif par semaine et par compagnie sont la
priorité. Les commandants de compagnies cibleront les objectifs suivants :
les bars et les associations rassemblant une communauté spécifique ».
Comme en a conclu un intervenant : « Le traitement des Sans Papiers est
semblable à une traque des animaux sur un territoire ; avec "des points
d’observation", "des captures et des recaptures", "suivi des traces" à
travers les institutions et bien entendu le "baguage" par empreintes
digitales et bio métriques ».

Associations et syndicats – Mrap, LDH, CGT, FSU, RESF, les Indigènes,
Collectif Afrique, Associations Femmes Interculturelles de Paris - ,
citoyens ont exprimé leurs inquiétudes sur le présent et leur espérance dans
l’avenir.

A été particulièrement dénoncé la stratégie libérale et antisociale de
division et d’opposition : ministère de l’identité nationale pour opposer
français(e)s et immigré(e)s, secteur public et secteur privé, fonctionnaires
et non fonctionnaires, les différentes catégories de travailleurs, les
différents revenus du travail, hommes et femmes, salariés et chômeurs, les
quartiers entre eux, personnes âgées et jeunes, logés et SDF, propriétaires
de logement et locataires, etc.
A été interpellé le rôle particulier de résistance de la "société civile",
des citoyens, des syndicats, des associations et des partis pour éviter le
désastre d’une société décadente et déshumanisée.

Serge PORTELLI a mis l’accent sur le fait que son propos n’est pas de « 
juger la société française » lui qui dont le métier est de « juger ». Mais
il s’agit selon lui d’entrer en résistance pour sauver les principes et
valeurs de la démocratie : « Il faut faire au quotidien ce que vous avez
fait aujourd’hui, réunir des gens d’horizons, d’origines différentes pour
faire vivre la citoyenneté ». Avec une solennelle gravité Serge PORTELLI
s’est offusqué du projet d’enfermement systématique des mineurs. « On sait
depuis Freud, Dolto et toutes les recherches que l’enfant, le mineur se
construisent ; ne pas donner une seconde chance à un mineur, c’est le
professionnel qui parle, est contraire à la réalité des chiffres et
dangereux pour la société » ; « les peines planchers, ce n’est pas de la
justice ».

Enfin a été salué « le courage de Serge PORTELLI qui a osé écrire son livre,
la bravoure des sans papiers et des soutiens associatifs et syndicaux qui
ont osé l’invité, particulièrement les sans papiers dont plusieurs ont été
arrêtés pour diffusion de tracts » ; « l’image à retenir c’est PORTELLI, les
sans papiers et le jugement du Conseil d’Etat en faveur de P. MIIHINDOU,
hémiplégique et abusivement interné contre la Mairie socialiste de V.
d’Ascq, la préfecture du Nord et l’Établissement de santé mental de
Bailleul, c’est cela l’avenir du vivre ensemble dans l’égalité et dans une
société humanisée ».

La photo de famille sans papiers et PORTELLI a bouclé cette belle journée du
30 juin 07 qui restera longtemps dans les mémoires des Lillois.

Fait à Lille le 03/07/07

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