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LETTRE OUVERTE A CELLES ET CEUX QUI VONT VOTER "NON"

Publie le dimanche 8 mai 2005 par Open-Publishing
18 commentaires

Vous allez voter "NON" au prochain référendum sur le "traité constitutionnel européen" et je pense que vous avez parfaitement raison. Je ne m’étendrai donc pas sur les raisons qui vous amènent à ce choix puisqu’elles nous sont communes et partagées - hormis, bien évidemment, les "raisons" qui sont celles de la droite nationaliste et/ou intégriste.

de Patrick MIGNARD

Ce qui m’incite à vous écrire c’est le sens de ce vote et surtout ses perspectives, les deux étant d’ailleurs intimement liés.

Si le "NON" est battu, tout sera comme avant, ou plutôt ira en empirant, et l’Europe, que nous ne voulons pas, se construira avec les drames et les conflits sociaux que nous prévoyons toutes et tous.

Et si le "NON" l’emporte ? Dans ce cas, les choses vont devenir à la fois intéressantes et délicates.

Quel sera le sens d’une victoire du "NON" ?

Plaçons nous au-delà du simple fait électoral et examinons la chose avec un maximum de lucidité et d’objectivité.

Ce « NON » sera probablement, en partie, un « NON » de politique intérieure... une sanction en quelque sorte du gouvernement. Soit ! et après tout pourquoi pas ?

Il sera aussi, je l’espère comme vous, un « NON » à une conception financière et libérale de l’Europe. Mais que va-t-il alors concrètement se passer ?

Passons sur la « soupe de grimaces médiatiques » (qui sera jouissive j’en conviens) des politiciens marrons le soir même dans les médias, et au tollé de l’Europe « bien pensante » dans les jours qui suivront.

Quel peut-être l’impact concret et réel d’un « NON » français ?. Peut-on imaginer un seul instant que, même s’il s’agit d’un pays comme la France, donc, tout de même, un des axes essentiels de la construction européenne, le processus mis en place depuis un demi siècle va être stoppé net ? Evidemment pas.

La construction européenne n’est pas qu’un échafaudage juridique et institutionnel qui s’adapte au grès de la variation des opinions publiques, il est en fait l’expression d’un système marchand qui, par ses exigences et ses impératifs, a modelé les institutions. Autrement dit, ce qui prime c’est l’organisation économique du système économique et c’est elle qui détermine le reste. Que ce système ait besoin, ne serait ce que, pour légitimer ce qui va suivre, du traité constitutionnel, c’est une évidence, mais qu’il en ait un besoin absolu, ça ce n’est pas vrai. Le système sait se passer de bonnes raisons démocratiques pour fonctionner. Il est impensable que les intérêts économiques et financiers en jeu en Europe soient sacrifiés à un « NON » français.

Je veux en venir à quoi ?

Simplement à dire que un « NON » français ne changera fondamentalement rien à ce qu’est aujourd’hui la construction européenne.

Je pense qu’il faille dire cela car la campagne du « NON » est nourrit des espoirs insensés.

Contrairement à ce qu’insinuent les protagonistes institutionnels du « NON », un tel résultat n’ouvre aucune perspective concrète... sinon de dire « On a gagné »... ce qui est puéril. Que feront-ils, les protagonostes « officiels » du NON, le lendemain de la victoire du « NON »... ils vont se réunir... ça c’est sûr ! Mais encore ? Demander la démission du gouvernement ? Du parlement européen ? De la commission européenne ? Certainement pas... encore que !

Ils vont créer un comité, des comités pour « une autre Europe », « pour une alternance », « Pour.... et contre .... », essayer de « fédérer les NON », voire faire « un comité de salut public ».... Soit ! Mais pendant ce temps les affaires vont continuer, le système va continuer, les décisions seront prises... autrement dit rien n’aura été changé. Cela peut durer des mois... et rien ne changera.

Si quelque chose changera !... Comme pour les Danois en 1992, qui avaient rejeté le traité de Maastricht, on va faire pression sur l’opinion publique française, la culpabiliser, la manipuler, la « mieux informer »... pour finalement dans quelques mois l’amener à voter « comme il faut ».

Et puis, soyons lucides, en l’absence de projet alternatif au modèle marchand, de stratégie de changement social en Europe, qui va bénéficier politiquement du NON ? Quel sont ces leaders autoproclamés (en dehors de l’extrême droite) de la campagne du NON ? Des bureaucrates qui ont déjà été ministres et même l’un d’entre eux Premier Ministre et qui s’est même payé à l’époque le luxe de mettre en place un « plan de rigueur économique »... Et c’est à ces gens là qu’il faudrait faire confiance ?

Alors ?

Alors, ne rêvons pas, notre bulletin de vote n’a en soi aucun pouvoir, et l’on va s’en rendre compte une fois de plus,... ce qui ne veut pas dire qu’il faille ne pas l’utiliser... ça n’engage à pas grand-chose, mais cessons de nous illusionner. Toutes les circonvolutions pseudo démocratiques des politiciens n’ont pour objectif que nous faire croire que l’on sert à quelque chose et que notre opinion compte, alors qu’il est évident que tout se passe, du moins jusqu’à aujourd’hui, au dessus de nos têtes sans se préoccuper de ce que nous souhaitons.

La construction d’une autre Europe, d’une Europe comme nous la concevons, encore qu’il faudrait que l’on soit d’accord sur ce que nous voulons, passe par d’autres chemins que ce simulacre de démocratie formelle. Ce qui nous détermine ce ne sont ni le Parlement, ni la Commission mais bien le système marchand qui dicte ses conditions. Tant que nous limiterons notre action politique aux jeux électoraux stériles qui nous sont offerts et auxquels nombre d’entre nous se délectent et essayent par la même de se faire une notoriété pour eux et leur organisation, nous resterons ce que nous sommes, des otages « citoyennement consentants ».

Un système ne se combat pas avec les armes qu’il met à disposition de celles et ceux qui le combattent. La critique d’un système social n’a de sens que si on est capable de lui opposer concrètement une alternative crédible et viable.

A défaut de l’avoir compris nous allons une fois de plus au devant d’une cuisante déception. Saurons nous enfin un jour en tirer les leçons ?

Messages

  • OK j’ai compris , ça ne sert à rien de voter NON (à part le moment "jouissif" )...j’irai à la pêche...

  • Certes, et c’est pour cela qu’il faut :

    1) voter Non

    2) ne surtout pas relacher la pression qui s’est révélée, et rester extrèmement vigilant,

    3) se tenir prêt si par miracle on nous demanderait notre avis... ou le donner de force

    4) être conscient que nos dirigeants sauront très bien le sens du vote, même s’ils feront comme d’habitude semblant de comprendre autre chose.

    C’est sûr, même si le Non l’emporte, rien ne sera fait- mais au moins le message sera passé, que nous ne sommes pas disposé à tout accepter. En tout cas, s’il subsiste un espoir de construire une autre société, ça passe forcément par nous, notre mobilisation. Car si on n’y crois pas, autant se flinguer tout de suite.

  • CONSTRUIRE UN AUTRE MONDE

    Nombre de personnes objecteraient que les forces du marché sont les " sauveurs de l’humanité ". Beaucoup de pays s’entêtent dans cette voie, tant au sein du monde développé que dans le tiers monde. Ils disent : " C’est la seule voie de l’avenir. Le système communiste a échoué. Quel autre choix avons nous ? "

    Le système communiste n’a pas échoué. Il n’a jamais été essayé. Il n’a jamais existé au sein du soi-disant bloc communiste. Il s’agissait plutôt d’une sorte de capitalisme d’Etat. Aujourd’hui, nous assistons à l’éclatement du système politique totalitaire - ce qui est différent du communisme - et à la transformation progressive du capitalisme. Il faut créer une nouvelle situation économique, qui ne sera ni le capitalisme, ni le communisme mais une démocratie sociale ou un socialisme démocratique, quelque chose qui n’est ni le capitalisme classique, ni le communisme. Une forme qui deviendra finalement la norme dans le monde entier.

    Quel est le lien avec la notion de partage ?

    Tant que nous ne partagerons pas les ressources et que la compétition sera agressive, nous ne pourrons créer cette nouvelle situation. La nourriture et l’ensemble des ressources mondiales suffisent pour couvrir les besoins de tous les êtres humains, mais les grandes nations - USA, Europe, Japon ainsi que deux ou trois autres - dominent totalement la scène, usurpent et gaspillent la plupart de ces ressources. Le solde de ressources disponibles est insuffisant pour subvenir aux besoins des autres, et leur prix d’acquisition trop élevé. Le tiers monde lutte pour son existence même. C’est pourquoi 38 millions d’hommes souffrent aujourd’hui de la famine.

    Si une sécheresse sévit en Californie, en Floride, en Grande-Bretagne ou en France, par exemple, nous sommes capables d’acheter des produits alimentaires ailleurs. Des millions de personnes meurent, non pas à cause de la sécheresse, mais parce qu’elles n’ont pas les ressources financières nécessaires pour pallier les déficiences provoquées par la sécheresse. Si le système économique n’était pas basé sur une compétition, une cupidité et un égocentrisme, attisés par les forces du marché, nous pourrions redresser l’ensemble de la situation.

    Tout gouvernement qui suit aveuglément les forces du marché conduit son pays à la destruction. Cette civilisation est littéralement à bout de force. Elle arrive à son terme. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, n’est pas seulement une récession, ni une contraction de la production. Nous assistons à l’agonie de cette civilisation, car elle repose sur de mauvais principes. Les forces du marché présupposent que chacun parte du même niveau. Mais ce postulat est faux. Il n’y a pas deux pays qui soient au même niveau. E n’y a pas deux individus qui partent du même point. Il existe des écarts considérables entre les différents niveaux de vie. Combien croient encore que le monde peut persister dans cette voie hideuse ? Combien de temps encore croira-t-on que les habitants du tiers monde pourront survivre ainsi ? La réponse passe par le partage, le partage des ressources.

    En d’autres termes, le système actuel va s’effondrer.

    Nous assistons actuellement à son effondrement. C’est une bulle qui, inévitablement, éclatera. La manière dont cet événement se réalisera dépend de nous, mais la bulle doit éclater et évacuer toute la corruption ainsi que l’inégalité qui empêche l’épanouissement de la réelle nature spirituelle intérieure de l’humanité. Nous gaspillons les ressources dont auraient besoin des millions de personnes à travers le monde, en les condamnant à une pauvreté forcée, à la misère et aux conditions dégradantes de la sous alimentation et de la famine.

    Nous faudra-t’il nécessairement connaître la chute pour que les changements requis se produisent, faute de quoi il ne se passera rien ? Ne pourrions-nous prendre conscience des erreurs que nous commettons ?

    Beaucoup de gens voient ces erreurs. Je ne suis pas le seul à les mettre en évidence. Mais les gouvernements et ceux qui les maintiennent en place - d’énormes capitaux investis dans le monde entier, la cupidité, le protectionnisme - empêchent ces changements. Presque tout le monde admet que ces changements seraient utiles, mais probablement impossibles à mettre en oeuvre. Si rien ne se produit, nous nous détruirons. Seul l’effondrement de notre système économique, tel qu’il a fonctionné jusqu’à présent, nous fera acquérir un certain sens de la réalité et nous amènera à comprendre que nous ne pouvons indéfiniment poursuivre dans cette voie, alors qu’un tiers de la population s’octroie les trois quarts des réserves alimentaires du monde et 83 % des autres ressources. Le crime, la drogue et les troubles sociaux qui sévissent dans les pays développés sont le résultat direct de ce déséquilibre dans l’utilisation des ressources mondiales. Même la distorsion dans les tendances profondes de nos climats est la conséquence de ce déséquilibre créé par les constructions dysharmonieuses de la pensée humaine.

    Quand cet effondrement se produira-t-il ?

    A l’évidence, la situation évolue actuellement. En 1989, la valeur de l’indice Nikkei se situait entre 38 000 et 39 000 à la Bourse de Tokyo. Aujourd’hui, cette valeur stagne à 15,000. Elle augmentera un peu et connaîtra une forte chute. Puis elle reprendra de la force et chutera à nouveau, échappant à tout contrôle, jusqu’à ce que même le gouvernement japonais ne puisse plus contenir les financiers. Ils se jetteront par les fenêtres, comme cela se passerait partout, face à une situation semblable.

    Et ensuite ?

    Lorsque cela arrivera, les priorités de tous les gouvernements changeront. La priorité numéro un sera de fournir à chaque individu de quoi se nourrir ; ce sera la première nécessité. La seconde sera la fourniture d’un logement pour tous. La troisième l’accès à la santé, et la quatrième, l’accès à l’éducation. De quoi se nourrir, un abri, l’accès aux soins et à l’éducation, sont en effet des besoins essentiels : ils n’ont rien de superflu. A ce jour, ces quatre nécessités ne constituent des droits universellement acquis dans aucun pays même pas aux Etats Unis, qui est pourtant le pays le plus puissant et le plus riche actuellement. Quand ces quatre priorités seront observées, le monde en sera transformé.

    L’humanité traverse une grande crise spirituelle : une crise d’identité qui nous amène à voir qui nous sommes réellement, en tant qu’êtres spirituels. En tant qu’âmes, nous formons un tout. Il n’existe pas d’âme séparée. Sur le plan physique, nous avons l’illusion d’être séparés, mais en fait nous sommes un. Dès lors, nous ne franchirons la prochaine étape de notre évolution que si nous établissons un nouveau sens commun et de justes relations entre les hommes. L’humanité doit désormais atteindre cet idéal spirituel.

    La première étape est le partage des ressources de la planète ; si nous ne le réalisons pas, nous nous détruirons. C’est aussi simple que cela. Nous poursuivons présentement des habitudes basées sur la cupidité, l’égoïsme et les manières compétitives et nous nous détruisons à coup sûr. Il faut accepter que nous sommes un et adopter le principe du partage, le mettre en oeuvre, établir la justice dans le monde et en même temps obtenir la paix. Alors pourrons-nous commencer à construire, sous l’inspiration d’un nouveau sens commun, une civilisation brillante et merveilleuse comme le monde n’en a jarnais connue.

    Comment cela fonctionnera-t-il exactement ? Les changements se produiront-ils à l’échelle nationale ? Par exemple, aux Etats Unis, dirons nous : " Nous devons changer nos priorités ? " Ou bien ces changements auront-ils lieu à l’échelle internationale à travers l’ONU ou quelque autre forum ?

    Je dirais qu’il s’agit d’une combinaison des deux. Les Nations unies deviendront le principal lieu de débat dans le monde. Tous les problèmes d’ordre mondial y seront débattus et des solutions seront instaurées, afin de mettre en place le nouveau système. Une toute nouvelle agence des Nations unies sera créée spécialement pour superviser le processus du partage des ressources mondiales. Lorsque l’humanité, de son propre chef, acceptera le principe du partage, alors nous verrons que le plan est déjà prêt.

    Divers plans et programmes interactifs seront capables de résoudre les problèmes de redistribution qui sont au coeur de nos difficultés économiques actuelles. Il s’agit véritablement d’un problème de redistribution des ressources. Cette redistribution résultera d’un changement de conscience.

    L’humanité se trouve à l’aube d’un grand changement de conscience et commence à percevoir sa relation avec le cosmos, avec la nature, avec ce qu’on appelle généralement Dieu, et cela d’une manière entièrement nouvelle. Chaque chose, chaque petite chose dans le cosmos, est interconnectée. Il n’existe aucune rupture à aucun niveau. Ce que nous faisons à nous mêmes, nous le faisons à la nature. Ce que nous faisons à la nature, nous le faisons à nous mêmes, comme à Dieu, parce que nous sommes des reflets, des points particuliers de conscience au sein de cette conscience totale que nous appelons Dieu.

    A travers tout le cosmos, ce processus se déroule sans cesse ; chaque pensée, chaque action provoquent une cause. Les effets émanant de ces causes font notre vie. Si nous provoquons une explosion nucléaire souterraine, par exemple, cela engendre inévitablement un tremblement de terre. Chaque effet suit une cause qui l’a mis en marche.

    Nous avons eu des milliers d’années pour l’apprendre - sur le fait que tout, dans la création, obéit à la loi de cause et d’effet. Nous ne pouvons persister à créer de mauvaises conditions et espérer cependant que cela reste sans effet. Si nous créons les conditions du déséquilibre au sein d’un pays, le crime se développera fatalement. Renforcer la police ou l’armée ne résoudra pas le problème. Nous devons combattre le crime à sa source - c’est-à-dire là où se trouvent les inégalités et le déséquilibre.

    L’ensemble du processus évolutif tend vers l’unification, la fusion, la synthèse. Les forces du marché, qui reposent sur la division, la séparation et la compétition, agissent à l’encontre du processus évolutif.

    Présentement, je crois qu’il serait juste de dire que très peu de gens savent que l’humanité a besoin d’un nouveau sens commun pour survive.

    Il faut savoir apprendre comment devenir ce que nous sommes ; des êtres spirituels avec un sens commun et de ce fait apprendre comment créer l’environnement dans lequel cette spiritualité peut s’exprimer. Cette spiritualité ne peut s’exprimer dans la division et la séparation, ni dans cette compétition basée sur les forces du marché.

    Si je suis un agriculteur américain par exemple, si je cultive la terre et que j’y consacre beaucoup de travail, ne devrais-je pas en retirer les bénéfices ?Le partage est une notion attrayante mais pourrons-nous vraiment la mettre en pratique l’heure venue ?

    Nous le ferons. L’humanité est prête à partager et acceptera le principe du partage. Bien entendu, le paysan américain doit retirer le fruit de son travail, mais le pauvre paysan du Zaïre ou de Zambie devra, lui aussi, pouvoir profiter du travail éprouvant qu’il fournit. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Dans le monde développé, nous produisons tellement que nous dominons les marchés mondiaux. Nous abaissons le prix des biens produits dans le tiers monde. Nous exigeons du tiers monde des matières premières et des produits à un prix qui ne leur permet qu’un niveau de vie très faible. Un milliard de personnes vivent au dessous du seuil de pauvreté et 38 millions d’hommes souffrent de la famine. Mais nous demandons pour nos ressources et notre production les prix les plus élevés que nous puissions exiger du marché mondial. Cela nous permet de maintenir ce qui n’est qu’un niveau de vie très artificiel. Aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, les gens vivent sur le dos du tiers monde. C’est la réalité, que nous ignorons, en raison de notre fatuité, de notre suffisance.

    Pourtant, beaucoup de gens ne s’estiment pas suffisants, ici aux Etats-Unis. Lorsqu’une crise survient en Afrique ou ailleurs, nous fournissons aussitôt de l’aide et de la nourriture.

    Bien sûr, mais ce sont là des réactions individuelles. Dans chaque pays vous trouverez des personnes dont le coeur répond aux besoins des hommes. Mais il s’agit là d’interventions ponctuelles. L’humanité en tant que tout, à travers ses institutions et les différents gouvernements du monde, ne s’attaque pas à ces problèmes d’une manière globale. Nous n’élirions probablement pas un gouvernement dont la priorité serait de sauver les millions d’affamés, si ce programme entraînait une baisse du niveau de vie dans notre propre pays. Personne ne peut gagner des élections sur cette base, ou du moins, c’est ce que pensent les politiciens. Le temps approche où ils n’obtiendront plus aucun suffrage, s’ils n’affichent pas cette question en tête de leurs priorités.

    Nous allons assister à la création d’une opinion mondiale focalisée, galvanisée, centrée sur le partage comme étant un droit divin. Les problèmes des hommes sont bien réels, mais ils peuvent être résolus. La solution est entre nos mains. Prenons les besoins de nos frères comme mesure de notre action et résolvons les problèmes du monde. Il n’y a pas d’autre voie.

    Il faut galvaniser et renforcer l’opinion publique. Lorsqu’elle sera organisée, aucun gouvernement ne pourra lui résister. C’est cette opinion publique qui contraindra, finalement, tous les gouvernements du monde à accepter le principe du partage, car il deviendra évident que nous n’avons pas d’autre alternative. Nous devons partager ou mourir. C’est aussi simple que cela.

    Le pouvoir de décision viendra du peuple ?

    Exactement. Il viendra du peuple inspiré, éduqué et guidé par un nouveau sens commun et non de quelques individus munis d’un pouvoir autocratique ! Désormais, tous les gouvernements seront exercés par le peuple, pour le peuple. Cette tendance est déjà visible. Regardez ce qui s’est passé dans l’ex-URSS. Le chaos règnait, mais qui a provoqué la chute du mur de Berlin ? Qui a ouvert l’Union soviétique ?

    Nous constatons que, dans l’humanité, les différents peuples sont galvanisés pour assurer la responsabilité de leurs propres vies. Au cours des dernières années, cela s’est produit dans le monde entier. Les dictateurs du monde s’en vont. C’est pourquoi l’Union soviétique s’est désagrégée - non pas à cause de la fin du communisme, mais par la chute du totalitarisme politique, ce qui est différent.

  • Ton analyse est très lucide et, malheureusement, assez proche de la realité, mais ... QU’EST CE QUE TU PROPOSES ? De voter OUI ? De voter NON ? Vu que dans les deux cas, selon toi, de toute façon rien ne va changer ... alors ... de s’abstenir ? car, selon toi, aussi bien le OUI que le NON ne vont rien changer à cette Europe "marchande" (euphemisme pour dire "capitaliste") ?
    C’est bien de ne pas se faire des illusions et de nous encourager à garder les pieds sur terre, mais QU’EST CE QUE TU NOUS PROPOSES DANS LE CONCRET (tout en restant dans la non-violence !) pour nous délivrer de la dépendence de ceux qui actuellement ont le pouvoir économique mondial et qui ont "aidé" à la conception de ce Traité Constitutionel (!) (que notre gouvernement, faussement indépendant, fait semblant de soumettre à notre approbation ou pas) ?

    Mavi

  • Ton article -peut-être réaliste- est avant tout démobilasateur...Aujourd’hui , il faut faire gager le NON ,c’est ça l’essentiel,même s’il faut être conscients que ce n’est qu’un passage obligé si on veut aller plus loin...Avec le OUI , on sait que c’est l’accélération de la continuité.Alors pas de morosité"et d’état d’ame !!!

  • il faut rester optimiste car premièrement si 4 etats votent non à la constitution celle-ci sera soit
    rangée au placard soit et je l’espère modifiée. ; et deuxièment le 30 mai rien ne se passera que le oui
    ou le non gagne car la constitution sera effective qu’en 2009. Alors pourquoi voter ?
    avec l’espoir que cela réussisse etre le moteur des états du NON
    alors on sourit et on garde espoir.

  • Le NON sera perçu comme un signal. Ce sera un nouveau départ de la constestation ! Les choses qui, depuis 20 ans, ne cessaient de reculer commenceront à nouveau à avancer. Parce que la contestation reviendra en même temps que le NON !

  • Mon article est-il démobilisateur ? Si être lucide et ne pas céder aux illusions c’est être démobilisateur, alors, effectivement il l’est.

    Je n’ai d’autre part pas dit que, le OUI ou le NON vainqueur était la même chose… j’ai seulement dit que la victoire du NON ne réglait rien et que s’il n’y a pas une réelle mobilisation citoyenne cette victoire du NON sera confisquée par les politiciens de tous poils qui feront tout rentrer dans le rang et que tout continuera comme avant.

    Je crains que la plupart de celles et ceux qui vont voter NON aillent seulement voter et… attendent de voir venir,… attendent de voir comment les politiciens vont se dépatouiller de la situation,… au risque que rien ne change.

    Pour être conséquent, le vote NON doit être un point de départ, ne serait ce que du refus massif et collectif de la liquidation des services publics, de la protection sociale, de la dérèglementation du marché du travail,.... Qu’une coordination se fasse avec les autres peuples d’Europe pour sauver les acquis sociaux…Il est évident que les partis politiques actuels sont incapables de mener cette lutte, ils n’en ont ni la capacité, ni le désir… leur seul objectif est purement électoral.

    Quant à la question « Que faire concrètement »… Je renvoie aux articles « DECADENCE » et surtout « TRANSITION »… ils n’exposent pas de programmes (je n’en ai pas) mais jettent les bases d’une réflexion sur le changement social.

    P.M

  • Pas de défaitisme !

    Ce traité, sur bons nombres de points, met notre avenir en jeu. Les réformes déjà entreprises, en Europe, font régresser tous les systèmes sociaux. Notre confiance, ne peut plus se jouer sur des mots. Pas mal d’hommes "politiques et d’experts" font de l’abus de pouvoir et confondent un peu trop leur avenir avec le notre.

    Les partisans du oui essaient de nous faire croire que comme tout est déjà écrit, rien ne peut se passer et tentent de démotiver les nonistes, au pire en les poussant à l’abstention. Bien sûr, cela jouera en leur faveur, dans ce cas.

    Peu importe ce qui adviendra demain, et cela ne pourra pas être pire que ce qu’ils nous préparent, le principal étant qu’ils sachent à l’avenir qu’ils ne pourront pas construire quoi que ce soit sans nous.

    Exigeons la transparence totale, à commencer par l’identification officielle de tous ces groupes de pression et ces associations (clubs...) qui gravitent autour de l’Europe (du travail en perspective pour les associations - veille des droits). Trop de hauts fonctionnaires et commis des états décident dans l’ombre et nous imposent ensuite leurs projets. Le vieil adage ne dit-il pas : "Un homme averti en vaut deux".

    On se moque un peu trop de nous avec les "experts" en droit de ceci et de cela. Prenons le cas de ce matin - lundi 9 mai 2005, France infos, à propos du droit à la vie, interprété comme un refus de l’avortement par le camp du non.

    Réponse en gros : Pour ne pas déranger le Portugal, par exemple, on a préféré ne pas l’inscrire…

    Il me semble qu’en France, seul l’écrit est la référence, donc le non écrit peut être interprété comme non droit (je ne suis pas juriste, mais je crois avoir du bon sens, comme on dit). Sans vouloir entrer dans un long débat, ne pouvait-on pas écrire dans le cas de cet article :

    La reconnaissance du droit à l’avortement, suivi d’un renvoi mentionnant l’exception du Portugal… et là tout le monde y trouvait son compte, sans polémiques.

    J’ai plutôt l’impression que cela sert à ajouter des divisions supplémentaires, à désintéresser les populations et rendre le texte un peu plus technique.

    Pour plein de petites raisons de ce genre, je voterai NON.

  • Le texte de Patrick Mignard est très pertinent dans l’analyse, d’autant plus qu’il a apporté un rectificatif utile sur cette meme liste (à 14:32).

    Pratiquement, j’en tire les conclusions suivantes :

    1) Voter NON déstabilisera pour quelques temps le gouvernement français et constituera de l’Europe libérale, mais c’est toujours ça de pris, sans illusion particulière sur la suite des évènements...

    2) Voter NON ne changera rien, ce qui est une bonne raison pour convaincre ceux qui voudraient voter OUI sans trop savoir pourquoi.

    3) Voter NON aura aussi comme effet indirect de bénéficier aux leaders autoproclamés du NON, mais cela ne changera rien non plus : Comme ce sera le cas pour le vote OUI et pour l’abstention, on trouvera toujours des récupérateurs à tous les coins de rue, qu’ils se proclament alternatifs ou non, que l’on soit du coté ensoleillé ou non.

    4) Voter NON ne placera - ni ne confortera - aucun parti au pouvoir de l’appareil d’état-s, ce qui différencie ce référendum par rapport à d’autres consultations électorales... ou les illusions réformistes persistent.

    Voilà pourquoi voter NON à ce référendum n’a rien de répréhensible, même pour des communistes libertaires habituellement réfractaires (à juste titre) à la consommation électorale de masse, alibi du système marchand et terrain d’enlisement des alternatifs. Ce NON n’appartient à personne, pas plus à la "gauche parlementaire" (le fameux NON de gauche) qu’à la "droite souverainiste". C’est un NON stéréo à effet surround, tout simplement anti-libéral, mais surtout anti-capitaliste.

    Loin d’être répréhensible, Voter NON me semble aujourd’hui être la plus pertinente, sans pour autant qu’il soit besoin de se fourvoyer dans les grandes messes de circonstances. Ceci dit, inutile de s’apostropher sur la question avec ceux(es) qui s’abstiendront ou voteront nul, puisque Voter NON ne changera rien, le combat est ailleurs...

    Alberic

  • Voter non c’est dire stop à ce système marchand, s’en suivra un débat où la parole sera moins confisquée, en france et dans les autres pays, une coopération alors entre les peuples sera favorisée, le système sera mis en cause. Les arguments du non auront plus d’echo, de force dans les opinions publiques. Les peuples auront plus de temps pour voir où se situent leurs intérêts.

    • Anticipons "Politiquement" sinon le capitalisme "anticipant par nature " nous contraindra dans 1 an ou dans 10 à nous déterminer encore selon ses conceptions ...et non selon les nôtres !

      Si le "NON" l’emporte , que proposerez vous ? disent les partisans du "oui"

      Leur répondre que ce sera la continuation du traité de NICE nous paraît "bien pauvre" (comme un moindre mal ...que nous dénonçons justement ....Mais qui l’a voté au juste ? sinon les "Pro OUI actuels"...donc s’ils pleurnichent sur NICE , c’est leur problème ! )

      Alors reprenant l’idée de "Pétition citoyenne" (non pas avec 1 million de signatures à la merci de la suffisance d’une commission , mais des millions ) il nous faut dés maintenant lancer envers tous les citoyens européens la mise en place d’une autre Europe , avec non pas 400 articles mais qq’uns fondamentaux.


      Notre utopie est le pain futur de nos enfants

      Notre "NON- anticipant" sera un vote pour

      une Europe de répartition des richesses et non de capitalisation.
      une Europe dont la prééminence sera enfin donnée aux élus politiques et non à une Banque Centrale .
      une Europe de la Paix , non inféodée à l’OTAN
      une Europe avec une législation sociale alignée par le haut
      une Europe dont la constitution peut être révisable pour le Bien de Tous les citoyens.
      une Europe Sociale maîtresse de ses choix économiques .
      une Europe laïque.
      une Europe où l’environnement a le pas sur l’économique.
      une Europe de la liberté de l’Egalité et de la Fraternité !
      une Europe Solidaire et non concurrentielle.

      Au lendemain du 29 mai , nous continuerons à voter pour cette Europe là !

      Premiers signataires NICOLAS Pierre- HONGRE Bruno - MARTY Daniel - AUBERGER Michel- ODDERO Elisabeth- Philippe Arnaud- GRESSE Roger- RUIZ José -AUBERT Alain -COLIN Sonia -

      A mon tour , j’approuve et signe aujourd’hui les fondamentaux ci dessus, pour une autre EUROPE

      NOM Prénom département ville

      1 DAUVERGNE Raymond 71680 VINZELLES
      2 ESTORGES Michel 63000 Clermont FD
      3 CALZETTA léo 33700 Mérignac
      4 RUSCASSIE Nelly 93100 Montreuil
      5 AUBERGER Catherine 07210 St Vincent de Barrès
      6
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      10

      le (la)10 iem signataire est invité(e) à réexpédier la liste complète


      à PrNICO@aol.com qui comptabilisera...... et annulera les possibles doublons ...


      à ses élus locaux -syndicats- partis -Attac...etc .... pour leur signifier notre anticipation " positive "

      Les non signataires (c’est leur droit) sont invités à renvoyer la liste incomplète à PrNICO@aol.com ou à faire suivre auprès de leurs amis et connaissances susceptibles de signer ces 10 fondamentaux ....merci !


      Pour plus d’infos Pierre NICOLAS (coordinateur de l’opération "NON-Anticipant ") - tél 0475406475 PrNICO@aol.com 26400 DIVAJEU

      Cette pétition est aussi présentée sur http://www.berry-media.org/index.php

      ou http://blogs.aol.fr/prnico/NONanticipant/