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LETTRE OUVERTE A MARIE GEORGE BUFFET

Publie le mardi 24 février 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

Chère Marie George,

Puisque ma possibilité de prise de position au Conseil National devient hypothétique suite à vos nouvelles règles « démocratiques » de fonctionnement, qui institue deux types de membres au Conseil National, je t’écris cette lettre ouverte car deux de vos positionnements m’inquiètent et risquent d’être néfastes pour la classe ouvrière, notre peuple et notre parti.
Je veux parler de la lutte nécessaire contre la crise générale de ce capitalisme pourrissant, plus particulièrement la dimension des licenciements et de celle de l’Union européenne.
Les licenciements de masse sont, pour le moment, l’une des conséquences les plus graves de cette crise du capitalisme. 600 000 emplois supprimés aux Etats-Unis en janvier, 200 000 chômeurs en plus, en un mois, en Espagne ! 45 800 chômeurs en plus, dans le même temps en France ! 16 204 licenciements en France en ce moment, dans 65 grandes entreprises ! 70 000 licenciements en Europe, dans la seule journée du 26 janvier. Des centaines de milliers seront annoncés dans les prochain mois !
Nous ne savons pas jusqu’où ira cette crise. Une situation prérévolutionnaire peut se créer dans laquelle notre parti devra assumer toutes ses responsabilités de parti communiste. Pour le moment, un front unitaire sur cette question serait une juste position. C’est pourquoi je ne comprends pas votre silence, devant la proposition du Parti Ouvrier Indépendant qui propose :

…si votre parti, notre parti, tous les partis signataires se mettaient d’accord, sans aucun préalable, pour agir ensemble pour l’interdiction des licenciements et le maintien de tous les emplois, alors, sans aucun doute, par centaines de milliers, les travailleurs répondraient à leur appel…
… Voila pourquoi, camarades, nous nous adressons à vous : Parti communiste, Parti socialiste, NPA, Lutte Ouvrière, Parti de Gauche et à l’ensemble des signataires du document que vous nous avez fait parvenir, afin de connaître votre position et vos propositions…
... Voila pourquoi, chers camarades, nous souhaitons, que dans les plus brefs délais, une délégation de notre parti puisse vous rencontrer pour discuter de cette proposition,…

Alors, au minimum une rencontre sur cette base devrait avoir lieu le plus rapidement possible.

Ma deuxième inquiétude, c’est la façon dont se préparent les élections européennes. Comme tu le sais, je suis très attaché à la ville d’Aubervilliers, je travaille chaque jour pour un retour du PCF à la direction de cette municipalité. Cela passe aussi par des victoires électorales, comme les européennes, donc je veux y travailler, mais comment le faire si ceux qui sont pour l’Europe des peuples et contre l’organisme capitaliste qu’est Union Européenne n’ont pas leur place dans la campagne électorale ? J’ai été choqué lors du dernier CN par votre demande de ne plus faire parler Jacques Nikonoff dans les meetings. Avec son association il a demandé à faire partie du front de gauche, alors qu’il est contre l’Union Européenne, comme beaucoup ; surtout dans notre parti. Là aussi, il y a urgence à rectifier votre positionnement sur l’unité.
Certain que tu répondras à ces deux questions, reçoit chère Marie George, mes fraternelles salutations communistes.

jean jacques karman
www.jeanjacqueskarman.elunet.fr

Messages

  • la bourgeoisie, est aux aboies, car le capitalisme connait sa plus grave crise depuis 1929, les loups commencent a se déchirer entre eux, car les "acteurs" économiques ne sont pas logés a la même enseigne et ne recoivent pas le même traitement de faveur.
    Les classes laborieuses commencent a en payer les conséquences, les prix dans la grande distribution continuent de grimper malgrès les gesticulations de sarcosy et de ses acolytes pour nous faire croire le contraire, les patrons ont commencé a licencier et tout le monde sait que cela va continuer encore et encore.
    C’est la démocratie qui est en jeu, car si nous laissons faire les patrons de la finance et du Cac 40, c’est la pire des dictatures qui nous pend au bout du nez, la seule réponse possible dans une telle situation, c’est celle de la classe ouvrière unie avec ses organisations, c’est salutaire, il faut, comme le souligne avec courage et lucidité le camarade Karmand, agir ensemble contre cette infamie, comme d’autre avant nous dans le passé, l’ont fait.
    Ne craignez pas pour vos mandats et leurs petits privilèges, le peuple a besoin de représentants qui défendent ses intérêts, de quoi avez vous peur ?

    • La seule opposition parlementaire utile ou majorité qui le serait serait celle de structures démocratiques que le peuple se serait données, plus démocratiques que les carambouilles électoralistes, en prenant le pouvoir dans les entreprises et les localités, ....

      Donc si j’ai bien compris le message est : "élections européennes, piège à cons !" Pourquoi pas ? Après tout les insuffisances démocratiques que tu décries sont bien réelles. Mais alors pourquoi le NPA qui est si pur au point de ne pas vouloir s’unir au PCF au 1er tour de ce scrutin en raison de ses liens électoraux avec le PS, pourquoi le NPA ne va-t-il pas jusqu’au bout du raisonnement en ne présentant aucun candidat à cette élection "bidon" ?

      D’autre part, si on peut te suivre sur les aspects anti-démocratique de l’Union européenne, pourquoi alors ne pas utiliser ce scrutin (puisque’il ne servirait à rien autrement) pour faire une démonstration de force à la gauche de la gauche ? En cette période nous en aurions bien besoin !

      Enfin, demander au PCF d’abandonner toute alliance électorale avec le PS, cela revient à :

       lui demander de se faire hara-kiri, on peut comprendre que cela ne l’enchante guère

       faire perdre toute la gauche aux élections régionales et donc faire gagner la droite à coup sûr.

      Quel intérêt ?

      On ne peut pas toujours reprocher au PCF d’être à la remorque du PS et ne pas aller vers lui lorsqu’il tente de se défaire de ce grand frère encombrant en proposant l’union à la gauche de la gauche au 1er tout d’élections nationales.

      Ceci étant dit, je pense comme toi que le développement de la démocratie directe dans le quartier, à l’entreprise est une voie d’avenir. Mais à moins de croire à l’avènement spontané d’une société communiste (sans Etat), je ne pense pas qu’on puisse faire l’économie de la démocratie représentative pour y parvenir. Il faudra bien voter des lois qui empêchent les exploiteurs de faire ce qu’ils veulent et donnent aux travailleurs de nouveaux droits...

      C’est pourquoi je pense que "la vérité" se trouve sans doute dans la rencontre de la mobilisation populaire la plus large et la plus consciente avec des hommes et des femmes vertueux, désintéressés et déterminés pour la porter et la représenter au plus haut sommet de l’Etat.

      En ce qui me concerne, je pense que c’est dans l’articulation de la démocratie représentative et de la démocratie directe qu’est la clé d’une organisation sociale juste et égalitaire, révolutionnaire de la société française.