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LUNDI 22 mai, la CGT 93 ciblé par le droit d’expression à Roissy et Drancy
Publie le dimanche 27 mai 2007 par Open-Publishing
Accusé de « faux et usage de faux » par sa direction, le syndicaliste a subi lundi une perquisition et une deuxième garde à vue de douze heures.
Un syndicaliste traité comme un malfaiteur pour une simple pétition : l’affaire Manuel Goncalves, délégué CGT chez Servair, la filiale plateaux-repas d’Air France à Roissy, a connu un nouveau rebondissement cette semaine. Fin avril, ce syndicaliste déjà menacé plusieurs fois de licenciement par sa direction, avait été convoqué et placé en garde à vue toute une journée par la police aux frontières (PAF), suite à une plainte de la direction pour « faux et usage de faux » concernant une pétition qui a circulé dans l’entreprise il y a un an. La direction accuse le cégétiste d’avoir trafiqué le texte de la pétition pour la faire signer à des collègues. Lui, de son côté, nie toute falsification et explique que ces collègues ont subi des pressions pour retirer leur signature.
Lundi à 6 heures du matin, Manuel Goncalves a vu débarquer chez lui cinq agents de la PAF. Dans le cadre de la même commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction de Bobigny, les policiers ont fouillé son bureau et emporté de nombreux documents syndicaux, ainsi que son ordinateur. « À huit heures du matin, sous les yeux de mes voisins, ils m’ont passé des menottes et emmené dans leurs locaux à Roissy, témoigne le cégétiste. Je suis resté en cellule jusqu’à quinze heures avant d’être interrogé tout l’après-midi, pour être finalement relâché à 19 heures ».
D’une manière un peu confuse selon le syndicaliste, les policiers se sont cette fois-ci intéressés aux tracts qu’il a rédigés dans le passé, mais aussi aux contacts qu’il a eus depuis la première garde à vue, notamment avec la presse. « Ils m’ont demandé si c’est moi qui avais écrit l’article paru dans l’Humanité ! Puis, si je faisais souvent appel à la presse, si j’avais bien envoyé un e-mail au Canard enchaîné », rapporte Manuel Goncalves. En fin de journée, ils lui ont communiqué sa convocation le 7 juin prochain au tribunal de Bobigny, où il pourrait être mis en examen par la juge d’instruction.
À Servair, les collègues du cégétiste sont stupéfaits des moyens déployés sur une plainte de la direction pour un motif aussi ténu. Ils ont en tout cas manifesté leur solidarité en votant massivement pour la CGT. Le résultat des élections professionnelles délivré mardi fait apparaître une nette progression du syndicat, qui, avec 40 % chez les ouvriers contre 30 % auparavant, a pris la majorité au comité d’entreprise.
Hier, la CGT ainsi que les syndicats SUD, CFDT, et CFTC de la plate-forme aéroportuaire de Roissy se sont réunis et ont décidé d’organiser un rassemblement début juin pour soutenir Manuel Goncalves avant sa convocation chez le juge.