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La CGT répond à Nicolas Sarkozy sur le droit de grève
Publie le samedi 2 septembre 2006 par Open-PublishingLa CGT répond à Nicolas Sarkozy sur le droit de grève
(Reuters) - La réforme du droit de grève proposée par Nicolas Sarkozy porterait atteinte aux libertés inscrites dans la Constitution de la Ve République, déclare samedi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.
"Aujourd’hui, le droit de grève est un droit individuel que chaque salarié peut utiliser dans un cadre collectif. Il n’y a pas de notion de majorité nécessaire à remplir pour exercer ce droit de grève", a rappelé le leader de la première confédération syndicale du pays, sur Europe 1.
"Il serait contradictoire qu’au nom du principe d’une majorité on veuille forcer ceux qui, dans ce cas-là, ne voudraient pas faire grève à faire grève puisqu’une majorité le leur imposerait", a-t-il fait valoir.
"Ce serait donc un retour en arrière sur les libertés actuelles qui sont codifiées par la Constitution française."
Le président de l’UMP a proposé jeudi de soumettre le droit de grève à un vote majoritaire dans l’entreprise.
"Si le président de l’UMP veut faire progresser la démocratie dans l’entreprise, qu’il fasse respecter la liberté d’engagement syndical", a poursuivi Bernard Thibault. "La France demeure l’un des pays européens où la répression antisyndicale est la plus répandue."
De plus, a-t-il ajouté, "qu’il défende auprès de sa majorité, qui s’y refuse jusqu’à présent, le principe qu’à l’issue de négociations avec le personnel et les syndicats, seuls les accords approuvés par une majorité des personnels puissent entrer en application et que le gouvernement accepte de n’engager que les réformes obtenant le soutien de syndicats représentant une majorité de salariés".
Bernard Thibault a par ailleurs rappelé que la CGT ne donnait pas de consigne de vote pour les élections présidentielles.
"Cela nous est arrivé en 2002 car nous avons pris nos responsabilités (...) parce qu’un certain nombre de valeurs qui nous sont chères étaient en jeu", le président du Front national étant en lice au second tour, a rappelé Bernard Thibault.
"J’ose espérer que nous ne nous retrouverons pas dans une hypothèse comparable" en 2007, a-t-il ajouté.