Accueil > La Chine et le CO2 caché de l’Occident

La Chine et le CO2 caché de l’Occident

Publie le vendredi 8 août 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

www.univers-nature.com

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’explosion des émissions de CO2 de la Chine, une équipe de chercheurs internationaux, sous la direction de l’Université de Leeds (1) en Angleterre, a estimé la part de ces émissions liées à la fabrication de produits destinés aux pays industrialisés.

Source : cite-sciences.fr

Le rapport met en lumière, chiffres à l’appui, que si les émissions de CO2 de la Chine ont presque doublé ces cinq dernières années, c’est en grande partie pour satisfaire une demande en provenance de l’Occident. Lors de la présentation du rapport, Klaus Hubacek de l’Université de Leeds a déclaré : « Environ un tiers des émissions chinoises provient de la production de biens qui sont ensuite exportés - principalement vers le monde développé ». Klaus Hubacek ajoutant pour bien préciser les choses : « Ainsi, tout en travaillant à réduire leurs propres émissions de carbone, les pays occidentaux externalisent une partie de leur pollution à la Chine et à d’autres parties du monde en développement ».

Au niveau des évolutions futures, l’équipe de recherche conclut par une note très pessimiste. Estimant que, même avec les hypothèses les plus optimistes, à savoir : l’amélioration des rendements et la généralisation de la séquestration du carbone, les modèles n’indiquent qu’un ralentissement de la croissance des émissions de CO2 de la Chine et tablent sur un triplement de leur volume d’ici à 2030.

Les chiffres de ce rapport seront sans doute repris par les autorités chinoises pour étayer leur argumentaire dans le cadre de négociations climatiques post-Kyoto en cours. Afin de ne pas voir entraver la forte croissance de son économie, la Chine met en avant principalement trois arguments :

 Que par habitant ses émissions de CO2 sont encore très inférieures à celles des pays occidentaux.

 Que, si aujourd’hui les niveaux des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre sont si élevés, c’est dû essentiellement aux deux siècles de développement des pays industrialisés et qu’ils doivent en assumer la responsabilité.

 Et enfin qu’une grande partie des émissions chinoises est liée à la fabrication de produits destinés aux consommateurs occidentaux.

Il est vrai que dans leur bilan de gaz à effet de serre, les pays industrialisés se gardent bien de prendre en compte ne serait-ce qu’une estimation du CO2 généré lors de la fabrication des produits importés. Avec un déplacement massif des industries vers les pays émergents, les pays occidentaux peuvent ainsi afficher des résultats bien plus satisfaisants, un peu comme si le plus important pour eux était de faire bonne figure par rapport aux opinions publiques.

Malgré ce rapport, dévoilant ces quantités de CO2 pudiquement cachées, il a y peu de chance qu’elles soient prises en compte dans les négociations climatiques en cours et qu’ainsi chacun se retrouve réellement face à ses responsabilités.

Michel Sage

http://internationalnews.over-blog.com/article-21826701.html

1- L’Université de Leeds est un des plus importants établissements d’enseignement supérieur au Royaume-Uni avec plus de 30 000 étudiants de 130 pays.
Source : http://www.univers-nature.com

Messages

  • Enfin, on parle des donneurs d’ordre de la pollution en Chine !

    Plus que jamais il nous faut penser global, plus aucune société n’est autarcique, toute société a un bilan qui conjugue ce qu’elle fait dans son petit chez-soi et les poubelles qu’elle jette dans la rue, les raids de rapine qu’elle fait le soir ou la journée chez les voisins, son tuyau de gaz d’échappement qu’elle fait courir loin pour empuantir le reste du monde.

    Les USA ?

    Ecologie = pollution aux USA + pollution délocalisée + etc

    Droits de l’homme = Prisons américaines + restriction des libertés aux USA + 1 million de morts en Irak + des dizaines de milliers de mors en Afghanistan + etc

    Aucune nation ne se mesure maintenant à ce qu’elle est dans ses frontières.

    Les bilans sont globaux.