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"La France a besoin de vous", Marie Georges Buffet Candidate Communiste à Bamako

Publie le jeudi 8 février 2007 par Open-Publishing
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Heureusement le presse malienne est là, relayée par la Toile et le site très fréquenté d’Afribone. Suite un des premiers articles :

Le Républicain

"La France a besoin de vous", Marie Georges Buffet Candidate Communiste à Bamako

Marie Georges Buffet, candidate communiste à l’élection présiden­tielle en
France... vient de séjourner au Mali sur invitation de Mme Aminata Dramane
Traoré, ancien ministre de la culture et tête de proue du mouvement alter
mondialiste. Dans le cadre de cette visite, elle s’est entretenue, le mardi
6 février 2007 au centre Amadou Hampaté Bah, avec des responsables du
mouvement social malien et des responsables de partis politiques. La
candidate communiste a dénoncé la politique fran­çaise en Afrique, notamment
dans le domaine de l’immigration.

Mme Marie Georges Buffet est arrivée à Bamako avec des idées généreuses et
est repartie avec les bénédic­tions des responsables des mouvements sociaux
maliens et de quelques res­ponsables politiques de gauche. A Bamako, Mme
Marie Georges Buffet a indiqué que la refondation de la coopération entre la
France et les pays d’Afrique est au centre de ses préoc­cupations. Elle a
déclaré qu’elle s’est fixé l’ambition de faire sortir la coopéra­tion entre
la France et ses anciennes colonies du car­can des cercles d’amis. Pour
cela, elle va s’investir pour que la coopération entre la France et
l’Afrique soit l’affaire du peuple français. "Il faut qu’on sorte des petits
prés carrés qui veulent faire plaisir à des amis par-ci et par là en
Afrique", a-t-elle déclaré.

Mieux, elle a estimé que la politique de coopération doit sortir du tout
libérale. "Pour cela, il nous faut un gouvernement de gauche qui affronte
les politiques libérales en France et en Europe", a-t-elle indiqué. Elle est
convaincue que la tâche ne sera pas facile. Selon elle, une grande partie
des militants de la gauche a baissé les bras dans le combat contre les
politiques néolibérales qui prennent les Etats et les peuples en otage.
Mais, avec la soumission des Etats aux diktat des multi­nationales, Marie
Georges Buffet a estimé que le moment est arrivé pour que la gauche prenne
le dessus partout en Europe, à l’instar de ce qui se passe en Amérique
Latine, pour sortir du consensus libéral qui ne fait ni le bonheur des
Européens, ni celui des ressortissants des pays du tiers monde.

"Il faut une autre voie à gauche pour sortir du consensus libéral afin
d’aller vers de nou­veaux traités en Europe. Nous sommes convaincus que nous
pouvons faire bouger les choses et nous le ferons", a-t-elle déclaré. Si la
gauche française n’arrive pas à accorder ses violons sur la solution à
apporter à certaines grandes ques­tions qui secouent la France, Marie
Georges Buffet a affirmé que la gauche dont elle se réclame ne tergiverse
pas. "Nous pensons que la solution à tous ces problèmes passe par une
nouvelle politique de co-développement qui va régulariser la situation de
tous les sans papiers, don­ner des cartes de longues durées à tous les
tra­vailleurs, permettre à tous les résidents de participer aux différents
votes et de réunir les conditions pour une large, ouverture de la
nationalité française".

La candidate à l’élection présidentielle en France a une vision claire du
problè­me de l’immigration. Selon elle, c’est la conséquence logique des
politiques néo­libérales impopulaires imposées aux pays afri­cains par des
institutions au service des multinatio­nales. Pour cela, elle est convaincue
qu’aucun accord ou la série d’expul­sion ne pourra régler le problème. A son
avis, "le mal doit être circonscrit à la base. Il faut aider les pays
africains à se dévelop­per et il faut revoir les règles de l’OMC". Elle
sug­gère la contestation des règles internationales qui régissent le
commerce. "Il nous faut un courage poli­tique et une volonté poli­tique pour
faire bouger les choses" a-t-elle déclaré.

La militarisation de la globalisation est en marche

Aminata Dramane Traoré est intervenue pour dire qu’avec ce qui se passe au
Moyen orient, le monde est passé à la militarisation de la globalisation
avec les américains qui ont décidé d’exporter la guerre. La tête de proue du
mouve­ment alter mondialiste a ensuite dénoncé la stigma­tisation dont les
maliens sont victimes en France. "En même temps qu’on nous félicite pour
notre démocratie, il y a quelque chose d’inquiétant qui se passe au nord
dans la per­ception de l’Afrique et des africains", s’est-elle inquiétée.
Aminata a indi­qué que Marie Georges Buffet est venue à l’écoute de
l’Afrique et du Mali. Elle a invité la salle à la parole.

Pour Boubacar Bah, secrétaire aux relations extérieures de l’ADEMA le moment
est arrivé pour repenser la coopération avec la France. "On ne peut pas
maintenir les canaux anciens de la coopération. Il faut qu’on sorte de la
langue de bois entre mili­tants" a-t-il estimé. Avant d’indiquer qu’il faut
que les choses changent. Il a invité la gauche française à prendre sur elle
la respon­sabilité d’influencer les politiques de l’Union européenne en
matière de poli­tique de développement et en matière de politique
d’immigration.

Pour sa part, Mme Barry Aminata Touré, pré­sidente de la CAD-Mali, s’est
interrogée sur la sin­cérité de la coopération qui lie notre pays à la
France. Les choses, selon elle, n’ont pas beaucoup changé de la colonisation
à nos jours. Elle a estimé que la France pour des raisons histo­riques doit
s’impliquer aux côtés des africains pour trouver une solution à
l’im­migration.

Le peintre Ismaël Diabaté a rappelé que depuis bientôt plus de 47 ans, on
s’est rendu compte que la coopération devait changer.

L’ancien ministre, Younouss Hameye Dicko, a estimé qu’il faut que la gauche
arrive au pouvoir en France. Selon lui, cela est vital pour le Mali,
l’Afrique et le Monde. Pour Dicko, le malien n’a jamais aussi été humilié
que sous la gouvernance de Sarkozy au ministère de l’intérieur.

Amadou Seydou Traoré dit Djikoroni a été formel et catégorique :"Nous devons
nous battre chez nous pour nous libérer et peut être nous allons libérer
l’Europe de ce joug néoli­béral".

Pour conclure, Marie Georges a trouvé que le rejet du traité
constitution­nel en 2005 par les français est un bon signe et prouve que le
changement est pos­sible pour le bonheur du petit peuple en Europe et en
Afrique, pourquoi pas ailleurs. "Je me prononce sur l’interdiction nette des
OGM et je vous rassure que la France a besoin de vous comme par le passé.
Mais, il faut que cette France apprenne à regarder son passé de négrier et
son passé de colonisateur", a-t-elle conclu.

Assane Koné

08 février 2007.

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