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La France impliquÈe au Rwanda ? ... !

Publie le jeudi 8 avril 2004 par Open-Publishing
5 commentaires

Bonjour,

Je me doute que vous avez tous autre chose à faire que de lire des longs mails sur le génocide des Tutsi au Rwanda, en plus du fait qu’on en parle de plus en plus dans tous les médias.

Cependant, à l’heure où l’on s’apprête à commémorer les dix ans de ce génocide, je pense qu’il est important de revenir rapidement sur la grande question qui se pose en ce moment : « Quel a été le rôle de la France dans ce génocide ? Sommes-nous complices de génocide ? »

Avant toutes choses, je voulais vous rappeler que vous êtes tous les bienvenus à venir participer le Samedi 10 avril à 16h30 sur la Place de la République de Lyon à un rassemblement pour dénoncer la complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda et signifier ainsi à notre gouvernement que « Nous ne voulons plus que l’on tue ou laisse tuer (en notre nom, qui plus est !) ».

(Pour ceux qui ne sont pas à Lyon il est possible retrouver toutes les actions qui auront lieu à travers la France sur le site de Survie : http://www.survie-france.org/ )

Rentrons dans le vif du sujet :

Du 22 au 26 mars 2004, quatre associations (la Cimade, Aircrige, l’Obsarm et Survie) et un certain nombre de personnalités et de citoyens français, ont constitué une Commission d’enquête citoyenne qui à examinée l’ensemble des éléments à sa disposition faisant peser sur la France le soupçon d’une complicité multiforme avec l’un des plus graves crimes du XXème siècle. Vous pouvez retrouver ses conclusions provisoires sur le site www.enquete-citoyenne-rwanda.org

Cette commission d’enquête a permis de confirmer le soutien diplomatique, médiatique, militaire et financier de la France au régime ethniste d’Habyarimana, composé des extrémistes Hutu qui avaient consciencieusement préparé et planifié le génocide, mais aussi au Gouvernement Intérimaire Rwandais (GIR) qui l’a accompli.

À la fin du génocide, grâce à la fameuse opération Turquoise, sous couvert d’« humanitaire », la France va réussir à faire évacuer vers le Zaïre les principaux génocidaires qui avaient contribué à la planifica�tion et à l’organisation des massacres. Aujourd’hui comme alors, la France entretient activement la confusion, allant parfois jusqu’à participer au négation�nisme en distillant la thèse du double génocide. Celle-ci consiste à donner une importance équivalente aux crimes de guerre supposés de la rébellion FPR (majoritairement Tutsi, qui mit fin au génocide), et au génocide planifié. Comme si Dresde effaçait la Shoah.

Pour plus d’informations sur le rôle de la France je vous invite à lire le très bon livre de Patrick de Saint Exupéry, L’inavouable : La France au Rwanda, Ed. Les Arènes, 2004

« Des soldats de notre pays ont formé, sur ordre, les tueurs du troisième génocide du XXe siècle." Nous leur avons donné des armes, une doctrine, un blanc-seeing. J’ai découvert cette histoire malgré moi, dans les collines rwandaises. »

La commission d’enquête a aussi envoyé le cinéaste Georges Kapler au Rwanda entre mi-février et mi-mars 2004 afin qu’il recueille des témoignages de rwandais sur l’implication française dans le génocide. Ces témoignages sont accablants. Ils sont durs à lire, dure à accepter. Cependant quand les témoignages des rescapés et des génocidaires concordent nous sommes bien obligé de reconnaître leur véracité…

Vous trouverez ici deux témoignages :

Celui d’un rescapé, Innocent Habimana GISAMA

Et celui d’un ancien génocidaire, Ahmed BIZIMANA

Bien sûr, la question de la complicité de la France dans une telle horreur reste difficile à concevoir. Comment des dirigeants honorables et respectés auraient-ils pu s’engager dans une telle abomination, après la Shoah, après le « Plus jamais ça ! » unanime des nations ? Malheureusement les faits sont là, difficilement audibles, mais véridiques : un génocide de cette ampleur - plus d’un million de morts - n’aurait pas pu avoir lieu sans un soutien infaillible et inconditionnel de la France. Il aurait pu être arrêté par la France dès le moment de sa conception. La France a préféré former les futurs tueurs, dont les responsables affirmaient pourtant qu’ils allaient « exterminer » tous les Tutsi

Aujourd’hui, nous devons nous interroger sur ce qui fait que des politiques ont pu laisser des militaires se rendre complices de génocide, sur notre ignorance savamment entretenue, et sur ce que signifie une "démocratie" dont les "citoyens" ne savent même pas qu’elle soumet ou opprime par les pires moyens la moitié d’un continent (l’Afrique francophone). Il nous faut dire « non » à tout ce qui a permis cette complicité de génocide, et qui, si cela reste incritiqué et inchangé, pourrait conduire à une répétition d’abominations (Note : depuis le génocide au Rwanda, on estime par exemple à au moins 3 millions de morts les victimes de la guerre civile en RDC ! Et la France est totalement impliquée aux côté du criminel contre l’humanité Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville depuis sa guerre putschiste de 1997). Nous ne pourrons pas dire une seconde fois : « Nous ne savions pas... ». Il faut que la question de la politique africaine de la France occupe désormais le devant de la scène médiatique !

Le génocide de 1994 est aussi la question de l’indifférence à l’autre homme. Pour comprendre le rôle de la France au Rwanda, ne faut-il pas revenir à la question posée par le Général Dallaire, ancien commandant des forces de l’ONU au Rwanda pendant le génocide : « Tous les hommes sont-ils des êtres humains, ou certains sont-ils plus humains que d’autres ? ». Quand l’ancien Président de la France François Mitterrand a dit en 1994 à propos du Rwanda, « Dans ces pays là un génocide c’est pas trop important » - comme l’a rapporté le journaliste Patrick de Saint Exupéry dans le Figaro - tout semble être résumé…

Comme l’explique le Président de Survie François-Xavier Verschave dans Noir Silence, « C’est le génocide au Rwanda qui nous a fait prendre conscience de ce dont la Françafrique était capable. » Depuis cette époque, l’association Survie dénonce la politique criminelle et mafieuse que la France mène en Afrique, considérant qu’avant de se soucier de secourir, il faudrait déjà refuser de nuire.

Pour info les sites

de Survie France : http://www.survie-france.org/

de Survie Rhône : http://survie.69.free.fr/

de Survie Rhin : http://survie67.free.fr/

Bon, vous allez me dire, mais « pourquoi il se plaint celui là, aujourd’hui on ne parle que de ça dans les médias ! »

Vous n’avez pas tort, mais la question est de quelle manière est-ce qu’on en parle ?

Autant certains journaux commencent à se mouiller et à oser dire la vérité autant d’autre continue dans leur logique négationniste.

Voici quelques exemples de bons articles :

Libération :

Les responsabilités internationales dans la tragédie rwandaise

http://www.liberation.fr/page.php?Article=192058#

Le silence coupable de la France

http://www.liberation.fr/page.php?Article=192397

Nouvel Obs :

Rwanda : La France coupable ?

http://www.nouvelobs.com/articles/p2056/a236610.html

Même un bon article sur le site du Monde !

La France impliquée dans le génocide au Rwanda selon des ONG

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-360084,0.html

Malheureusement ces articles trouvent leurs contre-exemples :

Le Figaro : (alors que Patrick de St Exupéry qui a écrit le très bon livre L’inavoualbe est journaliste au Firgaro !)

Un cri pour le Rwanda

http://www.lefigaro.fr/debats/20040407.FIG0313.html

Le Monde :

Ces dix ans de vertige et d’arrangements qui empêchent de célébrer les morts

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-360120,0.html

Il est à noter que le Monde par l’intermédiaire de son journaliste Stephen Smith est le journal qui fait le plus d’effort pour cacher et nier toute implication française.

Si vous avez des questions ou des remarques n’hésitez pas à me les faire passer... (par mail ou tel 06 66 65 48 34)

En attendant continuez de vous informer, c’est important.

Merci.

Ignace Fabiani

Messages

  • Dix ans après le génocide rwandais : le mensonge officiel demeure

    Dix ans après le génocide rwandais de 1994 et son million de morts, alors que les témoignages sur les responsabilités écrasantes des militaires français dans cette tuerie se multiplient dans la presse, les officiels français n’en démordent pas. Mercredi 7 avril, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, s’est déclarée "scandalisée" par ces accusations, assurant que la présence des militaires français avait permis... "qu’il n’y ait pas un génocide total" !

    Dix ans après, gouvernants et ex-gouvernants sont toujours d’accord pour mentir et couvrir leurs hommes de main de l’état-major. Mais les faits sont là. Sous la présidence de Mitterrand, les gouvernements socialistes puis de droite ont mené au Rwanda une même politique. Les militaires français présents dans le pays ont préparé le massacre avec les chefs de l’armée rwandaise et des milices d’extrême droite hutues. Ils se savaient couverts par Paris.

    Dix ans après, ils le sont toujours. Au-delà de leurs polémiques de façade, on voit à quel point ces hommes de gouvernement, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont solidaires quand il s’agit de couvrir les sales besognes de défense des intérêts de l’impérialisme français ; cet impérialisme a une vieille tradition en matière de "coups" nauséabonds et de sanglantes opérations coloniales, de l’Indochine à l’Algérie, du Moyen-Orient à l’Afrique, et il a des dirigeants à son image : complices, hypocrites, menteurs jusqu’au bout pour couvrir les massacreurs

    • "Les militaires français présents dans le pays ont préparé le massacre avec les chefs de l’armée rwandaise et des milices d’extrême droite hutues" affirme gratuitement l’auteur du post précédent !

      Evidemment un tel mensonge, une telle injure qui ne repose sur aucune preuve, sur aucun commencement du moindre indice - qui est même démenti formellement par des témoins peu susceptibles d’être favorable aux français tels Alyson Desforges - ne peut être proféré que de manière anonyme !

      Qu’attend le courageux auteur de ces lignes pour traîner les militaires français en justice, qu’ils puissent s’expliquer face à face, devcant la justice ?

      Ou alors qu’il signe son mensonge et ses injures, les militaires pourront alors l’inviter à s’expliquer en détail devant un tribunal !

      La culpabilité de la France est au drame rwandais ce que sont les armes de destruction massive au drame irakien : un mensonge des spins doctors de la CIA pour asseoir le pouvoir dez Etats Unis sur les matières premières du Kivu, ou le pétrole d’Irak !

      Et ça marche auprès de tous les gogos....

  • Le génocide rwandais a plus de quarante ans
    Comment la Belgique a instrumentalisé la haine

    "Certains estiment que le massacre des Tutsis et des Hutus modérés, commémoré officiellement ce mercredi au Rwanda, n’a pas commencé en 1994, mais à la fin des années 50."

    http://www.afrik.com/article7191.html

    A lire aussi :

    "J’ai serré la main du diable : La faillite de l’humanité au Rwanda" par le Général Roméo Dallaire qui commandait la Force internationale de maintien de la paix des Nations unies au Rwanda.

    • Dallaire parle de "génocide politique" .La maîtresse de Monsieur Dallaire qui vivait avec lui sous le même toi au mépris de l’ethique et des régles qi gouvernent les missions des casques bleus, était un agent des renseignements du FPR. Par conséquent toutes ses affirmations ne sont que de pures spéculations et sont donc dépourvues de toute crédibilité.
      Monsieur Dallaire a ordonné les militaires de l’ONU sous son commandement de se battre aux côtés du FPR et ce sont les mitaires balges qui ont détruit la Radio Télévision Libre de Mille Collines ( RTLM).