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La France pleinement dans l’Alliance OTAN

Publie le mercredi 11 mars 2009 par Open-Publishing
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La France pleinement dans l’Alliance
BERNARD DELATTRE

Mis en ligne le 11/03/2009

Sarkozy va le confirmer. Cela "ne changera rien concrètement", mais c’est assez lourd symboliquement. D’où un débat prudemment cadenassé au Parlement.
 PDF : les pays membres de l’OTAN

Jour J pour la réintégration de la France dans l’Otan - qui sera officialisée lors du prochain sommet de l’Alliance, début avril.

Ce matin, le Conseil des ministres habilite le Premier ministre François Fillon à engager la responsabilité de son gouvernement lors du vote du Parlement sur cette question, la semaine prochaine. Et, en fin d’après-midi, Nicolas Sarkozy prononce un discours devant l’Ecole militaire, dans lequel il confirmera cette option.

La France s’apprête donc à revenir sur la décision prise en 1966, par le général de Gaulle, de "recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté" , notamment en se retirant des commandements militaires intégrés de l’Alliance. Cette décision avait entraîné la fermeture d’une trentaine de bases de l’Otan situées en France et le transfert en Belgique des sièges de l’Alliance et du Shape (le QG des forces américaines en Europe). Dans le sens inverse, Paris enverra prochainement quelque 900 militaires dans la structure intégrée de l’Otan et occupera deux hauts commandements militaires de cette organisation.

Selon le Premier ministre François Fillon, des liens plus forts avec les Etats-Unis permettront "de faire prévaloir les intérêts et les objectifs de notre pays sur la scène internationale" . Pour autant, les "principes (d’indépendance) posés en son temps par de Gaulle" resteront de mise, avait déjà assuré Nicolas Sarkozy ces derniers mois. En clair ? "La force de frappe (nucléaire) française restera autonome" , et ce "retour dans le commandement intégré ne change pas la liberté de participer ou non à des opérations militaires" , vient de repréciser le ministre de la Défense Hervé Morin.

Cela dit, si la France avait quitté depuis 1966 les deux plus importants comités militaires intégrés de l’Alliance, dès la crise bosniaque de 1995, le président Chirac avait envoyé ses ministres de la Défense et ses chefs d’état-major resiéger aux instances ad hoc de l’Alliance. Et, au fil des ans, Paris avait réintégré 36 des 38 comités de l’Otan. Dès lors, son retour à Bruxelles, "concrètement, cela ne change rien" , a précisé le ministre de la Défense.

Chirac et Juppé pas chauds

Ce dernier propos est tenu à l’attention notamment des deux anciens Premiers ministres de droite (Alain Juppé et Dominique de Villepin) et de plusieurs ex-ministres socialistes des Affaires étrangères ou de la Défense (Hubert Védrine, Paul Quilès, Alain Richard, etc.) qui voient dans cette réintégration "un marché de dupes" , voire "une faute" . D’après des échos, même l’ex-président Jacques Chirac trouverait ce retour "pas opportun" . Selon Dominique de Villepin, en ne participant pas au commandement intégré, Paris préservait "une distance indispensable" vis-à-vis de Washington. "S’enfermer dans la famille occidentale serait un rétrécissement de notre pays, un renoncement à notre vocation diplomatique. Alors que le monde bascule et que la domination occidentale s’efface, le retour dans cette enceinte est un contresens ."

Au Parlement, Nicolas Sarkozy et François Fillon se devaient d’éviter à tout prix que des députés de droite additionnent leurs "inquiétudes et réticences" - de l’aveu du chef de file des députés UMP, Jean-François Copé - à l’hostilité des élus souverainistes, centristes et socialistes pour qui, pareillement, comme l’a dit Ségolène Royal, "s’enfermer dans une logique défensive" est "un contresens" historique. L’Elysée et Matignon ont donc cadenassé ce débat parlementaire sur l’Otan, en recourant à l’article de la Constitution qui permet que le vote sur un texte engage la responsabilité du gouvernement. Du coup, les députés de la majorité réticents à cette réintégration y regarderont à deux fois avant de provoquer une crise politique sur le sujet.

D’autant que l’opinion est d’accord. Selon un sondage à paraître ce matin, 58 pc des Français soutiennent le retour de la France dans le giron otanien, qui est même jugé positivement par 52 pc de l’électorat de gauche.

 http://www.lalibre.be/actu/europe/a...

(NDLR : j’aimerais avoir le questionnaire de ce "fameux " sondage)
Si qq a été interviewé qu’il explique !

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