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La LCR pour un « nouveau parti » en solo

Publie le vendredi 25 janvier 2008 par Open-Publishing
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Extrême gauche . La formation d’Olivier Besancenot doit lancer, ce week-end, lors de son 17e Congrès, la création d’une formation « anticapitaliste » contestataire.

de Sébastien Crépel

Pour la LCR, l’heure a sonné pour entamer sa mue en un « nouveau parti anticapitaliste ». Les 300 délégués attendus au 17e Congrès de la formation d’extrême gauche, qui démarre aujourd’hui et se poursuivra jusqu’à dimanche à La Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), devraient décider d’un calendrier pour aboutir, par étapes, à une « assemblée générale constituante » fin 2008 de cette nouvelle entité, qui se situera en rupture avec les organisations traditionnelles de la gauche. Plus de 80 % des militants dans les congrès locaux ont validé cette proposition. Il s’agit de capitaliser « l’audience et la sympathie rencontrées par la candidature d’Olivier Besancenot lors de la dernière élection présidentielle » (4,08 % au premier tour). La LCR entend récolter aussi les fruits d’une exposition médiatique ayant valorisé l’omniprésence dans les luttes de son leader, dans un contexte favorable à la radicalité face à une droite arc-boutée sur ses positions et à un PS en retrait, notamment lors de la grande grève des cheminots.

Le parti d’Olivier Besancenot entend pousser son avantage en aiguisant sa « théorie des deux gauches » irréconciliables, dont la frontière serait l’acceptation ou pas d’une union électorale et gouvernementale avec le PS. Cette option purement contestataire de refus de toute union à gauche, en dehors de mobilisations unitaires contre les projets de la droite, se nourrit de l’incapacité de la gauche, paralysée par un PS en proie aux luttes internes et à la tentation du centre, à incarner une opposition et une alternative crédibles à la droite. Les dirigeants de « l’aile gauche » du PS, à l’instar de Laurent Fabius, ont mis en garde ces derniers mois contre le risque de voir « le potentiel de contestation aller à l’extrême gauche », tandis que les socialistes seraient « reportés sur le centre et la droite ».

La présentation de listes autonomes de la LCR aux municipales, avec un objectif annoncé de 200 villes contre moins d’une centaine en 2001, participe de cette stratégie et constituera un « test » pour la construction de la nouvelle force. La LCR s’appuie sur l’espoir que peut constituer, dans les rangs de la gauche antilibérale, sortie traumatisée de son échec à s’unir à la présidentielle, l’appel à participer à la construction d’un nouveau parti. Mais si l’objectif d’avancer vers une nouvelle formation fait à peu près l’unanimité dans le parti d’extrême gauche, ses contours et ses orientations stratégiques vis-à-vis du reste de la gauche suscitent des débats qui devraient rebondir au congrès. Pour les minoritaires (14 % aux congrès locaux), réunis autour de Christian Picquet, « ce nouveau parti ne saurait procéder de la volonté ou des décisions d’une seule organisation », ni être « un pôle réduit à l’extrême gauche, qui se retrouverait inévitablement impuissant pour peser, par ses seules forces, sur le débat à gauche ». Pour l’instant, la LCR semble faire le choix de se situer à l’extérieur des interrogations qui traversent toute la gauche. Et prend le risque de surestimer la validation de ses options stratégiques dans l’opinion, relativisée par le revers (à peine 2 % des voix) subi par la LCR aux élections législatives immédiatement après la présidentielle.

http://www.humanite.fr/2008-01-24_P...

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