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La Légion d’honneur de Papon et le soutien de Le Pen : "Une provocation" ?

Publie le lundi 19 février 2007 par Open-Publishing
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Alors que son avocat a affirmé que l’ancien haut fonctionnaire serait inhumé avec sa décoration, la classe politique se dit choquée. Maurice Papon a été déchu en 1999 de toutes ses décorations.

Dès le lendemain du décès de Maurice Papon, son avocat, Me Francis Vuillemin, a affirmé dimanche 18 février qu’il veillerait "personnellement" à ce que l’ancien haut fonctionnaire soit inhumé avec sa Légion d’honneur. Une démarche jugée "choquante" par plusieurs politiques et responsables d’associations citoyennes.

"Je veillerai personnellement à ce que l’accompagne dans son tombeau la croix de Commandeur de la Légion d’honneur que Charles de Gaulle en personne lui a remise de ses propres mains pour l’éternité", a fait savoir l’avocat sur France-Info.

Maurice Papon, condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’Humanité, avait été déchu de toutes ses décorations par un décret présidentiel publié en 1999. Mais en novembre 2003, il avait arboré sa Légion d’honneur sur une photographie prise lors d’un entretien au magazine Le Point. Il avait écopé d’une amende de 2.500 euros pour port illégal de décoration.

Mais pour le candidat du Front National, Papon est avant tout un "Un bouc-émissaire".

"Parfois, il est bon de se retourner vers son histoire pour pouvoir éclaircir des choses, pour pouvoir les dire", a conclu la ministre. "Mais il faut toujours avoir à l’esprit que se retourner, ça n’est pas pour multiplier les actes de repentance, c’est pour éclaircir et pour permettre aux Français de se retrouver et de se rassembler".

Jean-Marie Le Pen jugeait lui que "ça serait un geste vraiment petit, vraiment bas que d’empêcher la famille de Maurice Papon de lui rendre ce dernier hommage".

"C’était un bouc émissaire Maurice Papon", a commenté le candidat du Front national lors du "Grand Jury" RTL/Le Figaro/LCI. "Je n’avais pas une sympathie particulière pour lui", a-t-il expliqué, mais "c’est un bouc émissaire, on fait porter à un sous préfet, la responsabilité d’une politique qui aurait engagé un gouvernement pendant cinq ans".

Seulement, Papon ne fut pas que l’homme de Vichy. Il ne fut pas qu’un simple fonctionnaire exécutant les tâches que l’on lui demandait. De la communauté juive de bordeaux en passant par les algériens tués en 1962 à Paris, Papon fut avant tout le commandiataire de crimes ignobles au nom de l’Etat français.

Cela justifie donc le soutien de Le Pen dans cette tentative de réhabilitation du "meurtrier" Papon. Après tout, lui en Algérie, fut aussi un "simple fonctionnaire" au service de l’Etat colonial. Entre ces deux là, il y a comme une reconnaissance de "frères d’armes".

Ulrich Savary.

http://ulrichsavary.gauchepopulaire.fr/

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