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La Rage d’un maire UDF !!!

Publie le samedi 4 novembre 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Non mais faut pas abuser ce sont les liberaux qui ont la rage maintenant....


Jean-Christophe Lagarde La rage d’un jeune maire de banlieue

Jean-Christophe Lagarde est un jeune de banlieue qui a la "rage". Un jeune député de banlieue, plus exactement, révolté, ulcéré de constater que la République ne tient pas ses promesses, qu’elle trahit ses idéaux et prend le risque de favoriser les extrêmes. Maire de Drancy, député UDF de la Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, 39 ans, se définit lui-même comme une "serpillière de la République", un maire contraint de "nettoyer les merdes" que l’Etat ne gère plus.

Le sentiment d’être abandonné, désarmé face à une société qui explose. L’élu local passe tous ses vendredis et samedis matin à recevoir les habitants de sa ville pour ses permanences. Un métier d’"assistante sociale" où pleuvent invariablement les doléances sur le logement, l’emploi, l’école. Et l’insécurité. "Qu’est-ce que Sarko va prendre sur le sujet !", dit-il en secouant la main, convaincu que la population a le sentiment d’avoir été trahie par le ministre de l’intérieur.

Les soirs précédents, lors de réunions de quartiers, il a été pris à partie par des habitants révoltés de constater qu’il manque des policiers. Certains parlent de constituer des milices d’autodéfense. Comme cette mère de famille venue le rencontrer dans sa permanence pour demander son soutien : "Les habitants sont prêts à payer avec leurs deniers propres pour assurer la sécurité, assure la quadragénaire. Les gens sont excédés. Il va se passer des choses qui ne seront plus contrôlables."

SOCIÉTÉ DE "L’ENTRE-SOI"

La mère de famille imagine demander 50 euros à quelques milliers d’habitants pour positionner des vigiles autour des écoles. Jean-Christophe Lagarde ressort effondré de l’entretien. "Elle me cite l’exemple de la Tunisie où, "là-bas, au moins", les lois sont respectées. Une dictature, c’est une dictature, la Tunisie !"

Sur les 65 000 habitants de Drancy, il estime que quelques dizaines de jeunes posent réellement problème. "La faiblesse de la République est de ne pas défendre les 65 000 face aux 80 ou 100 gamins en face." Les habitants se débattent dans d’inextricables problèmes de logement et viennent rencontrer le maire en espérant qu’il pourra détricoter leurs dossiers.

Une grand-mère qui doit s’occuper de ses deux petits-enfants et de son mari - handicapé - dans leur appartement au troisième étage d’un immeuble sans ascenseur. Une jeune femme en instance de divorce qui a dû quitter son domicile à cause des violences commises par son mari. Autant de problèmes souvent insolubles : sur sa commune, il recense 2 700 demandes de logements sociaux pour 200 appartements disponibles. Sa hantise est de voir fuir les classes moyennes fuir. Que la société de l’"entre-soi" se généralise. "Ce n’est pas la banlieue qui a un problème, c’est la France qui a un problème." Il juge "criminel" de continuer à accepter la constitution de ghettos de riches "à Neuilly-sur-Seine" et de ghettos de pauvres dans la Seine-Saint-Denis. Jean-Christophe Lagarde a proposé que les maires ne respectant pas le quota des 20 % de logements sociaux dans leur ville soient désormais inéligibles. Trop révolutionnaire.

Le député parle de faillite pour la Ve République. Lui qui a fait de la politique l’objet de sa vie, par passion de la "chose publique", par goût des débats aussi. Depuis qu’il est gamin, il rêve d’être député. Une fonction qu’il avait mythifiée, presque de manière enfantine : "Vous allez rigoler mais, avant d’entrer à l’Assemblée, je n’imaginais pas que les députés puissent aller pisser." Après quatre années à l’Assemblée nationale, il se désespère des faiblesses des parlementaires. "Il y en a 400 qui servent à rien. Moi, je me suis battu pendant vingt ans pour devenir député et je me retrouve au milieu de ce machin." Le seul intérêt d’être parlementaire est d’attirer les subventions sur sa circonscription, dit-il froidement.

"MAIS OÙ VIT-ON ?"

L’histoire des pensions versées aux anciens combattants le met en fureur. Il s’emporte en pensant à Jacques Chirac accomplissant des tournées en Afrique, serrant des mains - et tournant le dos aux anciens combattants "obligés de faire la manche" parce que la France n’a pas tenu ses engagements. Les parlementaires avaient multiplié les interventions, les questions écrites, les propositions sur le sujet. Sans résultat. Il a fallu que Bernadette Chirac visionne le film Les Indigènes pour que le dossier avance enfin. "Les vapeurs de la reine mère ont plus de poids que le Parlement. Putain, quel pays ! Mais où vit-on ?"

Cette décadence du politique le fait douter sur son engagement. Lui, fils de modestes employés, n’a jamais exercé d’autre métier : son CV de l’Assemblée nationale le présente comme "attaché de direction", mais il a uniquement été assistant parlementaire puis élu local et député. A 23 ans, pendant ses études d’histoire, il imaginait faire le tour du monde. Son projet est tombé à l’eau, mais il a réinvesti les 80 000 francs de prêt étudiant dans sa campagne électorale. Il s’est acheté une machine offset pour imprimer ses tracts et a commencé à labourer les rues de sa ville, tout seul, sans le soutien d’aucun parti. Un "animal politique", résume une de ses opposantes, Nathalie Vasseur, responsable locale du Parti communiste.

Pouvait-il choisir combat plus difficile ? Drancy est alors une ville dirigée par les communistes sans interruption depuis 1935. Un des bastions de la banlieue rouge où la droite a toujours été minoritaire. En 1995, à 28 ans, il met en ballottage le maire de l’époque, Maurice Nilès, ce qui est alors présenté comme un exploit. L’estocade se transforme en victoire, au premier tour des municipales, en 2001. Un an plus tard, il rafle le siège de député qui couvre les villes de Drancy et Bobigny.

"Il avait bien mesuré le fond de désespérance populaire et le décrochage massif de l’électorat de gauche", reconnaît Edgar Garcia, ancien maire adjoint dans la municipalité précédente, aujourd’hui conseiller municipal d’opposition. Anticommuniste viscéral, centriste par souci d’"équilibre", Jean-Christophe Lagarde pensait avoir fait le plus difficile. Ce qu’il ne savait pas, c’est que le combat le plus ardu était encore à venir. Tenir les rênes de la République dans un de ses territoires perdus.

Dans ses moments de découragement, cet acharné de la politique en arrive à penser qu’il devrait tout plaquer et se concentrer uniquement sur lui-même, sa femme et leurs deux jeunes enfants. Laisser à d’autres le rôle de "serpillière".

Le Monde.fr

Messages

  • démagogie sans limite. la rhétorique de l’udf ne fait pas oublier qu’elle a été fondée par Giscard, par ce qu’il y a de plus libéral. Le oui à la constitution les discrédite tous, sans appel. Le manque de courage de ce monsieur l ’amene à jouer sur tous les tableaux pour tromper son monde. Mais lors des décisions réelles il est toujours du coté du manche. Quand les francais ont voulu réellement changer les choses, en 68, pour instaurer une soci&t& plus humaine,les "forces de l’ordre" et toute la clique UDR, centriste etc, sont intervenues pour défendre cet ordre là Pourquoi les plaindre de recolter ce qu’elles ont semé ?35 ans apres c’est rebelotte alors les gerémiades de tous ces mecs me font gerber. La banlieue d’aujourd’hui est tres exactement la réalisation de ce que cette racaille libérale avait projeté. Mieux vaut un monde pourri qu’un monde perdu pour la bourgeoisie. joel

  • " Dans ses moments de découragement, cet acharné de la politique en arrive à penser qu’il devrait tout plaquer et se concentrer uniquement sur lui-même, sa femme et leurs deux jeunes enfants. Laisser à d’autres le rôle de "serpillière". "

    Ah la revolte Giscardienne ou l’histoire de l’heure des poules. Le pauv’ j’espere qu’il a pas ces petites mains crispées comme le Jean Pierre raffarin parceque lui aussi il etait très colère ! Peut etre qui se connaissent ? Va savoir. Les zudééfs c’est mal !

  • Pas étonnant que Lagarde, Bayrou et Sarkosy aient eut une discréte rencontre dans les colonies de vacances drancéenes. Les enjeux sont bien la seine saint denis que sako nettoie au karcher et Lagarde essuie à la serpillère. Mais qui sont les "merdes" définies dans cet article ?
    Jean christophe Lagarde est un homme dangeureux car ambitieux, il ne recherche qu’un poste ministeriel. Ce genre d’ "animal" politique se doit d’étre nourrit aux bulletins de vote anti libéral...