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La Réunion : Aret ek sa Kamarad !

Publie le dimanche 1er avril 2007 par Open-Publishing
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Voilà bientôt les élections présidentielles et c’est reparti pour un tour en attendant les autres échéances. Depuis quelques jours la section du PCR du Port bombardait toutes les boîtes aux lettres de la cité avec un tract et une invitation pour assister à une réunion.

Dans ce tract, on nous explique que pour faire gagner La Réunion il faut nous positionner et qu’il faut demander aux candidats de se prononcer sur le projet de l’Alliance ! Mais sur quel candidat ? Sur quel projet ? Tram-train, Route du littorale ! Mais avant d’aller plus loin, n’importe quel président de la région Réunion aurait fait la même chose que Paul Vergès, dit Paulo le visionnaire. Il n’est pas plus visionnaire que je ne suis marabout.

Également lu dans ce tract, des slogans des années 59, jugez vous-mêmes :
 100 000 Chômeurs, soit 30 % de la population active,
 une population en âge de travailler qui va passer de 300 000 à 450 000 personnes, soit 50 % de plus et autant de nouveaux emplois à créer en 20 ans,
 le droit à une formation d’excellence pour tous nos jeunes, excusez du peu Kamarad !
 Que face à une société coupée en deux mondes, il faut construire une société solidaire, avec une politique équitable des prix et des revenus.” Et ben kamarad la zot i fé fort !

Cependant, la plupart d’entre vous de Claude à Roger, d’Elie à Pierre et j’en passe, vous avez tous tenu des postes de responsabilités en étant élus. Ceux qui ont été maires n’ont rien fait de mieux que certains maires de droite. Au contraire, le nombre d’employés communaux a diminué. Il est plus facile de composer avec des sociétés, des associations bidons voire inutiles, plus faciles à manipuler et surtout utiliser cette population à votre gré, en pratiquant la politique du ventre en exploitant leur misère. Quant au président de Région, ancien maire du Port, son premier souci a été de fermer l’école militaire du Tampon, l’école des métiers de l’électricité du Port, mettre l’AFPAR au devant de pires difficultés.

Aujourd’hui, venir nous parler de formation d’excellence c’est tout simplement se moquer de cette couche de la population que personne d’entre vous ne souhaite voir évoluer, de peur de ne plus la contrôler. Allons plus loin, kamarad. Toujours au Port, il existe dans cette cité plus de 6 000 familles qui vivent avec plus au moins 500 € par mois ? Cette ville détient le record du taux de chômage, plus de 50 % de la jeunesse. En 35 années de gestion communiste, la ville n’a pas cessé de se dégrader. Elle est en retard dans tous les domaines, même si de temps en temps, on nous tire un coup de canon du type Maud Fontenoy ! Qui pourrait me dire qui à payer les panneaux publicitaires et combien cela coûte, pour simplement dire “bravo Maud” ? N’y avait-t-il pas mieux à faire !

Lors de votre venue au Port, j’espère que vous avez vu la pauvreté de cette ville, l’état des rues et ruelles, la saleté dans les quartiers. Non Kamarad, aret ek sa. Le PCR est moribond et se trouve au bord de l’explosion. Sans l’apport des voix de Freedom et de l’Alliance, zot i péz pi rien ! Si vraiment zot lé for, allé prochain zelection tout seul, montre à nou zot y gain encore, mais fé pa cinéma.

Je me souviens encore des paroles de Jean-Louis Debré. Non, la di si la réunion y rest encore dé troi communiste i faut park à zot la plaine de caf, ca la passé nana une quinzaine d’années dans une reunion publique à St-Paul ! Le lendemain, zot tout la monte au créno pour moucate à li, témoignaz la bombarde pendant un semaine moucataz si Debré.

Et ko ca nou voi jordi, Paul Vergès embrasse le fils Michel Debré. Ko ca nou voi jordi, Paul Vergès embrasse Sakorzy. Oté kamarad, tout ca poukoué ? Pour tram-train, pou l’emploi, la zenes, la route encornis, mi croi pa du tout !

C’est triste de voir le PCR faire les yeux doux à la droite. Nous avons tous vu les bénis oui oui de cette droite locale autour d’un Paul Vergès rayonnant à Matignon. Je serais pas étonné de voir Paulo prochain baron de l’UMP.

En tout cas, si le PCR demande à voter Sarkozy, je ne mélangerai pas ma voix à celles d’un parti communiste en perdition.

La faucille

Messages

  • Lettre de Marie-George Buffet à Paul Vergès


    Paris le 30 mars 2007

    Monsieur le Président,
    Cher camarade,
    Mon cher Paul,

    J’ai lu avec un intérêt passionné les propositions de « l’Alliance » pour la nouvelle étape du développement de La Réunion.

    J’y adhère totalement, sans aucune réserve. J’y retrouve la combativité, la lucidité, la connaissance de la situation de votre île et la volonté ardente qui ont toujours marqué l’activité des communistes réunionnais.

    Je m’engage absolument à tout faire pour leur réalisation.

    Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, j’agirai avec détermination pour l’application complète :

      du protocole d’accord signé entre le Premier ministre et le Président de la Région le 19 janvier dernier relatif au financement et à la réalisation du tram-train et de la nouvelle route du littoral ;

      - du contrat de projet État-Région signé le 15 février entre le Préfet de la Région et du Département, le Président du Conseil régional, la Présidente du Conseil général ;

      des programmes opérationnels européens négociés avec Bruxelles.

    Je retrouve dans vos propositions à la fois réalistes et ambitieuses l’état d’esprit qui avait marqué nos rencontres amicales, notamment lors de mon précédent voyage à La Réunion.

    Je me réjouis d’apprendre chaque jour des nouvelles qui témoignent de l’adhésion profonde de la population réunionnaise à vos propositions.

    Moi-même députée d’une des régions métropolitaines défavorisées, je mesure pleinement la nécessité de mettre fin à la situation de La Réunion qui compte 75.000 foyers au RMI, 120.000 personnes touchées par l’illettrisme, 100.000 privées d’emploi.

    Permettez-moi de souligner que mon expérience ministérielle me permet de connaître intimement les besoins de la jeunesse et me rend particulièrement sensible au fait que vos propositions doivent permettre —et je m’engage à y veiller— de former à des professions d’avenir et de donner des emplois à des milliers de jeunes Réunionnais.

    Je me réjouis aussi de constater qu’une telle politique s’accorde pleinement avec un développement qui pourra prolonger dans la vie quotidienne l’esprit de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, favorisant l’épanouissement culturel d’un peuple à l’identité métisse exemplaire.

    Je prends l’engagement :

      de tout faire pour l’adoption de mesures précises pour l’emploi et le développement économique de La Réunion et pour l’adoptions d’une loi de programmation pour le logement social outre-mer ;

      de soutenir toutes les mesures que vous proposez pour l’éducation ;

      de veiller à la mise en place et au fonctionnement de l’Observatoire des prix et des revenus ;

      de favoriser l’intégration de La Réunion dans sa région du monde et de garantir la continuité territoriale ;

      de proposer des mesures garantissant la protection de l’environnement et la mise en œuvre des plans réunionnais de développement durable.

    Candidate de la gauche populaire et antilibérale, j’accorde une grande valeur à vos propositions. D’abord parce qu’elles correspondent à une nécessité urgente : permettre à La Réunion de faire un bond en avant comparable à celui qui, en 1946, lui a permis de sortir du statut colonial.

    Ensuite, parce que vos propositions correspondent aussi aux intérêts de nos peuples.
    C’est pourquoi, non seulement je les approuve, mais je me réjouis de constater que mes objectifs d’une politique sociale, économique, européenne et internationale cohérente et de progrès, en rupture totale avec celle que subit la France depuis des décennies sont en harmonie avec les vôtres.

    Vous me permettrez d’indiquer à ce propos que je crains que certains candidats déclarent approuver vos propositions sans les accompagner des mesures fiscales, financières, économiques indispensables à leur réalisation.

    Je reste persuadée, mon cher Paul Vergès, que nous franchirons ensemble cette étape qui en préparera d’autres.

    Avec toutes mes cordiales amitiés solidaires.
    Très cordialement.
    Marie-George Buffet

    Mis en ligne ce mardi 03.04.2007 par Jean Saint-Marc