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"La bourse ou la vie" un exemple : l’état des voies SNCF à Fleury-les-Aubrais

Publie le jeudi 1er mai 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Dans l’article qui suit, je trouve fort intéressant (bien que peu rassurant) de comprendre les retombées concrètes expliquées par un employé SNCF local de la gestion des transports, et partant, de la scission SNCF/RFF au détriment de la sécurité.

Toute ressemblance avec le film "The navigators" de Ken Loach sur la privatisation de British Rails à l’ère Thatcher et ses conséquences désastreuses ne sera pas pure coïncidence...

 http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Na...

"Dans les entreprises

SNCF - Orléans Les Aubrais : la grande misère des infrastructures

La SNCF organise régulièrement des tournées avec une voiture de mesure électronique destinée à vérifier la géométrie des voies... donc leur aptitude à assurer la circulation en sécurité des trains. Cette tournée est passée dans la deuxième quinzaine d’avril dans le secteur des Aubrais, près d’Orléans.

À chacune de ces tournées, on sent poindre l’inquiétude des responsables des voies, chargés de les maintenir à un niveau de sécurité correct. Et pour cause ! Depuis de nombreuses années, les moyens, tant en argent qu’en hommes, se réduisent à tel point que l’entretien des voies relève plus du bricolage et du système D que d’une maintenance correcte.

Les enregistrements de cette voiture de mesures ont été encore plus catastrophiques que les années précédentes. Au triage, sur les dix voies mesurées, six ont dues être interdites à la circulation en attente de réparation, tant les défauts étaient importants et laissaient prévoir un déraillement, même à faible vitesse. Ce sont pourtant des voies où circulent des trains de marchandises dangereuses. L’après-midi, ce sont les voies du dépôt de locomotives qui ont été fermées pour les mêmes raisons. Le lendemain, c’est le raccordement de la gare d’Orléans à la ligne de Vierzon qui a failli être fermé alors qu’il n’est parcouru qu’à 30 km/h.

Depuis, nous avons appris que la semaine précédente le tunnel de Vierzon avait été limité à 40 km/h au lieu de 160 km/h, là aussi à cause de l’état lamentable de la voie. Les cheminots qui travaillent dans ce secteur n’en sont pas surpris. Il suffit de faire une tournée à pied dans ce secteur pour s’apercevoir que les traverses baignent dans un mélange de boue et de glaise. C’est bien sûr signalé aux responsables, qui attendent des budgets... repoussés d’année en année.

Bien des cheminots sont inquiets de la dégradation avancée de nombreuses sections de voies. La SNCF reconnaît elle-même devoir mettre en place des ralentissements de vitesse sur plus de 1 500 kilomètres de lignes, pour ne pas risquer de déraillement.

Et ce ne sont pas les dernières annonces de la Cour des comptes qui rassurent ; ces « sages » recommandent de faire passer les quelque 55 000 cheminots chargés de l’entretien des voies et de la circulation des trains à RFF (Réseau Ferré de France) alors même que l’aggravation de l’état des voies date de la séparation de la SNCF en deux (SNCF/RFF) par le gouvernement Jospin en 1997. RFF avait alors hérité d’une telle dette que tous les budgets consacrés à l’entretien des voies avaient été fortement diminués.

La SNCF, par la voix de son président Pépy, peut bien se vanter du milliard d’euros de bénéfices en 2007. Cette santé financière cache, comme partout ailleurs dans cette société, les milliers d’emplois supprimés chaque année et les réductions des budgets destinés à garantir un bon entretien, cela au détriment des travailleurs du rail et de la sécurité des usagers.

Correspondant Lutte Ouvrière"

source

 http://www.lutte-ouvriere-journal.o...

Messages

  • Mais il y a bien pire que ça . L’exemple du train privé de chez Véolia qui , arrivant en gare de Montauban , se rend compte que son convoi de 18 wagons , 1500 tonnes , n’a plus de freins . Pour s’arrêter aux signaux rouges . Pas mal , n’est-ce pas , la réglementation cheminote et ses procédures sécuritaires foutues à la poubelle par les copains de Sarkorail , les Bouygues-Traverses , les Véolia-Tirefonds , les Bolloré-Tampons , les Vinci-Pantographes , les Virgin-Brandson-Barbichettes-LTV , etc , ... Quand on sait que , grâce certainement à un bon réflexe des cheminots du poste , on a évité un gros carton à la bif de Montauban . Et que , un jour pas fait comme les autres , on ira droit à la cata . Avec de terribles conséquences . Il a fallu 3 kms au train privé en dérive pour s’arrêter . Avant que toute cette logique de privatisation Gallois-Pépy-Idrac ne se mette en route , le processus de formation de chaque convoi était le suivant : dans la gare de triage , les wagons de marchandises étaient triés sur voies de service , raccordés par des agents de manoeuvre habitués , visités avec précision par des agents du matériel formés spécialement à cet effet , suivait l’essai complet de tout le système de freinage et de défreinage sur chaque véhicule et sur tout le convoi . Et ainsi de suite à chaque escale . L’ensemble constituait une procédure parfaitement bouclée de sécurité . Une check-list complète . Aujourd’hui , avec l’arrivée du new-look privé , remède extraordinaire , fi de toutes ces procédures : on sous-traite à tout va et on te lâche des convois approximatifs à toute vitesse sur les voies principales en s’affranchissant des personnels nécessaires et de la sécurité générale , du moment que ça fasse un max de fric sans contrainte . Contrairement à ce que racontent tous les blaireaux des médias , eh bien cheminot c’est un vrai métier . Qui ne s’improvise pas . Faut plus de trois ans pour former un aiguilleur , un mécanicien , etc , . Finalement , on peut aisément se passer de la formation de JPP , l’inutile parasitaire de l’information anticheminote , du show-bizz grotesque et du foot crade de pognon dégueux , mais pas de celle des gens dans leur profession . Gens attachants , et attachés à leur boulot !