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La canicule est là, Mélenchon pète les plombs...

par Antoine (Montpellier)

Publie le lundi 20 août 2012 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
7 commentaires

Le titre complet est : La canicule est là, Mélenchon pète les plombs : Hollande est "un brave homme mais...", les jeunes agressés d’Amiens sont les "les larbins, les fourriers, les bouffons »" du capitalisme !

La sortie de Mélenchon sur les violences d’Amiens, du moins telle qu’elle est rapportée par la presse (voir lien en bas de page), relève d’une méconnaissance totale de la réalité qu’ont vécu les habitants du quartier d’Amiens qui ont subi les provocations puis les violences policières. Nous avons ici (voir liens ci-dessous) rapporté les témoignages d’habitants (de tous âges), d’intervenants sociaux, etc. qui attestent que la police est totalement responsable de ce qui s’est passé.

Il n’est certes pas acceptable que l’on détruise des biens dont des bâtiments des services publics et, nous le disons clairement, nous ne l’acceptons pas, mais il est aberrant de participer du discours dominant de la stigmatisation de populations ou de secteurs d’une population donnée qui vivent au quotidien les conséquences d’un retrait de l’Etat vis-à-vis de ses obligations sociales, d’une logique capitaliste de ségrégation et, par-dessus le marché, des opérations de western policier. Et ce ne sont pas des phrases balancées à la Valls (expulsion de Roms/dénonciation du racisme) sur "une situation dans les quartiers intenable. […] C’est insupportable d’avoir concentré dans le même endroit autant de difficultés » qui amoindriront les mots d’insulte tenus par Mélenchon à l’encontre de ceux qui se sont insurgés contre l’agression policière ! On peut, on doit même, refuser les destructions commises, celles-ci n’autorisent pas à "matraquer" verbalement les acteurs d’une révolte qui ne font pas les "bons" choix républicains de la contestation. Ce matraquage est d’ailleurs d’autant plus indécent que l’on ne demande pas des comptes à la police et au gouvernement sur le comportement de la première !

Dans une situation comme celle qu’a vécue ce quartier d’Amiens, il n’y a pas photo entre la responsabilité des uns et celle des autres : prendre de fait le parti d’un Etat qui couvre les violences policières comme font le "brave" Hollande et ses ministres, qui plus est dans un contexte de ciblage intolérable des Roms face auquel, comme l’a relevé le philosophe Didier Eribon, nous n’avons d’ailleurs pas entendu, à ce jour, le Front de gauche, est une forme d’irresponsabilité politique. Le sens de la République qui nourrit les discours de Mélenchon expose à ces dérapages : la République réellement existante et non telle que fantasmée par les discours idéologiques-mystificateurs sur la Nation et le drapeau tricolore, est carente dans ses obligations sociales, la République agresse les plus pauvres, la République se met au service du capital. Cette république-là n’est pas la nôtre. Nous la laissons, en bien mauvaise compagnie, à Jean-Luc Mélenchon. Nous sommes, au NPA, du côté des habitants agressés par la police et demandons qu’une enquête soit diligentée et des sanctions prises contre "les larbins, les fourriers, les bouffons » en uniforme du capital qui s’en sont pris à de paisibles habitants d’un quartier populaire d’Amiens. Ah ! oui, cette précision : la seule république qui vaille pour nous est sociale et n’a pas les couleurs du drapeau national !

Voir l’article de Libération : Mélenchon : les incendiaires de bibliothèques sont « des crétins »

Ce texte posté sur mon blog de Mediapart a donné lieu à des échanges intéressants avec des défenseurs de Mélenchon : je reproduis ici ce passage particulièrement révélateur :

20/08/2012, 14:28 par Francis Marx

"Le lumpenprolétariat, cette lie d’individus déchus de toutes les classes , qui a son quartier général dans les grandes villes , est , de tous les alliés possibles, le pire. cette racaille est parfaitement vénale et importune. .. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle , démontre par là qu’il n’est qu’un traitre".

(K Marx, cité par T Jonquet dans "Ils sont votre épouvante, et vous êtes leurs crainte")

Réponse

20/08/2012, 15:16 par Antoine (Montpellier)

Soyons logiques, donc, Marx (Francis), puisque Marx (Karl) a dit cela, les jeunes de ce quartier d’Amiens qui se sont opposés à la police, sont de la "lie d’individus déchus" et ceux qui les soutiennent dans ce quartier et ailleurs sont des traîtres ! En somme Sarkozy qui parlait de ces jeunes des quartiers en termes de racaille, comme le bon Karl, est un marxiste bon teint et la police à l’oeuvre contre cette lie-racaille ce soir-là, itou. Sarko et police marxistes, faut le faire ! Tout ce beau monde devrait prendre sa carte du Parti de gauche, non ? Faut-il être con d’avoir gueulé "Casse-toi, pauv’con !" ! c’est "casse-les, ces cons" qu’il fallait chanter en rang par deux !

Ah ! cette dialectique marxisto-étatico-républicano-majorité avec le PS mais pas d’accord avec lui mais quand même, oui, d’accord avec, etc.

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Ce sont les Roms qui le disent le mieux : "Manuel Valls c’est l’UMP !" (Madame Irma)

Nos dossiers Police, Roms

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Tribune. La canicule est là, Mélenchon pète les plombs : Hollande est "un brave homme mais...", les jeunes agressés d’Amiens sont les "les larbins, les fourriers, les bouffons »" du capitalisme !
http://npaherault.blogspot.fr/

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Messages

  • Même à l’extrême gauche on déplore, on condamne la destruction de biens publics. Certes ce n’est pas bien de faire ça, ces jeunes ne choisissent pas les bonnes cibles, il faut qu’ils comprennent que...
    Naturellement ce discours un peu paternaliste qui excuse la colère tout en condamnant les "excés" est plus honorable que la diatribe de Mélenchon contre les "sauvageons". Si JLM était ministre de l’Intérieur il chausserait les brodequins cloutés de Chevènement ou de Vaillant.
    Mais ayant lu sur Libération un petit article sur la condamnation de deux auteurs d’un grave incendie de poubelles j’ai noté que l’un d’entre eux était analphabète.

    En 1871, suite à l’incendie de la bibliothèque du Louvre par des insurgés, Victor HUGO est d’abord horrifié par cette atteinte à la culture "émancipatrice" et fait aussi la leçon aux incendiaires, ces Communards qui lui font peur même s’il fut, après la victoire des Versaillais, un des rares écrivains à prendre leur défense. Mais le dernier vers du poème "L’incendie de la bibliothèque" éclaire à ses yeux ce qui s’est passé, son interlocuteur fictif avouant "je ne sais pas lire". Du coup le titre de la poésie interroge : "à qui la faute ?"
    Et il ne fait guère de doute qu’aux yeux de Hugo la faute incombe aux possédants qui ont privé le peuple de l’accès à la culture. Le père Victor était plus à gauche que Mélenchon.

    Les militants qui sont prompts à juste titre à dénoncer l’attitude de la police envers les jeunes des "quartiers" et à voir dans les provocations des flics l’origine des émeutes doivent aussi s’interroger sur la valeur que peuvent avoir les équipements publics aux yeux de celles et ceux qui sont exclus de tout. C’est vrai que l’agent EDF, le guichetier de la Sécurité sociale, l’enseignant, le chauffeur de bus et bien d’autres sont perçus par une partie de la population comme des agents du système oppresseur. C’est injuste. Mais pour citer à nouveau Hugo : "A qui la faute ?"

    • A qui la faute ?

      Tu viens d’incendier la Bibliothèque ?

       Oui.
      J’ai mis le feu là.

       Mais c’est un crime inouï !
      Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
      Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
      C’est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
      Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
      C’est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
      Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
      Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
      Une bibliothèque est un acte de foi
      Des générations ténébreuses encore
      Qui rendent dans la nuit témoignage à l’aurore.
      Quoi ! dans ce vénérable amas des vérités,
      Dans ces chefs-d’oeuvre pleins de foudre et de clartés,
      Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
      Dans les siècles, dans l’homme antique, dans l’histoire,
      Dans le passé, leçon qu’épelle l’avenir,
      Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
      Dans les poètes ! quoi, dans ce gouffre des bibles,
      Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
      Des Homères, des jobs, debout sur l’horizon,
      Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
      Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
      De tout l’esprit humain tu fais de la fumée !
      As-tu donc oublié que ton libérateur,
      C’est le livre ? Le livre est là sur la hauteur ;
      Il luit ; parce qu’il brille et qu’il les illumine,
      Il détruit l’échafaud, la guerre, la famine
      Il parle, plus d’esclave et plus de paria.
      Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
      Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
      L’âme immense qu’ils ont en eux, en toi s’éveille ;
      Ébloui, tu te sens le même homme qu’eux tous ;
      Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
      Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
      Ils t’enseignent ainsi que l’aube éclaire un cloître
      À mesure qu’il plonge en ton coeur plus avant,
      Leur chaud rayon t’apaise et te fait plus vivant ;
      Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
      Tu te reconnais bon, puis meilleur ; tu sens fondre,
      Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
      Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
      Car la science en l’homme arrive la première.
      Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
      C’est à toi comprends donc, et c’est toi qui l’éteins !
      Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
      Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
      Les liens que l’erreur à la vérité mêle,
      Car toute conscience est un noeud gordien.
      Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
      Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l’ôte.
      Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
      Le livre est ta richesse à toi ! c’est le savoir,
      Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
      Le progrès, la raison dissipant tout délire.
      Et tu détruis cela, toi !

       Je ne sais pas lire.

    • Rien à ajouter...

      Tout est dit ICI !

      G.L.

  • Rectificatif : les propos de Didier Eribon sur l’absence de réaction du Front de gauche concernaient le procès des Pussy Riot en Russie.

    Rendons à César... : le Front de gauche a critiqué les mesures prises à l’encontre des Roms sans toutefois aller au fond de ce qu’elles induisent comme cours social-libéral adapté aux logiques du capital. Ce qui mettrait à mal les déclarations d’appartenance, telles qu’exprimées par Chassaigne au nom des députés de cette coalition, à une majorité de gauche avec le PS !

    • Pas seulement Chassaigne, en vertu de l’"autonomie" accordée au groupe parlementaire, dans la plus pure tradition politicienne, mais les principales nomenclatures du FdG se réclament de la majorité !

       Mélenchon : "Nous n’appellerons pas à des manifestations. Nous, on suit les syndicats ... Ni soutien, ni participation, ni opposition...
      L’extrême gauche donne des consignes pour la grève ou le reste, mais pas nous !...
      Besancenot dit on doit être l’opposition, mais laissons le respirer, donnons une chance à notre pays" (18 Avril sur LCP)

       Laurent, sec national du PCF : « Je considère que le Front de gauche est une des composantes de la majorité de gauche » (Le Monde, 26 Mai)

       Buffet« Nous serons dans la majorité de gauche avec une volonté constructive et autonome » (10 juin sur Antenne 2).

       Patrice Bessac, porte-parole du PCF, ne dit pas autre chose : "Nous voulons être une force constructive et critique, notre but n’est pas de taper sur le PS. Sans être des béni-oui-oui, nous ferons partie d’une majorité de gauche qui n’a pas le droit de décevoir. Notre priorité est l’intérêt de la France, pas de jouer les vierges rouges effarouchées." (L’express.fr 31.05, il s’exprime ainsi en rejetant la proposition d’action unitaire du NPA contre l’austérité)

      «  Ni dans la majorité ni dans l’opposition  » comme le dit Mélenchon. Mais où alors Dans la lutte des places, au besoin contre notre classe !

  • Antoine..
    De quel Mélenchon parles tu ?
    leOUIOUISTE de Maasstricht ?
    le nononiste de 2005 ?

    L’ex sénateur ?
    l’actuel parlementaire de Strasbourg ?
    Celui qui a pris MITTERAND pour son DIEU..de gôche ?

    l’O.C. iste repenti ?

    le Guévariste des meetings dela Bastille ou de Marseille ?

    Celui qui insultait tel journaleux bourgeois ?
    Celui qui devint coqueluche médiatique ?

    Moi je viens de me farcir le MJL que je suis sur son "blog" !

    Il est de tout coeur avec laJEUNESSE qii hurle ses colères,et qu’ins ulte l’"autre", le JLM qui veut se chevènementiser !

    Sacré Mélenchon..

    De la Java des prolos aux Valls de bourges, il connait la musique !

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/08/15/carte-postale-de-retour/#more-13135

    Il n’est pas difficile d’imaginer que les nouvelles générations trouvent bien vite insupportable le temps long des sacrifices à perpétuité, de la galère sans fin, du précariat à vie. Notamment dans la jeunesse scolarisée, celle des fins de cycle secondaire et celles de l’université. Qu’a-t-elle à perdre ? Dans le vaste monde, et notamment dans les deux Amériques, c’est dans cette population qu’ont lieu les mouvements sociaux les plus ancrés et les plus longs. Les carrés rouges du Québec en témoignent ! Mais nous avons aussi un rude choc en préparation dans la classe ouvrière de l’industrie. Le dos au mur, les PSA se savent le dos au mur. La peur du lendemain retient fort de tout côté, je le sais bien. Mais qui sait si la chaîne n’a pas déjà subi tant de tension qu’elle pourrait craquer ici où là. Voilà le contexte

    .
     :))

    Cordialement

    A.C