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La constitution européenne attise le racisme, divise les travailleurs et développe le communautarisme

Publie le jeudi 28 avril 2005 par Open-Publishing

La Constitution européenne qui est soumise au referendum le 29 mai, nous concerne tous. Quelque soit notre âge, sexe, nos origines ou notre religion, cette Constitution, si elle est ratifiée le 29 mai, changera notre vie pour des décennies à venir.

Malheureusement ces changements à venir ne représenteraient pas autres choses qu’une régression politique et socio-économique. Depuis des années, en France, mais aussi dans plusieurs autres pays européens, les gouvernements font passer des « réformes » en remettant nos droits en cause avec pour argument une prétendue « harmonisation européenne ». Ce texte conclu à une harmonisation mais tire tous vers le bas. Contrairement à ses promoteurs qui prétendent vouloir « combler le déficit démocratique », il est aisé pour toute personne honnête de reconnaître que cette Constitution ne constitue qu’une « harmonisation par le bas » pour les travailleurs. Cette Constitution sacralise le libéralisme et ce n’est pas pour rien que le patronat considère cette Constitution comme un « progrès social ».

Cette Constitution attise le racisme et divise les travailleurs

Nous sommes très inquiets des conséquences d’une telle « harmonisation ». En effet, cette Constitution favorise la concurrence entre les travailleurs des différents pays. Les conditions précaires des travailleurs existants dans les autres pays européens seront utilisés contre les travailleurs en France comme un moyen pour imposer des conditions de travail inhumaines. Les arguments du patronat sont tout prêts : « si vous n’acceptez pas de telles conditions de travail, d’autres sont prêts à travailler moins chers, plus longtemps etc.... ». Il n’est pas difficile de comprendre que cette concurrence divise les travailleurs, développe les préjugés, attise le racisme, nourrit les partis politiques d’extrême droite. En fin de compte ce sont nos droits et nos libertés qui sont remis en cause.

Cette Constitution développe le communautarisme

Contrairement à ce qui est annoncé cette Constitution ne développe pas de sentiments internationalistes. D’abord, elle ne prend pas en compte plusieurs millions de personnes non européennes mais qui vivent en Europe, dans la plupart des cas, depuis des décennies. Toutes ces personnes sont encore une fois exclus du droit de vote à cause de leur origine alors que dans plusieurs pays européens, ils peuvent voter sous certaines conditions dans les élections locales. Cette constitution qui soit disant comble « le déficit démocratique », non seulement ne fait pas avancer nos droits, mais au contraire elle les abroge.
Ensuite, en « s’inspirant des héritages ... religieux ... de l’Europe », Cette constitution reconnaît l’Eglise en tant que partenaire avec laquelle elle établit « un dialogue ouvert, transparent et régulier ». Ainsi l’Eglise est introduite par la grande porte dans les sphères de décision et trouve des nouvelles possibilités d’interférer dans les questions de société. Si la laïcité est définit comme « la séparation de l’Etat et de la Religion », nous pouvons affirmer que la laïcité est remise en cause. D’ailleurs, les mots laïcité et fraternité ne sont jamais cités dans ce texte. Après avoir fait un matraquage médiatique autour de la question du voile à l’école, cette prépondérance donnée à l’Eglise ne fera que renforcer le communautarisme ethnique et religieux.

Un NON progressiste et internationaliste

La Fédération des Associations des Travailleurs et des Jeunes ( DIDF ) qui est l’organisation des travailleurs et des jeunes issus de l’immigration de Turquie considère que cette Constitution est une régression sociale et politique, qu’elle remet en cause nos droits et nos libertés fondamentales, qu’elle attise le racisme, le communautarisme et divise les travailleurs. C’est pourquoi nous appelons tous les travailleurs et les jeunes à rejeter cette constitution le 29 mai. En votant NON, nous défendons nos acquis sociaux, la solidarité des peuples et l’unité des travailleurs.

Le 24 avril 2005

DIDF
Fédération des Associations des Travailleurs et des Jeunes
www.didf.net