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La crise de la dette, et la fabrication du consentement !
par Michel Mengneau
Publie le vendredi 7 octobre 2011 par Michel Mengneau - Open-PublishingPar Michel Mengneau
Effectivement il y a crise, on peut le lire à l’envie ! Mais si il y a crise c’est celle des inégalités. Quant à la crise du capitalisme cela demande un peu plus de réflexions et un regard plus critique sur une certaine forme de manipulation des populations.
En effet on a vu au cours de la dernière décennie la croissance des pays développés s’émousser, pas franchement, mais de façon régulière. Certains considèrent alors que ceux-ci sont à une sorte de maximum de développement et que celui-ci ayant été obtenu à crédit, vouloir forcer la croissance augmenterait de fait la dette, et qui a prêté de l’argent ? Les banques. C’est d’ailleurs un des problèmes récurrents du capitalisme qui en prétendant créé de la richesse par tous les moyens, surtout par le productivisme et la surconsommation, fabrique aussi à terme de la dette. On imagine donc mal les banques continuer à prêter sans être sûr d’être remboursées.
D’autant que la perspective que certains pays n’honorent pas leurs engagements est de plus en plus probable. Il est évident que les banques ne vont pas se laisser dépouiller sans réagir. En un premier temps, on a fait croire aux états qu’ils pouvaient trouver des solutions, on vient de le voir avec la Grèce pour laquelle le plan européen semble un fiasco et cette notion d’échec est habilement alimentée en sourdine par le monde financier car pour celui-ci ce n’est pas la solution. La solution immédiate, c’est la recapitalisation. C’est pourquoi on verra une agitation médiatique constante de la bourse avec des annonces catastrophiques afin d’entretenir le feuilleton tant que ce problème ne sera pas réglé, on prépare l’opinion en quelque sorte.
Mais pourquoi cela pose problème. Si cette recapitalisation se faisait avec des fonds privés cela se ferait naturellement, seulement voilà, les investisseurs ne semblent pas disposés à cette éventualité, on va donc se tourner vers le public et par conséquence les états qui vont pomper dans la poche du lampiste pour renflouer les banques et apporter des garanties lorsque l’on se trouvera devant un non-paiement.
La mise en scène est tellement bien menée que les pays européens se dirigent vers cette solution pour laquelle on a fabriqué une forme de consentement insidieux. En fait on a créé une sorte d’ambiance délétère pour amener nos pays dans la direction que le capital souhaite, c’est une pleine réussite pour le capitalisme. Elle n’est pas la seule, la Libye en est le meilleur exemple car si la guerre n’est pas terminée, le partage du gâteau pétrolier, entre autres, a bel et bien commencé ce qui était le but premier de cette guerre.
Parallèlement à cela, le capital qui veut maîtriser entièrement le monde du travail va faire disparaître un grande parie des fonctionnaires, obstacle à un libéralisme débridé. Il est évident que pendant cette épuration il ne faut pas s’attendre à une relance de l’économie. D’ailleurs, même le parlement européen va dans ce sens car il vient d’adopter le 13 septembre le rapport d’initiative de Reinhard Bütikofer (Verts/ALE) sur une stratégie efficace applicable aux matières premières pour l’Europe. Il s’agit de limiter les extractions minières européennes pour favoriser celles des pays en voie de développement et en particulier l’Afrique, on comprend mieux la guerre de Libye qui est l’avant-goût de cette nouvelle stratégie. On aurait pu croire qu’il y avait une prise de conscience de la surexploitation de la terre, et bien non, on a déplacé le problème sous le fallacieux prétexte de développement économique des pays concernés ; entre parenthèse, on reconnaît bien là l’indigence politique et l’attachement au capitalisme des Verts qu’ils soient français ou allemands !
Donc, à plus ou moins brève échéance beaucoup de pays d’Europe vont être contraints à une dure récession, récession voulue qui va permettre aux capitalistes un contrôle total des populations.
Si nous devons effectivement considérer que l’obsession de croissance n’est plus possible, la terre étant un produit fini dont les ressources ne sont pas illimitées, nous devons donc nous approprier la gestion et le ménagement de notre patrimoine ceci ne pouvant se faire qu’à l’encontre du productivisme destructeur, il n’y a qu’une solution, la sortie du capitalisme.