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La crise du crédit entraîne un vent de panique à Wall Street

Publie le vendredi 27 juillet 2007 par Open-Publishing
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Reuters le 27/07/2007 07h30

par Dena Aubin et Kristina Cooke

NEW YORK (Reuters) - Les difficultés croissantes de financement des rachats d’entreprises ont fait souffler un vent de panique sur les marchés, jeudi, les investisseurs craignant des conséquences dommageables pour l’économie.

Wall Street et le dollar ont plongé. Même les cours du pétrole, qui avaient toutes les raisons de monter, se sont retournés à la baisse pour finir en net retrait.

Après la crise du crédit "subprime", c’est-à-dire les prêts dits à risque parce qu’accordés aux ménages disposant de peu de capacités d’emprunt, des difficultés ont commencé à apparaître dans le financement des rachats d’entreprises utilisant le levier de l’endettement.

Ces dernières semaines, une dizaine de compagnies ont dû renoncer à des financements faute d’acquéreurs intéressés par la dette émise.

Ainsi jeudi, les banques organisatrices de la vente du constructeur automobile Chrysler au fonds d’investissement Cerberus Capital Management ont-elles été contraintes de différer un crédit de 12 milliards de dollars destiné à financer l’opération.

General Motors, qui doit céder sa filiale de transmissions Allison aux fonds d’investissement Carlyle et Onex, a lui aussi reporté mardi un placement obligataire destiné à financer l’opération.

Jeudi, Tyco Electronics a annoncé le retrait d’une émission obligataire tandis que le géant russe Gazprom renonçait à un emprunt obligataire sur 30 ans.

"ATROCEMENT MAUVAIS"

Echaudés par ces difficultés de financement, les investisseurs sont sortis massivement des marchés d’actions, mais aussi des obligations les plus risquées, notamment des obligations spéculatives à haut rendement (junk bonds).

Les sociétés dont les cours avaient monté ces derniers temps à la faveur de spéculations de rachat par des fonds de capital-investissement via de la dette, retombent lourdement. Le distributeur Macy’s, qui avait fait l’objet de telles rumeurs, a perdu plus de 5%, jeudi, à la Bourse de New York.

Sont venus s’ajouter à ces déconvenues les résultats de certains constructeurs de maisons individuelles, "atrocement mauvais", selon Bill Featherston, gérant de J. Giordano Securities à Stamford (Connecticut), et l’annonce d’une baisse plus forte que prévu des ventes dans l’immobilier résidentiel neuf le mois dernier.

Les promoteurs D. R. Horton et Beazer Homes USA ont tous deux accusé de grosses pertes au deuxième trimestre, les carnets de commandes ayant pâti de la baisse du marché immobilier.

"C’est la capitulation finale", déclare Justin Monteith, analyste spécialisé dans les hauts rendements chez KDP Investment Advisors à Montpelier, dans le Vermont.

"Nous savions tous que, quand la liquidité s’en irait, ce ne serait pas un processus progressif, mais brutal, les gens disant : ’je suis désolé, je n’ai pas d’argent à vous prêter quelque soit le taux’", explique Bill Featherston.

"Il y a actuellement beaucoup plus de mauvaises nouvelles que de bonnes et cela met une sacrée inquiétude sur les marchés", ajoute-t-il.

Sur le marché des junk bonds, les acquéreurs ont quasiment disparu jeudi. Du coup, certains titres, notamment des émissions du secteur automobile, ont accusé de très fortes baisses.

Quant aux obligations non spéculatives des entreprises, la prime de rendement qu’elles doivent verser par rapport au rendement offert par les titres émis par le Trésor américain, a augmenté de 5 points de base pour s’établir à 25 points de base.

LA FIN DE L’ARGENT FACILE

"Même s’il y a (encore) abondance d’argent, tout d’un coup, ce n’est plus de l’argent facile", commente Bill Featherston.

L’argent facile et l’appétit pour le risque des investisseurs a soutenu l’économie américaine ces dernières années, avec pour conséquence des défauts de paiement peu nombreux et une vague d’acquisition sans précédent, qui a alimenté une forte hausse de la Bourse.

Cette hésitation constatée dans les opérations de rachat utilisant le levier de l’endettement est devenue désormais un "gel total", estime la société d’études CreditSights dans un rapport publié jeudi.

"Les banques derrière les opérations Chrysler et Boots se retrouvent avec 16,5 milliards de dollars de crédits sur les bras qu’elles doivent désormais intégrer dans leurs bilans", souligne CreditSights.

Or, les mêmes banques n’étaient déjà pas très à l’aise avec leurs actifs dans le subprime et autres dettes liées à l’immobilier, ajoute le rapport.

L’indice ABX 07-2 "BBB-", sorte de thermomètre des prêts immobiliers à risque accordés à partir du premier semestre 2007, a chuté jeudi à un niveau sans précédent de 41, contre 43,16 en cours de séance, rapportent les opérateurs.

"Si le crédit reste serré pendant suffisamment longtemps, cela va affecter l’économie et les cours de Bourse", estime Justin Monteith.

Peter Kenny, chez Knight Equity dans le New Jersey, se veut optimiste. "Les marchés ne font que réévaluer le prix de l’argent pour les acquisitions par endettement", dit-il. "Il y a encore un montant énorme de liquidités dans le monde. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain."

http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?&news=4445774

Messages

  • Une crise économique pire que celle des années trente est en marche.

    Déficits et dettes publics et privées gigantesques, guerres(IRAK, AFGANISTAN etc...)

    interminables et couteuses en termes humains,financiers, et démocratiques (voir l’acte

    promulgué par BUSH sur la fin de la démocratie aux USA le 17 JUILLET dernier), individualisme

    exacerbé sur fond d’immenses inégalités sociales,raciales, ethniques,obscurantismes religieux,

    incapacités constatées aux USA de moderniser l’appareil de production et d’assurer la formation

    et une santé de haut niveau aux américains,des financiers des banques américaines qui

    sonnent le rassemblement de tous les capitalistes au plan mondial pour sauver la maison

    mère...le ver du doute, de la suspiscion du peuple américain et des capitalistes au plan mondial

    conduisent BUSH a intervenir à la télévision pour rassurer et préciser la main sur le coeur que

    l’économie américaine est saine alors qu’elle est dans un effondrement total. Les mois qui

    viennent vont le montrer .

  • une confirmation de l’ampleur de la crise ;

    La tête des gouverneurs de la Fed
    Classé dans : Economie — Paul Jorion @ 4:57 le Samedi 28 juillet 2007

    http://www.pauljorion.com/blog/